Marseille : 9ème Rencontres d’affaires Euromed-Marseille "Energie e Environnement"

Les 9èmes Rencontres euro-méditerranéennes se tiendront les 27 et 28 octobre 2008 à Marseille et ont pour thème général la « Gestion des Énergies pour un développement durable ».

Ces rencontres sont organisées par la Chambre de Commerce Italienne de Marseille, la CCI de Marseille et la CCI de Naples, avec la participation de la CCI de Barcelone et des pôles de compétitivité Capenergies et Risques majeurs.

Les thèmes abordés seront :

- Eco-construction et efficacité énergétique (photovoltaique, éolien, géothermie…)

- Valorisation de la biomasse,

- Applications de l’hydrogène.

Ces rencontres réuniront une centaine de représentants d’entreprises et laboratoires de recherche des pays suivants : France, Italie, Grèce, Espagne, Turquie, Maroc, Tunisie, Algérie, Egypte.

Elles comprennent des conférences et une convention d’affaires.

Les RDV d’affaires sont pré-organisés en fonction des offres et besoins de partenariat formulés par chaque participant. Un catalogue des participants est accessible en ligne.

Les informations complémentaires et le formulaire d’inscription sont disponibles sur cette page.

Jacques Monvois, Gret, Xavier Dufail

Biocarburants : La seconde génération ne concurrencera pas la filière alimentaire

« La biomasse est la seule alternative renouvelable aux hydrocarbures pour produire des carburants liquides adaptés aux véhicules actuels. La seconde génération de biocarburants sera thermochimique ». C’est le credo du Commissariat à l’Energie Atomique français, qui a développé des moyens d’essais uniques en France.

Objectif : dégrader la plante entière pour produire des biocarburants de seconde génération, là où les biocarburants actuels n’utilisent qu’une partie de la plante (blé, soja, mas, canne à sucre…).

 » Nous travaillons depuis plusieurs années sur la gazéification de la biomasse, explique Sylvie Rougé, chef de projet biomasse à la Direction de l’énergie nucléaire (Grenoble). La voie de valorisation – dite thermochimique – sans concurrencer la filière alimentaire, nous semble la plus robuste et accepte une grande variété de ressources : produits forestiers, plantes agricoles, cultures dédiées ou même déchets ménagers  » .

A l’instar de la gazéification du charbon, exploitée depuis la Seconde Guerre mondiale pour produire du carburant à partir du charbon, celle de la biomasse consiste à chauffer la ressource à haute température. « Notre procédé de référence met en oeuvre un prétraitement thermique par pyrolyse ou torréfaction (entre 250 et 700°C), qui facilite le broyage ultérieur de la biomasse sous forme de poudre d’environ 200 microns, explique Sylvie Rougé. Cette poudre alimente ensuite un réacteur à flux entrané qui la transforme en moins de 2 secondes en gaz de synthèse (entre 1200 et 1400°C), un mélange de monoxyde de carbone et d’hydrogène, à partir duquel on peut synthétiser le biocarburant par des procédés chimiques. »

Plus de 100 tonnes de biomasse par heure

L’intérêt de cette solution, à haute température, est de limiter la production de matières secondaires, tels que le méthane, les goudrons et hydrocarbures légers, qui nécessitent un traitement de purification, comme l' »étage haute température » développé dans la gazéification par lit fluidisé, l’autre technologie étudiée au CEA.

Des recherches sont aussi menées sur le site de Cadarache pour améliorer les rendements en apportant une énergie externe : une technologie innovante de gazéification mettant en œuvre un plasma (torche à plasma ou arc électrique). « A terme, nous visons des unités de production de 200 000 tonnes de carburants BtL (Biomass to Liquid) par an, soit plus de 100 tonnes de biomasse par heure en entrée, précise Sylvie Rougé. Pour l’instant, nos réacteurs pilotes traitent quelques kilogrammes par heure… Mais ils sont parmi les plus gros moyens d’étude dédiés à la voie thermochimique en France ».

Une plateforme de développement est en projet avec plusieurs partenaires de recherche et industriels : le débit de biomasse visé en entrée est de 500 kg à 1 tonne par heure (t/h). Par ailleurs, un pilote de démonstration de 10 t/h devrait voir le jour d’ici à 2010 à Bure-Saudron (Meuse et Haute-Marne) dans le cadre d’un programme d’accompagnement économique de la Région.


Source : un article paru en juin 2008 dans CEA Techno(s) no 89 et diffusé en ligne sur cette page du site de CEA Techno.

René Massé

France : "Eau et Energie en Afrique", thème de la 8ème édition du Forum Eurafric-Partners à Lyon

La 8ème édition du Forum EURAFRIC-PARTNERS- Rencontres Européennes de Partenariat avec
l’Afrique se tiendra les 21-24 octobre 2008 à la Cité internationale de Lyon (France).

Organisée par l’Agence de Développement des Entreprises en Afrique (ADEA) avec le soutien de la région Rhône-Alpes, du Grand Lyon, de la Ville
de Lyon, et de la Commission européenne.

Cette 8ème édition réunira en Rhône-Alpes (1ère région de production d’Energie en France et en Europe), experts et principaux bailleurs de fonds internationaux, décideurs politiques et économiques, entreprises… autour de la problématique de l’Eau et de l’Energie, deux secteurs jugés prioritaires en Afrique et répondant aux Objectifs du Millénaire des Nations Unies.

Par le nombre de participants, la qualité des intervenants et la pertinence des thèmes abordés, ce rendez-vous est devenu l’une des plus importantes manifestations inter-entreprises entre la France, l’Europe et l’Afrique. Il constitue pour certaines PME/PMI européennes, l’unique occasion de rencontrer des décideurs politiques et du monde des affaires de plusieurs pays d’Afrique.

L’objectif des rencontres de Partenariat avec l’Afrique sera de promouvoir le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique dans les secteurs de l’eau et de l’Energie, d’améliorer la compétitivité des entreprises africaines et de réduire la pauvreté en Afrique.

Le Forum s’adresse aux PME & PMI européennes et africaines spécialisées dans la fabrication d’équipements et la sous-traitance industrielle, aux
grandes entreprises publiques et privées, ainsi qu’aux décideurs politiques, aux institutions et partenaires financiers, aux associations
professionnelles et aux organismes de promotion des investissements.

Financements, Transferts de technologies et Partenariat PME/PMI seront les thèmes majeurs de ces 4 journées de rencontres. Le déjeuner-débat animé par les politiques sera consacré à la Coopération Union Européenne-Afrique dans le cadre des Accords de Partenariats Economiques (APE).

Pour plus d’informations et pour s’inscrire :

Agence de Développement des Entreprises en Afrique

www.eurafric.org

www.adeafrance.org

Courriels : info@adeafrance.org ou info@eurafric-partners.org

René Massé

Europe : le biogaz intéresse de plus en plus les pays de l’Union Européenne, comme aussi les biocarburants

La 7e édition du baromètre EurObserv’ER des énergies renouvelables fait l’état des lieux des filières bioénergies d’origine agricole en France et en Europe et analyse les perspectives pour le monde agricole. Il en ressort que le biogaz se développe fortement, partout où des potentiels peuvent encore être valorisés et que les consommations de biocarburant augmentent très rapidement.

C’est ce qu’indique le rapport publié en février 2008 par EurObserv’ER. La production de biogaz est en nette augmentation depuis 2005, avec une croissance de 13,1 % (soit 5 142,5 ktep).

Le Biogaz, une filière technologique en plein essor

La France, avec une production de 227 ktep, est le 4e pays producteur européen derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne. Afin de booster la filière, la France a mis en place en 2006, des tarifs très attractifs : entre 7,5 et 9 c€/kWh, selon la puissance de l’installation, auxquels s’ajoutent une prime à l’efficacité énergétique allant jusqu’à 3 c€/kWh et une prime à la méthanisation de 2 c€/kWh, et ce, pour une durée de quinze ans. Ces tarifs ont pour principal objectif de développer la filière de méthanisation agricole (biogaz à la ferme et centrales collectives de codigestion), encore peu représentée. Le rapport indique également qu’ « au sein de l’Union européenne, le potentiel de production de biogaz agricole est sans doute le plus important. » Il est d’excellente qualité (riche en méthane et pauvre en polluants), ce qui facilite sa valorisation. D’après EurObserv’ER, « l’augmentation importante du prix des énergies conventionnelles, associée à des législations plus favorables à la filière biogaz, ouvre désormais la voie à une production énergétique basée en partie sur des cultures énergétiques (maïs notamment) et plus sur les seuls déchets. »

Les biocarburants se portent bien aussi

Leur consommation dans les pays de l’Union européenne est passée d’un peu moins de 3 millions de tep (Mtep) en 2005 à près de 5,6 Mtep en 2006, soit une croissance de 86,5 %. La France est restée en 2006 le deuxième pays consommateur de biocarburant avec une consommation de 631 000 tonnes de biodiesel (589 354 tep), et de 234 000 tonnes de bioéthanol (149 292 tep). Afin d’atteindre l’objectif d’incorporation de 7% en 2010 et de 10% en 2015, l’Etat accorde une défiscalisation partielle des taxes pétrolières aux industriels producteurs et a instauré une TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) supplémentaire, imposée aux distributeurs de carburants qui incorporent moins que le taux minimal.

Les marchés éoliens continuent de progresser, ceux du photovoltaïque stagnent

La situation de l’énergie éolienne dans l’UE l’Union européenne est actuellement très favorable avec une augmentation de puissance de 7 287,3 MW (installations mises hors service déduites), portant la puissance du parc à 48 009,8 MW. Avec 894,4 MW supplémentaires, la France est devenue en 2006 le troisième marché européen devant le Royaume-Uni. Le parc français est estimé à 1 650 MW. A l’inverse, la filière photovoltaïque est encore assez peu active. La France a ainsi modifié en 2007 son système d’incitation, en augmentant le crédit d’impôt pour les particuliers à 50 % (40 % en 2005).


Source : un article publié le 20 février 2008 sur le site de Campagne et Environnement.

René Massé

France : l’ADEME lance une Charte et un portail web pour harmoniser les bonnes pratiques de Compensation volontaire des émissions de CO2

La compensation volontaire s’adresse à des acteurs qui ne sont pas soumis à une obligation vis-à-vis leurs émissions ou qui souhaitent aller au-delà de leurs obligations. En s’adressant à des organismes adhérant à cette Charte, les personnes et entreprises qui compensent volontairement leurs émissions de gaz à effet de serre auront une garantie de sérieux et de sécurité.

En 2007, une étude menée par l’ADEME a montré une grande diversité de structures, de fonctionnement, de projets soutenus et des différences de calcul des émissions de CO2 et du prix de la tonne de carbone proposé. Ces divergences étaient susceptibles non seulement de mettre en cause la légitimité du processus de neutralisation des émissions de GES mais aussi de nuire à la cohérence des messages publics en matière de lutte contre le changement climatique.

A l’initiative de Jean-Louis Borloo, Ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, l’ADEME propose une Charte de bonnes pratiques et un portail web sur la compensation carbone volontaire (www.compensationCO2.fr) pour garantir la qualité et la fiabilité de la démarche et fournir aux opérateurs de compensation, comme à leurs clients, des règles de fonctionnement communes.

Pour remédier à cette situation, l’ADEME, à la demande du ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, a constitué un groupe de travail réunissant les pouvoirs publics, le monde associatif et des entreprises, qui a abouti à la rédaction de la Charte de compensation et au développement du site Internet www.compensationCO2.fr.
M. Jean-Louis Borloo, Ministre d’Etat, au nom du ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, est le premier à signer cette Charte, montrant ainsi l’exemplarité de l’Etat sur ce thème.

La démarche compensation, comment ça marche ?

Dans le système de compensation volontaire, le climat mondial est appréhendé dans sa globalité. Un volume de gaz à effet de serre (GES) émis dans un pays peut être « compensé » par une action qui permet de réduire un volume équivalent de GES ailleurs, dans le cadre d’un projet d’efficacité énergétique ou de mise en place d’énergie renouvelable en substitution d’une énergie fossile (l’utilisation de la biomasse par exemple en remplacement de fioul). Ce raisonnement est une adaptation simplifiée, et sur base volontaire, des mécanismes de flexibilité prévus par le Protocole de Kyoto, comme le mécanisme de développement propre (MDP).

Harmoniser les démarches de compensation via une Charte de bonnes pratiques

La Charte définit des exigences en termes de développement durable et des exigences techniques : les réductions d’émissions de CO2 générées par les projets doivent être réelles, vérifiables, additionnelles, permanentes ou garanties et leur traçabilité peut être clairement établie.

Tout type de projets est concerné : efficacité énergétique, énergie renouvelable, captage de méthane, boisement et reboisement, s’il apporte la preuve du respect des exigences de la Charte et s’il peut se référer à une méthodologie d’élaboration et de suivi validée par les Nations Unies (1). A ce titre, la Charte reconnaît la qualité des projets certifiés dans le cadre du Protocole de Kyoto (MDP (2) ou MOC(3)) et la valeur des unités carbone qu’ils génèrent.

Mais la Charte a également été conçue pour permettre aux projets développés en dehors de ce cadre de faire la preuve de leur qualité et de promouvoir ainsi des initiatives originales et d’envergure souvent plus modestes, portées par des bureaux d’études ou des ONG qui associent lutte contre le changement climatique et aide au développement.

Une priorité donnée aux réductions d’émissions de CO2

La Charte, d’adhésion volontaire, s’adresse aussi bien aux opérateurs de la compensation qu’aux clients professionnels. En devenant signataires ou en se référant à la Charte, les opérateurs, les entreprises et les organismes qui compensent s’engagent :

  • A s’inscrire dans une logique de neutralité carbone et à n’avoir recours à la compensation qu’en complément ou après des actions ayant permis de réduire leurs émissions ;
  • A mettre à disposition du public une information transparente et détaillée sur les pratiques environnementales mises en œuvre et sur les projets de compensation soutenus.

Pour relayer les messages de la Charte et faciliter la comparaison entre les projets proposés par les différents opérateurs de compensation volontaire, un site portail spécifique « www.compensationCO2.fr » est mis en ligne. Il s’adresse :

  • Aux opérateurs de compensation, qui y trouveront des références méthodologiques et pourront présenter les projets qu’ils proposent pour compenser ;
  • Aux clients professionnels, aux entreprises et aux collectivités, qui pourront présenter leur démarche environnementale et leurs pratiques de réduction de CO2, et trouver des projets fiables de compensation ;
  • Aux consommateurs qui souhaitent plus d’informations et de transparence sur la démarche de compensation volontaire et auront un accès plus facile et plus rapide à un éventail de projets.

Evolutif, le dispositif pourra s’affiner sur la base des retours d’expériences des premiers mois de fonctionnement. Tout internaute peut réagir aux informations qu’il trouve sur le site et adresser ces questions à l’auteur de la fiche ou au bureau de suivi de la Charte.

La Charte de compensation, fruit d’une démarche collective

La Charte et le site Internet, initiés par l’ADEME à la demande du Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables, sont le résultat des travaux menés en 2007 par un groupe collégial comportant des représentants de l’Agence française de développement (AFD) – la Caisse des Dépôts et Consignations (Mission Climat) – le Centre interprofessionnelle technique d’étude de la pollution atmosphérique (CITEPA) – Entreprises pour l’environnement (EpE) – le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche (MAP) – le Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables (D4E et Mission Interministérielle de l’Effet de Serre/MIES) – le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MER/DGRI) – le Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi (MINEFE/DGTPE) – le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) – l’Office National des Forêts (ONF) – le Réseau Action Climat (RAC-F) – Action Carbone – Climat Mundi – CO2 Solidaire/GERES.

NB : Le contenu de la charte ne reflète pas nécessairement la position de tous les membres du groupe de travail sur le sujet de la compensation volontaire

(1) Méthodologie a minima validée par le Panel méthodologique de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC)
(2) Mécanisme de Développement Propre. Plus d’informations sur le site cdm.unfccc.int/index.html (3) Mise en Œuvre Conjointe. Plus d’informations sur le site ji.unfccc.int/index.html

Pour télécharger la Charte, voir cette page du site Compensation CO2

Ou voir cet article du Riaed.

René Massé

Le Salon Bois Energie 2008 aura lieu du 03 au 06 avril 2008 à Lons le Saunier – France

C’est un évènement unique dédié à toute la filière du bois énergie ! Ce salon spécifique présente notamment l’exploitation forestière, les combustibles bois, le chauffage au bois, aux collectivités locales, aux professionnels et au grand public. Dédié au marché européen, ce salon rassemblera néanmoins des savoir faire, des entreprises, des technologies, des équipements d’un grand intérêt pour les pays en développement disposant de ressources ligneuses.

Les visiteurs qui s’inscriront en ligne avant le 29 février 2008 pourront bénéficier d’une entrée gratuite pour le Salon !

Lors de son lancement en 1998, le salon Bois Energie a été le premier Salon français dédié spécifiquement au thème du bois énergie. Avec ses dix ans d’existence, le salon a pris constamment de l’ampleur.

Dans le cadre de cette prochaine édition, une série de conférences/débats liés au thème bois énergie, est programmée durant les 4 jours du Salon, dans l’Espace Forum. Un appel à présentation est ouvert à tous. Vous trouverez ci-dessous en téléchargement le formulaire d’inscription pour proposer votre présentation. La date limite d’inscription pour les présentations est fixée au 22 février 2008. Les présentations seront suivies de débats. Le programme définitif des conférences – débats sera arrêté par Bioénergie Evènements et Services à la fin du mois de février.

Le Forum a une capacité de 150 places assises. Les journées du jeudi et du vendredi seront plus particulièrement consacrées à un public de professionnels tandis que les thèmes exposés le samedi et le dimanche traiteront des sujets d’intérêt pour le grand public.

Pour obtenir une entrée gratuite, cliquez ici.

Pour voir la liste des exposants, cliquez ici.

Pour plus d’informations, contacter les organisateurs :

BEES. Bioénergie Evénements et Services

28, boulevard Gambetta

39000 Lons le Saunier – France
Courriel : boisenergie@bees.biz

Ou téléchargez le fichier ci-dessous.

René Massé

France : comment a-t-on pu s’engager aussi rapidement dans la production d’agrocarburants ?

C’est l’interrogation qui résume le mieux les conclusions du séminaire sur « Agrocarburants et développement durable » organisé à Grenoble par le service de la recherche du ministère de l’écologie les lundi 28 et mardi 29 janvier 2007.

En 2003, les principaux pays occidentaux ont engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors, les études se sont succédées qui, pour l’essentiel, en ont démenti l’intérêt environnemental. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’ONU, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Chambre des communes britannique ont produit des rapports à la tonalité critique, ainsi que nombre d’articles scientifiques.

Des bilans énergétiques exceptionnels ou catastrophiques ?

« Les études de bilan énergétique des filières présentent des écarts gigantesques », a souligné Jean-Christophe Bureau, de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). On va ainsi d’un gain de onze unités d’énergie produites pour une consommée dans la chaîne de production des agrocarburants, à une perte de seize unités ! « L’analyse globale de ces études, a poursuivi M. Bureau, conduit à conclure que le coût de la tonne de rejets de CO2 évitée (par substitution aux hydrocarbures d’origine fossile) est bien supérieur à ce qui est recommandé. » Il atteint 300 euros pour l’éthanol d’origine végétale, quand le prix de référence en France est de 25 euros.

Impact environnemental : gare aux effets pervers

L’impact environnemental du développement projeté des agrocarburants en Europe est notable. Là, il se ferait par mise en culture des jachères. « Or de nombreuses espèces de plantes ou d’oiseaux sont déjà en situation précaire. Les mesures de protection ont beaucoup bénéficié des jachères, a indiqué Serge Muller, de l’université de Metz. Le développement des agrocarburants est incompatible avec l’engagement international qu’a pris la France de stopper l’érosion de la biodiversité en 2010. »

Des résultats surprenants sont apparus. Ainsi, en raison d’une mauvaise combustion, certains agrocarburants pourraient conduire à une augmentation des émissions de polluants atmosphériques, comme le protoxyde d’azote. De même, du fait que le colza absorbe mal l’engrais azoté, son développement en culture énergétique risque de provoquer une augmentation des pollutions de l’eau.

Quant aux agrocarburants dans les pays tropicaux, s’ils présentent des rendements énergétiques bien meilleurs (notamment la canne à sucre), leur développement se produit en partie par la déforestation. La concurrence avec les cultures alimentaires peut aussi être nuisible aux plus pauvres, en poussant les prix alimentaires à la hausse. En revanche, bien conduite, l’utilisation de la biomasse pourrait fournir des emplois aux paysans du Sud, qui en manquent cruellement, a souligné l’économiste Ignacy Sachs.

En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers des pays industrialisés, mis à mal des deux côtés de l’Atlantique par la baisse des subventions. « Quand la décision a été prise en 2003 en France de lancer le plan, dit Claude Roy, coordonnateur interministériel pour la biomasse, on n’a pas mesuré tous les impacts sur les marchés agricoles ou sur la biodiversité. Mais ces molécules sont aussi utiles pour la chimie : la vraie logique, c’est d’aller vers la chimie verte. »

Il reste que, concernant la prévention du changement climatique, les agrocarburants semblent d’un intérêt limité. « Le meilleur moyen est en fait de diminuer la consommation d’énergie », a résumé Patrick Criqui, de l’université de Grenoble. Une autre conclusion du séminaire a été la faiblesse des outils d’évaluation environnementale, sociale et économique, qui conduit les politiques à prendre des décisions mal informées.


Source : un article publié le 1er février 2008 sur le site Le Monde.

René Massé

Compenser pour mieux réduire : le marché de la compensation volontaire

Cette note fait un point très documenté sur ce qu’est la Compensation, comment cela fonctionne, les problèmes posés pour garantir son intégrité, l’état du marché et les prévisions d’évolutions, les acteurs… Des annexes apportent les données objectives.

« Compenser pour mieux réduire : le marché de la compensation volontaire »

Note d’études n°11, septembre 2007, de la Mission Climats de la Caisse des Dépôts française

- Auteurs : M. Valentin Bellassen et M. Benoît Leguet

- 40 pages.

La Compensation, qu’est-ce que c’est ?

Tout le monde a au moins entendu parler du protocole de Kyoto, des mécanismes de développement propre (MDP)… Ces protocoles et mécanismes impliquent les États et les très gros opérateurs, qui s’engagent à stabiliser et/ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et acceptent d’être pénalisés sinon…

La Compensation volontaire concerne tous les autres acteurs, c’est à dire nous, individus, entreprises, qui produisons des émissions de gaz à effet de serre par nos activités professionnelles et privées (déplacements par exemple). Nous ne sommes pas contraints à les réduire par les protocoles de Kyoto, notre contribution ne peut être que volontaire.

Nous pouvons déjà réduire au quotidien notre « empreinte » carbone en économisant l’énergie chez nous, en choisissant une voiture sobre et en ne l’utilisant que lorsqu’elle est irremplaçable, etc. Mais ces pratiques ont des limites : comment par exemple éviter l’utilisation de l’avion pour un voyage d’agrément ou professionnel ? D’où l’idée, en complément de pratiques sobres en CO2, de compenser ses émissions en finançant une réduction d’émissions équivalente chez un autre acteur : par exemple, les émissions du voyage en avion seront compensées par une contribution volontaire au financement d’un projet d’énergie renouvelable qui a permi d’économiser la quote part de la quantités de CO2 émise par l’avion pour ce voyage.

C’est ce que proposent de nombreux prestataires spécialisés, dont six en France :

- > CO2Solidaire, créé en 2004

- > Action Carbone, créé en 2006

- > Climat Mundi créé en 2006

- > Eco-Act créé en 2006

- > Forest Avenir, créé en 2006
- > Urgence Climat, créé en 2007.

Les difficultés et la controverse

Au regard de l »impact sur l’environnement, la compensation est assurément pertinente : le rejet d’une tonne de gaz à effet de serre dans l’atmosphère a en effet le même impact sur le réchauffement de la planète, quelqu’en soit le lieu d’origine. Donc : si j’émets 2 tonnes de gaz à effet de serre, que je compense par le financement d’un projet qui va économiser ces deux tonnes ailleurs, le bilan gobal pour l’environnement sera nul.

Mais le sujet reste compliqué et assez controversé.

La compensation pose à la fois des problèmes d’éthique et des problèmes de méthode.

  • Côté éthique, ce type de mécanisme n’est qu’une réponse ex-post au problème du changement climatique. On ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre à la source. On continue à prendre l’avion comme avant mais on paie quelques euros pour financer par exemple un projet de plantations d’arbres pour séquestrer du carbone. On peut se demander en fait quelle est la capacité de ce genre de système à induire les nécessaires changements de comportement (moins prendre l’avion par exemple…). Certaines experts en France parlent d’ « indulgences climatiques ».
  • Ensuite, il y a les questions plus techniques et méthodologiques. Aujourd’hui, beaucoup de compagnies aériennes, d’entreprises de l’industrie automobile, etc. proposent des systèmes de compensation (par souci d’image citoyenne). Chacun calcule un peu comme il veut la tonne de carbone émise pendant tel ou tel trajet (et son équivalent en euro). Il n’y a pas de méthode standard de calcul qui s’impose à tous. Le consommateur n’a aucun moyen de vérifier ce calcul, il paye. En outre, il n’y a pas encore de système de suivi pour s’assurer que l’argent versé permet bien de réduire les émissions de gaz à effet de serre : le consommateur n’a donc pas de garantie que son acte volontaire de compensation ira bien financer un projet de séquestration du carbone.

Un groupe de travail animé par l’ADEME tente de définir une Charte de bonne conduite : le Groupe Action-Climat des ONG française aussi

C’est notamment pour ces raisons que l’ADEME a mis en place un groupe de travail en 2007. Il se propose d’harmoniser les différentes démarches des prestataires qui opèrent en France. Les ONG françaises se sont aussi organisées au sein du Groupe Action-Climat pour structurer les pratiques et apporter aux consommateurs les garanties requises que leur acte volontaire aura les effets de compensation escomptés.


Quelques contacts utiles pour aller plus loin :

  • La Caisse des Dépôts, Mission Climat. Ce site propose d’autres notes techniques sur ces questions de séquestration du carbone également interessants.
  • CO2Solidaire : le GERES a été le premier à proposer un système de compensation à travers le site CO2Solidaire.org. Il publie une Lettre (diffusion numérique), abonnement gratuit sur le site.
  • L’ADEME s’implique dans les processus de changements climatiques ; ses activités sont présentées sur cette page de son site.
  • Le réseau Action-Climat France (RAC – F) : ce Réseau est une association spécialisée sur le thème de l’effet de serre et du changement climatique. Il est le représentant français du réseau mondial d’ONG concernées par les changements climatiques, le « CAN : Climate Action Network », qui comprend plus de 350 membres sur les cinq continents. Le RAC-F regroupe une quinzaine d’associations françaises de défense de l’environnement, d’usagers de transport, et d’alternatives énergétiques.
  • Volontary Carbon Offset – Information Portal, un site en anglais soutenu par SEI (Stockolm Environment Institut) et TUFTS, très riche d’informations sur la compensation.

René Massé

Atelier international "Régime international, déforestation évitée et évolution des politiques publiques et privées affectant les forêts dans les pays du sud"

Du 21 novembre après-midi au 23 novembre 2007 à Paris

Cet atelier est organisé par le CIRAD, l’IDDRI, le CIFOR et le GIP ECOFOR. Le nombre de places étant limité, il est nécessaire de s’inscrire pour participer à cet atelier.

Cet atelier international s’inscrit dans le cadre de l’achèvement d’un projet de recherche conduit par le Cirad (coordination : A. Karsenty) sur financement du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Les principales questions auxquelles tenteront de répondre les participants sont les suivantes :

  • Quels sont les indicateurs qui permettent d’identifier l’émergence d’un régime international des forêts ?
  • Dans quelle mesure les éventuels régimes internationaux en voie d’émergence dans le domaine de l’environnement influent-ils sur la construction des politiques publiques en matière de forêt et d’environnement des grands pays forestiers en développement (Brésil, Bolivie, Pays d’Afrique centrale, Indonésie, Malaisie…) ?
  • Y a-t-il une convergence des politiques publiques des grands pays forestiers du Sud ? Si oui, sur quels points ? Quelle est la place et l’impact des dispositifs privés (comme la certification ou les engagements volontaires) dans les évolutions en cours et comment doit-on l’interpréter ?
  • Quels sont les éléments de divergence des politiques nationales et les raisons des différences de situation constatées ? Comment les représentations collectives nationales influent-elles sur ces choix ?
  • Est-ce que la place grandissante que prennent les forêts dans le débat international sur l’environnement, et en particulier les projets de versements financiers aux pays en fonction de la réduction de la déforestation (« déforestation évitée »), va accélérer la constitution d’un régime international ? Quelles sont les marges de manœuvre réelles, notamment en termes politiques et sociaux, des gouvernements en matière de modification des politiques publiques pour infléchir le taux de déforestation ? Comment évaluer les coûts d’une réduction de la déforestation obtenue par le biais de « paiements pour services environnementaux » ?

Nous recommandons aux personnes désireuses de participer à cet atelier de s’inscrire sans tarder, car malgré le changement de salle de conférence le nombre de sièges reste limité.

L’Atelier se déroulera :

  • Le 21 novembre : au Lycée Technique Raspail

    5 Bis Avenue Maurice d’Ocagne 75014 Paris

    (Métro : Porte d’Orléans (Ligne 4) / Porte de Vanves (Ligne 13)

  • Les 22 et 23 novembre : à l’Union Internationale des Chemins de Fer (UICP)

    16 rue Jean Rey. 75015 Paris

    (Métro : Bir-Hakeim (Ligne 6) ou RER C (Champ de Mars – Tours Eiffel).


Pour plus d’informations :

  • Auprès du Comité d’organisation composé de M. Alain Karsenty (Cirad), Stéphane Guéneau (Iddri), Doris Capistrano (Cifor), Jean-Luc Peyron (Gip Ecofor).
  • Ci-dessous, la présentation du programme prévisionnel de l’Atelier et la fiche d’inscription.

René Massé

La canne à sucre et l’environnement à la Réunion

Ce document est le rapport du stage de maîtrise réalisé en 2005 par Madame Anaïs COURTEAU, alors étudiante à l’Institut Universitaire Professionnalisé Génie des Territoires et de l’Environnement, sous la direction de Monsieur Christophe POSER du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD).

Publication du CIRAD, en Juillet 2005

53 pages

Sans être exhaustive, cette étude donne un aperçu des bienfaits de la culture et de l’exploitation de la canne à sucre dans le contexte local. Après un bref exposé sur les bases nécessaires à la compréhension de l’exploitation de la canne à sucre telle qu’elle est pratiquée dans le DOM, ce rapport s’attarde sur :

  • L’itinéraire technique adopté à La Réunion qui fait de la canne à sucre une culture efficace contre l’érosion,
  • Les pratiques agricoles adoptées qui améliorent les propriétés du sol,
  • Le rôle que joue la filière canne à sucre réunionnaise dans le bilan des gaz à effet de serre de l’île,
  • Les impacts de moins en moins marqués de la production de sucre sur la ressource en eau,
  • La valorisation des coproduits qui fait de cette filière une filière exemplaire. En particulier, les usages énergétiques de la bagasse : toute la production de bagasse est actuellement utilisée et contribue pour un quart à la production électrique de l’île. L’auteur examine aussi la possibilité d’utiliser les sous-produits de cette filière pour la production de biocarburants,
  • La complémentarité de la filière canne avec les autres productions agricoles de l’île.

Pépin Tchouate