Cambodge : programme bois énergie

Depuis plus de dix années, le GERES étudie et met en œuvre des activités complémentaires dans le secteur de la biomasse énergie au Cambodge. Cet article de 5 pages récapitule les activités, les résultats, et prend du recul pour s’interroger sur l’avenir de cette problématique : catastrophe écologique ou composante majeure du développement durable ? L’intérêt de ces réalisations réside aussi dans l’intégration réussie de ce programme dans le mécanisme de développement propre.

Article de Jean-François Rozis, expert indépendant, intervenant en appui au volet R&D et à la coordination des activités du projet pour le GERES Cambodge. Cet article a été publié dans la revue de l’IEPF, Liaison Energie Francophone en 2007.

En zones rurales, le Cambodge dépend à 90% de la biomasse pour ses besoins domestiques. En l’absence de bonne gestion des ressources ligneuses, ces prélèvements sont responsables d’une intense déforestation, de l’ordre de 1 427 000 ha ces vingt dernières années.

Le programme bois-énergie

Depuis 1997, un programme bois énergie est conduit par le GERES, avec un soutien financier de la Commission européenne.

Les première années ont été consacrées à des actions d’amélioration de la filière traditionnelle de cuisson domestique : après une phase de conception et test de prototypes de foyers améliorés, le modèle New Lao Stove a été choisi pour être largement diffusé. Il permet l’économie de 25% de charbon de bois par rapport au foyer traditionnel et fin 2006, près de 152 000 familles en étaient équipées. Cela représente une économie globale pour leur budget domestique de 4 millions de US dollars et une économie pour l’environnement de 314 000 tonnes de CO2.

Puis, l’effort s’est porté sur la mise au point d’un four de carbonisation, destiné non seulement à améliorer de 35% le rendement de conversion en charbon du bois, mais aussi à produire un charbon de meilleur qualité, et un sous produit, l’acide pyroligneux dont la commercialisation apporte le supplément nécessaire à la rentabilité de l’opération.

D’autres activités ont suivi, par exemple pour valoriser les déchets de biomasse. Plus de détails sont fournis dans l’article ci-dessous.

Les enjeux du marché carbone pour le bois-énergie au Cambodge

Le marché du bois-énergie a permis au GERES d’acquérir une nouvelle compétence pour intégrer la diffusion de foyers améliorés dans les Mécanismes de Développement Propre (MDP). Le GERES a depuis été mandaté par la Banque mondiale pour mettre sur pied un bureau d’appui aux acteurs d’Asie du Sud-Est pour des initiatives à fort impact social éligibles aux procédures MDP.

René Massé

Rénover au lieu d’abandonner : modernisation et remise en service des petites centrales hydrauliques, critères d’évaluation

S’il existe un intérêt énergétique et écologique à conserver ou rénover d’anciennes petites centrales hydrauliques encore en service, ou à remettre en service des installations abandonnées, cet intérêt ce mesurera toujours à l’aune de leurs rentabilités économiques. Cependant, la détermination de la rentabilité d’un projet de modernisation et de remise en service suppose normalement un travail de planification important et coûteux. Un investissement préalable auquel de nombreux propriétaires renoncent alors que pourtant seul le résultat d’une étude adéquate est en mesure de confirmer la faisabilité technique et économique du projet. Qu’il s’agisse d’une simple modernisation ou d’un remplacement total des installations, le présent manuel offre la possibilité aux propriétaires et exploitants d’évaluer cette faisabilité sans mise en oeuvre d’une étude approfondie.

Publication du programme suisse DIANE

Site internet : http://www.smallhydro.ch

128 pages

1994

Voir le document

Sommaire

1- Introduction

2- Description de la méthode d’évaluation

3- Projets de modernisation

  • Collection des données ;
  • Fiches d’évaluation : nécessité, sur le plan technique, du projet de modernisation ;
  • Fiches d’évaluation : rentabilité du projet de modernisation ;
  • Evaluation d’ensemble du projet de modernisation.

4- Projet de réactivation

  • Collection des données ;
  • Fiches d’évaluation : nécessité, sur le plan technique, du projet de réactivation ;
  • Fiches d’évaluation : rentabilité du projet de réactivation ;
  • Evaluation d’ensemble du projet de réactivation.

5- Annexe : Loi fédérale sur la protection des eaux (Extrait)


- Pour en savoir plus, sur les études à mener voir les articles suivants :

> Petites centrales hydroélectriques : les études à mener, mode d’emploi

> Le choix, le dimensionnement et les essais de réception d’une mini-turbine – PACER ;

> Faisabilité d’une micro centrale hydroélectrique, cahier des charges – ADEME ;

> Etude de préfaisabilité sur la petite hydroélectricité : liste des points importants à analyser avant d’installer une petite usine hydroélectrique – ESHA ;

> Comment mesurer la hauteur de chute ? ;

> Comment mesurer le débit d’une rivière ?.

- Pour des articles généralistes sur l’hydroélectricité et la micro hydroélectricité voir :

> Hydroélectricité et centrales hydroélectriques : généralités

> Petites centrales hydroélectriques : généralités

Jérome Levet

Séminaire francophone sur la finance carbone à l’attention des institutions financières africaines francophones

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement organise conjointement avec la Banque Mondiale un séminaire les 15 et 16 novembre 2007 (dates à confirmer) à Dakar sur la finance carbone et le mécanisme de développement propre (MDP).

Ce séminaire de formation est destiné aux institutions financières d’Afrique francophone.

En 2006, le marché carbone a doublé en valeur : il est estimé en valeur à 22 milliards de US$ et les prévisions de croissance pour 2007 sont d’au moins 50%. Malgré cette rapide croissance des transactions, les pays sub-sahariens n’ont guère profité de ces financements.

Concernant les pays francophones d’Afrique, le manque de sensibilisation combiné à des spécificités du secteur financier (coûts de transaction prohibitifs, et risques) a jusque là empêché un changement d’échelle dans les transactions carbone finance.

Cette formation de trois journées est destinée à des institutions bancaires et de finances. Elle vise à fournir aux participants une meilleure compréhension des nuances et des opportunités du marché carbone global.


Si des personnes souhaitent intervenir dans le cadre de ce séminaire sur la base de leur expertise en finance carbone et/ou MDP, merci de contacter : Mme. Francoise d’Estais, Administrateur de programme PNUE

PNUE – Programme des Nations Unies pour l’Environnement

Division Technologie, Industrie et Economie

Service Energies Renouvelables et Financement

15, rue de Milan 75441 Paris Cedex 09

Courriel : francoise.destais@unep.fr

René Massé

Faisabilité d’une micro centrale hydroélectrique, cahier des charges

Ce cahier des charges vise à définir les études et analyses devant être réalisées pour permettre d’apprécier la faisabilité d’un projet de micro-centrale hydroélectrique.
Publication de l’Ademe.

Ce document s’adresse aux investisseurs publics et privés avec, comme objectif essentiel, de leur donner les éléments principaux destinés à étayer leur décision finale d’investissement.

Faisabilité de petites-centrales hydroélectriques

Sommaire

1. Aspects techniques

1.1 Généralités sur le site

1.2 Hydrologie

1.3 Chute

1.4 Sélection du débit d’équipement
1.5 Description du projet

1.6 Estimation de la production

2. Aspects environnementaux

2.1 Milieu physique

2.2 Milieu biologique

2.3 Milieu humain

2.4 Mesures compensatoires

2.5 Analyses ultérieures à prévoir

3. Aspects financiers

3.1 Investissement, exploitation et maintenance

3.2 Recettes d’exploitation

3.3 Compte d’exploitation

4. Aspects administratifs

4.1 Situation administrative actuelle

4.2 Démarches administratives

5. Définition d’un programme

6. Proposition de la maîtrise d’œuvre


Pour en savoir plus, sur les études à mener voir les articles suivants :

> Petites centrales hydroélectriques : les études à mener, mode d’emploi

> Le choix, le dimensionnement et les essais de réception d’une mini-turbine – PACER ;

> Etude de préfaisabilité sur la petite hydroélectricité : liste des points importants à analyser avant d’installer une petite usine hydroélectrique – ESHA ;

> Rénover au lieu d’abandonner : Modernisation et remise en service des petites centrales hydrauliques, critères d’évaluation – DIANE ;

> Comment mesurer la hauteur de chute ? ;

> Comment mesurer le débit d’une rivière ?.

Pour des articles généralistes sur l’hydroélectricité et la micro hydroélectricité voir :

> Hydroélectricité et centrales hydroélectriques : généralités

> Petites centrales hydroélectriques : généralités

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

Powering Africa : les options financières

cette rencontre entre des experts internationaux du secteur de la finance, des secteurs du gaz et de l’électricité et des représentants des gouvernements africains, est organisée à Mombasa, Tanzanie, du 31 octobre au 2 novembre 2007.

Comment financer les programmes énergie en Afrique ? Cette question sera à nouveau au centre des discussions technico-politiques de cette rencontre de haut niveau.

Comment a évolué le marché financier et quel incidence cela peut avoir sur l’extension des secteurs énergie en Afrique ? Est-ce que la perception du risque financier a changé en Afrique ? Est-ce que les améliorations des environnements politiques en Afrique peuvent influencer l’implication du secteur privé dans ce secteur ? … Ces questions, et beaucoup d’autres, seront débattues lors de cette rencontre de Mombassa.

Sont d’ores et déjà attendus les conférenciers suivant :
– Daudi Migereko, Minister of Energy & Mineral Development, Uganda

– Samuel Sarr, Minister of Mines, Energy & Water, Senegal

– Henock Ya Kasita, Deputy Minister of Mines & Energy, Namibia

– Patrick Nyoike, Permanent Secretary, Ministry of Energy, Kenya

– A Andrianjafitrimo, Director of Energy, Ministry of Energy, Madagascar

– Joe Makoju, Special Adviser to the President on Electric Power, Nigeria

– Eduardo Nelumba, Chief Executive Officer, Empresa Nacional de Electricidade de Angola

– Eddy Njoroge, Managing Director, KenGen

Pour plus d’information, et/ou pour s’inscrire, voir le site des organisateurs de ces rencontres ici (EN).

René Massé

La petite hydroélectricité pour le développement : position de l’ONG Practical Action

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années. Utilisée depuis des siècles pour faire (…)

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action

Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité

Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années.


pelton

Utilisée depuis des siècles pour faire fonctionner les moulins, l’énergie hydraulique est une solution énergétique propre et renouvelable bien connue. Aujourd’hui, elle est principalement utilisée pour produire de l’électricité.

Selon Practical Action la petite hydroélectricité est l’une des meilleures solutions pour l’électrification rurale décentralisée des populations les plus isolées. Elle devrait par conséquent être d’avantage mise en avant par les gouvernements et agences de coopération internationale.

Afin de mieux comprendre les mécanismes assurant un développement durable de services électriques basés sur la petite hydroélectricité décentralisée, d’importantes activités de recherches ont été effectuées par de nombreuses institutions internationales (Banque mondiale, Unido, DFID, GTZ, Skat, Practical Action…). Ces études ont identifié quelles étaient les meilleures pratiques pour assurer son développement.

Il s’agit :

  • de l’existence de bonnes pratiques de gouvernance ;
  • du choix de tarifs et de modèles de gestion appropriés aux populations desservies ;
  • de l’importance de la participation de la communauté dans toutes les étapes d’exécution d’un projet ;
  • du développement des compétences au niveau local et national dans l’appropriation de ce nouveau service.

Dans différents pays en voie de développement, les exemples de projets réussis dans ce domaine attestent de la pertinence de ce choix pour l’électrification rurale.

Ils ont particulièrement montré :

  • l’adaptabilité de la technologie aux conditions locales ;
  • la durabilité des installations ;
  • la contribution positive de ces projets pour le développement.

Pourtant pendant les dernières décennies, peu a été fait pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité. Les organismes importants comme la banque mondiale et le Pnud, soutenus par de grands groupes industriels (Shell, BP, Kyosera, Total) favorisant le développement d’autres options énergétiques, notamment des systèmes photovoltaïques.

Contexte

La première centrale hydroélectrique a été installée dans le Wisconsin (Etats-Unis) en septembre 1882 seulement trois années après l’invention de l’ampoule par Thomas Edison. Ainsi, dès les débuts de l’électricité, l’hydroélectricité est devenue un important mode de production électrique : elle contribue aujourd’hui à pratiquement 20% de la production mondiale [1].

Pourtant, depuis plusieurs années, on constate un baisse de l’intérêt pour la petite hydroélectricité. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

  • la croissance rapide et globale de la demande électrique qui a favorisé le développement de grandes installations ;
  • le développement d’autres technologies ;
  • le développement massif de groupes électrogènes diesel portatifs relativement facile à installer et à approvisionner.

Plus récemment, crise énergétique, changements climatiques, faible taux d’accès à l’énergie dans les PVD et objectifs du millénaire font évoluer les mentalités. Tous les modes de production énergétiques sont passés en revue, notamment les modes de production décentralisés qui peuvent jouer un rôle dans le développement des populations pauvres et isolés des PVD. Il s’agit des panneaux solaires, des générateurs utilisant la biomasse, des petites éoliennes et bien sûr des petites installations hydroélectriques.

Les besoins énergétiques des populations pauvres des PVD

C’est pratiquement deux milliards de personnes dans le monde qui n’ont aucun accès à l’énergie électrique [2]. Les zones rurales des pays en voie de développement sont très majoritairement touchées car l’extension du réseau vers ces zones isolées n’est pas rentable et le coût élevé du carburant, la difficulté de garantir son approvisionnement et le manque d’assistance technique ne permettent pas d’y installer de petits générateurs diesel.

Faible puissance demandée, mais grand nombre de clients, la demande énergétique du milieu rural des PVD possède des caractéristiques particulières qui doivent être prises en compte.

Elle concerne principalement les besoins d’éclairage, d’information et de communication, de sécurité et de transformation agricole [3]. La puissance demandée pour ces usages varie en moyenne de 50W à 200W par ménage, pour une atteindre une consommation mensuelle d’au moins 50 kWh par famille et par mois.

Ces faibles consommations énergétiques fournissent pourtant des avantages importants : diffusion de l’information par la radio ou la TV (campagnes de vaccination, diffusion des maladies…) [4].

La petite hydroélectricité pour le développement des ressources locales

Pour répondre à la demande rurale, les petits cours d’eau qui disposent d’une pente raisonnable et d’un débit de plusieurs litres par seconde, peuvent être exploités par des petites centrales hydroélectriques.

La plupart des pays en voie de développement disposent d’un abondant potentiel de développement de cette technologie, qui pourrait ainsi alimenter de nombreux villages isolés.

A la différence des installations hydrauliques anciennes (moulins), une installation hydroélectrique exige :

  • des machines modernes, efficaces, rapides et puissantes ;
  • des instruments de contrôle et de commande modernes ;
  • une installation et une maintenance appropriée et soignée ;

L’électricité est un produit moderne qui apporte de grands avantages mais demande également une grande attention afin d’éviter les accidents et de garantir la durabilité des installations.

Selon l’expérience de Practical Action la petite hydroélectricité est l’un des modes de production d’énergie renouvelable les plus adaptés aux conditions locales des zones rurales des PVDs et qui garantit le mieux un développement durable des populations. Bien accompagné, un tel projet peut être entièrement géré par ses utilisateurs [5], réduisant ainsi les frais de fonctionnement et favorisant le développement local à tous les niveaux.

La petite hydroélectricité : une énergie rentable


photo micro centrale

Pendant des années, les coûts moyens de la petite hydroélectricité mis en avant par les constructeurs et les bureaux d’études internationaux étaient de l’ordre de 3500 $ à 15000 $ par kW installé, soit en gros de 1200 $ à 5000 $ par maison connectée [6]. Des chiffres bien trop élevés pour les bailleurs de fonds et les gouvernement qui l’ont donc écartée des programmes d’électrification pendant près de 40 ans.

Cependant, plusieurs institutions travaillant dans les PVD avancent aujourd’hui des chiffres bien moins élevés. Avec plus de 25 ans d’expérience dans le développement de la petite hydroélectricité sur tous les continents, Practical Action affirme qu’elle est en réalité d’une solution très bon marché par rapport aux autres technologie d’électrification rurale.

A puissance équivalente, le coût d’investissement d’une petite centrale hydroélectrique est certes plus élevé que celui de son concurrent direct, le générateur diesel.

Cependant, la maturité de cette technologie, de loin la plus grande parmi tous les modes de production d’électricité renouvelable, qui lui assure une longue durée de vie et lui permet de s’adapter aux conditions particulière des PVD diminue son coût relatif.

Par ailleurs, le transfert de technologies et de savoir faire a permis peu à peu de développer des compétences locales en la matière : construction locale des équipements éventuellement avec des matériaux alternatifs, conception, gestion des systèmes par les bénéficiaires. Plusieurs pays ont ainsi développé des compétences suffisantes pour évaluer leurs ressources et concevoir leurs installations, fabriquer leurs équipements et les installer et ceci à des coûts très concurrentiels.

Ainsi, en faisant appel à des technologies appropriées et en utilisant les compétences et les matériaux locaux, les frais d’investissement d’un projet de petite hydroélectricité peuvent s’en trouver fortement diminués. Il est ainsi parfois possible de se procurer des équipements construits localement pour la moitié voire le tiers de leurs équivalents importés.

A partir des ses expériences au Pérou, au Sri Lanka, au Népal et dans de nombreux autres pays, Practical Action estime que le coût d’une installation hydroélectrique se situe en réalité entre 1500 $ et 3000 $ par kW installé ce qui revient en gros à un investissement de 500 $ à 1000 $ par maison connectée [7].

Enfin, les frais de fonctionnement d’une centrale hydroélectrique sont très faibles, puisque, à la différence d’un groupe thermique, elle ne nécessite pas d’approvisionnement en carburant .

Ainsi Practical Action a démontré, qu’en ayant recours à des technologies appropriées, des modes de gestion adaptées et efficaces, le coût du kWh généré par une micro centrale hydroélectrique, peut atteindre la moitié du coût généré par une petite éolienne construite localement, le dixième de celui généré par une installation photovoltaïque domestique et de la moitié au quart de celui généré par une groupe thermique diesel [8].

Par conséquent, selon l’ONG, si les ressources hydrauliques sont disponibles, pour des raisons de coût, c’est toujours l’hydroélectricité qu’il faut privilégier pour l’électrification rurale, les autres modes d’approvisionnement électrique pouvant éventuellement intervenir en complément.

La petite hydroélectricité : une énergie durable

Les petites installations hydroélectriques ont peu d’impact sur l’environnement.

En effet, elles font généralement appel à des structures simples et ne modifient que très légèrement l’écoulement du cours d’eau sur lesquelles elles sont construites : elles sont généralement conçues pour n’en utiliser qu’une partie qui de plus retourne à son lit original quelques centaines de mètres à l’aval des installations. L’impact sur la faune et la flore est donc minimal.

La petite hydroélectricité est une énergie propre : elle ne produit ni émission de chaleur ni émissions de gaz à effet de serre.

Elle utilise des ressources et des technologies locales qui peuvent facilement être comprises par la population qui peut ainsi largement participer à la construction et au suivi des installations. Les expériences menées dans plusieurs pays montrent que lorsque le transfert de technologie a été correctement mené, les populations gèrent facilement les systèmes, conduisent les petites réparations et remplacent les pièces usagées ce qui pérennise les projets.

La petite hydroélectricité pour le développement des usages productifs de l’électricité

La petite hydroélectricité est un excellent moyen de favoriser le développement des utilisations productives de l’électricité car :

  • les ressources hydrauliques sont prévisibles et peuvent produire de l’électricité 24 heures sur 24, elles peuvent ainsi être employées pour l’approvisionnement des services de base comme l’eau potable, les services de santé, la communication… ;
  • ses coûts de production sont faibles, elle peut donc permettre le développement de projets énergivores : poulailler, scieries, transformation agricole, réfrigération… ;

La puissance installée est généralement choisie pour faire face à la future croissance de demande sur des 25 à 30 années à venir. Elle est donc bien supérieure à la demande calculée au moment du montage du projet. Ainsi dimensionnées, les installations hydroélectriques génèrent un approvisionnement énergétique important, et par ailleurs continu, qui peut entrainer, si le marché et les conditions tarifaires le permettent, le développement des usages productifs de l’énergie, notamment pendant la journée [9].

La figure ci-dessous montre une courbe de charge typique d’un petit village isolé du Pérou. La demande moyenne du village n’excède pas un tiers de la demande maximale, atteinte le soir, surtout pour les besoins d’éclairage et d’information (radio, TV) et très peu aujourd’hui pour les usages productifs. Comme on le voit, le projet génère un excès journalier d’énergie qui pourrait largement être utilisé pour développer ces usages.

graphe demande

Conclusion : Comment développer la petite hydroélectricité dans les pays en voie de développement ?

Ainsi, la petite hydroélectricité se révèle être une option majeure pour lutter contre la pauvreté énergétique en milieu rural et atteindre les objectifs du millénaire. C’est un mode de production électrique propre, basé sur les ressources locales, fiable, dont l’énergie peut être disponible 24 heures sur 24 sans interruption. Bien mené, en faisant notamment appel aux moyens de construction locaux, un projet de petite hydroélectricité peut être largement rentable, il ne génère en effet que peu de frais de fonctionnement. Il peut favoriser la création d’emplois, le développement d’utilisations productives de l’énergie et entrainer ainsi le développement économique et social des communautés équipées.

Pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité pour les PVD, il est nécessaire :

  • d’améliorer les compétences des PVD aux niveaux de l’évaluation, la conception, la fabrication et le fonctionnement des petites installations hydroélectriques ;
  • d’évaluer et diffuser les meilleures pratiques de développement des l’hydroélectricité dans les PVD ;
  • de promouvoir le transfert de technologie et de savoir faire entre pays du sud. De réaliser des projets pilotes exemplaires se basant sur les bonnes pratiques repérées à travers le monde ;
  • d’adapter les politiques de régulation de l’électricité aux conditions particulières de la petite hydroélectricité (par exemple en fixant un prix minimum garantie dans le cas d’une revente au réseau) ;
  • d’adapter les mécanismes financiers du secteur pour favoriser l’implication du secteur privé dans la petite hydroélectricité pour accélerer son essor ;
  • d’adapter les normes techniques aux conditions rurales des PVD ;
  • d’adapter les modes de gestion aux conditions locales ;
  • de promouvoir le développement des utilisations productives de l’énergie.

Pour en savoir plus voir :

> le site internet de Practical Action(EN) ;

> l’article original en anglais disponible ici(EN)

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

La banque asiatique de développement consulte pour finaliser sa stratégie énergie

Comment l’Asian Development Bank (ADB) engagera t-elle les quelques 9 000 millions de dollars américains d’investissements prévus d’ici 2030 pour donner à chacun un accès à l’énergie dans cette région ? C’est l’enjeu de ce document de stratégie qui doit être finalisé en septembre 2007.

l’ADB s’est donnée 60 jours pour conduire cette consultation publique, qui consistera en des réunions en Inde, au Kazakhstan, en Chine et aux Philippines.

Le dernier document de stratégie énergie de l’ADB a été présenté en 1995 et a été révisé en 2000 pour y introduire des préoccupations environnementales.

La croissance rapide ces deux dernières décades a apporté la prospérité à des millions de personnes vivant dans la région asiatique et pacifique. La consommation d’énergie a augmenté en conséquence de 230% ces trente dernières années. Le prix environnemental est aujourd’hui très lourd. Cette évolution n’est plus soutenable, ni d’un point de vue économique, ni d’un point e vue environnemental. Aussi, la nouvelle stratégie énergie accordera donc plus d’importance à la sécurité d’approvisionnement énergétique, et aux effets de l’accès à l’énergie sur les changements climatiques. Elle favorisera les sources d’énergie et les technologies propres, locales et l’efficacité énergétique.

Des freins à l’évolution vers l’exploitation d’énergie propres sont nombreux. L’ADB utilisera les fonds reçus du Canada, du Danemark, de la Finlande et des Pays bas pour le programme REACH (Renewable Energy, Energy Efficiency & Climate Change) pour développer les capacités individuelles et institutionnelles et metttre en oeuvre des projets de développement.


Plus d’information en anglais sur cette page du site de l’ADB.

René Massé

Appel à manifestation d’intérêt pour le deuxième marché public MOC/MDP belge

La deuxième date butoir pour la soumission de « Manifestations d’Intérêt » au deuxième marché public MOC/MDP belge se rapproche… Elle a été fixée au 20 juin 2007.

Ce mécanisme a déjà été présenté en détail dans un article du Riaed en février 2007. L’équipe responsable de ce marché public MOC/MDP attire ici votre attention sur la proximité de la date limite pour manifester votre intérêt.

Tous les détails concernant les conditions de soumission sont présentés dans la brochure « Appel à Manifestations d’Intérêt ». Notons en particulier que :

  • Tous les documents doivent parvenir au plus tard le 20 juin 2007 (13.00 heure en Belgique). La date butoir pour la remise au service postal / service courrier est le 17 juin 2007, démontré par reçu signé.
  • Votre Manifestation d’Intérêt doit être remise sous forme papier (l’original signé et deux copies) avec aussi une version électronique (CD-Rom ou floppy disk).

Pour toute autre information concernant le deuxième marché public MOC/MDP belge, vous pouvez aussi visiter ce site.

Pépin Tchouate, René Massé

Electrification rurale au Sénégal : l’ASER mobilise les investisseurs privés

Fort des quelques 60 millions de dollars US déjà mobilisés auprès de l’État et des bailleurs de fonds internationaux, l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) entreprend de sensibiliser le secteur privé pour rassembler les 400 millions de US$ encore nécessaire pour atteindre son objectif de 60% de taux d’électrification en 2022.

L’ASER a organisé le mercredi 23 mai 2007 un atelier sur « Les opportunités d’investissement et l’implication du secteur privé dans le processus de pré-qualification aux concessions d’électrification rurale » pour impliquer aussi des investisseurs privés, nationaux et internationaux.

L’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) a déjà mobilisé 60 millions de dollars de contributions publiques pour conduire le programme de Diffusion des accès aux services de l’électrification rurale (Daser). En particulier auprès de l’Etat du Sénégal, des partenaires au développement se sont engagés comme la Banque mondiale (l’équivalent de 15 milliards de francs Cfa), la Banque ouest africaine de développement (7 milliards de francs Cfa), l’Agence allemande KFW (4,2 milliards), l’Union européenne (UE) (4,2 milliards) et l’Agence française pour le développement (AFD) promet 5 milliards.

L’objectif assigné à l’Aser est d’atteindre un taux d’électrification de 60 % en 2022. Ce taux est de 15 % à la fin de l’année 2006, contre 6 % en l’an 2000. Pour atteindre cet objectif, l’ASER doit rassembler 400 millions de dollars additionnels. Pour convaincre le secteur privé de s’impliquer durablement et en risque dans des concessions d’électrification rurale, l’ASER a présenté lors de cet atelier les modalités d’appui financier prévues par le Fonds d’électrification rurale (FER), particulièrement attractives, comme aussi les dispositions de fiscalité allégée pour les opérateurs privés. Pour être durable, l’engagement de ces opérateurs privés doit être rentable.

Les mesures d’accompagnement exceptionnelles exposées durant cet atelier au secteur privé se structurent en trois axes :

  • Le Fonds d’électrification rurale accordera des subventions d’investissement pouvant atteindre 80% du coût total des investissements, afin de permettre des taux de rentabilité interne et des délais de retour sur investissement raisonnables, sans imposer un niveau tarifaire inaccessible au plus grand nombre.
  • Une fiscalité avantageuse : les opérateurs d’électrification rurale seront exonérés de charge fiscale et douanière pendant toute la durée de la concession (25 années)
  • Une facilité de garantie couvrira les opérateurs d’électrification rurale contre les risques politiques jusqu’à un plafond de 5 millions de dollars.

Cet atelier s’inscrit dans la préparation des appels d’offres à venir pour donner progressivement en concession d’électrification rurale les treize régions prévues au Sénégal. Il intervient alors que trois concessions d’électrification rurale sont soumises à appel à propositions, qui concernent, Louga-Linguère-Kébémer ; Kaolack-Nioro et Fatick-Gossas.

René Massé

Africa Energy Forum 2007 : énergétiser le développement en Afrique !

Comme chaque année depuis 1999, l’Africa Energy Forum (AEF) acceuillera de nombreuses manifestations, autour d’une thématique : l’énergie en Afrique. Il se tiendra à Hambourg, en Allemagne, du 27 au 29 juin 2007.

Le Forum

En 2006, Africa Energy Forum – AEF (EN) a accueuilli 344 participants, venant de 38 pays, 32 ministres et 35 sociétés d’électricité. Il rassemble à la fois les institutions financières internationales, les grands entrepreneurs du secteur, les Gouvernements du Sud, les équipementiers, les développeurs… un lieu unique pour réseauter…

Programme 2007

Il est recommandé de se reporter au programme détaillé proposé ci-dessous, tant il est riche de rencontres, informations… Pour résumer, l’AEF proposera :

  • Le 27 juin : AfricaEnergy 21 :
    • The Power of Energy : un cycle de conférences
    • Dialogue ministèriels : des ministres africains s’interrogent sur les politiques et investissements dans le secteur de l’énergie, avec la participation annoncée des ministres de la République du Congo, de l’Ouganda, de Tanzanie, du Kénya, de Zambie, du Mozambique, du Mali, du Cameroun, d’Ethiopie…
  • Le 28 juin : AfricaGas 21 :
    • Le marché du gaz : un cycle de conférences portant sur les marchés Sud Africain, Algérien, l’Afrique de l’Ouest (le gazoduc), le Nigéria, l’Afrque du Nord, la Tanzanie, le Botswana…
    • La prospection du gaz : au Mozambique, en Afrique du Sud, en Egypte, au Cameroun…
    • la production et le transport du gaz : avec des conférences portant sur la Guinée Equatoriale, l’Angola, le Nigeria, l’Algérie et l’Afrique du Sud.
  • Le 28 juin : Accès à l’énergie 21 (EnergyAccess21) ; une série de tables rondes co-organisées par le GVEP, pour permettre aux représentants des gouvernements, du secteur privé, des bailleurs et des ONG de confronter leurs points de vue sur le thème : comment améliorer l’accès à l’énergie des communautés les plus pauvres ? Quatre rencontres structureront ces échanges :
    • De l’énergie pour les communautés rurales : en attendant le réseau électrique, quelles sont les solutions pour fournir de l’énergie à ces communautés ?
    • De l’énergie pour les populations périurbaines : voir le réseau si près et n’y avoir pas accès… Quelles solutions pour ces populations riveraines du réseau ?
    • Financer le futur ! Sans énergie, pas de développement. Des financements sont disponibles, sont-ils bien adaptés ?
    • Les biocarburants : durables ou esclaves ? Les biocarburants se développent rapidement en Afrique de l’Ouest ; effet de mode ou succès durable à la clé ?
  • Le 28 juin : AfricaPower 21 :
    Un cycle de conférences structuré en quatre parties :

    • Le future des sociétés d’électricités africaines ;
    • Les nouvelles capacités ;
    • L’évolution du marché africain de l’énergie ;
    • Le financement du secteur ;

      Ce cycle de conférences sera suivi par une table ronde sur le financement du secteur de l’énergie.

  • Le 29 juin : AfricaPower 21 : The Africa Power Causus :
    Les acteurs clés en Afrique discutteront des principaux thèmes que ces journées auront mis en évidence, avec une question en tête : comment promouvoir massivement l’accès à l’énergie requise par ces pays ?

Contact : M. Bruno Cockburn
Les inscriptions sont recevables en ligne.

René Massé