Réduire "l’intensité énergétique" a un impact très important sur la réduction des émissions de CO2

Cette nouvelle étude de la Banque mondiale, conduite dans plus de 100 pays, montre que, sur la période 1994 – 2006, la réduction de la quantité d’énergie requise pour produire une unité de Produit intérieur brut (PIB), en particulier dans le secteur des services, a été le plus important contributeur à la réduction des émissions de CO2.

L’étude s’est intéressée à plusieurs facteurs susceptibles d’expliquer les variations d’émissions de CO2, en particulier:

  • l’intensité de carbone du mélange de combustibles fossiles ;
  • la part de combustibles fossiles dans l’énergie totale consommée ;
  • la quantité d’énergie requise pour produire une unité de PIB (intensité énergétique) ;
  • le PIB par habitant, et
  • la population.

Le rapport montre que :

  • les performances varient beaucoup d’un pays à l’autre, y compris entre pays d’un même niveau de revenu;
  • la croissance du PIB et celle de la population contribuent le plus à l’accroissement net des émissions ;
  • réduire l’intensité énergétique contribuent le plus à la diminution nette des émissions. En particulier, l’étude indique que sur la période analysée, la réduction de l’intensité énergétique dans le secteur des services a permis de réduire les émissions de 2,6 milliards de tonnes de C02, alors que, dans le secteur industriel, elle a permis une réduction de 0,7 milliards de tonnes.

Toutes choses étant égales par ailleurs, l’augmentation du pouvoir d’achat dans les pays s’accompagne d’un accroissement des émissions de CO2. Ces effets peuvent être minimisés en diminuant l’intensité carbone dans la répartition entre les différentes formes d’énergies utilisées, par le recours à des énergies renouvelables, et par la réduction globale de l’intensité énergétique dans l’économie.

Cette étude rappelle que, sur la période considérée, de nombreux pays en développement n’émettaient que très peu de CO2 par habitant. A l’avenir, le développement de ces pays ne pourra se faire qu’en augmentant leurs émissions de CO2.

« Changes in CO2 Emissions from Energy Use : a Multi-country Decomposition Analysis »

Masami Kojima and Robert Bacon, de la Banque mondiale, Division Oil, Gas and Mining Policy, Banque mondiale, 2009, 100 pages

 

Prix d’excellence Lighting Africa 2010 pour les produits hors-réseaux électriques

En vue de récompenser les meilleurs produits d’éclairage fonctionnant hors-réseaux électriques, Lighting Africa vient de lancer ses prix d’excellence 2010.

Délais de participation :

2 octobre 2009 – Soumission des fiches d’inscription électroniques à : www.lightingafrica.org/awards.

16 octobre 2009 – Les deux échantillons pour la sélection initiale sont reçus par l’équipe de Lighting Africa.

Lighting Africa entend récompenser les meilleurs produits d’éclairage fonctionnant hors-réseaux électriques qui sont en vente en République Démocratique du Congo, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Rwanda, au Sénégal ou en Tanzanie. Ces produits seront évalués sur la base de leur performance, leur design et l’accessibilité de leurs coûts. Ces Prix, organisés cette année pour la première fois, seront décernés aux produits gagnants lors de la Conférence Internationale et Foire Commerciale d’Exposition prévue à Nairobi, au Kenya, du 17 au 20 Mai 2010.

Les produits doivent être conformes aux critères suivants :

  1. Être des produits d’éclairage moderne basés sur les technologies de la diode électroluminescente (DEL) ou celle de la lampe fluorescente compacte (LFC)
  2. Être en vente sur les marchés ou en usage dans les pays suivants : RD Congo, Éthiopie, Ghana, Kenya, Rwanda, Sénégal ou Tanzanie
  3. Être disponible dès le 02 octobre 2009 dans les points de vente au détail ou à travers des canaux de distribution par lesquels Lighting Africa peut se procurer en toute neutralité des échantillons pour évaluation et sélection.

Plus d’informations sont disponibles dans le document téléchargeable.


Source : Lighting Africa.

Xavier Dufail

Kenya : ZTE et Safaricom lancent un téléphone mobile solaire

Conçu pour les marchés émergents, le ZTE Coral 200 Solar est composé de matériaux entièrement recyclables et cache dans son dos un capteur solaire. Ainsi, la batterie se recharge dès que le mobile est exposé aux rayons du soleil (et même à la lumière artificielle).

Le constructeur chinois ZTE et l’opérateur Safaricom s’associent pour commercialiser sur le marché kenyan un téléphone mobile à la fois économique et écologique.

L’objectif pour Safaricom est de proposer un accès à la téléphonie mobile aux populations qui vivent en retrait des villes et qui ne sont pas forcément raccordées au réseau électrique. Dans les zones rurales, l’opérateur exploite déjà plus de soixante antennes relais alimentées uniquement par l’énergie du soleil et du vent.

Le ZTE Coral 200 Solar est commercialisé au tarif low-cost de 2999 Schilling kenyan soit 28 euros. Pour ce prix, ne cherchez pas d’appareil photo, de lecteur MP3 ou de connexion 3G : le mobile se limite aux communications voix et aux SMS…


Source : un article diffusé le 16 août 2009 sur le site Giiks.

René Massé

Cameroun : l’apport de l’énergie dans l’atteinte des OMD

Ce document détaille la contribution des services énergétiques à chaque Objectif du Millénaire pour le Développement.

« L’apport de l’énergie dans l’atteinte des OMD au Cameroun »

Maxime Kamdem Kamdem, Économiste à l’Université de Yaoundé II, Cameroun, mai 2009, 4 pages

Sénégal : des activités génératrices de revenus dans le programme d’électrification rurale

La nouvelle stratégie d’électrification rurale du Sénégal prend en compte l’ensemble des activités génératrices de revenus, dans la perspective de lui donner un impact dans la réduction de la pauvreté.

Jusqu’en 2000, le taux national d’électrification rurale a été jugé trop faible, se situant aux environs de 6 %, avec une puissance d’environ 850 kW et cela avait un impact très faible sur la réduction de la pauvreté.

Dans la seule région de Kaolack, le taux d’électrification se situait aux environ de 4 % en 2000, représentant 56 villages alimentés dans toute la région. Cela avait un impact trop faible sur la réduction de la pauvreté ; les activités génératrices de revenus n’étaient pas prévues dans les installations.

Mais cela a été rectifié dans la période 2000-2008 avec la mise en place d’un programme spécial, lequel a permis d’électrifier 84 villages dont 39 par voie solaire, permettant ainsi de couvrir une population de 60 000 habitants et de porter le taux d’électrification dans cette région à 12 % en fin 2008. Le projet solaire d’électrification a aussi permis d’alimenter 105 infrastructures communautaires ou de santé, ainsi que l’installation de près de 200 lampadaires solaires pour l’éclairage public.

L’électrification rurale a bénéficié de la coopération allemande (BMZ, KfW, GTZ) : dans le cadre de son partenariat avec l’Aser, la Kfw a mis en place un programme d’électrification rurale et semi-urbain dans les régions de Kaolack et Fatick pour un montant global de 4,3 milliards de Fcfa avec comme objectif 8.000 branchements en milieu rural afin de satisfaire les besoins domestiques et des villages productifs, pour améliorer les conditions de vie des populations à moindre coût.


Source : un article de A. Mbodj publié sur le site Le Soleil.

René Massé, Xavier Dufail

Revue n°5 de l’ADEA : énergie et pauvreté

La revue de l’ADEA (Association pour le Développement de l’Énergie en Afrique) est un vecteur promotionnel d’idées, d’initiatives et de projets. A travers elle, l’Association souhaite jouer le rôle de facilitateur et d’intermédiaire entre le monde associatif, très actif dans les domaines concernés, mais sans moyens et travaillant trop souvent en ordre dispersé, et le monde industriel des grands groupes pétroliers et des sociétés d’électricité et des énergies renouvelables.

« La revue de l’ADEA – numéro 5 »

Association pour le Développement de l’Énergie en Afrique, mai 2008, 17 pages

Lampe basse consommation : vraies – fausses rumeurs ? Explications

On entend tout dire sur la lampe (ampoule dans le langage courant) basse consommation. Qu’elle diffuse une lumière jaunâtre, qu’elle est longue à l’allumage… Petit vrai/faux avec Hervé Lefebvre, expert en éclairage à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

En Europe, ces lampes basse consommation remplaceront les lampes incandescentes à partir de 2010… Les propos de Hervé Lefebvre s’adressent d’abord aux consommateurs français, mais ils informent beaucoup plus largement sur les produits qui nous seront proposés prochainement.

Une lumière jaunâtre

« C’est vrai et faux. Comme pour les lampes incandescentes, il existe des couleurs très froides ou très chaudes, très bleu ou très jaune. Mais ceci n’est pas encore indiqué sur les emballages des lampes. Ce le sera à partir du 1er septembre 2010. Donc aujourd’hui on peut déjà trouver toutes les couleurs mais il faut demander conseil au vendeur. »

Longue à l’allumage

Une à deux minutes d’attente avant qu’une lampe à basse consommation atteigne sa pleine puissance ? « Là encore, nous aurons le temps d’allumage inscrit sur l’emballage en 2010. Mais déjà on peut trouver des lampes plus rapides à trouver leur plein régime. Les emballages indiqueront également le nombre de cycles allumage-extinction possibles, si la lampe peut supporter un variateur, sa quantité de mercure… Aujourd’hui, on peut donc trouver le même confort de lumière en consommant moins grâce à une lampe basse consommation. Elle ne cesse de se diffuser dans les foyers. »

Moins de watts, mieux c’est ?

« La puissance, les watts, ne signifie pas un meilleur flux lumineux. Ce qu’il faut regarder, c’est le nombre de lumens par watt : une information déjà disponible sur les emballages. Or si une lampe incandescente a une efficacité de 12 lumens/watt, une basse consommation atteint les 55 lumens. Son efficacité énergétique est cinq fois plus importante. C’est considérable aux heures de pointe de la consommation d’électricité. Car à ces heures-là, consommer moins pour s’éclairer, c’est diminuer d’autant le recours aux centrales thermiques qui consomment davantage de CO2. C’est donc une économie financière et écologique. Et pas seulement à la maison. »

Émettrices de radiations

« Comme tout appareil électronique. Mais aujourd’hui, il est impossible de mesurer ce champ de radiation entre 0 et 20 cm. D’ailleurs, même avec les incandescentes, il est recommandé de ne pas y être exposé à moins de 20 cm. On ne le faisait pas avant pourquoi le ferait-on maintenant ? Sur ce point, au moins, il n’y a pas de changement de comportement à adopter. »

Le mercure pas vraiment écologique

Défaut de la basse consommation : elle contient du mercure. Moins de 5 mg, prévoit la directive européenne. Certaines n’en contiennent déjà pas plus de 3 mg. « Mais de ce point négatif, faisons un point positif, conclut Hervé Lefebvre. Ça nous oblige à les recycler, contrairement aux lampes incandescentes que l’on jetait. La basse consommation est recyclable à 93 %. Ça doit devenir un réflexe, comme pour les piles. »


Source : un interview diffusé le 26 janvier 2009 dans un article de Sophie Leroy sur le site de La Voix du Nord.

René Massé

Électricité rurale : la question du facteur de charge

Le facteur de charge des systèmes électriques est souvent très faible, et contribue au renchérissement de l’énergie électrique : ce n’est pas une fatalité. Cet article présente des partenariats innovants entre les sociétés d’électricité et les grandes marques d’équipement électrique

« La question du facteur de charge »

Michel Matly

12 pages

Février 2008

Dans les approches actuelles de l’électrification, le très faible facteur de charge des systèmes est trop souvent considéré comme une fatalité, liée à la pauvreté de la nouvelle clientèle. Ce faible taux de charge, dû à la concentration de la demande sur quelques usages domestiques de base (éclairage, surtout) est pourtant un des principaux facteurs de la cherté de l’énergie électrique.

En menant une politique systématique en ce domaine, il est possible d’encourager
avec succès les usages de l’électricité et en conséquence de réduire sensiblement les coûts de l’énergie, réaliser une électrification beaucoup plus rentable et plus fertile en services pour les usagers.

René Massé, Xavier Dufail

Impacts de l’électrification sur les populations rurales

Cette étude en anglais de l’Independent Evaluation Group (IEG) de la Banque mondiale analyse les impacts de l’électrification sur la qualité de vie des populations rurales.

« The Welfare Impact of Rural Electrification : A Reassessment of the Costs and Benefits »

Independent Evaluation Group (IEG) – Banque mondiale

178 pages

2008

(document en anglais)

Il a longtemps été affirmé que l’électrification rurale améliorait grandement la qualité de vie. L’éclairage à lui seul permet d’augmenter le temps d’étude pour les élèves et étudiants, le temps de travail pour les petites entreprises, et améliore la sécurité.

Mais l’électrification apporte plus que la lumière. La télévision vient en deuxième position et procure divertissement et information. La population rurale apprécie grandement ces bénéfices et est prête à payer plus que nécessaire pour couvrir les coûts. Toutefois, les évaluations de ces avantages (en termes de biens publics par exemple) et de leur répartition ont été rares.

Ce rapport passe en revue les récents progrès méthodologiques dans l’évaluation des avantages de l’électrification rurale et les confronte. Il relève également, dans les documents projet, la faiblesse de la compréhension des techniques décrites et le manque de contrôle de la qualité des analyses économiques. Cette étude montre que la volonté de payer pour l’électricité est élevée, et dépasse le coût marginal à long terme de l’approvisionnement.

René Massé, Xavier Dufail

Mali : Sirakorola, le premier village solaire

Mise en service du premier réseau de distribution d’énergie électrique du Mali alimenté par les énergies renouvelables.

Les habitants de Sirakorola, un village situé à 115 kilomètres de Bamako dans le cercle de Kati, garderont un souvenir agréable de la journée du mercredi 30 janvier 2007. C’est ce jour là qu’a été officiellement mis en
marche le réseau électrique dont a été dotée la localité à partir des énergies renouvelables. Du coup, Sirakorola devient le premier village solaire du pays.

L’événement a donné lieu à une fête populaire qui a mobilisé tout le fonds culturel et artistique du village. Les nouvelles installations ont été inaugurées par le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, M. Hamed Diane Séméga, en présence du gouverneur de la Région de Koulikoro, Mamadou Issa Tapo, du maire de Sirakorola, Souleymane Coulibaly et de nombre d’autres personnalités.

Un potentiel extraordinaire : une politique pour la valoriser

« Si nous ne réglons pas le problème d’accès du monde rural à l’énergie moderne, il vaut mieux cesser de parler de développement », a déclaré le ministre. Afin d’améliorer les conditions de vie des populations rurales, le gouvernement a entrepris un vaste programme d’électrification rurale qui a abouti à l’adoption du document de politique énergétique nationale en mars 2007.

Cette politique prévoit de mettre en valeur l’extraordinaire potentiel en énergies nouvelles et renouvelables (soleil, eau, vent et biomasse).

L’accès à l’énergie dans le village de Sirakorola

C’est par l’entremise du Centre national de l’énergie solaire et des énergies renouvelables (CNSOLER) que les installations de Sirakorola ont été réalisées. Sirakorola devient ainsi « le village solaire phare du pays ». Grâce à l’énergie du soleil et du vent, plusieurs structures ont été électrifiées : la préfecture, l’école, la mairie et la mosquée. En plus de l’éclairage, le CSCOM a été équipé d’un réfrigérateur, d’un congélateur et de chauffe-eau solaires. Des lampadaires solaires éclairent la place du marché.

Le village a été doté d’une vingtaine de cuiseurs solaires. Des périmètres maraîchers sont équipés de pompes qui fonctionnent à l’énergie éolienne. Aujourd’hui, Sirakorola dispose d’unités de production de glace et de conditionnement de lait. Grâce à l’énergie solaire, on peut recharger des batteries et faire sécher des fruits et légumes, de la viande et du poisson.

Le coût total des réalisations est estimé à 34 millions Fcfa financés essentiellement par le Programme des Nations unies pour le développement. La population de la commune y a contribué à hauteur de 10%. « Aujourd’hui est un grand jour pour nous ! » Pour Mme Fatoumata Sangaré, la présidente du groupement des femmes de Sirakorola, ces équipements allégeront considérablement les tâches quotidiennes des femmes du village.

Pour M. Seydou Coulibaly, propriétaire d’une boutique au marché du village, c’est vraiment une nouvelle ère qui commence. Il est persuadé qu’avec l’éclairage public, les affaires marcheront même la nuit. La maraîchère, Mme Bintou Sané était également aux anges. Elle ne jettera plus ses produits invendus car elle a, désormais, la possibilité de les conserver. Elle envisage même d’aller vendre ses produits dans d’autres localités de la zone.

Mais c’est le maire, M. Souleymane Coulibaly qui s’estime le plus heureux de tous : « Car enfin, ma commune sort du noir ! », s’est-il félicité.


Source : un article mis en ligne le 02 février 2007 sur le site de l’Essor

Pépin Tchouate