La petite hydroélectricité pour le développement : position de l’ONG Practical Action

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années. Utilisée depuis des siècles pour faire (…)

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action

Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité

Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années.


pelton

Utilisée depuis des siècles pour faire fonctionner les moulins, l’énergie hydraulique est une solution énergétique propre et renouvelable bien connue. Aujourd’hui, elle est principalement utilisée pour produire de l’électricité.

Selon Practical Action la petite hydroélectricité est l’une des meilleures solutions pour l’électrification rurale décentralisée des populations les plus isolées. Elle devrait par conséquent être d’avantage mise en avant par les gouvernements et agences de coopération internationale.

Afin de mieux comprendre les mécanismes assurant un développement durable de services électriques basés sur la petite hydroélectricité décentralisée, d’importantes activités de recherches ont été effectuées par de nombreuses institutions internationales (Banque mondiale, Unido, DFID, GTZ, Skat, Practical Action…). Ces études ont identifié quelles étaient les meilleures pratiques pour assurer son développement.

Il s’agit :

  • de l’existence de bonnes pratiques de gouvernance ;
  • du choix de tarifs et de modèles de gestion appropriés aux populations desservies ;
  • de l’importance de la participation de la communauté dans toutes les étapes d’exécution d’un projet ;
  • du développement des compétences au niveau local et national dans l’appropriation de ce nouveau service.

Dans différents pays en voie de développement, les exemples de projets réussis dans ce domaine attestent de la pertinence de ce choix pour l’électrification rurale.

Ils ont particulièrement montré :

  • l’adaptabilité de la technologie aux conditions locales ;
  • la durabilité des installations ;
  • la contribution positive de ces projets pour le développement.

Pourtant pendant les dernières décennies, peu a été fait pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité. Les organismes importants comme la banque mondiale et le Pnud, soutenus par de grands groupes industriels (Shell, BP, Kyosera, Total) favorisant le développement d’autres options énergétiques, notamment des systèmes photovoltaïques.

Contexte

La première centrale hydroélectrique a été installée dans le Wisconsin (Etats-Unis) en septembre 1882 seulement trois années après l’invention de l’ampoule par Thomas Edison. Ainsi, dès les débuts de l’électricité, l’hydroélectricité est devenue un important mode de production électrique : elle contribue aujourd’hui à pratiquement 20% de la production mondiale [1].

Pourtant, depuis plusieurs années, on constate un baisse de l’intérêt pour la petite hydroélectricité. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

  • la croissance rapide et globale de la demande électrique qui a favorisé le développement de grandes installations ;
  • le développement d’autres technologies ;
  • le développement massif de groupes électrogènes diesel portatifs relativement facile à installer et à approvisionner.

Plus récemment, crise énergétique, changements climatiques, faible taux d’accès à l’énergie dans les PVD et objectifs du millénaire font évoluer les mentalités. Tous les modes de production énergétiques sont passés en revue, notamment les modes de production décentralisés qui peuvent jouer un rôle dans le développement des populations pauvres et isolés des PVD. Il s’agit des panneaux solaires, des générateurs utilisant la biomasse, des petites éoliennes et bien sûr des petites installations hydroélectriques.

Les besoins énergétiques des populations pauvres des PVD

C’est pratiquement deux milliards de personnes dans le monde qui n’ont aucun accès à l’énergie électrique [2]. Les zones rurales des pays en voie de développement sont très majoritairement touchées car l’extension du réseau vers ces zones isolées n’est pas rentable et le coût élevé du carburant, la difficulté de garantir son approvisionnement et le manque d’assistance technique ne permettent pas d’y installer de petits générateurs diesel.

Faible puissance demandée, mais grand nombre de clients, la demande énergétique du milieu rural des PVD possède des caractéristiques particulières qui doivent être prises en compte.

Elle concerne principalement les besoins d’éclairage, d’information et de communication, de sécurité et de transformation agricole [3]. La puissance demandée pour ces usages varie en moyenne de 50W à 200W par ménage, pour une atteindre une consommation mensuelle d’au moins 50 kWh par famille et par mois.

Ces faibles consommations énergétiques fournissent pourtant des avantages importants : diffusion de l’information par la radio ou la TV (campagnes de vaccination, diffusion des maladies…) [4].

La petite hydroélectricité pour le développement des ressources locales

Pour répondre à la demande rurale, les petits cours d’eau qui disposent d’une pente raisonnable et d’un débit de plusieurs litres par seconde, peuvent être exploités par des petites centrales hydroélectriques.

La plupart des pays en voie de développement disposent d’un abondant potentiel de développement de cette technologie, qui pourrait ainsi alimenter de nombreux villages isolés.

A la différence des installations hydrauliques anciennes (moulins), une installation hydroélectrique exige :

  • des machines modernes, efficaces, rapides et puissantes ;
  • des instruments de contrôle et de commande modernes ;
  • une installation et une maintenance appropriée et soignée ;

L’électricité est un produit moderne qui apporte de grands avantages mais demande également une grande attention afin d’éviter les accidents et de garantir la durabilité des installations.

Selon l’expérience de Practical Action la petite hydroélectricité est l’un des modes de production d’énergie renouvelable les plus adaptés aux conditions locales des zones rurales des PVDs et qui garantit le mieux un développement durable des populations. Bien accompagné, un tel projet peut être entièrement géré par ses utilisateurs [5], réduisant ainsi les frais de fonctionnement et favorisant le développement local à tous les niveaux.

La petite hydroélectricité : une énergie rentable


photo micro centrale

Pendant des années, les coûts moyens de la petite hydroélectricité mis en avant par les constructeurs et les bureaux d’études internationaux étaient de l’ordre de 3500 $ à 15000 $ par kW installé, soit en gros de 1200 $ à 5000 $ par maison connectée [6]. Des chiffres bien trop élevés pour les bailleurs de fonds et les gouvernement qui l’ont donc écartée des programmes d’électrification pendant près de 40 ans.

Cependant, plusieurs institutions travaillant dans les PVD avancent aujourd’hui des chiffres bien moins élevés. Avec plus de 25 ans d’expérience dans le développement de la petite hydroélectricité sur tous les continents, Practical Action affirme qu’elle est en réalité d’une solution très bon marché par rapport aux autres technologie d’électrification rurale.

A puissance équivalente, le coût d’investissement d’une petite centrale hydroélectrique est certes plus élevé que celui de son concurrent direct, le générateur diesel.

Cependant, la maturité de cette technologie, de loin la plus grande parmi tous les modes de production d’électricité renouvelable, qui lui assure une longue durée de vie et lui permet de s’adapter aux conditions particulière des PVD diminue son coût relatif.

Par ailleurs, le transfert de technologies et de savoir faire a permis peu à peu de développer des compétences locales en la matière : construction locale des équipements éventuellement avec des matériaux alternatifs, conception, gestion des systèmes par les bénéficiaires. Plusieurs pays ont ainsi développé des compétences suffisantes pour évaluer leurs ressources et concevoir leurs installations, fabriquer leurs équipements et les installer et ceci à des coûts très concurrentiels.

Ainsi, en faisant appel à des technologies appropriées et en utilisant les compétences et les matériaux locaux, les frais d’investissement d’un projet de petite hydroélectricité peuvent s’en trouver fortement diminués. Il est ainsi parfois possible de se procurer des équipements construits localement pour la moitié voire le tiers de leurs équivalents importés.

A partir des ses expériences au Pérou, au Sri Lanka, au Népal et dans de nombreux autres pays, Practical Action estime que le coût d’une installation hydroélectrique se situe en réalité entre 1500 $ et 3000 $ par kW installé ce qui revient en gros à un investissement de 500 $ à 1000 $ par maison connectée [7].

Enfin, les frais de fonctionnement d’une centrale hydroélectrique sont très faibles, puisque, à la différence d’un groupe thermique, elle ne nécessite pas d’approvisionnement en carburant .

Ainsi Practical Action a démontré, qu’en ayant recours à des technologies appropriées, des modes de gestion adaptées et efficaces, le coût du kWh généré par une micro centrale hydroélectrique, peut atteindre la moitié du coût généré par une petite éolienne construite localement, le dixième de celui généré par une installation photovoltaïque domestique et de la moitié au quart de celui généré par une groupe thermique diesel [8].

Par conséquent, selon l’ONG, si les ressources hydrauliques sont disponibles, pour des raisons de coût, c’est toujours l’hydroélectricité qu’il faut privilégier pour l’électrification rurale, les autres modes d’approvisionnement électrique pouvant éventuellement intervenir en complément.

La petite hydroélectricité : une énergie durable

Les petites installations hydroélectriques ont peu d’impact sur l’environnement.

En effet, elles font généralement appel à des structures simples et ne modifient que très légèrement l’écoulement du cours d’eau sur lesquelles elles sont construites : elles sont généralement conçues pour n’en utiliser qu’une partie qui de plus retourne à son lit original quelques centaines de mètres à l’aval des installations. L’impact sur la faune et la flore est donc minimal.

La petite hydroélectricité est une énergie propre : elle ne produit ni émission de chaleur ni émissions de gaz à effet de serre.

Elle utilise des ressources et des technologies locales qui peuvent facilement être comprises par la population qui peut ainsi largement participer à la construction et au suivi des installations. Les expériences menées dans plusieurs pays montrent que lorsque le transfert de technologie a été correctement mené, les populations gèrent facilement les systèmes, conduisent les petites réparations et remplacent les pièces usagées ce qui pérennise les projets.

La petite hydroélectricité pour le développement des usages productifs de l’électricité

La petite hydroélectricité est un excellent moyen de favoriser le développement des utilisations productives de l’électricité car :

  • les ressources hydrauliques sont prévisibles et peuvent produire de l’électricité 24 heures sur 24, elles peuvent ainsi être employées pour l’approvisionnement des services de base comme l’eau potable, les services de santé, la communication… ;
  • ses coûts de production sont faibles, elle peut donc permettre le développement de projets énergivores : poulailler, scieries, transformation agricole, réfrigération… ;

La puissance installée est généralement choisie pour faire face à la future croissance de demande sur des 25 à 30 années à venir. Elle est donc bien supérieure à la demande calculée au moment du montage du projet. Ainsi dimensionnées, les installations hydroélectriques génèrent un approvisionnement énergétique important, et par ailleurs continu, qui peut entrainer, si le marché et les conditions tarifaires le permettent, le développement des usages productifs de l’énergie, notamment pendant la journée [9].

La figure ci-dessous montre une courbe de charge typique d’un petit village isolé du Pérou. La demande moyenne du village n’excède pas un tiers de la demande maximale, atteinte le soir, surtout pour les besoins d’éclairage et d’information (radio, TV) et très peu aujourd’hui pour les usages productifs. Comme on le voit, le projet génère un excès journalier d’énergie qui pourrait largement être utilisé pour développer ces usages.

graphe demande

Conclusion : Comment développer la petite hydroélectricité dans les pays en voie de développement ?

Ainsi, la petite hydroélectricité se révèle être une option majeure pour lutter contre la pauvreté énergétique en milieu rural et atteindre les objectifs du millénaire. C’est un mode de production électrique propre, basé sur les ressources locales, fiable, dont l’énergie peut être disponible 24 heures sur 24 sans interruption. Bien mené, en faisant notamment appel aux moyens de construction locaux, un projet de petite hydroélectricité peut être largement rentable, il ne génère en effet que peu de frais de fonctionnement. Il peut favoriser la création d’emplois, le développement d’utilisations productives de l’énergie et entrainer ainsi le développement économique et social des communautés équipées.

Pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité pour les PVD, il est nécessaire :

  • d’améliorer les compétences des PVD aux niveaux de l’évaluation, la conception, la fabrication et le fonctionnement des petites installations hydroélectriques ;
  • d’évaluer et diffuser les meilleures pratiques de développement des l’hydroélectricité dans les PVD ;
  • de promouvoir le transfert de technologie et de savoir faire entre pays du sud. De réaliser des projets pilotes exemplaires se basant sur les bonnes pratiques repérées à travers le monde ;
  • d’adapter les politiques de régulation de l’électricité aux conditions particulières de la petite hydroélectricité (par exemple en fixant un prix minimum garantie dans le cas d’une revente au réseau) ;
  • d’adapter les mécanismes financiers du secteur pour favoriser l’implication du secteur privé dans la petite hydroélectricité pour accélerer son essor ;
  • d’adapter les normes techniques aux conditions rurales des PVD ;
  • d’adapter les modes de gestion aux conditions locales ;
  • de promouvoir le développement des utilisations productives de l’énergie.

Pour en savoir plus voir :

> le site internet de Practical Action(EN) ;

> l’article original en anglais disponible ici(EN)

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

The Small hydro atlas

Atlas international de la petite hydroélectricité

Le Small hydro atlas est une base de données internationale dressant, pays par pays, l’état des lieux de la petite hydroélectricité à travers le monde.

http://www.small-hydro.com(EN)

Il fournit :

  • des données générales du secteur par pays (réglementation… ) ;
  • des informations concernant les sites potentiels et développés ;
  • des contacts locaux et internationaux concernés par le secteur ;

Il diffuse également de nombreux ouvrages et articles sur la petite hydroélectricité (en anglais) ainsi que des logiciels de dimensionnement. Ils sont à télécharger sur le site internet du Small hydro(EN), rubrique « library ».

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

Guides techniques du ResCER sur les énergies renouvelables

Le ResCER est le site francophone sur les énergies renouvelables du ministères des ressources naturelles canadien. Le ResCER diffuse une grande quantité d’informations générales sur les énergies renouvelables : bioénergie, énergie du sol, énergie hydroélectrique, énergie solaire, énergie éolienne. Elles sont disponibles ici Pour en savoir plus voir l’article consacré au ResCER

Le ResCER est le site francophone sur les énergies renouvelables du ministères des ressources naturelles canadien.

Le ResCER diffuse une grande quantité d’informations générales sur les énergies renouvelables : bioénergie, énergie du sol, énergie hydroélectrique, énergie solaire, énergie éolienne.

Elles sont disponibles ici


Pour en savoir plus voir l’article consacré au ResCER

Jérome Levet, René Massé

RD Congo : la Banque mondiale injecte près de 300 millions $ Usd pour développer le secteur électrique et consolider les marchés de l’énergie en Afrique centrale et australe

Le 29 mai 2007, les administrateurs de la Banque mondiale ont décidé d’attribuer un don sur fonds IDA de 296,7 millions d’US$ à la République démocratique du Congo pour mettre en œuvre un programme de développement du marché national et régional de l’énergie en Afrique centrale et australe.

Le contexte régional

La République démocrati­que du Congo (RDC) a un énorme poten­tiel hydroélectrique, de l’ordre de 100.000 MW, soit 13 % du poten­tiel hydroélectrique mondial. Le site de Inga, sur le fleuve Congo, à 200 km en aval de Kinshasa, présente à lui seul un potentiel de 45.000 MW. Cette position stra­tégique de la RDC la fait participer aux deux pools énergétiques créés notamment en Afrique cen­trale et en Afrique australe.

Actuellement, l’électricité produite à Inga est transportée d’une part, vers le Sud, notamment pour satisfaire les besoins des compagnies d’électricités de 12 pays d’Afrique australe re­groupés dans le Southern African Power Pool (SAAP) et des compagnies d’électricités de 10 pays regroupés dans le Pool énergétique de l’Afrique cen­trale (PEAC).

Par défaut d’entretien et de rénovation adéquates, les installations d’Inga 1 et 2 n’opèrent qu’à 40 % de leur puissance installée (de l’ordre de 700 MW). Malgré ce poten­tiel, seulement 6,5 % des ména­ges en RDC ont l’électricité, con­tre en moyenne 20 % des ména­ges à l’échelle de l’Afrique subsaharienne. Et partout, en RDC comme dans la sous-région, la demande d’électricité ne cesse d’augmenter.

Le projet

L’objectif de ce projet est d’accroitre la disponibilité et la viabilité de l’énergie électrique sur les marchés de la RDC, d’Afrique australe et d’Afrique centrale. Pour y contribuer, ce projet se propose de :

  • Réhabiliter la capacité de production des installations de Inga 1 et 2 en RDC ;
  • Construire une ligne de transport de l’énergie électrique de 400 kV entre Inga et Kinshasa qui s’ajoutera à la ligne de trans­port existante de 220 kV ;
  • Etendre et réhabiliter le réseau de distribution électrique de Kinshasa ; 50.000 personnes bénéficieront de nouveaux branchements, et les 1,5 million d’habitants de la ville qui ont déjà l’électricité auront un service amélioré. Pour exécuter cette composante, il reste à trouver un cofinancement de 88,5 millions de dollars américains, que pourrait apporter la Banque africaine de développe­ment ;
  • Renforcer les capacités des agents de la SNEL dans le domaines de la facturation, de la collecte des paiements, de la planification et de l’entretien ; et du Ministère de l’Energie dans les domaines de la régulation et de la supervision du bon fonctionnement du secteur.

Ce projet permet­tra de mieux satisfaire la demande intérieure d’électricité ainsi que la demande d’exportation.


Les pays membres du SAAP sont :

  • Electricidade de Mozambique
  • Botswana Power Cooperation
  • Electricity Supply Commission of Malawi
  • Empresa National de Electricidade de l’Angola
  • Eskom, d’Afrique du Sud
  • Lesotho Electricity Corporation
  • Nam Power, de Namibie
  • La Société Nationale d’ Electricité de République démocratique du Congo
  • Swaziland Electricity Board
  • Tanzania Electric Supply Company Limited
  • Zambia Electricity Supply Corporation Limited
  • Zimbabwe Electricity Supply Authority

Les membres du PEAC sont :

  • AES Sonel (Cameroun)
  • Énergie Centrafricaine (ENERCA, République Centrafricaine)
  • Société Nationale d’Electricité (SNE, République du Congo)
  • Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG, Gabon)
  • Sociedad de Electricidad de Guinée Equatoriale (SEGESA, Guinée Equatoriale)
  • Société Nationale d’Electricité (SNEL, RDCongo)
  • Empresa de Agua e Electricidade (EMAE, Sao Tome & Principe)
  • Société Tchadienne d’Eau et d’Energie (STEE, Tchad)

Sources :

  • Le site de la Banque mondiale, sur cette page
  • Le Project Appraisal Document (PAD) volume 1 de mai 2007 ;
  • L’article de M. Faustin diffusé le 14 juin 2007 sur le site de « Le Potentiel ».

Pour plus d’informations :

Contacter M. Herbert Boh
Tel : +1 – 202 – 473 3548
Courriel : hboh@worldbank.org

René Massé

Guinée : la Chine construira un barrage hydroélectrique en échange d’un accès à des ressources minières

La Chine va financer la construction d’un barrage hydroélectrique de 750 mégawatts en Guinée. En échange, les autorités guinéennes garantiront à Pékin un accès à des ressources minières équivalentes à deux milliards de tonnes de bauxite, matière première dont l’aluminium est issu.

Energie contre bauxite, un contrat gagnant – gagnant en Guinée.

Le ministre guinéen du Contrôle économique et financier, M. Saïdou Diallo a affirmé lundi 2 juillet 2007 que la réalisation du barrage hydroélectrique de Souapiti par la Chine qui coûtera 1 milliard de dollars US, ne fait plus l’ombre d’un doute. Les fonds proviendraient de la banque publique d’import-export Eximbank qui multiplie les investissements en Afrique.

Pour l’ambassadeur de la république Populaire de Chine, la réalisation de ce barrage se fera sous la forme d’un marché « gagnant gagnant », c’est à dire bénéfique aux deux parties. Ainsi, suivant les termes de la convention, la Guinée fournira en compensation à la Chine deux milliards de tonnes de bauxite de qualité.

René Massé

Congo-Brazzaville : construction d’un barrage hydroélectrique de 120 mégawatts pour 2009

D’une hauteur de chute moyenne de 18,33 m et maximale de 20,41 m, d’une longueur de 128,4 m, le barrage d’Imboulou sera équipé de quatre turbines d’une puissance de 30 mégawatts (MW) chacune et d’un débit de 900m3/seconde. il est réalisé par la société chinoise CMEC pour un coût global de 280 millions de dollars US.

A l’instar d’autres pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le Congo/Brazzaville peut valablement mettre à profit son importante hydrographie pour produire du courant électrique.

Le contexte national : réduire la dépendance énergétique

Le Congo/Brazzaville dépend de la République démocratique du Congo pour ses approvisionnements énergétiques. Ce projet réduira sensiblement cette dépendance.

Il s’inscrit dans une perspective nationale globale, dite « Boulevard énergétique », qui regroupe aussi :

  • La centrale à gaz de Djeno (département du Kouilou) dont la production va passer de 25 à 50 mégawatt ces 15 prochains mois, lorsqu’entrera en service le gazoduc en construction entre le champ pétrolier de Mboundi et la centrale à gaz ;
  • La centrale thermique de Brazzaville, d’une puissance de près de 32 mégawatt qui sera opérationnelle en 2008 ;
  • Les barrages hydroélectriques de Moukoukoulou (département de la Bouenza) et du Djoué (Brazzaville), respectivement d’une puissance de 70 et 15 mégawatts.

Le contexte sous-régional : un marché énergétique commun

Il s’inscrit également dans une vision sous-régionale de mise en place d’un marché énergétique commun, en s’appuyant sur le Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC). Les pays de la CEEAC ont exprimé leur volonté de créer très prochainement un marché sous régional chargé de la réglementation du secteur de l’électricité à travers un organisme spécialisé, le Pool énergétique d’Afrique centrale (PEAC).

La finalité, selon Bruno Kapandji Kakala, le secrétaire permanent du PEAC, est « d’obtenir un consensus sur les principales questions et options de la loi-cadre du marché d’électricité en Afrique centrale ».
« Les discussions portent également sur la création d’un environnement favorable aux investissements, l’établissement d’un mécanisme pour le règlement rapide des transactions commerciales d’électricité et les échanges sur le forum sous-régional du secteur de l’énergie », a-t-il indiqué. Il s’agit à terme de préparer un document stratégique qui sera soumis à l’approbation du conseil des ministres en charge des questions énergétiques de la CEEAC qui se tiendra du 2 au 11 juillet 2007 à Bangui, la capitale centrafricaine.

Le projet de barrage hydroélectrique

Ce barrage hydroélectrique de 120 mégawatts de puissance, est en construction à Imboulouquelque, situé à 215 km de Brazzaville et à 14km de l’embouchure de la rivière Léfini et du fleuve Congo, au Nord du pays.


Source : article paru le 22 juin 2007, à Kinshasa, dans « Le Potentiel ».

René Massé

République Centrafricaine : fiches de projets d’énergie électrique

Présentation d’une trentaine de projets d’électrification valorisant les énergies renouvelables, identifiés sur tout le territoire national.

« Fiches des projets d’énergie électrique »

Publié par le Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique de la république Centrafricaine

Draft Siemens RCA

Edité en août 2006

73 pages.

Le taux d’accès à l’électricité de la République Centrafricaine (RCA) est estimé à 10% seulement en milieu urbain et presque nul en milieu rural. Pourtant, la RCA dispose de ressources énergétiques exploitables, en particulier en combustibles ligneux, en hydraulique et en solaire.

Une nouvelle politique a été décidée par le Gouvernement ; elle est définie dans l’Ordonnance du 1er janvier 2005 portant Code de l’électricité de la RCA. Deux agences ont été créées,

  • l’Agence autonome de régulation du secteur de l’électricité (ARSEC), rendue indispensable par la libéralisation du secteur, et
  • l’Agence autonome d’électrification rurale en Centrafrique (ACER), chargée de mettre en œuvre le programme d’électrification rurale.

Pour faciliter l’identification de projets finançables par des bailleurs de fonds internationaux, le Ministère en charge de l’énergie a édité ce document qui propose une trentaine de fiches projets détaillés, susceptibles d’être financés et mis en œuvre rapidement.

Chaque fiche expose :

  • des renseignements généraux concernant la localisation, la population, les activités économiques…
  • la situation d’approvisionnement des localités identifiées ;
  • les objectifs du projet et les résultats attendus, ainsi que les travaux déjà réalisés ;
  • les résultats d’une étude de la demande en électricité ;
  • les résultats des études techniques réalisées par des bureaux d’études spécialisés et les caractéristiques des installations, ainsi
  • qu’une évaluation des coûts d’investissement.

On y trouve une compilation de 29 fiches de projets d’électrification réparties en :

- > neuf (9) fiches de projets hydroélectriques en zone urbaine ;

- > huit (8) fiches de projets hydroélectriques en zone rurale ;

- > sept (7) fiches de projets solaires en zone rurale ;

- > deux (2) fiches biomasse en zone rurale ;

- > trois (3) fiches hydroélectriques transfrontaliers.

Rigobert Gbazi

799 millions de dollars pour une centrale hydroélectrique sur le Nil, à Bujagali en Ouganda

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a décidé le 26 avril 2007 d’accorder 360 millions d’US$ à un projet de construction d’un barrage de 250 mégawatts, pour alimenter en énergie l’Ouganda, mais aussi le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie.

Description du projet

Ce projet hydroélectrique de Bujagali est une composante de la stratégie élaborée pour réduire au moindre coût le déficit d’approvisionnement en énergie électrique de l’Ouganda. Cet apport permettra de réduire les coupures électriques et contribuera non seulement à la relace économique, mais aussi à l’amélioration des conditions de vie. Il sera construit au fil de l’eau sur le Nil, en aval des autres barrages hydroélectriques déjà en production. En 2011, il aura une puissance installée de 250 mégawatts.

La contribution du groupe Banque Mondiale

Le coût global du projet est estimé à 799 millions de US$. Le groupe Banque mondiale contribuera à hauteur de 360 millions de US$, qui se décompose en trois contributions :

  • IDA financera la « Partial Risk Guarantee » à hauteur de 115 millions de US$ (maturité de 16 ans, et période de grace jusqu’à 50 mois) ;
  • IFC accordera un crédit de 130 millions de US$ à l’entreprise privée Bujagali Energy Ltd. chargée du projet ;
  • MIGA assurera les risques politiques en accordant un Investment Guarantee d’un montant maximum de 115 millions de US$.

Création de la Bujagali Energy Limited (BEL)

La Bujagali Energy Limited est une joint venture entre Industrial Promotion Services Ltd. (Kenya) et Sithe Global Power, LLC, basée aux Etats Unis. La BEL a été créée pour conduire ce projet.

Autres projets énergétiques supportés par la banque mondiale

Le projet de Bujagali est une des composantes d’un programme plus important de soutien par la Banque mondiale au secteur de l’énergie en Ouganda. D’autres composantes prévoient :

  • l’organisation du secteur de l’électricité (300 millions de US$) ; mesures politiques et projets d’investissements dans le secteur de l’électricité pour accroitre la capacité de production en attendant celle de Bujagali ;
  • Le programme Energie IV (62 millions de US$), qui financera l’amélioration de la distribution électrique et renforcera la capacité institutionnelle pour conduire les réformes sectorielles ;
  • Le projet « Energie pour la transformation du monde rural » (50 millions de US$), qui financera l’accès à l’électricité d’origine renouvelable dans les zones rurales, et
  • Un « Investment Guarantee » (40 millions du US$) pour la Société nationale de distribution d’électricité.

Pour plus d’informations :

René Massé

Quelle technologie hydroélectrique pour l’électrification rurale décentralisée ? Les centrales "au fil de l’eau".

Article de présentation générale des centrales au fil de l’eau, et de leurs impacts sur l’environnement, la faune et la flore.

Lorsque son installation est possible, le recours à l’hydroélectricité pour l’électrification apporte de nombreux avantages par rapport à d’autres technologies. Par ailleurs, d’une technologie simple et éprouvée, les centrales hydroélectriques « au fil de l’eau » sont bien adaptées aux pays en voie de développement.

Description des centrales « au fil de l’eau »

À côté des centrales de très forte puissance (installations sur des fleuves de plusieurs dizaines de MW) qui nécessitent de grands barrages complexes et coûteux et dont les impacts écologiques et humains sont très importants (modification des cours d’eau, ensablement, inondation de vallées et déplacement de population…), il est aussi possible de produire de l’électricité à partir de petits cours d’eau et d’installations plus simples.

Ces centrales dites « au fil de l’eau » (simples prises d’eau sur rivières), de moyenne et faible puissance (en général moins de 1 MW) ne nécessitent que des aménagements simples et beaucoup moins coûteux : petits ouvrages de dérivation, petits barrages servant à dériver le débit disponible de la rivière vers la centrale, éventuellement un petit réservoir lorsque le débit de la rivière est trop faible afin d’augmenter la production électrique pendant les heures de forte demande.

Voir le schéma de principe ci-dessous :


L’impact environnemental des centrales « au fil de l’eau »

Nature de l’impact

Elles n’ont que peu d’impact sur leur milieu d’implantation. L’impact environnemental principal est une diminution du débit du cours d’eau (voire un assèchement) sur une centaine de mètres entre la prise d’eau de la centrale et le canal de restitution (ou canal de fuite), le cours d’eau restant inchangé en amont et en aval de l’ouvrage.

Conséquence sur la flore

L’impact sur la flore n’est que partiel et local (une centaine de mètres).

Conséquences sur la faune

Dans la mesure ou certains cours d’eau connaissent une circulation de poissons, des dispositions particulières, comme un débit minimum imposé dans le lit original du cours d’eau et l’installation d’une « échelle à poisson » peuvent être envisagés le cas échéant. Cependant, vu les importantes déclivités des cours d’eau visés par ce type d’ouvrage (parfois des chutes d’eau), il est rare que des poissons y circulent.

Conclusion

Ces centrales au fil de l’eau sont bien adaptées à la production d’électricité décentralisée dans les zones à l’écart du réseau de transport électrique, notamment pour l’électrification décentralisée des pays en voie de développement.

Jérome Levet

Sites hydroélectriques en République Centrafricaine

Présentation des sites hydroélectriques exploitables en République centrafricaine.

Publication du Ministère de l’énergie de RCA

Auteur : M. Rigobert Gbazi

90 pages.

Octobre 2006.

Ce document est composé de trois parties. Il présente les données caractéristiques connues sur les sites hydroélectriques identifiés en République centrafricaine (RCA).

Après un bref rappel des étapes d’étude d’un site hydro dans la première partie, la seconde répertorie les sites hydro en RCA en differents niveaux : les sites aménagés, les sites ayant l’objet d’étude de faisabilité, de préfaisabilité, ou seulement d’identification. La dernière partie du document analyse la répartition de chacun de ces sites repertoriés par préfecture, par niveau d’identification etc.

Rigobert Gbazi