Comment créer son entreprise énergétique en milieu rural ?

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement a initié le Projet de promotion de l’entreprise d’énergie en milieu rural (en anglais AREED). AREED cherche à promouvoir de nouvelles entreprises durables d’énergie qui utilisent des technologies d’énergie renouvelable propres et efficaces pour répondre aux besoins énergétiques des populations vivant dans les localités sous-désservies, réduisant ainsi les conséquences écologiques et sanitaires des modes d’utilisation d’énergie actuels.

AREED offre aux entrepreneurs en énergie au profit du milieu rural une combinaison de services de promotion de l’entreprise et de financement initial. Cet appui financier et technique intégré permet aux entrepreneurs de planifier et de structurer leurs entreprises d’une façon qui les prépare à la croissance et rend moins risqués les investissements par les partenaires financiers conventionnels. Parmi les outils mis en place par AREED, le guide de l’entrepreneur, le manuel pour professionnels de la finance et du développement, et le matériel pour les ateliers sont d’excellents outils didactiques.

Guide de l’entrepreneur du secteur de l’énergie

Il s’agit d’un produit évolutif qui est le fruit des efforts conjoints d’E+Co et d’experts en formation du PNUE. Il est composé de quatre modules qui forment un tout et sont destinés à guider l’entrepreneur tout au long de ses démarches, de la collecte d’informations à la gestion du projet, en passant par l’analyse de faisabilité et la préparation du plan d’exploitation.

Des ONG locales (comme ENDA au Sénégal, le Kumasi Institute of Technology and Environment (KITE) au Ghana, MFC au Mali) et des entreprises locales (telles que RAPS en Afrique du Sud) participent activement à l’élaboration et au développement de ce matériel pédagogique. L’idée est de présenter l’expérience acquise ailleurs en l’adaptant aux pays ciblés.

Guide de l’entrepreneur du secteur de l’énergie

Manuel pour les Professionnels de la Finance et du Développement

Le manuel pour les professionnels de la finance est lui aussi le fruit d’efforts conjoints de E+Co et du PNUE. Il est destiné à susciter la participation des établissements financiers autour d’un thème : les entreprises de services énergétiques en milieu rural peuvent être rentables. Il contient des informations pratiques sur les marchés ruraux de l’énergie et sur les entreprises qui proposent des technologies exploitant des sources d’énergie renouvelables ; il présente également des modèles de bonnes pratiques pour financer les projets. Télécharger le manuel

Matériel pour les Ateliers : Il s’agit de documents et de questionnaires qui aideront les entrepreneurs à traduire leurs idées en propositions d’activité détaillées. Il est subdivisé en trois parties :

le Programme de cours en 8 sessions

Les Questionnaires pour exercices individuels ou en groupe

Une série de Diapositives initiant les participants à la création d’entreprises.

Evaluations Technologiques

De nombreuses évaluations ont été réalisées afin de déterminer le potentiel commercial des entreprises qui vendent des biens ou des services utilisant les technologies des énergies renouvelables.

Les rapports ci-dessous contiennent la description de ces technologies, ainsi que des exemples d’application commerciale dans différents pays.

Le séchage des produits agricoles par l’énergie solaire (5 chapitres en anglais)

La production de glace, et le refroidissement (6 chapitres en anglais)

La cuisine à l’énergie solaire (9 chapitres en anglais)

Pépin Tchouate

Biocarburants : un tour d’horizon de la situation en Afrique

Un document technique en anglais, bien documenté, qui propose un tour d’horizon de la situation des biocarburants liquides en Afrique et documente les sujets actuels de controverse en s’appuyant sur une riche documentation internationale.

« Biofuels – An Overview » Final Report.

Rapport préparé pour la DGIS/DMW/IB

par Julio F.M. de Castro

43 pages éditées en mai 2007 en anglais.

Ce rapport technique compile des informations sur les biocarburants et fait le point des situations de développement dans les principaux pays africains en relation avec les Pays Bas où des projets sont initiés. Il aborde aussi les questions qui font débat actuellement, en particulier l’incidence du développement de ces cultures énergétiques sur la production d’aliments, sur la propriété des sols, sur la pauvreté en zone rurale… en développant toujours un argumentaire plutôt favorable à la promotion des biocarburants.

Ce rapport s’intéresse aux biocarburants liquides (donc pas au biogaz), et analyse non seulement leurs usages pour le transport, mais aussi les utilisations de cette énergie dans la cuisson et la production d’énergie électrique.

Cette étude distingue les alcools, et plus particulièrement l’Ethanol, et les huiles utilisés pour la productions de biocarburants.

Après une présentation des caractéristiques techniques de ces deux produits, l’étude analyse les usages possibles avant de décrire les projets et programmes mis en œuvre au Brésil et dans les pays africains.

Une analyse socio-économique des ces filières traite des questions de sécurité des biocarburants et des prix ; de la création d’emplois ; des problèmes de disponibilité des sols et de propriété ; de la concurrence dans l’usage des sols avec l’agriculture vivrière ; de l’approvisionnement en énergie des zones rurales elles-mêmes ; des aspects environnementaux ; du genre…

Jean Mège, René Massé

Technologies de valorisation de l’électricité dans le monde rural sénégalais : techniques et modes d’introduction

Très peu de chose a été fait pour promouvoir des usages productifs de l’énergie électrique, une fois celle ci rendue disponible dans une zone rurale. Ce document rapporte les résultats du projet PERACOD au Sénégal. Ce projet a pris le temps d’identifier les besoins, de concevoir et tester des équipements électromécaniques pour développer l’activité agricole et artisanale en zone rurale. Un document technique détaillé qui traite d’un sujet rarement analysé.

« Appui à la définition des stratégies de la mise en œuvre d’une politique d’énergie rurale productive »

- rapport de M. Ivan Cyphelly, de Alternativas CMR
- Rédigé dans le cadre du programme PERACOD

- Edité en août 2005 par la Direction de l’Energie du Sénégal et la GTZ

- 53 pages.

Avec le recul, on constate partout qu’apporter de l’énergie dans l’espace rurale des pays africains ne suffit pas à promouvoir spontanément de nouvelles activités ou à améliorer les activités anciennes. Mais, concevoir les équipements appropriés à ces contextes requiert plus de temps d’observation, de conception et d’expérimentation que n’en disposent généralement les experts ou projets de coopération.

PERACOD s’est donné les moyens d’approfondir cette question : de quels équipements électromécaniques auraient besoin les ruraux pour utiliser au mieux l’énergie pour créer du développement local, c’est à dire pour créer de l’activité, des richesses ? Et comment alors procéder pour diffuser ces équipement ?

Ce rapport tire les leçons de ce programme et de l’expérience d’une vingtaine d’années de l’auteur.

Il est structuré en deux parties :

  • Une première partie présente :
    • un répertoire des applications productives, avec la description très complète de leurs principaux éléments constitutifs et notamment les moteurs ;
    • Une description de la génération électrique avec ses dispositifs d’optimisation et ses spécificités d’installation ;
    • Des exemples, qui illustrent l’état de développement et d’implantation des différentes applications ainsi que les obstacles culturels et technico-administratifs auxquels se trouve généralement confronté celui qui essaye d’introduire des générateurs de revenus en milieu rural.
  • La seconde partie est consacrée au solaire thermique de concentration et touche aussi à la problématique environnementale (le passage du charbon de bois utilisé par les artisans aux technologies solaires réduit les dégagements de CO2).

Voir aussi le site de Alternativas CMR

René Massé

Sénégal : une redevance sur le kWh va financer durablement l’électrification rurale

Un nouvelle loi a été votée à l’unanimité en septembre 2007 qui instaure une redevance de 0,7 francs CFA par kWh facturé. Le fruit de cette redevance sera versé au compte du Fonds d’électrification rurale (FER) pour contribuer au financement des investissements d’électrification rurale.

Un apport symbolique de la communauté sénégalaise face aux énormes besoins de financements publics de l’électrification rurale, mais un effort indispensable pour consolider les soutiens des bailleurs de fonds internationaux déjà très significatifs.

On en parle depuis des années ! C’est un mécanisme de financement déjà très développé dans les pays industrialisés, le Sénégal vient de franchir le pas en adoptant cette loi de solidarité entre les clients déjà raccordés au réseau électrique et ceux qui n’ont pas encore accès à cette énergie.

Certes, les clients de Senelec vont devoir débourser un peu plus, 0,7 francs CFA par kWh. Mais cet apport symbolique aujourd’hui est un signal fort de la volonté gouvernementale à promouvoir l’électrification sur tout le territoire. Cette contribution nationale permet de mobiliser en contre partie des financements internationaux beaucoup plus importants : d’après le directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), M. Alioune Niang :

  • La Banque mondiale contribue au FER à hauteur de 30 millions de dollars et cet engagement pourrait se poursuivre sur douze années si les résultats sont satisfaisants ;
  • La Banque africaine de développement s’est engagée à hauteur de 14 millions de dollars ;
  • L’institution financière allemande de développement, la KfW contribue pour 6,6 millions d’euros ;
  • Auxquels s’ajoutent les 11 milliards de francs CFA que l’État du Sénégal a débloqué de 2000 à 2006 pour ce programme d’électrification rurale.

On estime qu’il faudra investir de l’ordre de 450 millions de dollars sur vingt ans pour achever cet effort d’électrification sur tout le territoire.

René Massé

Sénégal : la cimenterie de Rufisque expérimente l’exploitation de Jatropha ou "Tabanani"

La Sococim a lancé son projet pilote de culture de Jatropha, plus connu sous l’appellation, en langue nationale, de « Tabanani ».

Les activités de protection de l’environnement se poursuivent pour la création d’un poumon vert. Et tout se passe autour des carrières exploitées par la cimenterie. Une pépinière de près de 300.000 plants de Jatropha réalisée et gérée par des femmes montre aussi la dimension sociale qui entoure ces projets.

Les responsables de la cimenterie de Rufisque ont initié leur projet pilote de culture du Jatropha ou Tabanani sur 75 hectares situés sur les réserves foncières de la cimenterie à Bargny. C’est la première superficie industrielle à grande échelle de production de Jatropha. Le repiquage a démarré le 16 août 2007 et déjà 12 ha ont accueilli les premiers plants de Jatropha. Une pépinière de 300.000 plants de Tabanani a été réalisée à l’intérieur de l’usine. Une quarantaine de maraîchers, hommes et femmes, s’activent autour de ce projet. Des élèves recrutés à l’école de formation horticole de Cambérène transmettent leur expertise en même temps aux autres maraîchers recrutés au niveau local.

A travers ce projet qui intègre parfaitement l’ambition de l’Etat d’aller vers l’utilisation des énergies renouvelables afin de réduire la lourde facture énergétique, la cimenterie de Rufisque veut ainsi évaluer la capacité locale à développer une culture industrielle de biocarburant et la capacité d’appropriation du projet par les populations. Certes, avec seulement les 75 ha, il n’est pas possible d’espérer en tirer beaucoup de profit, mais comme l’a souligné Moctar Diaw, le directeur de l’environnement de l’usine, il s’agit simplement d’un « projet pilote » afin d’évaluer la capacité de productivité en biocarburant et éventuellement aller progressivement vers une plus grande exploitation, c’est-à-dire « une production rentable ». Et pour cela, les besoins nécessaires en Jatropha sont estimés sur un périmètre d’environ 5.000 ha.

A côté du « projet test » Jatropha, se développe aussi une autre initiative non moins importante dénommée le « Poumon Vert ». Elle est aussi appelée une ceinture verte qui sera formée autour des carrières de la cimenterie de Rufisque. L’objectif est de réaliser plus de 12.000 plants sur une bande de 8 km de long et 20 m de large. « Des études qui ont été menées ont conduit à l’identification du Tabanani », nous apprend le directeur des relations publiques de la cimenterie, Jean Martin Jampy. Ce poumon vert ceinturant la carrière de Bargny, qui a démarré depuis 2006, vise une plus grande protection de l’environnement.

Source : article de M. Adama Mbodj, publié sur le site du quotidien sénégalais « Le Soleil » le 31 août 2007.

René Massé

Sénégal : construction d’une centrale électrique dans la région de Kaolack

Signature d’un avenant Senelec-Wartsila Le Sénégal a entrepris d’accroitre ses capacités de production électrique. Cette centrale de 60MW sera opérationnelle en novembre 2008.

Samuel Amète Sarr, le ministre de l’Energie et Alain Pilot, directeur commercial du Groupe Wartsila, ont procédé le 12 septembre 2007 à la signature d’un avenant pour la réalisation de cette centrale électrique de Kahone. Elle sera co-financée par la Bid, la Bidc et la Boad à hauteur de 32 milliards de FCfa.

L’ère de la décentralisation des centres de production s’ouvre au Sénégal

Ce sera le plus grand projet de production électrique jamais réalisé à l’intérieur du pays : il inaugure l’ère de la décentralisation des centres de production en dehors de Dakar. La construction d’autres centrales en régions devraient suivre, en particulier la centrale de 2 fois 70 MW de Tobène dans la région de Thiès.

Le groupe Wartsila intervient déjà dans plusieurs sites au Sénégal, en particulier à Bel Air mis en service en septembre 2006, au Cap des biches avec la réalisation des deux tranches de 15 MW, à Kounoune. Mais cette nouvelle centrale constitue un autre enjeu.

La Senelec renforce ses capacités

Le directeur général de Senelec est ensuite revenu sur les efforts déployés par sa société « pour offrir un ensemble de services de qualité, performants et fiables à ses clients, pour apporter le service public de l’électricité dans tous les foyers du Sénégal. »

Sur ce chapitre, il a estimé que « la Senelec a entrepris ces dernières années un vaste programme d’investissement qui se manifeste à travers la réalisation de la centrale de Bel Air, mis en service en septembre 2006, l’achèvement imminent des travaux de la centrale privée de Kounoune pour un coût global de 76 milliards F CFA ». Ce qui a permis « d’augmenter sensiblement la capacité de production de quelque 134 MW ».

Il en est de même au niveau des réseaux de transports et de distribution Il a cité la liaison Sococim Mbour, le renforcement du réseau moyenne tension de Dakar et la réalisation en cours de la ligne électrique haute tension de 225 kVs Tobène-Touba-kaolack qui a requis 32 milliards FCfa et qui sera opérationnelle en janvier 2008. Toutes ces actions ont permis « de fiabiliser et de sécuriser l’alimentation électrique tant au niveau de Dakar qu’aux niveaux des régions de Thiès, Dioula, Kaolack et Fatick », a-il poursuivi.

Samuel Amète Sarr, ministre de l’Energie a confirmé que « l’électricité et le secteur de l’énergie de façon globale occupent une place de choix dans la stratégie de croissance accélérée et l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement ». L’objectif du gouvernement de « soulager les populations sénégalaises en leur offrant une énergie de qualité en quantité suffisante dans le court terme et à moindre prix dans le moyen et le long terme », expliquerait « le processus d’accélération des investissements engagé dans le domaine de l’énergie ». Et la mise en service de Kahone, combinée avec la ligne 225 kV Tobène-Touba-Kaolack, « permettront de sécuriser définitivement l’alimentation électrique des régions de Kaolack et Diourbel et aura un impact certain dans leur développement socio-économique », a-il conclu.

Source : article de la Revue de Presse du programme Energie-Réduction de la pauvreté de la CEDEAO du 10 au 14 septembre 2007.

René Massé

Séminaire francophone sur la finance carbone à l’attention des institutions financières africaines francophones

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement organise conjointement avec la Banque Mondiale un séminaire les 15 et 16 novembre 2007 (dates à confirmer) à Dakar sur la finance carbone et le mécanisme de développement propre (MDP).

Ce séminaire de formation est destiné aux institutions financières d’Afrique francophone.

En 2006, le marché carbone a doublé en valeur : il est estimé en valeur à 22 milliards de US$ et les prévisions de croissance pour 2007 sont d’au moins 50%. Malgré cette rapide croissance des transactions, les pays sub-sahariens n’ont guère profité de ces financements.

Concernant les pays francophones d’Afrique, le manque de sensibilisation combiné à des spécificités du secteur financier (coûts de transaction prohibitifs, et risques) a jusque là empêché un changement d’échelle dans les transactions carbone finance.

Cette formation de trois journées est destinée à des institutions bancaires et de finances. Elle vise à fournir aux participants une meilleure compréhension des nuances et des opportunités du marché carbone global.


Si des personnes souhaitent intervenir dans le cadre de ce séminaire sur la base de leur expertise en finance carbone et/ou MDP, merci de contacter : Mme. Francoise d’Estais, Administrateur de programme PNUE

PNUE – Programme des Nations Unies pour l’Environnement

Division Technologie, Industrie et Economie

Service Energies Renouvelables et Financement

15, rue de Milan 75441 Paris Cedex 09

Courriel : francoise.destais@unep.fr

René Massé

Situation des biocarburants en Afrique de l’ouest

Après un rappel des enjeux environnementaux et énergétiques, l’article fait un tour d’horizon des projets en cours ou à l’étude dans différents pays de l’Ouest africain.

Article de M. Gbosségnon Christophe GANDONOU paru dans la revue GRAIN.

Depuis quelques années, les communautés nationales, les organisations non gouvernementales (ONG), les institutions nationales et internationales ont pris la mesure du danger que constitue l’émission des gaz à effet de serre par les énergies fossiles en particulier les produits pétroliers. Ces gaz sont à l’origine de graves perturbations environnementales conduisant aux changements climatiques observés de plus en plus et qui hypothèquent l’équilibre écologique dans les différentes régions du monde. De plus le coût de plus en plus élevé des hydrocarbures (pétrole et ses dérivés) et la perspective d’un épuisement de cette ressource naturelle énergétique non renouvelable a amené les états à réfléchir au développement de nouvelles sources d’énergie écologiquement propre et économiquement rentable. Parmi ses sources d’énergie renouvelables, les bioénergies en général et les biocarburants en particulier sont celles qui attirent l’attention des responsables politiques compte tenu du fait que la filière carburant est celle qui consomme le plus de produits pétroliers et qui produit le plus de gaz nuisibles à l’environnement et à la santé. Ainsi il est admis que l’utilisation de l’éthanol pur à la place de l’essence permet une réduction de l’émission des gaz à effet de serre de l’ordre de 75% (source IFEN). Au-delà de cet aspect environnemental, les biocarburants contribuent également à la réduction de la dépendance énergétique des pays, une hausse de la production permettant de réduire les importations de pétrole ou ses dérivés. Par ailleurs le développement des biocarburants crée de nouvelles filières agricoles et pourraient offrir de nouveaux créneaux porteurs pour les agriculteurs des pays en voie de développement.

Les pays de l’Afrique de l’Ouest, comme la plupart des pays africains, n’est pas restée en marge de la tendance au développement des biocarburants.

Elaboration de politiques et stratégies nationales en matière de biocarburants

La plupart des pays de la sous-région ouest-africaine ont élaboré ou sont en train d’élaborer des politiques et stratégies nationales en matière de biocarburants.

Le Sénégal, le Ghana et le Nigéria possèdent des stratégies nationales de promotion des biocarburants. Ces stratégies sont basées sur la mise sur pied d’un comité technique chargé de définir les politiques à mettre en œuvre dans ce secteur, de créer un cadre législatif et réglementaire incitatif pour la production et l’utilisation des biocarburants et de développer dans les court et moyen termes des filières bioalcool et biodiesel. Si la stratégie nigériane se base sur la production de bioéthanol à partir du manioc et de la canne à sucre, le Ghana a accentué son projet pilote sur le pourghère avec la société Anuanom Industrial Bio Products Ltd développe un immense projet de culture de Jatropha pour la production de biodiesel, en collaboration avec le secteur public. L’objectif est de développer une plantation de Jatropha sur une superficie d’un million d’hectares (1 000 000 ha).

Au Bénin, dans le cadre du Projet de Fourniture des Services d’Energie (PFSE) de la Direction Générale de l’Energie, il est envisagé, dans la cadre de la composante biomasse du projet, la production locale de bioéthanol et de biodiesel. A cet effet, un programme de Développement des Biocarburants est en cours de préparation au Bénin et vise à produire du biodiesel à partir du ricin (Ricinus communis) et du pourghère (Jatropha curcas) destiné au secteur agricole, aux transports et à la production d’électricité et du bioéthanol comme énergie de cuisson et comme carburant de substitution à l’essence à partir de la pomme d’anacarde.

Au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire, les gouvernements ont exprimé clairement leur souhait de développer la production des biocarburants. Mais ce sont les opérateurs privés qui se sont lancés les premiers dans le développement de projet visant à produire des biocarburants. Ainsi, au Burkina Faso, les sociétés DAGRIS et SN CITEC ont élaboré un projet de production du biodiesel à partir de l’huile de coton destiné à être incorporé au gazole et/ou pour carburation dans les groupes électrogènes utilisés pour la production d’électricité dans le pays alors qu’en Côte d’Ivoire c’est la société « 21st Century Energy » qui compte investir environ 650 milliards Fcfa sur une période de 5 ans pour produire l’éthanol pour l’exportation sur le marché sous-régional et même international. Cela découlera sur une production de 3,5 milliards de litres de biocarburant par an, en utilisant la canne à sucre et le maïs. Au Niger, c’est le pourghère (Jatropha curcas) qui a attiré l’attention des responsables de la Société IBS Agro Industries qui s’intéresse à la production de biocarburants. Cette société a déjà initié l’expérimentation dans la région de Gaya où il se propose d’aménager 4000 ha pour la culture de cette plante et d’installer une usine pour produire 25000 litres par jour de biocarburant. Dans ce pays, de plus en plus d’opérateurs privés s’intéressent à cette filière.

Au Mali, la culture du Jatropha est déjà assez avancée. Cette plante est très largement utilisée comme haie dans la pays sur environ 10000 kilomètres avec un taux de croissance de 2000 kilomètres par an. C’est la GTZ qui a lancé les activités relatives au Jatropha dans ce pays en 1987 dans le cadre d’un programme de promotion des énergies renouvelables. Le projet Jatropha lui-même a commencé en 1993 et s’est terminé en 1997 ; ce projet ne visait pas particulièrement la production de biocarburants mais plutôt l’utilisation de cette huile comme élément essentiel pour activer un système circulaire combinant des effets écologiques, économiques et de génération de revenus en particulier en faveur des femmes. Ces activités ont permis de montrer que moyennant l’addition d’un filtre à essence, l’huile pure de Jatropha peut faire fonctionner les moteurs de type Lister qui sont utilisés dans les zones rurales pour faire tourner les moulins à grains et les pompes à eau. Certaines études ont même envisagé la substitution du pétrole par l’huile pure de jatropha pour les lampes et les cuisinières.

A côté de la canne à sucre et du manioc, le Nigéria explore également la possibilité d’utilisation de l’arachide, les graines de citrouille, du pourghère (Jatropha curcas) et le palmier à huile pour la production du biodiesel. Mais certaines de ces cultures pourraient contrarier la relève du défi de la sécurité alimentaire.

Un partenariat public-privé commence à s’installer dans le secteur

Dans la plupart des pays, même si l’initiative est prise par les autorités publiques, les sociétés privées et les Organisations Non-Gouvernementales (ONG) sont associées aux stratégies. Dans certains cas, ces privés ou ONG s’intéressent au secteurs des biocarburants indépendamment des décisions publiques. C’est ainsi qu’au Bénin, les ONG- Jeunesse Sans Frontières-Bénin (JSF-Bénin), Africa Cultures et Goupe de Recherches Scientifiques et Techniques sur les Energies Renouvelables (GRSTER-ONG) ont commencé des activités de recherche ou de production sur le pourghère (Jatropha curcas). Au Ghana, c’est la société Anuanom Industrial Bio Products Ltd qui a été associée au développement des biocarburants. En côté d’Ivoire, le gouvernement en donnant son accord de principe à M. David Meyers, président de la société « 21st Century Energy » à travers le ministère de l’Agriculture a consacré l’établissement d’un partenariat secteur public-secteur privé.

Des organisations sous-régionales s’impliquent dans le développement des biocarburants

L’union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a élaboré un Programme Régional Biomasse Energie (PRBE). La mise en œuvre de ce programme devrait contribuer à l’élaboration d’une Politique Energétique Commune (PEC). Dans le cadre de ce programme, un atelier de validation de l’étude sur le développement de la filière Ethanol /Biocarburants dans l’espace UEMOA s’est tenu à Dakar du 20 au 22 novembre 2006. L’UEMOA et le FAGAS (Fonds Africain de Garantie et de Financement) sont impliqués dans la promotion et le développement de la filière Biocarburant en Afrique de l’Ouest.

Déjà une Association Africaine des Producteurs de Biocarburants (AAPB)

Réunis à Dakar, des opérateurs privés ont décidé de coordonner leurs efforts pour promouvoir les biocarburants dans les pays de l’UEMOA. En marge de l’atelier de validation de l’étude sur le développement de la filière Ethanol /Biocarburants dans l’espace UEMOA s’est tenu à Dakar du 20 au 22 novembre 2006, les opérateurs privés qui y participaient ont décidé de créer une association dénommée « Association Africaine des Producteurs de Biocarburants (AAPB) ». Cette association a pour objet de promouvoir la production et la commercialisation des biocarburants en Afrique.

Conclusion

Le développement des biocarburants intéresse la plupart des pays ouest africains. Dans ces pays, les différents programmes de développement de ces carburants sont à leurs débuts ou en cours d’élaboration. Un partenariat secteur public-secteur privé commence à se développer dans plusieurs pays et l’implication d’un organisme de coopération sous-régionale permet d’espérer un développement harmonieux d’un secteur qui présente des intérêts très importants pour le développement socio-économique et la protection de l’environnement dans ces pays.

Cependant, il est important de cibler des cultures qui contribuent à protéger l’environnement et qui n’hypothèquent pas la sécurité alimentaire dans ces pays dont certains sont caractérisés par une production alimentaire insuffisante. A cet effet, le pourghère (Jatropha curcas), le ricin et le pomme d’anacarde apparaissent comme les cultures les plus prometteuses pour la production de biodiesel ou de bioéthanol.

Aujourd’hui, le pourghère (Jatropha curcas) est cultivé au Togo, au Ghana, au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Niger. L’expérimentation a commencé au Bénin.

Pépin Tchouate

Formation sur la gestion de projets bioénergie dans les PME en Afrique sub-saharienne

Dans le cadre du projet ENEFIBIO (www.enefibio.com), le CRA-W, en partenariat avec ADG, ENDA-Energie, l’ITEBE, et ERA-Cameroun, organise du 1er octobre au 2 novembre 2007, au Sénégal, une formation sur le montage de projet de production d’énergie à partir de biomasse dans les entreprises d’Afrique subsaharienne.

Article de M. Emmanuel Seck, mis en ligne sur le site de Médiaterre.

Objectifs de la formation

Cette formation a pour but de rendre les stagiaires capables d’appuyer les patrons d’entreprises qui voudraient mettre en place (ou améliorer) des équipements de production d’énergie à partir de biomasse. Cet accompagnement comprend l’identification précise du projet, le montage du dossier (principalement la partie financière et économique), la recherche de financement ainsi qu’un appui pour les démarches administratives. Le programme de cette formation sera constitué d’une partie théorique, d’une partie réservée à des exercices pratiques ainsi que des visites de sites.

Profil des participants

  • Les participants seront au maximum 20 (idéalement 10 Camerounais et 10 Sénégalais) et auront reçu une formation d’ingénieur (ou de technicien supérieur) ou une formation supérieure dans le domaine de la gestion, de la finance ou à défaut, possèderont une expérience significative dans le domaine de l’énergie (justifiée par un CV).
  • Les secteurs visés en priorité sont les bureaux d’études, les ONG, les entreprises, les consultants, etc.
  • Les stagiaires possèderont impérativement des connaissances relatives à :

    - l’énergie (puissance (kW), rendement (%), consommation (kWh), pouvoir calorifique (MJ/kg), énergie thermique, énergie électrique, etc.) ainsi que des notions de base en calculs de rentabilité (coût de production/achat des combustibles, économie de combustibles fossiles, temps de retour sur investissement, etc).

    - l’économie et la gestion financière.

Pour postuler

Les candidats feront parvenir au CRA-W, à l’adresse formation@enefibio.com, avant le 10 septembre 2007 :

  • Leur CV, avec le détail de leur formation et de leurs expériences professionnelles, et
  • Une lettre de motivation, expliquant :
    • les raisons pour lesquelles ils souhaitent participer à la formation ;
    • leurs ambitions professionnelles qui justifieraient un apprentissage en études de faisabilité de projets de bioénergie ;
    • la façon dont ils estiment pouvoir répliquer cet apprentissage pour la promotion de projets de bioénergie dans leur pays.

Une prise en charge est prévue pour les participants (déplacements, logement, frais de séjour). Les participants non sénégalais devront entreprendre eux-mêmes les démarches administratives pour leur séjour au Sénégal.

René Massé

Tanzanie : Atelier régional du projet Coopener Development and Energy in Africa (DEA)

Cet Atelier achève les travaux du projet Coopener DEA. Il se tiendra à Arusha, du 16 au 18 octobre 2007. Il sera organisé par le projet DEA et son partenaire en Tanzanie, TaTEDO.

Le projet s’est concentré sur la mise au point d’une méthodologie pour évaluer les impacts des projets énergie. cette méthodologie a été testée sur six études de cas réels, dans les six pays africains partenaires du projet, à savoir le Botswana, le Ghana, le Mali, le Sénégal, la Tanzanie et la Zambie.

Durant les trois jours de l’Atelier, cette méthodologie sera présentée ; l’approche choisie et les résultats obtenus seront mis en débat entre les partenaires du DEA de ces six pays et d’autres experts africains.

En effet, en plus des six experts du projet DEA, six ou sept experts africains seront invités et leurs frais pris en charge par le projet. D’autres participants pourront également participer à cet Atelier à leur propre frais.

Contact :
M. Gordon A. Mackenzie

Courriel : gordon.mackenzie@risoe.dk


  • Plus de détails sur cet Atelier final du projet DEA sur leur site (EN).
  • Plus d’information sur le projet et ses productions sur la fiche DEA du Riaed.

René Massé