Sénégal : la Banque mondiale apporte un appui de 40 milliards de FCFA au secteur de l’énergie

« Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé jeudi 19 juin 2008 un financement de 80 millions de dollars (environ 40 milliards de FCFA) pour appuyer le Sénégal pour la mise en valeur à long terme des services de l’électricité et la fourniture en produits pétroliers ».

Selon Michel Layec, responsable de ce « Programme de Redressement du Secteur de l’Energie du Sénégal »au sein de la Banque mondiale, « la mise en œuvre d’un programme de reformes centré sur l’électricité et les hydrocarbures constitue un des piliers de la stratégie du gouvernement du Sénégal ».

Par ce crédit, la Banque mondiale va apporter un appui financier additionnel à la Société nationale de l’électricité (SENELEC) pour qu’elle restaure, au plus tard en décembre 2009, ses équilibres financiers et qu’elle parvienne à un ratio de couverture de son service de la dette conforme aux standards. M. Layec a ajouté que « la Banque mondiale va aussi appuyer le Sénégal pour que le sous-secteur de l’électricité et des hydrocarbures se développent et soient gérés de manière efficience et transparente avec une gouvernance adéquate ».

Notant que la crise énergétique a engendré une forte pression les finances publiques, M. Madani M. Tall, Directeur des opérations pour le Sénégal, a indiqué que « les ressources publiques qui auraient du être allouées aux secteurs sociaux ont été redirigées sur le secteur de l’énergie et c’est ainsi, que 350 millions de dollars environ ont été transférés vers le secteur de l’énergie ». M. Tall a ajoute que cette crise de l’énergie a eu des conséquences directes et quantifiables sur les performances de l’économie sénégalaise, puisque le faible taux de croissance en 2006 (2,3%) a été engendré, pour une large part, par les problèmes rencontres dans le secteur de l’énergie.

Les bénéfices attendus de ce « Programme de Redressement du Secteur de l’Energie » sont d’accroitre les ressources publiques pour réduire les subventions à la SENELEC et à la Société africaine de raffinage (SAR), libérant ainsi des ressources pour la croissance et la réduction de la pauvreté.

M. Layec a aussi relevé que « les consommateurs vont également bénéficier à terme de ce crédit avec la fourniture d’une meilleure qualité de l’énergie électrique et des produits pétroliers et à un cout moindre grâce au renforcement des performances du secteur énergétique ». On note que ce crédit de 80 millions de dollars sera décaissé en deux tranches entre septembre 2008 et juin 2010.


Contacts :

A Washington : Aby Toure
Tel : (202) 473-8302.
Courriel : akonate@worldbank.org

A Dakar : Mademba Ndiaye.

Tel : (221) 338495000

Courriel : mademba@worldbank.org

Sources : article publié en Français sur le site de la Banque mondiale, article repris par Rewmi

Elhadji SYLLA, ASER, René Massé

Biocarburants et développement rural : les paysans de Foundiougne (Sénégal) investissent

Création de la société SOPREEF Le 27 juin 2008 a eu lieu à Kaolack la création de la société SOPREEF (Société pour la Promotion de l’accès à l’Energie et à l’Eau dans le département de Foundiougne). Cette société, dont la mission est de coordonner un investissement dans 30 pôles de développement et d’organiser à l’échelle du département une filière de production de biocarburants à partir de plantations de Jatropha, constituera le moteur du programme ‘Energie Eau Solidarité Foundiougne’. Les fondateurs de SOPREEF (…)

Création de la société SOPREEF

Le 27 juin 2008 a eu lieu à Kaolack la création de la société SOPREEF (Société pour la Promotion de l’accès à l’Energie et à l’Eau dans le département de Foundiougne).

Cette société, dont la mission est de coordonner un investissement dans 30 pôles de développement et d’organiser à l’échelle du département une filière de production de biocarburants à partir de plantations de Jatropha, constituera le moteur du programme ‘Energie Eau Solidarité Foundiougne’.

Les fondateurs de SOPREEF sont la société Performances et la Fédération des Groupements de Producteurs de Tabanani de Foundiougne (FPTF). Il envisagent un élargissement du capital de la société à d’autres partenaires, déjà identifiés, en décembre 2008 et en juin 2009.

Convention d’associés

La convention signée ce même jour entre les associés de SOPREEF constitue un cadre de référence important pour le développement de cette société. Elle les oblige notamment à :

  • Etablir et respecter un équilibre dans la représentation au sein du conseil d’administration de SOPREEF des différents groupes d’intérêts concernés par la mise en oeuvre du programme EESF.
  • Veiller à ce que l’investissement qu’ils vont soutenir s’intègre dans les stratégies locales de développement élaborées par les communautés rurales et respecte l’environnement social, économique et écologique dans lequel il se déploiera.

La signature de cette convention constituera un préalable à l’entrée de tout nouvel associé au capital de SOPREEF.

Le contenu de cette convention a été étudié en détail par les producteurs partenaires du programme EESF au cours d’une réunion qui s’est tenue avec Performances le 27 juin 2008 au restaurant ‘Blue Bird’ de Kaolack. L’objectif des groupements représentés est de planter 290 ha de Tabanani pour l’hivernage 2008, soit environ 70% des intentions de plantation actuelles :

  • Abdoulaye Faye, président du groupement de Felane (110 ha)
  • Lamine Diatta, président du groupement de Guague Cherif (20 ha)
  • Mbaye Diouf, président du groupement de Bambougar (60 ha)
  • Mamadou Thioub, président du groupement de Keur Serigne Bamba (50 ha)
  • Bassirou Ndiaye, président du groupement de Ndorong Serère (45 ha)

Lancement du programme EESF

Après 8 mois d’investissement de la société Performances, promoteur de ce programme Energie Eau Solidarité Foundiougne, les conditions sont maintenant créées pour le lancement du programme EESF.

  • Le cadre de gestion du programme (EESF) est mis en place et bénéficie d’un appui financier de la Fondation Veolia pour ses 6 premiers mois d’activité.
  • Une convention cadre définit les partenariats stratégiques sur lesquels s’appuiera le programme EESF ; elle a été officiellement validée par l’Agence Sénéglaise d’Electrification Rurale (ASER), le Programme Régional Energie Pauvreté (PREP), le Programme Eau Potable et Assainissement pour le Millénaire (PEPAM), le Conseil Régional de Fatick (CRF), le programme AREED de l’ONG ENDA Tiers Monde.
  • Des semences de Jatropha Curcas (Tabanani) ont été distribuées auprès de 10 groupements de producteurs pour la plantation d’environ 400 ha dans une vingtaine de villages.

Enfin, une première pluie significative tombée le 30 juin 2008 marque le début de la campagne agricole 2008 dans le département de Foundiougne, et le démarrage opérationnel du volet ‘biocarburant’ du programme EESF.

Bruno Legendre

Culture du Jatropha

Introduction Le programme Eau Energie Solidarité Foundiougne (EESF) se propose de développer en partenariat avec des collectivités locales et des organisations de producteurs une filière locale de production de biocarburants à partir de Jatropha. L’étendue de ce programme, qui vise 3000 ha de plantations réparties sur 6 communautés rurales du département de Foundiougne, impose un accompagnement technique rapproché des producteurs. Note agronomique L’objectif de la note agronomique ci-jointe est de (…)

Introduction

Le programme Eau Energie Solidarité Foundiougne (EESF) se propose de développer en partenariat avec des collectivités locales et des organisations de producteurs une filière locale de production de biocarburants à partir de Jatropha.

L’étendue de ce programme, qui vise 3000 ha de plantations réparties sur 6 communautés rurales du département de Foundiougne, impose un accompagnement technique rapproché des producteurs.

Note agronomique

L’objectif de la note agronomique ci-jointe est de faire une synthèse des connaissances actuelles concernant la culture de Jatropha et d’identifier les contributions que le programme EESF pourra y apporter.

Elle aborde les points suivants :

  • Caractéristiques biologiques de la plante
  • Variabilité génétique et choix des semences utilisées par le programme
  • Mise en place des plantations
  • Besoins en eau et maîtrise de l’eau
  • Entretien des plantations
  • Qualités agronomiques du Jatropha (restauration des sols, protection de l’environnement et des cultures, utilisation du tourteau)
  • Risques environnementaux associés au développement du Jatropha
  • Parasites du Jatropha

Le Programme EESF

Les ressources humaines mobilisées pour la mise en œuvre du programme Energie Eau Solidarité Foundiougne lui permettront d’assurer un suivi agronomique du développement de la culture du Jatropha dans la région ciblée.

  • Le promoteur du programme, qui en définit les orientations stratégiques, est agronome
  • Le programme prévoit le recrutement d’un agronome à temps plein
  • Un des cofondateurs d’ASADER (Association ‘Savoirs pour le Développement Rural’, qui accompagne la mise en œuvre du programme EESF), est président de l’association des entomologues africains
  • Un partenariat stratégique avec la société SODEFITEX (spécialisée dans l’exploitation du coton) prévoit l’implication de son département Bamtaare (chargé de la coordination de toutes les opérations de développement rural : formation, communication, financement, diversification des activités…) dans l’accompagnement technique des agriculteurs.

Le programme EESF comprend une importante composante collecte et analyse de données, qui permettra une meilleure connaissance des possibilités de développement de la culture du Jatropha dans le département de Foundiougne. Ainsi :

  • En septembre/octobre 2008, le programme constituera son stock de semences pour la campagne 2009 à partir de la production locale endémique. Chaque lot de semence sera caractérisé par son origine, le poids de 1000 grains, le ratio graines/coques, la teneur en huile, la composition de l’huile (on sait que chez certaines espèces l’huile extraite présente une plus faible teneur en acides polyinsaturés, ce qui produit un carburant de meilleure qualité)
  • Les plantations (l’objectif est de semer 400 ha en 2008) feront l’objet d’un suivi continu. Un échantillon représentatif de parcelles sera caractérisé (localisation, analyses de sols, pluviométrie) et des données sur le développement des plants y seront périodiquement collectées (taux de germination, taux de survie, croissance des plants, floraison, production de graines…)
  • Un suivi environnemental sera mis parallèlement en place, prenant en compte l’évolution de la végétation dans les parcelles plantées, ainsi que de l’état des sols, l’identification de parasites…

Toute information collectée dans le cadre du projet EESF fera l’objet de publications largement diffusées sur internet, contribuant ainsi à l’amélioration des connaissances au niveau global.

Bruno Legendre

Sénégal : "New all-Africa Carbon Forum" programmé en septembre 2008

Selon le communiqué de presse de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques en date du 13 décembre 2007, publié à la suite de la Conférence de Bali, un forum sera organisé au Sénégal en septembre 2008 dans le but de booster la participation du secteur privé au développement des projets en Afrique dans le cadre du Mécanisme du Développement Propre (MDP).

Pour toute information complémentaire, contacter Monsieur David Abbass dabbass@unfccc.int

Cet évènement qui comprendra une foire de carbone, des ateliers de formation et des séances plénières, sera conjointement organisée par les agences des Nations-Unies et l’Association Internationale pour le Commerce des Emissions.

Pour plus d’information, voir le site en anglais du CDM

René Massé

Sénégal : signature du contrat de concession pour l’électrification rurale de la vallée du fleuve

L’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) et l’Office national de l’électricité du Maroc (One) ont procédé, le 29 mai, à la signature d’un contrat de la concession d’électrification rurale de Dagana-Podor-Matam. Il s’agit de la première des douze concessions prévues.

Près de 400 villages de la zone de Dagana-Podor-Saint Louis devront disposer des services de l’électrification rurale. Cette concession s’étend sur une superficie de 19 000 kilomètres carrés dont les besoins potentiels d’électrification concernent 490 localités rurales avec une population d’environ 350 000 habitants.

L’opérateur marocain a été retenu devant d’autres candidats comme l’Électricité de France (Edf), suite à un appel d’offres international sous le contrôle de l’institution de la Banque mondiale.

L’One, qui obtient sa première concession sur le plan international, dispose ainsi de l’exclusivité de la réalisation, de l’exploitation des installations et de la vente au détail de l’électricité dans les zones rurales de Saint-Louis, Dagana et Podor pour une durée de 25 ans.

L’Etat du Sénégal contribue pour 3 milliards de FCFA tandis que les Marocains s’engagent à investir 7 milliards en 3 ans pour fournir de l’électricité à près de 300 000 ménages, d’électrifier par raccordement au réseau moyenne tension 157 villages et d’électrifier 143 villages par système solaire photovoltaïque.

L’ONE s’engage également à électrifier toutes les infrastructures sanitaires et scolaires de la région de Saint-Louis, une unité privée de collecte et de stockage du lait et plusieurs stations de pompage.

Voir aussi :

> Agence sénégalaise d’électrification rurale

> Office national de l’électricité (ONE)

> Sénégal : adjudication à l’One de la première concession d’électrification rurale dans le nord du pays

Imedia

Sénégal : une ligne de crédit de la Kfw pour aider les ménages à acquérir des systèmes solaire

Le groupe bancaire allemand Kfw va mettre en ligne sur Internet un système de crédit pour aider les ménages sénégalais à autofinancer l’acquisition d’un système photovoltaïque.

Pressé comme tout autre pays non producteur de pétrole par la flambée du baril qui a atteint 114 US$, le Sénégal accentue sa recherche de financement pour développer les énergies renouvelables. Son ambition est d’arriver à 20 % d’énergie renouvelable dans le bilan énergétique national d’ici 2020.

En marge de la Conférence internationale sur les énergies renouvelables en Afrique (Ciera) ouvert le mercredi 16 avril 2008 à Dakar, le ministre de l’Energie, M. Samuel Ameth Sarr, a annoncé que la coopération allemande (Kfw) allait mettre en place une ligne de crédit dans toutes les institutions financières à l’instar de qui se fait en l’Allemagne déjà, dans le but « d’aider les ménages à s’autofinancer en solaire ».

Le ministre de l’Energie avance que les discussions sont très avancées avec la Kfw, sur la base d’« une ligne de crédit destinée à tous les consommateurs d’électricité, pour leur permettre d’investir sur le solaire sans qu’ils n’aient rien à débourser… ». « Il y aura un impact sur la consommation énergétique globale du pays qui va baisser… ».

Le ministre de l’énergie inscrit ce projet dans un effort global pour arriver à 20 % d’énergie renouvelable d’ici 2020. « Nous avons des projets concrets de 7,5 MW à Ziguinchor avec une entreprise allemande et le Conseil régional de la ville. Nous avons 15 MW d’éolienne à Saint-Louis qui sont en train d’être mis en œuvre : les études du gisement éolien ont déjà été réalisées avec le soutien financier de l’Agence française de développement. Nous avons un projet de 50 MW entre Potou et Kayar. Ce sont des actions concrètes pour sortir de la tyrannie du pétrole ».

Une loi d’orientation sur le secteur des énergies renouvelables en préparation

Le ministre de l’énergie a annoncé que d’ici décembre 2008, une loi d’orientation sur le secteur des énergies renouvelables sera soumise à l’approbation des députés. « En collaboration avec le ministère des biocarburants et des énergies renouvelables et avec l’appui financier de l’Afd et de la Gtz, nous sommes en train de finaliser cette loi ».


Source : un article de M. Bakary DABO, publié le 17 avril 2008 sur le site de Sudonline.sn

Elhadji SYLLA, ASER, René Massé

Sénégal : Conférence internationale sur les énergies renouvelables pour le développement en Afrique

Cette conférence internationale se déroulera à Dakar du 16 au 18 avril 2008. Elle est organisée communément par le gouvernement du Sénégal, l’Union africaine (Ua), la Coopération technique allemande (Gtz) et l’Organisation des nations-unies pour le développement industriel (Onudi).

La conférence s’intéressera plus particulièrement aux aspects politiques, industriels et financiers du secteur des énergies renouvelables en Afrique, avec pour objectif d’identifier les obstacles à la relance du marché des énergies renouvelables.

Comment développer le marché des énergies renouvelables en Afrique ? Comment lever le paradoxe que nous observons tous : un continent aux ressources énergétiques surabondantes et des économies nationales qui manquent si cruellement d’énergie. Comment en un mot répondre au défis énergétique du continent africain ? Ces questions animeront les échanges de ces trois journées.

La conférence réunira des représentants de gouvernements, d’organisations internationales, d’institutions financières et du secteur privé, suffisamment représentatif pour instaurer un leadership visible et un engagement ferme.

Ces responsables présents analyseront les projets entrepris pour stimuler le développement des marchés des énergies renouvelables et tenteront de comprendre pourquoi ils demeurent malgré tout largement sous-développés.

Ils étudieront une stratégie commune pour lever les goulots d’étranglement qui nuisent au développement de ces marchés des énergies renouvelables, en particulier en :

  • Identifiant les cadres politiques et réglementaires qui stimuleraient le développement des énergies renouvelables,
  • Identifiant les besoins des facilitateurs et des acteurs des marchés des énergies renouvelables en Afrique,
  • Identifiant les principaux freins aux financements de projets en énergies renouvelables.

Les deux premiers jours de la conférence seront consacrés aux discussions techniques : l’objectif est de partager les expériences et d’étudier les facteurs de succès. Le troisième jour sera réservé à un dialogue de niveau élevé pour, à partir d’un diagnostic des problèmes énergétiques du continent, parvenir à augmenter l’utilisation des technologies d’énergies renouvelables en Afrique et à augmenter sa compétitivité industrielle.



Pour plus d’information sur cette conférence, voir cette page en anglais du site de l’ONUDI.

René Massé

Biogaz : un consortium de pays africains lance une Initiative pour promouvoir cette technologie en Afrique

Cette Initiative a été lancée lors de la Conférence intitulée “ Biogaz pour une vie meilleure ; une initiative africaine » qui s’est tenue à Nairobi (Kenya) du 20 au 22 mai 2007. Elle est supportée par la coopération hollandaise et s’inscrit dans l’objectif global très ambitieux : approvisionner en énergie renouvelable 10 millions de familles dans 25 pays africains d’ici 2015.

Cette Initiative a été initiée par un groupe de pays qui inclut le Bénin, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal et l’Afrique du Sud ; elle est supportée par des agences de développement, des ONGs, et des bailleurs de fonds, avec en particulier la Hollande, la Finlande, l’Allemagne, la Norvège et la Fondation Shell.

Les partenaires hollandais, à savoir le Ministère des Affaires étrangères et les organisations de développement SNV et Hivos, coordonnent cette Initiative avec un petit groupe d’experts africains. Le premier programme national biogaz a déjà été lancé au Rwanda. D’autres programmes similaires vont suivre en Ethiopie et en Ouganda. Ces premiers programmes envisagent la construction de 50 000 biodigesteurs.

Des programmes de cette envergure existent déjà dans de nombreux pays dans le monde. SNV a acquis une expérience réussie dans de nombreux programmes similaires en Asie, en particulier au Népal et au Vietnam. Un biodigesteur fonctionne à l’échelle familiale, avec au minimum deux vaches ou quatre cochons. Les toilettes familiales peuvent aussi être connectées au biodigesteur. Un biodigesteur de cette taille produira l’énergie nécessaire pour un fourneau de cuisson et une lampe. En Asie, la construction d’un biodigesteur familial coûte de 300 à 400 €uros ; il est probable que le coût de construction en Afrique soit un peu plus élevé. Le temps de retour calculé sur l’économie de bois de feu sera de quelques années. Mais il faut compter avec les effets indirects du biogaz :

  • Les sous-produits du biodigesteur forment un bon engrais pour l’amendement des sols ;
  • Le biogaz est un combustible propre, à l’inverse du bois énergie ; des recherches financées par l’Organisation Mondiale pour la Santé ont démontré que 1,6 millions de personnes mourraient chaque année des effets néfastes de la fumée du bois de feu ;
  • Les programmes biogaz créent des emplois en zones rurales.

Source : un article publié sur le site de Biomass4africa

René Massé

Afrique de l’Ouest : l’Agence Sud Coréenne de Coopération internationale accorde 2,5 millions de dollars US à la CEDEAO pour une étude de faisabilité que conduira le WAPP

La South Korea Korean International Cooperation Agency (ICA) s’est engagée à financer une étude de faisabilité et les premières études conceptuelles pour la mise en place d’un Centre de Coordination et d’information (Information and Coordinate Centre – ICC), études que conduira pour la CEDEAO l’équipe du West African Power Pool (WAPP).

Sept des quinze pays membres, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Nigeria et le Togo bénéficient déjà de l’interconnexion de leurs réseaux nationaux, permettant aux pays excédentaires à fournir les pays déficitaires en énergie. A cela s’ajoute le système d’interconnexion qui relie le Mali et le Sénégal et transporte l’énergie produite dans la centrale hydroélectrique de Manantali.

Le secrétariat du WAPP prévoit de construire une ligne de transport le long de la cote pour renforcer la capacité de transport de l’électricité.


Source : un article publié dans Leadership (Abudja), le 18 décembre 2007.

René Massé

Sénégal : pour rationaliser la consommation d’énergie, l’Etat met en place un programme d’économie et de maîtrise d’énergie

En conclave avec les DéputéS à Saly dans le département de Mbour, le ministre sénégalais de l’énergie, M. Samuel Sarr, a décliné les axes de son programme pour faire face la crise énergétique du pays.

L’Etat du Sénégal vient de mettre en place un programme d’économie et de maîtrise d’énergie. Un outil dont l’objectif est d’offrir progressivement aux ménages et industries sénégalais une énergie bon marché.

Objectifs du programme

La réalisation de ce programme contribuera à réduire le taux de dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur, et en particulier des hydrocarbures importés. Il devra permettre de maitriser les effets négatifs de la hausse du cours du baril sur les budgets des ménages et sur le coût des facteurs de production des acteurs économiques. Il permettra ainsi de réduire les effets négatifs sur le processus de développement du pays et d’offrir aux ménages et industries sénégalais une énergie meilleure marché.

L’examen du bilan énergétique 2005 montre que les ménages, le secteur transport et le secteur industriel constituent les principaux segments de consommation, avec respectivement 45,8 % ; 36,9 % et 13,9 % des consommations finales.

Les gisements potentiels d’économies d’énergie par secteur

Des études du ministère ont révélé que :

  • Le secteur industriel avait un potentiel annuel d’économie de 45 855 tonnes équivalent pétrole (Tep), soit de l’ordre de 4 milliards de francs Cfa par an. Pour valoriser ce potentiel, il faudra investir de l’ordre de 13 milliards de francs Cfa.
  • Dans le secteur domestique, l’utilisation de la meule Casamance ferait passer les rendements de carbonisation du bois de feu de 18 à 30 %. Et l’usage des foyers améliorés porterait les rendements de cuisson de 15 à 40 %.
  • Dans le transport, les consommations annuelles de carburant peuvent être réduites de 25 200 Tep, grâce au transfert intermodal, privilégiant le transport en commun et le chemin de fer.
  • Dans le secteur tertiaire enfin, on pourrait économiser sur les factures d’électricité des bâtiments publics plus de 700 millions de francs Cfa par an pour un investissement unique de 150 millions de francs Cfa.

La nouvelle politique énergétique : assurer la continuité de production et d’approvisionnement d’énergie

Les grands axes de la nouvelle politique énergétique du Sénégal qui vise à assurer au pays son approvisionnement en énergie, dans les meilleures conditions et au moindre coût, sont :

  • D’accélérer l’électrification rurale pour atteindre un objectif de 50 % à l’horizon 2012 ;
  • D’intensifier la promotion du bassin sédimentaire, le renforcement des conditions de concurrence et l’amélioration de la qualité des produits dans le sous-secteur pétrolier, le renforcement des installations de raffinage et des capacités de stockage ;
  • De promouvoir la restructuration du sous-secteur de l’électricité en vue d’une plus grande efficacité et en vue du désengagement de l’Etat par l’implication judicieuse du secteur privé dans l’investissement et la gestion aussi bien de la Senelec que des concessions d’électrification rurale ;
  • De consolider la gestion durable des ressources ligneuses, avec une responsabilisation accrue des collectivités locales.

Pour le ministre, cette démarche repose sur le renforcement des capacités de production d’électricité, l’incitation à l’économie d’énergie mais aussi sur l’efficacité énergétique, la diversification des sources de production d’électricité et la promotion des énergies renouvelables, particulièrement le biocarburant. Car, en l’absence de mécanismes adéquats d’amortissement des chocs exogènes, le secteur reste très vulnérable face au renchérissement des prix de produits pétroliers sur le marché international.

Dispositions prises pour atténuer la dépendance du marché du pétrole

L’Etat a procédé au renforcement de sa participation dans le capital de la Société africaine de raffinage (Sar). De 10 %, la participation du Sénégal à ce capital passe, désormais, à 57 %. Ce qui lui procure le statut d’actionnaire majoritaire. Le ministre a également décidé de reprendre en main la stratégie du sous-secteur avec l’instauration d’un Fonds de sécurisation des importations de produits pétroliers (Fsipp).

Ce programme a un coût : 1 587 milliards de francs cfa… dont 837 milliards à trouver

L’Etat a besoin de 1 587 milliards de francs pour réaliser son programme énergie. Il en a mobilisé 750, et compte mettre à contribution l’expertise des parlementaires pour arriver à la mobilisation des 837 milliards de francs Cfa restants. Une démarche que les députés ont largement approuvée.

Concernant les participations attendues, le ministre de l’énergie a cité la Senelec, qui devra verser 520 milliards de francs Cfa, la Société africaine de raffinage (Sar), quelque 446 milliards de francs Cfa et l’Agence sénégalaise pour l’électrification rurale (Aser), pour 238 milliards francs Cfa.


Source : un article de M. Ibrahima Diaw publié sur le site WalfFadjri

René Massé