Présentation

Le Sénégal connaît une transformation majeure de son secteur énergétique, portée par des politiques visant l’accès universel à l’électricité et la transition vers des énergies durables.

Actuellement, environ 76 % de la population a accès à l’électricité, avec des disparités importantes entre zones urbaines et zones rurales, mais aussi d’un département à l’autre. Pour réduire ces écarts, l’État a mis en œuvre plusieurs programmes d’électrification rurale, souvent en partenariat avec le secteur privé et des bailleurs internationaux.

La production d’électricité du pays est historiquement dominée par les centrales thermiques fonctionnant au fioul ou au diesel, mais le mix énergétique évolue progressivement. Le Sénégal a investi dans les énergies renouvelables, en particulier le solaire (centrale solaire de Bokhol, Santhiou Mekhé, etc.) et l’éolien (parc de Taïba Ndiaye, le plus grand d’Afrique de l’Ouest).

En parallèle, le développement du gaz naturel, notamment à travers les projets Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et Sangomar, est perçu comme un levier pour l’accès à l’énergie : il devrait permettre de réduire les coûts de production, de sécuriser l’approvisionnement et de remplacer progressivement les sources fossiles les plus polluantes.

Malgré ces avancées, le pays fait face à plusieurs défis :

  • Un potentiel ralentissement de la croissance des énergies renouvelables suite à la découverte de champs pétrolifères et gaziers ;
  • Des problèmes de pérennité de nombreux projets de mini-réseaux solaires ;
  • Un foisonnement de solutions de fournitures de services provenant d’acteurs privés non concertés qui accentuent les inégalités d’accès à l’énergie sous l’effet de la variation des prix et de la qualité des services proposés ;
  • Des difficultés de rentabilité pour les acteurs privés, en particulier pour la fourniture de services aux villages isolés ; 
  • Le développement parallèle d’un marché low-cost de produits solaires.

Les enjeux relatifs à l’efficacité énergétique et à la construction d’habitats durables sont également majeurs. Le secteur du bâtiment croît de 3,9 % par an, stimulé par une urbanisation rapide : la population de Dakar devrait passer de 3,5 à 5 millions d’habitants dans la prochaine décennie. Le besoin estimé s’élève à 322 000 nouveaux logements (dont 158 000 rien que pour Dakar).

Pont Faidherbe à Saint-Louis – Sénégal © Abdoulaye Sarr MBAYE

Profil énergétique

Les combustibles fossiles représentent la plus grande part du mix énergétique (charbon, fioul lourd, gaz naturel).

Part d’énergie renouvelable (AIE, 2024):

  • 30% de la capacité électrique installée
  • 23% de la production d’électricité dont 11% provient du solaire. Le potentiel de la ressource solaire est l’un des plus élevés au monde, avec une efficacité classée élevée sur 90% du territoire.
  • Entre 2014 et 2017 ont été découverts d’importants gisements pétrolifères et gaziers à proximité des côtes sénégalaises. Ces ressources devraient être mises en service dès 2024.
  • Sénégal 2023

    Rapport de l'agence internationale de l'énergie présentant les défis du secteur de l'énergie au Sénégal et des recommandations sur la manière de les aborder.

  • Sénégal renouvelable

    Rapport du New Climate Institute présentant vue d’ensemble des possibilités de soutenir le Sénégal dans sa transition vers un système énergétique décarboné et renouvelable. Il comprend également un débat sur les défis associés à cette transition et les moyens à déployer pour les surmonter.

Engagements nationaux

Le Sénégal affichent des engagements énergie-climat ambitieux aux niveaux national et international :   

  • Le Plan Sénégal Émergent (PSE) vise l’Accès universel à l’électricité en 2025.
  • Dans le cadre du Just Energy Transition Partnership (JETP) avec l’Allemagne, la France, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada, le Sénégal vise une augmentation de la part d’énergies renouvelables en capacité installée à 40% du mix électrique d'ici 2030.
  • Le Sénégal s’est aussi engagé à réduire ses émissions de GES de 23% d’ici à 2025 et 29% d’ici à 2030, à condition de recevoir un soutien international suffisant.

Genre et inclusion dans le secteur énergétique

La Stratégie Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre (SNEEG, 2015) est le cadre de référence sur les questions de genre au Sénégal.

Sur le volet énergie, le Sénégal a adopté la Politique sur l'Intégration du Genre dans l'Accès à l'Énergie de la CEDEAO (2017). Par la suite le Ministère en charge de l’énergie a élaboré un Plan d’Action National Genre et Energie (PANGE, 2021). 

Le secteur des combustibles

Au Sénégal, le secteur des combustibles de cuisson représente 45% des consommations finales dans le bilan énergétique du pays (New Climate Institute, 2023). Les combustibles les plus utilisés sont le bois, le gaz et le charbon de bois (ANSD, 2021).

Les foyers traditionnels les plus répandus sont le feu « à trois pierres », les foyers en terre et les foyers à charbon en métal dont le rendement thermique est inférieur à 15%.

La stratégie du Sénégal pour renforcer l’accès aux combustibles modernes de cuisson repose sur :

  • L’amélioration des techniques de transformation (meules, biodigesteurs etc.)
  • L’amélioration des techniques de cuisson (Foyer amélioré, combustibles alternatifs, biogaz, biocharbon etc.)
  • Une production plus durable du bois de chauffe pour la sauvegarde du capital forestier.

Les acteurs de l’énergie

Cadre politique et juridique

Le Plan Sénégal Émergent (PSE) : référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme (2014-2018 et 2019-2023). Il positionne le secteur de l’énergie comme un axe majeur pour le développement économique du pays et la réduction des inégalités sociales et territoriales.

La Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Énergie (LPDSE) 2019-2023 : plan d’action pour la mise en place du mix énergétique, l’atteinte de l’accès universel à l’électricité en 2025 et la révision du cadre légal et réglementaire du secteur. La LPDSE 2024-2028 est en cours de préparation.

Loi n° 2021-31 du 09 juillet 2021 portant Code de l’électricité : référentiel législatif unique du secteur, regroupant les lois sur la maîtrise de l’énergie du secteur électrique et sur le recours aux énergies renouvelables.

Décret 2023-286 relatif à l’activité d’autoproduction d’énergie électrique : conditions d’exercice de l’activité d’autoproduction d’énergie électrique, ainsi que les conditions de vente du surplus d’énergie et de l’injection dans le réseau.

Décret 2023-269 fixant les conditions et les modalités de délivrance, de modification, de renouvellement et de retrait des titres d’exercice dans le secteur de l’électricité.

Décret 2023-285 relatif aux projets d’électrification rurale décentralisée (ERD) : caractéristiques et modalités de réalisation, d’exploitation, de délégation et de suivi des projets d’Electrification Rurale Décentralisée (ERD). L’ERD remplace l’électrification rurale d’initiative locale (ERIL). Pour aller plus loin, voir le rapport d’atelier de la GIZ (2023).

Arrêté ministériel n°010158 du 28 mai 2020 fixant la liste des matériels d’énergies renouvelables exonérés de TVA adopté pour favoriser le déploiement à grande échelle des énergies renouvelables. Pour aller plus loin, consultez le Guide dédié du ACE (2022).

Décision 2018-09 de la CRSE relative au prix de rachat du surplus d’énergie électrique d’origine renouvelable  résultant d’une production pour consommation propre

ð  A noter : La réinjection dans le réseau et le rachat du surplus d’électricité ne sont pas encore effectifs pour des raisons techniques de maintien de l’équilibre du réseau national, et ce malgré l’existence d’une législation qui a institué ce principe.

Directive n° 05/2020/CM/UEMOA fixant des mesures d’efficacité énergétique dans la construction des bâtiments dans les Etats membres de l’UEMOA : exigences minimales de performance énergétique des bâtiments nouveaux et existants qui sont sujets à rénovation.

Directive n°04/2020/CM/UEMOA portant étiquetage énergétique des lampes électriques et des appareils électroménagers neufs dans les États membres de l'UEMOA :dispositions relatives à l'étiquetage énergétique des lampes électriques et des appareils électroménagers neufs dans les Etats membres de l'UEMOA.

Décret n° 2010-1281 du 16 septembre 2010 règlementant les conditions d’exploitation du plomb issu des batteries usagées et des autres sources et de l’utilisation du mercure et de ses composés. Ce texte règlemente l’importation, la collecte, le transport, le recyclage, le stockage, le traitement et l’élimination du plomb issu des batteries usagées et d’autres sources. Seules les structures disposant d’une autorisation du Ministère de l’Environnement peuvent normalement réaliser ces opérations.

Directive sur les minima techniques et normes environnementales élaborée par l’ASER avec l’appui de la GIZ (mai 2023). Elle capitalise les bonnes pratiques en conduite de projets d'électrification rurale (mini réseau solaire, SHS, extension MTBT, réseau BT, installations intérieures et gestion environnementale).  

Catalogue des normes sénégalaise de l’ASN (2021) répertoriant 94 normes électrotechniques, 94 normes sur les bâtiments et le génie civil dont 29 sur l’efficacité énergétique, 65 sur l’énergie solaire et 5 sur l’énergie domestique. 

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