Présentation

A Madagascar, le taux d’accès national à l’électricité était de 36%. Les modes de gestion et distribution du secteur électrique se décomposent comme suit :  

Niveau 1 – Les Réseaux Interconnectés de la JIRAMA (RIA, RIF, RIT) : Au lieu d’un réseau de transmission national, le pays dispose de trois réseaux régionaux qui assurent la distribution des centrales de production aux usager·ère·s : le Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA) (qui représente 70 % de la consommation nationale d’électricité), le Réseau Interconnecté de Fianarantsoa (RIF) et le Réseau Interconnecté de Toamasina (RIT). 

Niveau 2 – Mini-réseaux de la JIRAMA: Pour étendre sa couverture territoriale, la JIRAMA exploite 115 mini-réseaux alimentés en grande partie par des énergies fossiles. 

Niveau 3 – Opérateurs privés qui exploitent au total plus de 250 mini-réseaux et 2000 nanoréseaux : En 2025, plus de 250 mini réseaux sont exploités par des opérateurs privés (solaires et hydroélectriques principalement). La capacité de production installée de Madagascar en 2024 est estimée à 828 MW, dont 241 MW sont détenus par la JIRAMA et 587 MW sont gérés par le secteur privé (Banque Mondiale, 2025). 

Niveau 4 – Les systèmes photovoltaïques autonomes : Les systèmes photovoltaïques autonomes (SPI) se déploient sur les territoires peu densément peuplés. Via diverses technologies, près de 1 260 000 personnes bénéficient ainsi d’un service d’électrification de premier niveau (SEforALL, 2024).   

Considéré comme un chantier de premier ordre par le gouvernement, l’extension des services électriques se réalise selon quatre modalités distinctes en fonction de la topographie du territoire : densification du réseau, extension du réseau, installation de systèmes décentralisés ou diffusion de kits individuels.  

Malgré ces avancées, le pays fait face à plusieurs défis : 

  • Remplacement du parc de batteries des mini-réseaux : les opérateurs peinent parfois à intégrer dans leur budget prévisionnel le financement du CAPEX de réhabilitation. Ainsi, certains explorent des stratégies de prépaiement des usager·ère·s, mais aussi le développement d’UPE (Usages Productifs de l’Énergie) qui représentent la garantie d’une consommation élevée pour les opérateurs allant jusqu’à 50% de la consommation totale de la centrale.  
  • Foisonnement de technologies : jusqu’en 2019, seulement quatre distributeurs solaires proposaient des produits certifiés par Verasol* (UNDP, 2021). Pour inciter l’importation de technologies de qualité, les produits certifiés Verasol sont exonérés de taxes d’importation depuis 2022.  
  • Géographie insulaire : Malgré ses atouts majeurs pour la mise en service d’infrastructures renouvelables (fronts maritimes ventilés, ensoleillement quasi-permanent en saison sèche etc). l’augmentation des sécheresses, des pluies torrentielles, des glissements de terrain et des ouragans demande une meilleure anticipation de la résilience des infrastructures. 

Profil énergétique

Près de 40% de la production électrique de l’île provient de sources renouvelables, principalement l’hydroélectricité dont le potentiel est estimé à environ 7,8 GW (ESMAP, 2017) et 2GW de potentiel éolien exploitable d'après le PEN de 2025.

À la faveur d’un ensoleillement de plus de 2 800 heures par an, toutes les régions de Madagascar ont aussi un fort potentiel photovoltaïque. 

En matière d’hydrocarbures, le pays dispose de cinq bassins sédimentaires onshore et offshore à fort potentiel extractif (bassins d’Ambilobe, de Majunga, de Morondava, de la Côte Est, du Cap d’Ambre). Madagascar dispose également d’importants gisements de charbon de terre de la Sakoa et de gaz sec de très haute qualité à Mahaboboka. 

Engagements nationaux

La Deuxième Contribution Déterminée au niveau National (CDN2) : le pays s'engage à réduire ses émissions de 28 % soit une diminution de 4,5 millions de tonnes de CO₂ équivalent. 

Genre et inclusion dans le secteur énergétique

Le Plan d'Action Égalité hommes-femmes à Madagascar 2021-2025 intègre l'égalité des sexes dans divers secteurs, y compris celui de l'énergie.  De plus, le Powering Equality (2022-2025) du PNUD vise à renforcer la présence des femmes dans le secteur de l’énergie, y compris au sein des postes techniques, décisionnels et des métiers d’ingénierie/maintenance.

Le secteur des combustibles

Plus de 90% des ménages utilisent la biomasse forestière comme combustible de cuisson. La cuisson alimentaire est à l'origine de 5 à 10 % du recul du couvert forestier.

Les femmes, souvent en charge de la préparation des repas dans 73% des cas, subissent des répercussions néfastes sur leur santé : la pollution de l’air intérieur cause 21 000 décès par an soit 10.7% de tous les décès annuels. La collecte de bois de feu et la cuisine des aliments représentent pour elles un temps significatif dédié aux tâches reproductives. (SEforALL, 2024)

Pour s’attaquer à ce constat, le MEH:

  • Travaille à l’élaboration d’une Politique Nationale de Cuisson Propre et à une loi sur les bioénergies; 
  • Appuie la Madagascar Clean Cooking Initiative (MCCI), regroupant 48 entreprises privées de 13 régions différentes engagées dans la promotion de solutions de cuisson propres et durables, avec le soutien des agences gouvernementales et du monde de la recherche ; 
  • En juin 2025, Madagascar a rejoint la Global Electric Cooking Coalition (GeCCo) avec l'objectif d’accompagner la transition vers la cuisson électrique de 5,3 millions de personnes, en s'appuyant sur le développement des mini-grids privés. 

Les acteurs de l’énergie

Cadre politique et juridique

Le pacte Énergétique National de 2025 est la feuille de route qui révise les objectifs fixés par la Nouvelle Politique de l’Énergie (NPE) 2015-2030 et flèche les moyens à déployer pour les atteindre.

Pour ce faire, il prévoit une restructuration sectorielle à plusieurs niveaux : 

  • Mobilisation de capitaux en insistant sur le secteur privé ; 
  • Optimisation de l’architecture financière de la JIRAMA dont le taux de recouvrement devra être de plus de 90% d'ici 2030 et réduction des pertes (techniques et commerciales combinées) à moins de 16% ; 
  • Élaboration d’une Stratégie Nationale d'Électrification d'ici à la fin décembre 2025. La part des énergies renouvelables visée est de 85% d'ici 2030 (75% hydroélectricité, 5% solaire et 5% éolienne). 
  • Pacte Énergétique pour Madagascar

    Madagascar appelle à un soutien alors que le pays fait face à un point d'inflexion, avec des déficits énergétiques aigus et des défis financiers pour exploiter son potentiel en énergie renouvelable et s'aligner sur les objectifs climatiques mondiaux. En adoptant ce Pacte, le Gouvernement s'engage à créer les conditions favorables pour un investissement accéléré du secteur privé dans le secteur de l'énergie à Madagascar.

Depuis la libéralisation du secteur de l’électricité en 1999, les opérateurs privés peuvent désormais se faire délégataire du service d’électrification rurale. La loi n° 2017- 020 portant sur le Code de l’Électricité règlemente les activités de production, transport, et distribution de l’électricité pour les fournisseurs privés.  Selon les seuils de puissance, la source d’énergie et le type d’activité, les délégataires doivent faire l’objet d’une conformation particulière : déclaration, autorisation, ou contrat de concession (dont la procédure d’octroi est régie par le décret n°2023-245). 

Les codes de Réseau de transport et de Réseau de distribution d’énergie électrique définissent les règlements techniques de raccordement et d’exploitation de l’électricité à Madagascar. 

L’article 06.01.06-14 du Code Général des Impôts (CGI) exonère de Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) les opérations d’importation et de vente de matériels et équipements pour la production d’énergies de source renouvelable. Toutefois, depuis 2024, ces exonérations ne sont plus systématiques et se font au cas par cas, selon la nature de l’équipement et du projet. L’article 01.01.14-I du CGI instaure une réduction d’Impôt sur les Revenus (IR), pour les entreprises qui réalisent des investissements en matière d’énergies renouvelables. 

L’article 24 du Décret n°2015-930 portant sur la gestion des déchets électriques et électroniques (D3E) stipule que les opérations de ramassage doivent les acheminer vers un centre de traitement des déchets spéciaux ». Madagascar a ratifié la Convention de Bâle en 1999 par la loi n°98-022.   

Le Bureau des Normes de Madagascar (BNM) est en charge de la normalisation, de la certification et de la qualité, y compris en matière d’énergies.  

Le Code de Réseau de Madagascar définit les niveaux de tension comme suit : 

  • Basse tension (BT) : < 500 volts. 
  • Moyenne tension (MT) : entre 500 et 50 000 volts et comprennent généralement les niveaux de tension 35 kV, 20 kV, 15 kV et 5.5 kV. 
  • Haute tension (HT) : > 50 000 volts. 

Pour en savoir plus, consultez la liste complète des normes techniques du secteur de l’énergie sur le site du BNM. 

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Corentin Oudot

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