lundi 23 avril 2012

Valorisation énergétique des coques d’anacardes (Côte d’Ivoire & Burkina Faso)

ONG/Collectivité : RONGEAD. Partenaires locaux : 2 coopératives en Côte d’Ivoire, CESAO et l’école supérieure 2iE au Burkina Faso. Aide fondation POWEO : 58000€. Autres financeurs : Union européenne (Côte d’Ivoire), région Rhône-Alpes (Burkina Faso)

Contexte :

La Côte d’ivoire est le 4ème producteur mondial de noix de cajou, fruit de l’anacardier, mais elle ne transforme que 4% de sa production. Le décorticage est réalisé principalement par des femmes et des jeunes. Le process nécessite de l’énergie de chauffe pour la fragilisation des noix brutes et pour le séchage des amandes décortiquées. Cette activité participe donc à la déforestation de cette région sahélienne du nord de la Côte d’Ivoire. La problématique est comparable au sud du Burkina Faso.

Objectifs :

Améliorer l’efficacité énergétique et économique du décorticage artisanal des noix de cajou par la valorisation des coques issues de cette activité.

Résultats :

Phase 1 – Côte d’Ivoire – production de briquettes de coques d’anacarde

RONGEAD s’est rapproché de l’ONG GERES dont l’équipe Cambodge est experte en combustibles et briquettes. Le matériel de briquetage a été construit à Abidjan et la fabrication et l’utilisation des briquettes de coques d’anacarde ont commencé début 2010.

Principaux résultats (à confirmer sur une plus longue période) :

  • meilleur rendement en amandes entières mieux payées que les amandes brisées grâce à l’amélioration de la phase de fragilisation des coques (préchauffage solaire de l’eau pour l’autoclave et amélioration du foyer)
  • meilleur séchage et plus de rendement, et donc plus de revenus pour les femmes grâce à l’amélioration des chambres de combustion pour le séchage des amandes avant dépelliculage
  • es dépenses en combustible passent de 8-10 à 1-2.5 % du coût de production
  • la consommation de combustibles sur le process complet a été divisée par 2.5 (mais le potentiel est estimé à 4 ou 5). La seule quantité de bois est passée de 0.35 à 0.07 kg par kg de noix brutes
  • malgré la crise politique, la transformation s’est poursuivie en 2011 dans 3 coopératives sur 4.

Phase 2 – Carbonisation des coques pour la fabrication de briquettes – Burkina Faso

Les coques d’anacarde sont riches en CNSL (Cashew Nut Shell Liquid), composant corrosif et nocif. Ceci empêche la vente des excédents de briquettes pour les besoins de cuisson alors que 80% des coques ne sont pas utilisés par la coopérative.

La solution pourrait résider dans la carbonisation de ces coques. Le charbon sera intégré dans la fabrication de briquettes alors débarrassées des substances nocives. Celles-ci seront utilisées dans d’autres étapes du process de décorticage nécessitant de l’énergie, et les excédents seront vendus.

Cette action de R&D a été engagée au Burkina Faso suite aux évènements politiques de la Côte d’Ivoire. La mise au point d’un carbonisateur est en cours par le CEFREPADE (INSA Lyon).

www.rongead.org

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