Côte d’Ivoire : projet d’unités de transformation du Jatropha pour début 2011

Des experts ivoiriens et français ont annoncé à Abidjan-Yopougon l’installation de plusieurs unités de transformation du jatropha en biocarburant pour début 2011.

Afin d’aider les paysans ivoiriens à vivre décemment de leurs revenus, la culture du jatropha sera soutenue par l’installation de plusieurs unités de transformation.

Lors d’une conférence de presse, les directeurs généraux Eburnia Agro industrie, MM. Diamana Jean Yves et Jungle Oil française, spécialisée dans le pressage et l’achat des graines de jatropha ont appelé les producteurs ivoiriens du jatropha à cultiver cette plante en association avec les cultures vivrières telles que le riz. Pour l’opérateur économique français, ce serait un mauvais choix que de cultiver exclusivement du jatropha.

Quant à M. Diamana Jean Yves, il estime qu’avec le projet « Un Ivoirien un hectare de Jatropha » et le sous-projet « Le riz pour tous », c’est une révolution qui s’opère dans le domaine agricole en Côte d’Ivoire.


Source : un article de M. Théodore Kouadio publié le 20 septembre 2009 sur le site Fratmat.info.

René Massé

Mozambique : 2 nouveaux projets de production de biocarburant

Le Conseil des Ministres du Mozambique a approuvé à Maputo, mardi 18 août 2009, deux projets majeurs pour la production de biocarburants, dans le cadre de la stratégie du gouvernement pour réduire la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles importés.

Deux entreprises, Enerterra SA et Zambeze Grown Energy Limited, mettront en œuvre ces projets dans la province centrale de Sofala.

Le Conseil des Ministres a également approuvé une nouvelle résolution qui accorde l’utilisation temporaire des terres à ces deux entreprises (Land Use and Exploitation Rights, DUAT).

Selon le porte-parole du Conseil des ministres, 18.920 hectares ont été accordés à Enerterra dans la localité de Mazamba, poste administratif d’Inhaminga, district de Cheringoma, pour la production de Jatropha.

Ce projet est budgétisé à 53 millions de dollars US, pour un effectif de 5000 travailleurs saisonniers et 25 employés permanents, dont 20 Mozambicains, et cinq étrangers.

10 % du bio-diesel produit, dont la quantité n’a pas été divulgué, seront utilisés pour la consommation domestique et 90 % seront destinés à l’exportation, principalement vers l’Europe.

Pour Zambeze Grown Energy Limited, le gouvernement a accordé 15.000 hectares dans le district de Chemba, également dans la province de Sofala, pour la production de canne à sucre pour produire de l’énergie et du biocarburant.

Le projet est budgétisé à 224 millions de dollars et vise à produire 100 millions de litres d’alcool par an. 10 % seront vendus sur le marché intérieur et 90 % exportés vers l’Europe, les États-Unis et le Japon, tandis que l’électricité produite sera injectée dans le réseau national.

Selon les investisseurs, le projet emploiera 2.104 mozambicains et 34 étrangers.

Ces deux sociétés vont se joindre aux 12 autres entreprises qui investissent actuellement dans la production de biocarburants au Mozambique.


Source : un article de AllAfrica du 19 août 2009 (en anglais).

Xavier Dufail

Soudan : inauguration de la première usine africaine de biocarburant

Le Soudan a inauguré le 11 juin 2009 la première usine africaine pour produire de l’éthanol à partir de sucre, a rapporté la chaîne de télévision panarabe, al-Arabiya.

L’usine, qui coûte au Soudan 40 millions de dollars US, produira essentiellement 65 millions de litres d’éthanol quotidiennement, quantité qui devrait dépasser les 200 millions de litres dans les deux prochaines années.

Les officiels soudanais ont indiqué que l’éthanol contribuera grandement à l’économie nationale en sécurisant le besoin croissant d’énergie du Soudan et également en tant que produit d’ exportation non pétrolier.

Le Soudan dépend depuis longtemps du pétrole comme seule et unique source de devise. Cependant, le gouvernement soudanais a adopté dernièrement une politique visant à diversifier les ressources de devises pour tenter d’effacer les erreurs du passé, notamment après que l’économie soudanaise a été durement touchée par les prix du pétrole.


Source : Xinhua.

Xavier Dufail

Recherche et Développement sur les biocarburants en Afrique de l’Ouest

Cet article propose un état des lieux sur la production de biocarburants en Afrique de l’Ouest. Il situe également les enjeux et défis de leur développement dans la sous-région, et propose des pistes de recherche et de formation.

« R & D sur les biocarburants en Afrique de l’Ouest : état des lieux et enjeux »

Yao K.AZOUMAH (2iE) & Joël BLIN (CIRAD), Liaison Énergie-Francophonie n°82, 6 pages, juillet 2009

Le Jatropha, une plante miracle ?

Cet article de Sciences au Sud, la revue de l’IRD, soulève les difficultés environnementales et économiques liées au développement actuel de la production de Jatropha.

« Le Jatropha, une plante miracle ? »

Christian Valentin & Claudine Campa – Sciences au Sud (IRD), 1 page, avril/mai 2009

Séminaire « Le Jatropha en Côte d’Ivoire ; mythes et réalités »

Bio Petrol Renouvelable (BPR) Afrique, une société espagnole du secteur de l’énergie, organise ce séminaire pour sensibiliser les acteurs les 3 et 4 octobre 2009 à Abidjan (Côte d’Ivoire).

Depuis quelques années, un certain nombre d’ONG et de personnes distribuent des prospectus sur le jatropha en Côte d’Ivoire. Des réseaux de vente de semences ont été installés à travers le pays sans aucune garantie pour les acheteurs.

Ces personnes glanent des informations sur internet et en font leurs choux gras en diffusant des données souvent erronées sur le jatropha. Les populations se font souvent arnaquer et gruger par ces vendeurs d’illusion qui leur promettent des productivités et des revenus insoupçonnés dans la culture de jatropha.

Préoccupées par les sons de cloches divergeant et par l’anarchie qui risque de s’installer sous le regard impuissant des autorités compétentes, BPR Afrique envisage de recentrer le débat avec tous les acteurs concernés et de rétablir l’information vraie sur la culture du jatropha et sur l’utilisation de son huile dans la fabrication du biodiesel.

Contact : Dr. Kouamé Brou seminaire_abidjan@bprafrique.com


Source : BPR Afrique.

Xavier Dufail

Étude de 15 initiatives bioénergétiques de petite échelle

Cette étude décrit brièvement et tire quelques leçons préliminaires sur les impacts relatifs aux conditions de vie des populations rurales à partir de 15 initiatives de bioénergie à petite échelle en Asie, Amérique Latine et Afrique.

Ce rapport est basé sur une série de 15 études de cas menées entre septembre et novembre 2008 dans le cadre d’une initiative conjointe de la FAO et de PISCES, consortium financé par le DFID. Les études de cas ont porté sur le développement d’une meilleure compréhension des liens entre les moyens de subsistance et les initiatives bioénergétiques de petite échelle. L’étude a été élaboré en consultation avec le Consortium Advisory Group (CAG) PISCES.

L’objectif était d’étudier les impacts des différents types d’initiatives locales de bioénergie sur les moyens de subsistance en zone rurale, dans les différents contextes existants dans les pays en développement. Les moyens de subsistance sont considérés comme l’amélioration soutenable de la gamme complète des ressources naturelles, financières, humaines, sociales et physiques.

« Small scale bioenergy initiatives : brief description and preliminary lessons on livelihood impacts from case studies in Asia, Latin America and Africa »

Practical Action Consulting pour PISCES and FAO, Janvier 2009, 142 pages.

Burkina Faso : premier congrès des forêts d’Afrique de l’Ouest

la CEDEAO organise du 15 au 18 juin 2009, le premier congrès des communes forestières d’Afrique de l’Ouest. Organisé avec l’appui de la Fédération nationale des communales forestières de France (FNCOFOR), ce congrès devrait aboutir à l’adoption d’une stratégie régionale de création et de gestion durables des forêts communales. Le congrès doit permettre d’identifier aussi un ou plusieurs projets régionaux dont la mise en œuvre pourrait favoriser la bonne gouvernance des forêts et la responsabilité des collectivités locales en la matière.

En Afrique de l’Ouest, les forêts sont sujettes à la baisse de la biodiversité. On estime que près de 900 000 hectares de forêts et terres boisées disparaissent par an.

Ce congrès est une tribune d’enrichissement du concept de forêt communale. Les acteurs locaux vont ainsi bénéficier et partager les bonnes pratiques d’autres pays.

En Afrique, la forêt joue plusieurs fonctions : culturelle, de production, de régulation. Espace vital, elle offre aux populations, notamment rurales des produits non ligneux, des plantes pour la pharmacopée. C’est pourquoi, le processus de décentralisation commande aux communes de s’approprier la forêt. Pour le commissaire de la CEDEAO chargé de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau, les élus locaux se doivent d’assurer la gestion des ressources naturelles, y compris celles forestières relevant de leur souveraineté territoriale. Mais, Ousseini Salifou soutient que ce processus qui mérite un accompagnement en vue de renforcer leurs capacités technique et financière demeure une préoccupation. Il se convainc que la situation de non encadrement peut compromettre à brève échéance, la survie des formations forestières. C’est pourquoi, il plaide pour l’adoption au plan national, de mesures et de méthodes plus efficaces pour améliorer et harmoniser les politiques, les plans et programmes ainsi que les instruments juridiques et la coordination sectorielle.

Le présent congrès devrait permettre de promouvoir la gouvernance des forêts par les collectivités locales. Celles-ci ont en effet, une occasion propice de partager leurs connaissances, expériences et bonnes pratiques en matière de gestion décentralisée des ressources naturelles.

L’expérience du Burkina

Dans ce contexte de rétrécissement des superficies et des densités de la forêt, la commune a un rôle primordial à jouer dans sa préservation. Toute chose qui permettra d’avoir des forêts saines pour emmagasiner le carbone. Aussi, au Burkina Faso, la gestion participative de la forêt est une des priorités de la décentralisation. M. Salifou Sawadogo, ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, et président du Congrès, a rappelé que, dès les années 80, le Burkina Faso s’est engagé dans la gestion participative des ressources forestières. « Les premiers projets de gestion participative des forêts naturelles datent de cette époque et feront école dans la sous-région sahélienne. Les services forestiers se sont inscrits dans un rôle plus proche de celui d’animateur et de conseiller technique », a expliqué M. Sawadogo.

Et la décentralisation qui a parachevé ce processus en ancrant la gestion durable des forêts dont la gouvernance reste un élément- phare dans les politiques et stratégies de développement. D’ailleurs, il est de plus en plus question de responsabiliser les communautés à la base dans la gestion des forêts. Pour le ministre, c’est la capitalisation des expériences qui a permis au gouvernement d’adopter en 1995, un document de politique forestière qui précise la place et le rôle du secteur forestier dans la stratégie de développement. Parmi les mesures prises pour stimuler la participation des populations à la gestion des ressources naturelles, il y a le Programme national de reforestation « 8000 villages, 8000 forêts », le projet Front de terre/ceinture verte, le programme « Un département, une forêt » et de nombreuses réformes institutionnelles et juridiques. Outre la cession du parc urbain de Ouagadougou à la mairie de la ville, il y a l’élaboration en cours d’un guide méthodologique pour la création et la gestion des espaces de conservation par les collectivités territoriales. De plus, la plupart des communes disposent de services environnementaux. Autant d’initiatives qui visent à favoriser la bonne gestion des ressources naturelles dans les communes.

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Source : un article de M. S. Nadoun Coulibaly, diffusé sur le site Le Fasonet.

René Massé

Fiche technique PRISME n°5 : les agrocarburants

Document synthétique sur les agrocarburants, illustré par des applications dans des pays du Sud.

« Fiche technique PRISME n°5 : les agrocarburants »

Swan Fauveaud, Géraldine Pallière – GERES / IEPF / ADEME, décembre 2008, 8 pages

Mali : création d’une Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB)

Le 21 mai 2009, l’Assemblée nationale a ratifié l’ordonnance du 4 mars 2009 portant création de l’Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB), à l’unanimité moins deux abstentions.

Après vingt années d’expérimentation de l’usage du Jatropha, le Mali décide de passer à l’étape d’une exploitation industrielle et se dote d’une institution adéquate pour réglementer le marché.

Le biocarburant ou agro carburant est défini comme étant un carburant produit à partir de matériaux organiques végétaux, à travers deux filières principales : filière huile et dérivés (biodiesel), et la filière alcool (essence).

Au Mali, les travaux de recherche se sont concentrés depuis 1986 sur le biodiesel produit à partir du pourghère (Jatropha). Cette plante est un arbuste connu et planté traditionnellement en haies vives pour la protection des champs. Sa graine est très riche en huile (25 à 30% de son poids). Au cours des années 90, les premiers tests industriels de biodiesel ont été faits dans la motorisation pour moudre des céréales ainsi que dans la production d’électricité. Les recherches ont été élargies aux sous produits du pourghère et ont abouti à des résultats prometteurs, notamment dans la production du savon, des engrais et des insecticides.

Riche de ces expériences, le ministère chargé de l’énergie a lancé en 2004 un programme national de valorisation énergétique de l’huile de pourghère. Ceci a permis l’électrification par l’huile pure de pourghère du premier village (Keleya) en mai 2005.

Les recherches actuelles sur le pourghère se poursuivent sur les variétés, les provenances, le conditionnement, la certification des graines et aussi les méthodes culturales (mono culture ou cultures associées). Une unité industrielle de biodiesel d’une capacité de 2 000 litres par jour est installée à Koulikoro. La production de cette unité est aujourd’hui sur le marché malien. Une autre unité de production de l’huile pure est installée à Garalo. Elle servira à alimenter les deux groupes électrogènes de 150 kw de cette localité.

Dans ce contexte, l’Agence nationale de développement des biocarburants aura pour mission de promouvoir les biocarburants. A ce titre, elle est chargée notamment :

  • De participer à la définition des normes en matière de biocarburants et au suivi de leur mise en œuvre ;
  • De veiller à la disponibilité permanente des biocarburants sur le marché ;
  • D’établir les bases et mécanisme de tarification et de participer à l’élaboration de la structure des prix des biocarburants ;
  • D’assurer la concertation entre partenaires nationaux et internationaux du domaine des biocarburants pour favoriser les échanges technologiques et développer les partenariats.

Sources : un article de Chahana Takiou publié le 22 mai 2009 sur le site de L’Indépendant.

René Massé