vendredi 24 avril 2009

République Démocratique du Congo : projet de gestion des ressources forestières du parc Virunga

Le WWF a engagé un projet quinquennal de protection du parc Virunga et d’alternative de production de bois énergie, Eco Makala .

Eco Makala est un projet de conservation de la nature financé par l’Union européenne (2,5 millions d’euros) de production de bois énergie, qui a débuté en 2008. Il vise à encadrer la production du bois énergie autour du parc des Virunga dans un programme quinquennal. Ce projet veut offrir une alternative à l’exploitation illégale et non durable des forêts naturelles du parc ainsi que lutter contre la pauvreté des habitants.

Le survol du parc des Virunga, de près de 100.000 hectares, montre actuellement d’importantes trouées claires dans l’étendue verte sombre de cette aire protégée. Près de la ville de Goma, ces zones claires sont les conséquences de l’utilisation de bois énergie par les 600.000 habitants de la ville. Cette dégradation du parc des Virunga a conduit le WWF à protéger les arbres de cette forêt en initiant le projet spécifique Eco Makala dans son programme de protection environnementale autour des Virunga.

Le projet Eco Makala propose un modèle de procédure qui se veut une nouvelle façon de travailler en collant aux réalités du terrain dans le bassin d’approvisionnement de l’agglomération urbaine de Goma. Dans la partie la plus attaquée par les habitants de Goma, le projet a évalué les besoins de cette ville en bois énergie à produire sur 20.000 hectares soit une superficie de 200 km2 mais envisage actuellement l’aménagement de 4.000ha sur cinq ans.

L’alternative de production rationnelle et lucrative de bois énergie expliquée aux petits paysans

Eco Makala s’attache dès à présent à démontrer aux paysans que l’agro-foresterie peut générer de l’argent pour celui qui s’y investit. Pour arriver à ses fins, le projet va procéder à la vulgarisation des techniques de foresterie et à l’amélioration de la productivité des paysans. Dans cet engagement, le projet privilégie les petits propriétaires de terrains de plus ou moins 100 m2 pour les encadrer pendant 4 ans, le temps de maturation d’arbres à croissance rapide. Les possesseurs de petits terrains sont appelés à se regrouper en vue d’arriver aux superficies de près de 100 m2. Au cours de cette année 2009, des parcelles d’expérimentation sont exploitées en vue de montrer aux ruraux l’utilisation des arbres locaux et la plantation par rangée d’arbres intercalées de plants de haricots ou autres légumineuses pour l’entretien des sous bois en attendant leur maturité. Des espèces d’acacia ou d’eucalyptus sont déjà en essai sur cette terre volcanique très fertile du Nord Kivu.

Forte incitation à la vie associative des agro-forestiers en herbe

Tous ces exploitants forestiers néophytes sont regroupés dans des structures à plusieurs niveaux. La grande superstructure encadre des associations d’une dizaine d’agriculteurs dont la totalité de la superficie exploitée arrive à 800 ha. Les associations regroupent les paysans travaillant des terres de 100 m2. Des contrats types ont été élaborés liant les paysans aux associations, et des normes de qualité ont été proposées afin de les inciter à optimiser leur productivité.

Des techniques améliorées de carbonisation sont prévues pour entre autres produire 1 kg de charbon à partir de 2 kg de bois au lieu de 6 kg. Des plantules produites dans des pépinières seront fournies aux paysans. Si au début Eco Makala va suivre les paysans, par la suite cette tâche sera dévolue aux associations elles mêmes. Toujours en cette période de début des aides financières (200 dollars par hectare planté) sont octroyées aux paysans. Des notions de gestion sont dispensées à ces agriculteurs. A l’issue de cet encadrement des agro-forestiers, des réseaux de commercialisation vont être implantés pour une vente sans intermédiaires aux clients.

En parallèle à cet engagement sont menées des campagnes de sensibilisation pour l’utilisation des foyers améliorés qui consomment jusqu’à moins de 30% ou 50% de braise. Plus tard le WWF va essayer d’obtenir les crédits carbone pour les redistribuer aux paysans du lieu.


Source : article de Rombaut Kamwanga publié le 13 février 2009 sur le site de DIA (Documentation et Information pour l’Afrique).

René Massé, Xavier Dufail

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