L’afrec a été inaugurée le 17 février 2008 à Alger, à l’issue d’une conférence des ministres de l’énergie du continent. Ce nouvel organisme de l’Union africaine se veut un organe de défense des intérêts des pays membres.
Au total, 23 gouvernements ont ratifié la Déclaration d’Alger constitutive de cet organisme de l’Union Africaine, crée en 2001.
L’AFREC, aboutissement d’un long processus
Depuis l’adoption par la 37éme Conférence au Sommet des Chefs d’États et de Gouvernement de l’OUA à Lusaka (Zambie) de la Décision portant création de la Commission Africaine de l’énergie (AFREC), il aura fallu six années pour concrétiser le projet : 23 pays (sur 40 signataires) de l’Union africaine (UA) ont en effet ratifié la convention portant création de la Commission l’AFREC.
Selon Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, « L’Afrique s’est dotée, à travers l’AFREC, d’un cadre institutionnel approprié pour promouvoir la coopération énergétique à l’échelle du continent ». « L’AFREC constitue non seulement un cadre de concertation approprié, mais surtout un cadre d’action efficace au service de l’intégration énergétique et de la coopération continentale ».
De grands projets pour valoriser les richesses énergétiques africaines
M. Bernard Zoba, Commissaire en charge des infrastructures et de l’énergie à la commission de l’Union africaine, a rappelé « la nécessité de prendre en considération le développement des infrastructures énergétiques dans les politiques de développement durable ». « La réalisation de grands projets énergétiques régionaux et continentaux structurants, est capable de changer la face de l’Afrique, d’accélérer le processus de son intégration et de booster le développement industriel du continent ».
Le commissaire a en outre indiqué que, parmi ces projets, le futur gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Algérie, d’une capacité prévue de 25 milliards de m3/an, permettra de réduire les volumes de gaz torchés et d’assurer l’énergie aux habitants des zones traversées, générant des revenus aux pays exportateurs.
M. Robert Zoellick, Président de la Banque mondiale, a indiqué que « l’AFREC est désormais le partenaire qui devra drainer les ressources pour le financement des projets de ce continent, ce que la Banque mondiale serait prête à faire ». M. Zoellick a souligné que, en Afrique centrale et saharienne, l’accès des ménages et des PME à l’énergie reste très insuffisant ; les raisons sont le coût élevé, les carences manufacturières et le déficit de capacités en dépit de la forte demande.
M. Zoellck rappelle le paradoxe d’un continent où « 25% des populations subsahariennes n’ont pas accès à l’énergie », alors que seulement 10% des potentialités énergétiques sont exploitées.
Historique
1. Réunion d’Experts africains en Energie sur la création de la Commission Africaine de l’Energie au Caire du 22 au 25 mai 2000.
2. Adoption des principales recommandations de l’AFREC lors de la Conférence des Ministres africains de l’Energie qui s’est tenue du 23 au 24 avril 2001 à Alger.
3. Adoption par la 37éme Conférence au Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’OUA à Lusaka (Zambie) de la Décision portant création de la Commission Africaine de l’énergie (AFREC).
Principales fonctions de l’AFREC
- Politiques, stratégies et Plans de développement de l’Energie.
- Banque de données et Echange d’informations entre les pays africains et les Communautés Economiques Régionales (CERs).
- Grands projets énergiques inter-africains, favorisant l’intégration africaine.
- Développement des ressources humaines, grâce à la formation des personnels.
- Promotion du commerce inter-africain de produits énergétiques.
Budget et fonctionnement de l’AFREC
Modalités de financement et de contribution au budget de fonctionnement de la structure intérimaire de l’AFREC :
1. Contribution partielle de l’Union Africaine (UA) au budget de la structure intérimaire de l’AFREC et allocution d’une enveloppe au budget de l’AFREC pendant les 4 premières années de son fonctionnement ;
2. Contribution volontaire des États membres de l’UA au financement de la structure intérimaire de l’AFREC ;
3. Mise à disposition d’un Siège par l’Algérie et appui nécessaire ;
4. Appui technique et financier de la BAD (transfert de la base de données notamment ) ;
5.Assistance technique, financière et matérielle des Agences et Organisations spécialisées du système des Nations Unies et d’autres Organisations Internationales.
René Massé