lundi 13 octobre 2008

Banque mondiale : bâtir des partenariats public-privé pour investir dans les infrastructures

Madame Obiageli Ezekwesili, vice-présidente de la Région Afrique de la Banque mondiale a déclaré : « Les transports, les télécommunications, et les ports sont autant de domaines où l’Afrique enregistre un déficit énorme en infrastructures, mais ce déficit n’est nulle part plus patent que dans le secteur de l’électricité ».

« L’Afrique a des besoins pressants en matière d’infrastructures », a déclaré Obiageli Ezekwesili à l’attention des participants à la 3e rencontre annuelle États-Unis-Afrique organisée du 6 au 8 octobre 2008 par le Corporate Council on Africa, un organisme à but non lucratif basé à Washington.

A l’heure actuelle, 47 pays d’Afrique sub-saharienne— avec une population totale de 600 millions d’habitants—ont ensemble une capacité de production d’électricité équivalente à celle de l’Argentine, un pays à revenu intermédiaire avec une population de 30 millions d’habitants, soit vingt fois moins que le sous-continent.

Le niveau actuel de la production d’électricité en Afrique ne permet d’éclairer qu’une ampoule par personne pendant seulement trois heures chaque jour. « Pourtant, l’électricité est au cœur de l’activité économique », a déploré Obiageli Ezekwesili.

Cette réalité économique a conduit certains pays, notamment le Cap-Vert, la Tanzanie et l’Ouganda, à utiliser leurs fonds de pension pour investir dans les infrastructures de développement. Mais malgré leur bonne volonté, ces pays restent néanmoins confrontés à des écarts de financement, ce qui leur permet d’entreprendre seulement un nombre limité de projets.

Obiageli Ezekwesili préconise de mettre l’accent sur des initiatives sous-régionales pour que les coûts de financement soient répartis entre plusieurs pays, une approche qui fait son bout de chemin sur le continent africain.

Mettant l’accent sur les partenariats public-privé, Obiageli Ezekwesili a pris en exemple le projet d’énergie hydraulique de Bujagali en Ouganda. Avec une capacité envisagée à 250 mégawatts, Bujagali est co-financé par l’État ougandais, des entreprises privées, et un consortium des bailleurs de fonds, dont la Banque mondiale.

« L’Afrique devient de plus en plus attrayante comme une destination d’investissements », a renchéri Robert Mosbacher, PDG de l’OPIC, un organisme du gouvernement américain qui facilite les investissements à l’étranger.

Assistaient également à la conférence, un officiel de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que le président de la Banque américaine de l’import-export (Exim).


Source : article publié le 9 octobre 2008 sur la site de la Banque mondiale.

René Massé

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