Création d’une huilerie rurale : conseils opérationnels et estimation des coûts

Le concept d’huilerie développé par Performances dans le cadre du programme EESF vise à valoriser la production agricole existante (arachide, sésame) et à produire l’énergie nécessaire (à partir de plantations de Jatropha) pour améliorer des conditions de vie et développer les capacités économiques des populations rurales de façon durable.

Investissement

Le coût d’une unité artisanale de production d’huiles végétales de qualité, d’une capacité de traitement de 30 à 40 kg/heure de graines s’élève environ à 70-80 MFCFA (120.000 €).

Ce coût n’inclut pas les infrastructures (bâtiment, approvisionnement en eau et en énergie), ni la formation initiale des techniciens, qu’il sera important de ne pas sous-évaluer. En effet, pour une production d’huiles alimentaire et/ou biocarburants de première qualité, il est indispensable d’assurer le maintien d’un environnement propre : les aménagements doivent être conçus pour limiter les contaminations par les poussières, faciliter l’évacuation des tourteaux et sédiments ainsi qu’un entretien régulier de l’ensemble de l’installation (sols, équipements, cuves…).

L’investissement se répartit approximativement entre trois niveaux complémentaires de mise en œuvre, de 25 à 30 MFCFA chacun (40.000 €).

1er niveau d’opération : extraction, décantation

La solution retenue pour une production de type artisanal est une presse à vis à tube : elle est économique, adaptable à une grande variété de graines grâce à la facilité de ses ajustements (longueur de la chambre d’extraction, diamètre de la buse de sortie), simple d’entretien et bien adaptée à un système de production discontinu (très peu d’impuretés se trouvant dans un état colloïdal, la décantation est rapide).

Pour assurer la qualité de l’huile produite et un bon fonctionnement de la presse, celle-ci devra être alimentées en graines dépoussiérées, présentant un taux d’humidité de 6% environ : attention donc aux reprises d’humidité pendant le stockage.

La décantation se fait au niveau de 3 cuves en plastique alimentaire de 300 l en série. Avec un débit de 10 l/h et un fonctionnement moyen de 6 heure/jour, la durée de la décantation est d’environ 2 semaines. Elles sont équipées d’un système de vidange par le bas afin de faciliter l’évacuation des sédiments et leur lavage.

La presse est conçue pour fonctionner en continu (elle est alimentée par une trémie lui donnant une autonomie d’une journée, ou directement à partir d’un silo à grains) : le coût d’amortissement de l’installation est inférieur à 100 FCFA par litre d’huile produit (0.15 €).

Si l’objectif est la satisfaction de besoins locaux (à l’échelle d’un village ou d’une zone de production), l’activité peut se limiter à ce niveau : la production, en ce qui concerne l’huile biocarburant, est d’un niveau de qualité suffisant pour alimenter des groupes électrogènes, des équipements agricoles, ou des réchauds pour la cuisine. Les sous-produits sont utilisés ou transformés sur place (tourteaux, production de savon à partir de sédiments).

2ème niveau d’opération : filtration, stockage

L’objectif est d’élever le niveau de qualité des huiles non consommées au niveau des zones de production, en vue de leur commercialisation sur le marché national.

Une attention particulière doit être apportée au stockage, avant ou après filtration : sa durée doit être réduite car les huiles végétales, en général riches en acides gras insaturés, sont instables, et dans tous les cas assurer une bonne protection contre la lumière, le contact avec l’air et l’humidité (risques de condensation par variations de température…).

La filtration est réalisée par une combinaison de filtres à poche et à cartouches jusqu’à 1µ voire 0.5µ. Elle peut avoir lieu au moment de la livraison, ce qui permet d’accroître le temps de décantation (le taux de phosphore diminue avec la durée de décantation). L’intégration d’un piège à eau dans le circuit garantit une qualité maximale à la livraison.

L’unité de filtration est mobile et a une capacité de traitement élevée (100 à 400 l/heure) ; elle peut (doit) donc être utilisée en commun par plusieurs unités de niveau 1. Le coût d’amortissement de ces équipements est alors d’environ 30 FCFA par litre d’huile produit (moins de 5 centimes d’euro).

A ce niveau de qualité, l’huile est vendue en gros à des distributeurs (huile alimentaire, huile biocarburant) ou transformateurs (production de savon à partir de l’huile, de biodiesel…).

3ème niveau d’opération : commercialisation

La maîtrise de la commercialisation de la production demande des équipements et des moyens logistiques complémentaires (véhicule, contrôle qualité, conditionnement…).

La qualité de l’huile obtenue par les procédés ci-dessus (première extraction à froid et filtration fine) répond aux normes internationales en matière d’huiles végétales pures à usage de biocarburant (jatropha) ou d’huiles vierges alimentaires (arachide, sésame).

L’intégration d’activités de transformation (production de savon, formulation insecticide, …) et de conditionnement des huiles, sous-produits, produits transformés (emballage, étiquetage) aura pour objectif de développer et de promouvoir l’image de l’activité, élément essentiel de sa pérennisation.

 

Mali : enjeux des agrocarburants pour les paysans maliens

Ce document présente les résultats d’une consultation menée au Mali en 2009, par le GERES, auprès de paysans et d’acteurs institutionnels locaux sur les risques/opportunités de la culture du Jatropha. Ce document est le fruit d’une réflexion transversale sur les risques et opportunités des filières Jatropha au Mali. Quatre projets « agrocarburant » se sont prêtés à cette consultation : Mali Folke Center, Jatropha Mali Initiative, Mali Biocarburant, GERES Mali.

Il livre dans une première partie les résultats des consultations locales et restitue dans une seconde partie les échanges entre les participants de l’atelier national.

« Les enjeux des agrocarburants pour le monde paysan au Mali »

GERES – iied – CFSI, Août 2009, 52 pages

 

Cameroun : contribution de l’énergie à la réduction de la pauvreté en milieu rural

L’objectif de cette étude est d’analyser la relation énergie et pauvreté en milieu rural au Cameroun.

La méthode mise en œuvre a consisté en premier lieu à une analyse statistique qui a conduit à l’observation des taux d’accès aux sources d’énergie prises en compte dans l’étude : bois de feu, électricité, gaz domestique et pétrole lampant. En second lieu, l’analyse économétrique s’est attelée à construire un modèle à équations simultanées, dont l’estimation s’est faite par la méthode des doubles moindres carrés.

Les résultats obtenus ont montré que la pauvreté du ménage, ainsi que la distance séparant le logement du poteau électrique expliquent statistiquement l’accès effectif à l’électricité. Ce qui traduit qu’un ménage pauvre a des possibilités limitées d’avoir effectivement accès à l’électricité. La relation énergie et pauvreté a révélé que l’accès effectif à l’électricité explique la pauvreté en milieu rural, ce qui indique que la pauvreté peut aussi être causée par la faible consommation d’énergie. Toutefois, l’accès effectif est une condition nécessaire au développement des activités génératrices de revenus, mais pas suffisante pour réduire la pauvreté en milieu rural. Cette réduction par le biais de l’accès effectif à l’électricité doit se faire à travers l’amélioration du niveau d’instruction et de l’orientation de celui-ci vers l’enseignement secondaire technique.

« La contribution de l’énergie à la réduction de la pauvreté en milieu rural au Cameroun »

Présentation de Maxime Kamdem, août 2009, 36 pages

 

Recherche et Développement sur les biocarburants en Afrique de l’Ouest

Cet article propose un état des lieux sur la production de biocarburants en Afrique de l’Ouest. Il situe également les enjeux et défis de leur développement dans la sous-région, et propose des pistes de recherche et de formation.

« R & D sur les biocarburants en Afrique de l’Ouest : état des lieux et enjeux »

Yao K.AZOUMAH (2iE) & Joël BLIN (CIRAD), Liaison Énergie-Francophonie n°82, 6 pages, juillet 2009

Le Jatropha, une plante miracle ?

Cet article de Sciences au Sud, la revue de l’IRD, soulève les difficultés environnementales et économiques liées au développement actuel de la production de Jatropha.

« Le Jatropha, une plante miracle ? »

Christian Valentin & Claudine Campa – Sciences au Sud (IRD), 1 page, avril/mai 2009

Questions-réponses de la Banque mondiale sur la finance carbone

Ce document est la transcription d’une discussion entre des acteurs de l’énergie et Joëlle Chassard, en charge de la finance carbone à la Banque mondiale.

La Banque mondiale gère un portefeuille de 10 fonds carbone avec des participations depuis 16 gouvernements et 65 sociétés, pour un montant de 2,1 milliards USD. Les fonds achètent des crédits carbone MDP dans les pays clients de la Banque mondiale.

« Discussion avec Joëlle Chassard sur le marché du carbone – 14 juillet 2009 »

Joëlle Chassard – Banque mondiale, 4 pages, Juillet 2009

Le marché du CO2 – les émissions en France et dans le monde

Ce document explique le changement climatique, le marché du carbone, et détaille les émissions de CO2 par thème pour la France, l’Europe, le monde.

« CO2 et énergie – France et Monde – édition 2009 »

Caisse des Dépôts – mission climat, 24 pages, janvier 2009

Accès à l’énergie et microfinance : comment impliquer les acteurs institutionnels

Ce document présente un retour d’expérience sur la mise en place de microcrédit dans un projet d’accès à l’énergie.

« Accès à l’énergie et microfinance : comment impliquer les acteurs institutionnels ? Un exemple de projet et proposition pour une méthodologie commune »

Pascale Geslain / PlaNet Finance, novembre 2008, 13 pages

Fiche technique PRISME n°5 : les agrocarburants

Document synthétique sur les agrocarburants, illustré par des applications dans des pays du Sud.

« Fiche technique PRISME n°5 : les agrocarburants »

Swan Fauveaud, Géraldine Pallière – GERES / IEPF / ADEME, décembre 2008, 8 pages