Le diagnostic énergie en milieu rural

Le diagnostic énergie en milieu rural est un outil pour analyser les besoins en énergie et construire des solutions locales adaptées. Il est issu de la pratique des équipes du GERES et de ses partenaires sur le terrain, en Asie et en Afrique. Cette brochure de synthèse présente la méthodologie et 4 études de cas.

Diagnostic Energie dans les départements de Linguère et Ranérou (Sénégal)

L’énergie est indispensable à notre développement économique et à notre confort de vie, mais c’est aussi la principale source de gaz à effet de serre. Cet antagonisme des effets de l’énergie mérite d’être détaillé, particulièrement dans les territoires les plus fragiles, c’est ce que propose de faire le Diagnostic Energie. Cette description est faite sur la base actuelle, mais aussi de manière prospective en tenant compte des évolutions à venir. Cette compréhension permet de fournir des éléments à intégrer dans les scénarios de développement, que ce soit sous forme de contraintes ou d’opportunités. C’est ce qui a été réalisé dans la zone du Ferlo, au nord-est du Sénégal, en collaboration avec tous les acteurs et les populations concernés.

Dessalement de l’eau de mer : une énergie alternative

Face aux pénuries d’eau, le dessalement de l’eau de mer et eau saumâtre est en très forte progression. Est-ce une solution de facilité à court terme, couteuse en énergie ou une solution durable, respectueuse de l’environnement ? Cet article fait le point sur les technologies et programmes en cours dans les pays du bassin méditerranéen.

Après un rappel documenté sur les besoins en eau des populations et des politiques de l’eau mises en œuvre dans les pays du Sud et Est Méditerranéen, cet article explique la technologie et analyse les avantages – inconvénients des deux familles de procédés de dessalement de l’eau : les procédés thermiques et la séparation par membranes ou osmose inverse.

Basé sur de nombreux exemples et données chiffrées, l’article aborde les questions techniques, mais aussi de coût, les contraintes, l’évolution…

Il donne ensuite un aperçu bien documenté de la situation et des projets en dessalement d’eau en Méditerranée : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, mais aussi Malte, Baléares, Chypre, Espagne, etc.

Enfin, l’article plaide pour promouvoir les énergies nouvelles, solaire et éolienne, pour alimenter les unités de dessalement, en particulier dans le cadre du Plan Solaire Méditerranéen.

« Dessalement de l’eau de mer : une énergie alternative »

Henri Boyé, Publié dans la revue PCM n°1 / 9 d’octobre 2009, 5 pages

Évaluer et anticiper les impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques

Ce document d’HELIO International présente une méthode d’évaluation des impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques, catalogue les impacts prévisibles sur les principaux systèmes et détaille les mesures d’adaptation possibles.

Il présente également les analyses faites dans dix pays de l’Afrique subsaharienne en utilisant cette méthodologie.

Pays étudiés : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Kenya, Mali, Nigeria, Ouganda, République Démocratique du Congo, Sénégal et Tanzanie.

« Climatiser les systèmes énergétiques »

Laura E.WILLIAMSON/Hélène CONNOR/Mithra MOEZZI – HELIO International, 80 pages, décembre 2009

Déforestation et changement climatique : agir sur les causes. Ce que le marché (carbone) ne peut faire…

L’auteur examine les mécanismes envisagés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation ou « déforestation évitée ». Il souligne les limites des approches fondées sur le marché et la nécessité d’agir sur les causes structurelles de la déforestation tropicale. Il opte pour la création d’un fonds international pour appuyer des politiques agro-foncières, en les associant à des programmes de paiements pour services environnementaux axés sur l’investissement.

L’auteur constate d’abord que les outils de financements issus des mécanismes de développement propre (MDP) ne sont pas très efficaces pour soutenir les nécessaires efforts de reforestation et de protection des espaces forestiers. « Le MDP forestier (boisement et reboisement) est plutôt un échec : seuls 8 projets on été enregistrés sur près de 1 900 ».

En 2005, la Coalition for Rainforest Nations, qui regroupe une trentaine de pays forestiers du Sud, a proposé un nouveau mécanisme, la Redd (réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation), ou « déforestation évitée ». L’idée est simple : rémunérer les pays en développement qui réduisent la déforestation sur une période donnée. L’auteur analyse cette proposition et les différentes modalités de son application :

  • Cape-and-trade : les États sont rémunérés au regard d’un scenario de référence ou d’un objectif de réduction de la déforestation ;
  • Mécanisme de marché décentralisé : calqué sur les procédures du MDP en élargissant le champ des activités éligibles, les projets Redd (et non les États) bénéficieraient de crédits carbone certifiés pouvant être commercialisés sur le marché international ;
  • Fonds international rémunérant les résultats nationaux : similaire à la formule Cape-and-trade, mais la rémunération des États n’est pas liée au marché des permis d’émission ;
  • Fonds international pour financer des réformes structurelles.

Pour aller plus loin :

Ce texte est le fruit de recherches conduites par le CIRAD, dont les résultats ont donné lieu à plusieurs publications, parmi lesquelles :

« Déforestation et changement climatique : agir sur les causes. Ce que le marché (carbone) ne peut faire… »

Alain Karsenty, « Perspective : Forêts – changements climatiques » N°1, CIRAD, Novembre 2009, 4 pages

Les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam

Cet ouvrage rassemble les actes de la conférence internationale sur les politiques d’efficacité énergétique qui s’est tenue à Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam) les 9 et 10 avril 2008, dans le cadre de la Semaine française au Vietnam.

Pour faire face à une croissance très vigoureuse de la demande en électricité (15% en 2007), et dans le contexte de mobilisation contre le réchauffement climatique, le Vietnam est amené à définir une véritable stratégie d’efficacité énergétique. Les enjeux sont multiples pour relever le défi de la maîtrise de l’énergie : programmation nationale, déclinaison politique régionale, renforcement institutionnel, rédaction de lois, définition de standards, mobilisation de moyens matériels et organisationnels, formation des acteurs, financement, tarification énergétique, développement du marché des énergies renouvelables, etc.

Le ministère vietnamien de l’Industrie et du commerce (MOIT), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) ont organisé les 9 et 10 avril 2008 à Hô-Chi-Minh-Ville une conférence internationale sur les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam, permettant à des experts internationaux, bureaux d’étude techniques et institutions françaises et vietnamiennes de partager leur expérience. Les actes de ce séminaire résument les interventions des participants et les actions proposées. Ils offrent des regards croisés éclairant d’un jour nouveau la politique du Vietnam en matière d’efficacité énergétique.

« Les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam »

Agence Française de Développement, Octobre 2009, 194 pages

Étude pour une gestion viable des ressources ligneuses périurbaines

Analyse et modélisation des règles et pratiques coutumières sur divers milieux naturels sahéliens et sahélo-soudaniens au Niger et au Mali.

Ce document présente les principaux enjeux et résultats d’un des projets de recherche sélectionnés et suivis par le CSFD entre 2000 et 2003. Ce projet avait pour objectif la bonne gestion des ressources ligneuses péri-urbaines au Mali et Niger, grâce à la définition d’un outil d’aide à la décision, mais aussi à la concertation et négociation des différentes parties prenantes en matière de gestion de ressources naturelles et de LCD : la modélisation par un système multi-agents.

« Pour une gestion viable des ressources ligneuses périurbaines – tome 1 »

Comité Scientifique Français pour la Désertification (CFSD), Décembre 2003, 43 pages

Stratégie énergétique de la Banque mondiale : premier document de travail

Ce document fournit les orientations pour les consultations du Groupe de la Banque mondiale visant à élaborer une stratégie pour le secteur énergétique, qui doit être présentée au Conseil des Administrateurs du Groupe au début de l’année 2011. Les consultations s’achèveront à la fin mai 2010 et la stratégie sera élaborée en tenant compte des observations formulées sur CE document.

Cet important document de travail, analytique et prospectif, est structuré en sept paragraphes et cinq annexes :

1. Contexte : sont développé les principaux points suivants :

  • Les ressources énergétiques jouent un rôle crucial dans le développement économique et la réduction de la pauvreté ;
  • De nombreux pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne et en Afrique du Sud, souffrent de l’insuffisance et du manque de fiabilité des ressources en électricité ;
  • L’un des principaux défis à relever dans la plupart des pays en développement (PED) est d’assurer un approvisionnement en électricité plus fiable et à la hauteur des besoins, tout en permettant à l’ensemble de la population d’avoir financièrement accès à des services énergétiques modernes ;
  • Une croissance économique soutenue – essentielle pour faire reculer la pauvreté – et la hausse de la demande énergétique qui s’en suivra, auront des répercussions à l’échelle mondiale ;
  • Pour répondre aux besoins énergétiques des PED et enrayer le réchauffement de la planète, il faudra mener une action mondiale concertée.

2. Évolution récente et perspectives : l’analyse met l’accent sur :

  • De nombreux pays en développement, notamment ceux où l’accès à l’électricité est limité, souffrent d’une pénurie d’électricité ou en souffriront dans les années à venir ;
  • Si la tendance actuelle se poursuit, moins de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne parviendront à assurer l’accès universelle à l’électricité d’ici 2050 et, malgré le nombre grandissant de raccordements, celui des personnes sans électricité continuera d’augmenter jusqu’en 2030 ;
  • L’urbanisation rapide des PED aura un impact sur l’action menée pour élargir l’accès à l’électricité ;
  • La hausse des prix du pétrole entre 2004 et 2008 a clairement montré l’importance de diversifier le portefeuille énergétique, de s’employer résolument à améliorer l’efficacité énergétique et de mieux s’armer pour faire face à la forte instabilité des prix de l’énergie et aux crises futures ;
  • L’ampleur et la durée de la crise financière auront une incidence sur les futurs approvisionnements en énergie et sur la maitrise de la consommation énergétique ;
  • Une nouvelle architecture financière se dessine pour faciliter l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ses effets L’environnement extérieur a beaucoup changé avec une profonde incidence sur le secteur de l’énergie.

3. Stratégie énergétique du Groupe de la Banque mondiale et performance des dernières années : la stratégie énergétique actuellement poursuivie par le Groupe de la Banque mondiale comprend :

  • La stratégie environnementale adoptée en 1999, énoncée dans le document Fuel for Thought, dénoncée comme la stratégie FFT ;
  • Une stratégie qui a fait l’objet d’une note informelle publiée en 2001 sous le titre « The World Bank Group’s energy program : poverty alleviation, sustainability, and selectivity » : elle définit un programme énergétique qui s’articule autour de trois axes : réduction de la pauvreté, durabilité et sélectivité.Ce paragraphe présente ces stratégies et analyse les résultats de leur mise en œuvre.

4. Objectifs et approche : La stratégie proposée pour le secteur énergétique définira les moyens d’aider les PED à atteindre un double objectif :

  • Améliorer l’accès à l’énergie et la fiabilité de l’approvisionnement,
  • Faciliter l’évolution vers un modèle de mise en valeur de l’énergie écologiquement viable.

Pour les atteindre, le document propose de poursuivre deux axes stratégiques jugés essentiels pour créer un secteur énergétique fiable, efficace et durable : Améliorer le fonctionnement et les résultats financiers du secteur, et renforcer la gouvernance pour accroître la contribution de l’énergie au développement économique durable.

5. Portée : vue l’importance de l’énergie dans tous les secteurs de l’économie, la stratégie énergétique du Groupe de la Banque mondiale doit être bien coordonnée avec celle des autres secteurs. Elle s’appuiera sur les initiatives et stratégies régionales existantes ainsi que sur les stratégies et plans d’activité sous-sectoriels récemment adoptés.

6. Domaines d’intervention envisagés : le document analyse onze domaines où une intervention du Groupe de la Banque mondiale est envisagée et défini une méthodologie de mise en œuvre.

7. Étapes de l’élaboration de la stratégie : les différentes étapes sont décrites, y compris une phase de consultations externes.

Les quinze dernières pages du document sont consacrées à la présentation de cinq annexes.

« Stratégie énergétique du Groupe Banque mondiale. Synthèse sectorielle. « 

Réseau du développement durable, Banque mondiale, Octobre 2009, 39 pages

 

Analyse de Cycle de Vie appliquée aux biocarburants de première génération consommés en France

Cette synthèse de l’Ademe explique en détail la méthodologie utilisée et ses limites, puis des tableaux de résultats chiffrés par biocarburants, enfin des analyses très nuancées. Ce document invite à approfondir certaines pistes et met en garde contre des interprétations trop rapides des résultats, considérés comme très sensibles aux hypothèses conservatives utilisées.

Methodologie

En 2008, l’ADEME avait animé un travail préalable pour élaborer un Référentiel qui définissait des recommandations pour la réalisation d’Analyse de Cylce de Vie (ACV) appliquées aux biocarburants de première génération en France. Ce référentiel est téléchargeable sur cette page du site de l’ADEME. La présente étude s’est appuyée sur ces recommandations.

Elle couvre l’ensemble des biocarburants disponibles sur le marché français :

  • Les filières bioéthanol : betterave, maïs, blé, canne à sucre en incorporation directe ou sous forme d’ETBE (éthyl tertio butyl ether) ;
  • Les filières biodiesel : colza, tournesol, soja, palme, graisses animales et huiles alimentaires usagées ;
  • la filière Huiles Végétales Pures (HVP).

Pour disposer de référence, les carburants fossiles ont également été étudiées : les filières pétrolières de production de diesel et d’essence ont été prises en compte sous deux spécifications : EURO4 et EURO5.

Enfin, cette étude a couvert deux types de carburant pour chaque biocarburant :

  • un niveau d’incorporation de 10% en volume ;
  • un niveau d’incorporation plus élevé.

Cinq indicateurs d’impacts environnementaux ont été analysés :

  • Un indicateur de réchauffement climatiques : les émissions de Gaz à Effet de serre ;
  • Un indicateur d’impact contribuant à l’épuisement des ressources non renouvelables : la consommation d’énergie non renouvelable ;
  • Deux indicateurs d’impacts sur la santé humaine : l’Oxydation photochimique et la toxicité humaine ;
  • L’eutrophisation : l’eutrophisation est une des étapes du processus naturel qui transforme lentement les lacs peu profonds en marais, puis en prairie et finalement en forêt.

Tous les calculs ont été faits pour une unité fonctionnelle standard : « parcourir un kilomètre ».

Les résultats

Ils ont été calculés pour chaque biocarburant, sur l’ensemble de leur cycle de vie (« du champ à la roue ») et sur les cinq indicateurs présentés ci-avant. De nombreux tableaux récapitulent ces résultats : on retiendra de l’analyse qui conclue ce rapport les points suivant :

  • Consommation d’énergie non renouvelable : l’ensemble des biocarburants présente des bilans bien plus favorables que leurs homologues fossiles ;
  • Emissions de gaz à effet de serre : hors prise en compte de l’impact sur le réchauffement de changements d’affectation des sols, l’ensemble des biocarburants présente des bilans moins émissifs que les carburants fossiles : entre 20 et 40 g CO2equivalent/MJ contre 96 à 100 respectivement pour le diesel et pour l’essence ; Ce résultat est très nuancé par les rédacteurs de l’étude qui indiquent que « le niveau exact de réduction est délicat à évaluer et dépend fortement du rendement agricole à l’hectare, des apports d’engrais et émissions NéO afférentes, ainsi que de l’intensité et les sources énergétiques du procédé de transformation ».
  • Potentiel d’oxydation photochimique : les biodiesels français sont légèrement plus émetteurs de molécules à pouvoir photooxydant que les carburants fossiles. Les autres esters ont des niveaux inférieurs, notamment les huiles usagées et graisses animales ;
  • Potentiel de toxicité humaine : pour les esters, le bilan présente des valeurs négatives sur ce potentiel de toxicité. Le potentiel de toxicité pour les éthanol et les essences est plus faibles que pour les diesels
  • Potentiel d’Eutrophisation : avec des niveaux 10 fois plus élevés que les carburants fossiles, aussi bie pour les éthanols que pour les esters, les biocarburants présentent des bilans défavorables pour cet indicateur.

Limites de l’étude

  • Il n’existe pas en France de valeurs de facteurs d’émission ou de modèle actualisé, validé et reconnu au niveau international. L’étude est restée proche des travaux du GIEC en retenant des valeurs située dans la fourchette haute des émissions mesurées aux champs ;
  • L’étude n’a pas pris en compte les amortissements des sites industriels de production, etc.
  • Surtout, cette synthèse de l’étude n’a (finalement) pas pris en compte l’impact environnementale d’un éventuel changement d’affectation des sols, qui avait été évalué dans l’étude complète. C’est le point le plus critiqué de cette synthèse par les organisations environnementales, qui affirment : « si l’on intègre l’effet du changement d’affectation des sols indirect, calculés dans le rapport complet, le bilan d’émission de gaz à effet de serre de l’huile de colza produite en France est le double de celui du diesel qu’il remplace ». La synthèse de l’Ademe publiée attire cependant l’attention sur l’impact très négatif que semblable changement pourrait avoir sur les bilans, en particulier dans le cas d’une déforestation pour produire des biocarburants : elle rapporte :
  • « Les changements d’affectation des sols peuvent venir modifier grandement ces résultats, voire pourraient potentiellement les inverser » ;
  • Plus loin, la synthèse parle à ce sujet de « zones d’ombre », qui devraient faire l’objet de « travaux spécifiques » ;
  • Pourtant, l’étude complète, dont une partie des conclusions n’a pas été publiée, fournit des résultats accablants.

« Analyse de Cycle de Vie appliquée aux biocarburants de première génération consommés en France. Synthèse. »

Etude réalisée pour le compte de l’ADEME, du Ministère de l’Écologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer, du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, et de France Agrimer par Bio Intelligence Service, Direction des Energies Renouvelables, des Réseaux et Marchés énergétiques – ADEME, Septembre 2009, 26 pages