Stratégie pour le développement du secteur de l’énergie en République du Congo

Etude initiée et conduite sous la direction de son Excellence, M. Jean Richard Bruno Itoua, ministre de l’Energie et de l’Hydraulique de la République du Congo.

Cette étude, en cours d’achèvement, a pour objectif de doter la République du Congo d’instruments de politique pour la promotion du service public de l’électricité en milieu urbain et rural, afin de contribuer à l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base que sont l’électricité, l’eau potable, l’assainissement, la santé et l’éducation.


La République du Congo comptait 3 551 257 habitants en 2005 dont 65,42% vivaient en milieu urbain (Brazzaville et Pointe Noire).

La production d’énergie

L’hydroélectricité, le thermique diesel et le thermique gaz, sont les seules sources d’énergie utilisées actuellement pour la production d’électricité. L’énergie solaire et la biomasse en sont encore à la phase expérimentale. Plus précisement :

  • Hydroélectricité : le Congo dispose de deux centrales électriques, une de 15 MW sur la rivière Djoué à Brazzaville et l’autre, de 74 MW sur la rivière Bouenza, dans le département du même nom au Sud-Ouest de Brazzaville. Une troisième centrale de 120 MW est actuellement en construction sur la rivière Lefini, à 200 Km au Nord de Brazzaville.
  • Thermique disel : près de 24 localités ont leurs réseaux électriques alimentés par des groupes électrogènes ; certains industriels et exploitants forestiers disposent également de centrales thermiques pour leurs propres consommations.
  • Gaz : le Congo dispose d’une centrale thermique à gaz installée à Pointe-Noire. Sur les plateformes pétrolières, l’énergie électrique est également produite par des turbines à gaz.
  • Energie solaire ; certaines Administrations (hopitaux) et particuliers recourent à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques pour leur approvisionnement en électricité.
  • Energie issue de la biomasse : l’entreprise sucrière SARIS utilise la bagasse (déchets de canne à sucre ) pour la production de la vapeur nécessaire au fonctionnement de la turbine afin d’approvisionner ses installations en électricité.

Les ressources énergétiques

  • Le Congo dispose d’un important réseau hydrographique dont les ressources en eau disponible sont estimées à 842 milliards de m3. La capacité des sites déjà identifiés pour la production de l’électricité est évaluée à près de 14 000 MW.
  • Le Congo est un pays producteur de pétrole.
  • Les ressources en gaz naturel du Congo sont importantes et quasi inexploitées. Le bassin côtier regorge aussi bien de réserves d’huile que de gaz (environ 130 milliards de m3) sous forme de gaz naturel et de gaz associés.

La stratégie et de développement du secteur de l’énergie

L’étude en cours, répond à une préoccupation des pouvoirs publics de la République du Congo de doter le sous-secteur de l’électricité d’une politique sectorielle, indiquant les orientations d’avenir et définissant les principes directeurs et les moyens de mise en oeuvre.

Au terme de cette étude, les résultats attendus sont l’élaboration :

  • D’un diagnostic stratégique du sous-secteur de l’électricité ;
  • D’un document de stratégie et
  • D’une Lettre de poltique sectorielle du secteur de l’énergie électrique.

Ces documents définieront le cadre institutionnel cohérent, fonctionnel et efficace pour permettre :

- 1* La mise en application des dispositons de la loi n° 14-2003 du 10 avril 2003 sur le Code de l’électricité, et des autres textes subséquents dont ;

    • la loi n°15-2003 du 19 avril 2003 portant création de l’Agence nationale d’électrification rurale (ANER). L’ANER est chargée de conduire la politique nationale d’électrification des zones semi-urbaines et rurales, la gestion des ouvrages construits étant confiée à des opérateurs privés, publics ou à des collectivités locales, à travers des contrats de délégation ou de concession.
    • la loi n°16-2003 du 10 avril 2003 portant création de l’Agence nationale de régulation du secteur de l’électricité.
    • la loi n°17-2003 du 10 avril 2003 portant création du Fonds de développement des secteurs de l’eau et de l’électricité.

- 2* La réalisation des objectifs du millénaire pour le développement qui vise la réduction de 50% du nombre de familles qui n’ont pas accès aux services sociaux de base à l’horizon 2015 ;

- 3* La définition du cadre de mise en oeuvre du schéma national de l’aménagement du territoire en matière d’énergie ;

- 4* La définition du cadre de mise en oeuvre du Programme national du secteur de l’énergie élaboré pour contribuer à l’atteinte à l’horizon 2015 par le Congo, des objectifs de réduction de la pauvreté ;

- 5* La mise à la disposition des différents acteurs politiques, partenaires nationaux et internationaux et de la société civile d’un instrument de partage de la stratégie nationale de développement du secteur de l’énergie.

Le cabinet CosManagement achève actuellement cette étude, qui aura été réalisée avec la participation des cadres du ministère de l’Energie et de l’Hydraulique et ceux de la Société nationale d’électricité et de la Société nationale de distribution d’eau.

Daniel Guié

Les systèmes d’information énergétique – SIE

un point sur les SIE

Un système d’information énergétique (SIE) rassemble un vaste ensemble d’informations et de données sur les énergies.

Le SIE permet aux responsables en charge des questions énergétiques de prendre en compte les préoccupations du développement durable, de promotion des ressources énergétiques nationales, d’accès des populations défavorisées aux services énergétiques et d’efficacité dans la définition de la politique nationale du secteur.

A cette fin, des indicateurs tels que le taux d’accès aux énergies commerciales, le taux de couverture de la demande en bois-énergie par l’offre forestière et l’évolution des consommations des ménages par type d’énergie en zone rurale,… sont développés et actualisés au fil des ans.

Un système d’information énergétique permet aussi d’expliciter et de contrôler les objectifs de politiques nationales de l’énergie, notamment celles d’accès des populations aux services énergétiques.


Pour en savoir plus :

> télécharger le document « Liaison Énergie-Francophonie numéro 59 » de 2003 traitant des SIE ; ;

> voir l’article de l’annuaire du programme SIE-Afrique.

Gret, Jérome Levet

Des services énergétiques face à la pauvreté et pour le développement. Analyse et perspectives en milieu rural au Niger

Thèse professionnelle de Mastère management du développement durable, réalisée et présentée par Mlle. Aude PETELOT (HUBERT-BRIERRE) en décembre 2006 à l’Ecole des Hautes études commerciales (HEC Paris), France.

Peut-on envisager des stratégies d’introduction de services énergétiques qui donnent lieu à une véritable appropriation locale, susceptible d’engendrer un développement rural durable ? En dépit des multiples initiatives engagées de par le monde pour élargir l’accès à l’énergie, la faiblesse des résultats actuels appelle une analyse critique.

Ce travail de recherche propose d’abord une large étude du retour d’expérience, sur la base d’une analyse à la fois bibliographique et de terrain. Celle-ci vise à comprendre les limites de ces entreprises, mesurer les obstacles, poser des garde-fous et retenir les facteurs de réussite pour des projets énergétiques plus efficaces et porteurs de développement à l’avenir.

Le document examine ensuite très concrètement la problématique dans le contexte rural au Niger, où une modernisation énergétique utile et durable se révèle à la fois capitale et particulièrement ardue.

Il rappelle que des apports d’énergie pragmatiquement conçus à partir d’une analyse socioéconomique du contexte peuvent entraîner des progrès réels en matière de génération de revenus, de sécurité alimentaire, d’éducation et de santé – mais qu’une réduction structurelle de la pauvreté n’est possible qu’à condition qu’ils soient valorisés par le développement d’activités et d’usages productifs. Il détaille tant les impératifs techniques à considérer que l’ingénierie sociale à mettre en œuvre pour étayer ces entreprises complexes. Il propose une stratégie d’action adaptée au milieu rural nigérien pour fournir des services énergétiques décentralisés, au plus près des besoins quotidiens des populations, en valorisant les ressources naturelles locales.

Le résumé, l’introduction et le sommaire de cette étude peuvent être téléchargés ci-dessous, comme aussi la conclusion et la bibliographie.

Mettre à profit l’énergie pour réduire la pauvreté rurale dans les pays en développement : un défi à relever

Pourquoi, en dépit de toutes les entreprises menées, l’accès des pauvres à l’énergie reste-t-il si limité, en particulier en milieu rural ? Pourquoi la pauvreté ne recule-t-elle pas plus significativement dans les zones ou l’électricité par exemple est désormais disponible ? Dans une première partie, le document examine comment s’articule la problématique énergie-pauvreté dans les régions rurales en développement. Sur la base du retour d’expériences issu tant de projets à échelle restreinte que de politiques nationales, il présente les résultats de différentes formes d’initiatives énergétiques, les principaux écueils rencontrés et les enseignements à tirer. Ces leçons permettent de constituer un ancrage formel pour l’élaboration de stratégies visant à promouvoir l’accès à des solutions énergétiques dans un objectif de réduction de la pauvreté.

Voir ci-dessous la première partie, « Energie et réduction de la pauvreté rurale ».

Comment introduire de nouveaux services énergétiques pour favoriser un développement rural durable au Niger ?

Le Niger présente des conditions particulièrement difficiles pour une modernisation des usages de l’énergie, principalement de par l’extrême pauvreté de sa population ainsi que la prédominance d’un secteur rural enclavé, peu structuré et sous-équipé. La seconde partie de cette étude s’appuie sur l’expérience du terrain ainsi que les témoignages d’acteurs des secteurs de l’énergie et du développement rural, complétés par des données d’enquêtes et de rapports réalisés au niveau national et régional.

Elle analyse d’abord le contexte général, économique et social qui intervient comme déterminant des besoins et possibilités en matière d’accès à l’énergie. Elle étudie aussi l’évolution du secteur observable dans le pays.

Voir ci-dessous la seconde partie, « Problématique énergie – pauvreté rurale au Niger ».

Une approche concrète proposée pour quelques villages ciblés, orientée vers la mise en œuvre d’équipements de transformation des céréales, de moyens de maîtrise de l’eau et de conservation des productions, la mise à disposition de force motrice ou la fourniture limitée
d’électricité pour les artisans locaux. La constitution d’une filière courte d’huile végétale complète cette proposition.

Voir ci-dessous la troisième partie, « Etudes de cas : villages des bords du Niger ».

Annexes

Trois annexes techniques précisent quelques concepts élémentaires, état de l’art et des avancées actuelles en matière de développement et de solutions énergétiques.

Voir ci-dessous « Annexes techniques ».

Quatre annexes pays proposent un aperçu géographique, politique et économique du Niger.

Voir ci-dessous « Annexes Niger ».

Aude Petelot (Hubert-Brierre), René Massé

Partenariats publics privés dans les pays en développement, l’expérience d’EDF

Exposé présenté par EDF au séminaire « Financer l’électricité pour la croissance en Afrique », organisé par l’Infrastructure Consortium for Africa à Yaoundé, en décembre 2006.

Ce document exposé par EDF au séminaire « Financer l’électricité pour la croissance en Afrique » présente l’expérience de EDF et ses recommandation en matière de partenariats publics privés dans les pays en voie de développement.


Voir aussi :

> Présentation du séminaire « Financer l’électricité pour la croissance en Afrique »

> Infrastructure Consortium for Africa (ICA)

Jérome Levet, René Massé

Financer l’électricité pour la croissance en Afrique

Séminaire du Consortium pour les infrastructures en Afrique, Tunis, 12 décembre 2006.

A l’initiative du Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA) et, avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), le séminaire « Financer l’électricité pour la croissance en Afrique » s’est tenu le 12 décembre 2006 à Tunis (Tunisie).


Participants

Le séminaire a réuni une centaine de participants dont des représentants de haut niveau des compagnies de gestion de l’électricité, des financiers, des conseillers en transactions, des pôles énergétiques régionaux, des gouvernements, des communautés économiques régionales, du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)(FR), de l’Union africaine (UA)(FR), ainsi que des institutions régionales et internationales impliquées ou intéressées dans des projets électriques en Afrique.

Objectifs

Son objectif principal était de contribuer à la mobilisation de financements, pour des projets d’électricité d’envergure régionale en Afrique.

Plus spécifiquement, il s’agissait :

  • De sensibiliser les principales entreprises du secteur de l’énergie, les investisseurs, les cabinets d’affaires et de conseils, sur l’existence de projets d’infrastructures électriques, ayant des besoins de financement immédiats en Afrique ;
  • De jouer un rôle de plateforme d’échange de connaissances et de dialogue, entre les promoteurs de projets et le secteur privé.

Pour en savoir plus et télécharger certaines présentations données lors de la conférence voir la page dédiée du site de l’ICA sur le site de l’ICA.
Le document de présentation de la conférence donnée par EDF sur les expériences en matière de partenariat public-privé dans les pays en développement est également proposé ci-dessous.

Jérome Levet

Atelier sur l’électrification rurale à Yaoundé (Cameroun)

L’atelier sur l’électrification rurale à Yaoundé se tiendra du 18 au 20 avril 2007.

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et e8, qui regroupe les plus grandes compagnies d’électricité des pays du G8, organisent un atelier sur l’électrification rurale à Yaoundé au Cameroun du 18 au 20 avril 2007.

Thèmes et objectifs

Cet atelier, dont la langue de travail sera le français, aura pour thème l’électrification rurale dans les régions de l’ouest et du centre de l’Afrique. Il vise à promouvoir des échanges de savoir-faire, notamment au niveau institutionnel et financier. Il s’appuiera également sur l’analyse de retours d’expériences et d’opérations concrètes.

Toutes les phases du développement d’un projet seront concernées. Les travaux conduiront à l’établissement de recommandations spécifiques pour :

  • Mieux définir un projet en fonction d’objectifs de développement durable ;
  • Réduire les coûts de transactions et les obstacles au développement des projets ;
  • Réduire la durée entre la conception d’un projet et sa mise en œuvre.

Participants

L’atelier s’adresse exclusivement aux membres invités des gouvernements et administrations des pays de la région, aux agences d’aide au développement, aux développeurs privés, aux représentants de collectivités et d’ONG impliquées dans l’électrification rurale dans ces régions.

René Massé

La technologie NAÏDE pour le traitement de l’eau

Imaginez une technologie fiable, mobile, pesant 75 kilogrammes, économique, eco-friendly, facile à entretenir, qui ne requiert ni combustible, ni produit chimique, ni tuyauteries, ni électricité et qui purifie 2 500 litres d’eau par jour (en dix heures), tout en étant conforme aux standards en eau potable de l’Organisation mondiale de la santé.

Naïade, mode d’emploi

Cette technologie existe : Naïade, un appareil créé il y a quelques années par Nedap, une entreprise néerlandaise leader en électronique. Simple et efficace, la filtration de l’eau polluée s’effectue grâce à deux sacs-filtres lavables et sa désinfection se fait par une lampe UV.

Celle-ci fonctionne à l’aide d’un panneau solaire générant 75 watts d’électricité qui doit être remplacé après 12 000 heures de fonctionnement. En cas de temps nuageux, une batterie de voiture encastrée à l’intérieur de l’appareil prend la relève et assure la génération d’énergie.

Testée par divers laboratoires de recherche sur l’eau, tels ATIRA en Inde et UNESCO-IHE & KIWA aux Pays-Bas, la technologie Naïade a raflé de nombreux prix dont le prestigieux European Award for Environment en 2004.

Andrée-Marie Dussault, Le Courrier, 11/01/2007


Voir également :

> l’article du même auteur consacré à la mise en place de cette technologie dans un village Indien : « L’énergie solaire au service des « sans électricité » »

> l’article de l’annuaire consacré à la société Nedap et son produit Naïade

Jérome Levet

L’énergie solaire au service des « sans-électricité »

Panjkosi, Punjab, Inde – Alors que les habitants privés d’électricité ne peuvent filtrer leur eau polluée, un purificateur d’eau fonctionnant à l’énergie solaire vient d’être installé dans un village du Punjab indien. Cette technologie pourrait intéresser plusieurs pays rencontrant des problèmes d’approvisionnement en eau potable.

Article de Andrée-Marie Dussault paru dans le quotidien suisse « Le Courrier » le 11/01/2007

La révolution est en cours, n’est-ce pas, Mini ?” “Oh oui ! Et nous en sommes très heureux !” répond, sourire aux lèvres, notre ingénieur quinquagénaire, après avoir démontré aux villageois attroupés comment faire fonctionner l’appareil néerlandais qu’il est venu présenter. La révolution dont il est question ici prend la forme d’une technologie, dénommée Naïade, qui purifie l’eau à l’aide de l’énergie solaire et qui est sur le point d’être implantée en Inde. Et cela grâce à la persévérance et à l’entremise de Mini Puri, que nous avons suivi jusqu’au fin fond du Pendjab indien.

Cet Etat, l’un des plus riches, appelé aussi le grenier à grains du pays, est situé à quelques dizaines de kilomètres de la frontière pakistanaise. La visite d’aujourd’hui se déroule à Panjkosi, village de 4 500 habitants, et répond à un double objectif. Le premier est de former Ritu, une jeune assistante sociale qui sera chargée de convaincre les villageois – ou plutôt les villageoises, “plus intelligentes”, selon Mini – d’adopter la technologie Naïade. L’autre intérêt de cette visite réside dans la rencontre prévue avec le “roi” de la place, c’est-à-dire le plus gros propriétaire terrien, qui détient plus de 500 hectares de terres. L’idée est de lui vendre le projet Naïade, de façon à en faire une success story susceptible d’être développée à travers tout le pays, mais aussi au Sri Lanka, au Népal et au Bangladesh.

Mini et les deux collègues qui l’accompagnent, tous ingénieurs mécaniques de formation, débordent d’optimisme vis-à-vis du potentiel de cette technologie. Ils ne sont pas les seuls, leur projet capte de plus en plus d’attention. Anciens camarades d’école, les trois amis ont jadis travaillé pour de grosses firmes locales et étrangères. Aujourd’hui, ils sont chacun à la tête de leur propre entreprise, mais également consultants indépendants. “Nous gagnons beaucoup moins que si nous travaillions pour une multinationale, explique Jamil Ahmed, mais, en revanche, nous trouvons beaucoup plus de sens à notre action.” Dans ce cas précis, le sens de Naïade est le suivant : une formidable capacité à tuer toutes les bactéries et tous les virus contenus dans l’eau, et ce au moyen de l’énergie solaire. Une aubaine dans un pays où, selon les chiffres du gouvernement, 80 000 des quelque 600 000 villages ne sont pas électrifiés et qui, en conséquence, ne peuvent recourir aux filtres électriques pour rendre potables leurs eaux de canaux ou de puits. En réalité, le nombre de villages indiens où l’on s’éclaire toujours à la chandelle serait plus proche des 300 000. “Du moment qu’il y a dans le village une ampoule qui fonctionne une heure par jour, les autorités le classent comme électrifié”, explique Raymond Myles, actif depuis près de quarante ans dans le secteur des énergies renouvelables non conventionnelles.

Pour Mini, l’aventure Naïade a commencé il y a environ un an, lorsque le gouvernement l’a invité à une réunion de réflexion pour élaborer des stratégies à même de répondre au lancinant problème de l’accès à l’eau potable dans les villages indiens non électrifiés. A la suite de cette rencontre, la plus grosse coopérative au monde, l’Indian Farmer’s Fertilizer Cooperative Limited (IFFCO), a lancé un concours invitant les ONG et les entreprises à soumettre des projets en faveur du développement dans le secteur agraire. Mini a déposé un dossier présentant la technologie Naïade. Parmi 1 000 candidatures, sa proposition a été retenue. C’est ainsi que le village de Panjkosi, où est situé le siège de la IFFCO, a été choisi comme village-pilote pour tester Naïade.

L’eau polluée tue 2 millions de personnes chaque année

Figurant parmi les nations où la mortalité (notamment infantile) liée à l’eau est la plus élevée, l’Inde a toutes les raisons de s’intéresser à cette technologie. Certes, la pollution industrielle, le fer, le fluorure, l’arsenic, les pesticides et les fertilisants chimiques sont responsables de la contamination de l’eau. Mais le mal provient aussi pour une large partie des bactéries et des virus. Ainsi, Naïade, en éliminant toute trace bactérienne et virale dans l’eau, doit permettre de réduire de manière significative les risques pathogènes que représente l’eau contaminée. Avec cette technique, l’Inde des villages pourrait faire un bond prodigieux. Sans compter les bénéfices potentiels pour les autres personnes comptant parmi les 1,2 milliard d’habitants de la planète qui n’ont pas accès à l’eau potable. Toutefois, la partie n’est pas encore gagnée. L’obstacle numéro un est le coût de la technologie : l’appareil coûte 400 000 roupies [environ 7 000 euros]. Un montant colossal. “Ils ont les moyens de s’acheter des Coca, mais, lorsqu’il s’agit d’eau potable, les villageois resserrent les cordons de la bourse”, ironise Jamil.

Dans les faits, ces habitants ont du mal à croire à ce progrès : les politiciens en mal de votes ruraux les ont trop souvent abreuvés de promesses d’eau gratuite.

“Les engagements préélectoraux ne sont jamais tenus et les habitants doivent se rendre à l’évidence : pour avoir accès à l’eau potable, ils devront en payer le prix”, estime Mini. Si l’on considère l’économie du bois et du kérosène nécessaires pour faire bouillir l’eau polluée, ce prix est cependant abordable : moins de 1 roupie par litre, c’est-à-dire environ trois fois moins que l’eau embouteillée par les multinationales de l’or bleu. D’ailleurs, celles-ci ne craignent-elles pas la compétition de cette technologie révolutionnaire ? “Pas pour le moment, prétend Raymond Myles. Pour l’heure, elles préfèrent dépenser 1 dollar là où elles en gagneront 10. Avec Naïade, ce n’est pas encore le cas.” Pour parvenir à vendre un appareil Naïade – qui servira 1 000 personnes à raison de 2,5 l d’eau par personne et par jour –, Mini mise sur le soutien de Jhakkar Ji, le chef du village, et sur les subsides gouvernementaux. Outre la consommation d’eau potable pour les villageois, un autre bon argument est servi à Jhakkar Ji pour le convaincre de la pertinence de l’initiative. Si le projet-pilote se révèle un succès, son village sera connu de par le monde comme le pionnier en matière de purification d’eau par l’énergie solaire. Quant aux aides de l’Etat, celles-ci pourraient représenter jusqu’à 50 % du prix de l’appareil. Mini sait fort bien que, pour les décrocher, il n’échappera pas à l’obligation de soudoyer les fonctionnaires responsables. Mais rien ne l’arrête. “Je n’encourage pas cela, évidemment, mais pour le bien général je suis prêt à contribuer de ma poche pour faire démarrer l’initiative”, explique-t-il. Il serait en effet dommage de voir le projet capoter quand on sait qu’en raison de l’eau polluée un enfant meurt toutes les huit secondes et 2 millions de personnes décèdent chaque année.

Andrée-Marie Dussault, Le Courrier


Voir également :
> l’article du même auteur consacré à la technologie Naïade ;

> l’article de l’annuaire consacré à la société Nedap qui développe le produit Naïade.

Jérome Levet

Eclairage économe en énergie et peu polluant, les LEDS

Les diodes électro luminescentes (DELs) ont atteint l’age adulte et sont diffusées largement par une ONG canadienne, Light Up The World Foundation (LUTW).

Jusqu’à présent, LUTW a équipé plus de 14 000 ménages dans 42 pays, apportant un éclairage économe et de qualité à environ 100 000 personnesn avec un impact minimum sur l’environnement.

Light Up The World Foundation (LUTW) est une ONG canadienne qui développe des projets d’éclairage dans des villages de pays en voie de développement.

Elle utilise une technologie moderne, accessible, efficace et peu polluante d’un point de vue environnemental global : des diodes électro luminescentes (DELs) alimentés par des kits photovoltaïques.

Jusqu’à présent, l’ONG a équipé plus de 14 000 ménages dans 42 pays, soit environ 100 000 personnes, qui ont ainsi pu bénéficier d’un éclairage de qualité, améliorant sensiblement leurs conditions de vie tout en préservant l’environnement.

René Massé

Les diodes électro luminescentes (DEL)

DEL, technologie d’éclairage très basse consommation.

Pour leur faible consommation énergétique et leur bonne luminosité, les récentes DELs, intéressent à la fois les pays développés et les pays en développement.

Une diode électro luminescente (DEL ou LED en Anglais : Light Emitting Diode) est un composant électronique en silicium capable d’émettre un signal lumineux lorsqu’il est faiblement alimenté électriquement.


Diodes Electro Luminescentes
A l’origine utilisée pour réaliser de faibles signaux lumineux (veilles d’appareils électroménagers par exemple), de récentes avancées ont permis de développer des DELs de bonne luminosité. Vu leur faible consommation énergétique, elles ont une efficacité redoutable et pourraient donc rapidement remplacer toutes les ampoules traditionnelles.

Avantages

  • Une très faible consommation électrique (quelques dizaines de milliwatts, mais il faut associer de nombreuses DELs pour obtenir l’équivalent d’une lampe classique) ;
  • une durée de vie beaucoup plus longue qu’une lampe à incandescence, et une fin qui se déclare par une baisse de rendement progressive et non par un claquage brusque ;
  • un fonctionnement en très basse tension (TBT) gage de sécurité des installations.

Inconvénients

  • Les diodes dites blanches reconstituent ce blanc par un panachage de seulement quelques longueurs d’onde et non un spectre continu comme les lampes halogènes ou à incandescence simple. Le résultat est perçu par quelques usagers comme donnant une atmosphère « froide » aux intérieurs ;
  • en 2006, le prix à l’achat des DELs reste deux à quatre fois plus élevé que celui d’une lampe classique, à luminosité égale (mais elles durent bien plus longtemps et consomment beaucoup moins d’énergie électrique…) ;

Utilisations

Le rendement des DELs est tel, que montées en nombre suffisant, elles pourront être employées en remplacement des ampoules à incandescence classiques et même des tubes fluorescents :

  • dans les pays développés : elles permettront de réaliser de substantielles économies d’énergie avec un impact significatif sur la pollution globale ;
  • dans les pays en développement : elles permettront à des populations ayant de faibles ressources énergétiques (populations rurales par exemple) de s’éclairer à moindre coût et à pollution restreinte.

Pour en savoir plus, voir :

> la page de l’encyclopédie libre Wikipedia consacrée aux DELs ;

> le site internet francophone complet (actualités, techniques…) dédié aux DELs : http://www.led-fr.net ;

> et celui encore plus complet, en Anglais : http://www.led-professional.com/

> l’ONG « Light Up The World » (LUTW) qui réalise des projets de développement de l’éclairage de villages de pays en voie de développement à base de DELs.

Jérome Levet