Etude PRODUSE : Impact de l’usage productif de l’électricité au Bénin, au Ghana et en Ouganda

La GIZ et ESMAP ont développé conjointement une méthodologie qui vise à évaluer l’impact de l’électrification sur les micros, petites et moyennes entreprises. Les résultats sont riches d’enseignements.

Les experts de l’électrification insistent souvent sur la nécessité d’un usage productif de l’énergie afin d’améliorer les revenus des entreprises locales. Cependant, les études qui établissent une relation de cause à effet entre l’accès à l’électricité et la réduction de la pauvreté ne sont pas nombreuses ; de plus il n’y a pratiquement aucune évaluation rigoureuse de l’impact économique des interventions d’électrification, notamment en Afrique.

Pour combler ce fossé entre la perception des experts et le manque d’études probantes, la GIZ et ESMAP ont développé conjointement une méthodologie qui vise à évaluer l’impact de l’électrification sur les micros, petites et moyennes entreprises. Cette méthodologie a été par la suite testée au Bénin, au Ghana et en Ouganda. Les résultats sont présentés dans l’étude intitulée « Utilisation Productive de l’Énergie (PRODUSE) – Mesure des impacts de l’électrification sur les petites et micros-entreprises en Afrique subsaharienne » (www.produse.org/study/). L’étude démontre que l’emploi approprié de techniques statistiques est indispensable pour établir des conclusions cohérentes sur les impacts de l’usage productif. Ces techniques sont applicables même dans le cas de projets à budgets limités.

Les résultats montrent que dans les cas analysés dans le cadre de l’étude PRODUSE, la consommation d’électricité n’a guère généré des profits plus élevés dans les entreprises déjà existantes. L’étude a par ailleurs démontré que malgré cet état des lieux, l’électrification peut conduire à la création de nouvelles entreprises génératrices de revenus supplémentaires et donc au développement des régions ciblés par les projets. Les petites entreprises de service et de confection se sont mises à offrir des biens et services qui n’existaient pas auparavant localement ou qui ont dû être importés d’autres régions. En outre, dans certains cas, des entreprises de tailles plus importantes ont été attirées par les régions alimentées dorénavant en électricité.

Vu que les trois cas étudiés ne sont pas représentatifs des projets d’électrification qui sont mis en œuvre dans des contextes variés, il serait hâtif de conclure sur le lien entre l’électrification, l’usage productif et les impacts sur le développement. Néanmoins, les auteurs encouragent les experts du développement et les décideurs à utiliser des méthodes d’évaluation plus rigoureuses, comme celle utilisée par PRODUSE, afin d’établir une base de connaissances fiable sur l’impact réel de l’usage productif de l’énergie dans les pays en développement.

Les intéressés peuvent faire usage du « PRODUSE Impact M&E Guide » qui présente le processus de conception et de réalisation d’une étude d’évaluation d’impact de l’usage productif étape par étape.

Pour plus d’informations sur la promotion et l’évaluation de l’usage productif de l’énergie veuillez consultez le site suivant : http://www.produse.org

Voir ausi les fichiers attachés à l’article.

 


 

Contact pour en savoir plus : lucius.mayer-tasch@giz.de

Une formation et du tutorat pour donner un coup de pouce aux producteurs de fours améliorés en Ouganda

Un programme sur 5 ans récompense l’entreprenariat en Afrique de l’Est en soutenant les micro-entreprises du secteur énergétique qui créent des emplois dans les zones rurales.

A 25 ans, Willy Bamwenyena est un entrepreneur plein de ressources. Il a su identifier le besoin énergétique de sa communauté rurale, en Ouganda, et développer une activité commerciale. Le Programme de Développement d’Entreprises Energétiques (DEEP), piloté par GVEP, a stimulé son activité de production et de vente de fours améliorés – et également celle d’une centaine d’autres entrepreneurs d’Afrique de l’Est.

Willy fabrique ses fours à bois avec des matériaux qu’on trouve localement tels que le terreau et l’argile. Ses fours rencontrent un franc succès auprès de nombreux foyers de Sissa, où 90 % des familles en sont équipées. L’une des principales raisons de ce succès est l’accessibilité et la rentabilité des fours améliorés en comparaison avec les traditionnels fours à trois-pierres.

Sur le long terme, les propriétaires de fours économisent de l’argent – qui, autrement, aurait été dépensé dans l’achat de bois de chauffage – et gagnent du temps – moins de temps passé à ramasser et à sécher le bois. Ces fours réduisent la pollution de l’air et, par conséquent, les maladies chroniques causées par les fumées nocives des foyers ouverts.

Partant de ce constat, Willy a saisi cette opportunité et a commencé à fabriquer des fours pour ses voisins, d’abord en empruntant les outils de ses amis. Sa capacité à utiliser son capital social pour lancer son affaire a attiré l’attention de l’équipe du programme DEEP, qui cherchait alors à recruter de jeunes entrepreneurs dans la région.

L’équipe GVEP en Ouganda a encouragé son esprit d’entreprise en l’incitant à suivre une formation et à bénéficier d’un accompagnement pour développer son entreprise. « Je voulais générer plus de revenus et créer plus d’emplois alors j’ai sauté sur l’occasion en assistant aux sessions de formation », explique Willy.

(…) Lire la suite de l’article sur le site de GVEP International.

Laure Ego, GVEP

Là où les énergies renouvelables et l’investissement se rencontrent en Afrique

Avec un degré d’innovation et des investisseurs bien disposés, les petites entreprises énergétiques en Afrique sont révélatrices du potentiel croissant du secteur des énergies renouvelables sur le continent.

Avec un climat favorable aux énergies éolienne et solaire, son grand potentiel hydroélectrique et ses réserves de biomasse durable, l’Afrique est idéalement placée pour le développement de projets énergétiques écologiquement durables et économiquement viables. L’innovation et l’adaptation des technologies existantes au contexte local peuvent non seulement être la clé de la capacité énergétique croissante, mais aussi améliorer l’accès à l’eau et à la santé tout en réduisant la pauvreté et favorisant la croissance économique.

Dans le cadre de son engagement à améliorer l’accès à l’énergie pour les entreprises et les particuliers sur le continent, GVEP a fait équipe avec la Barclays Bank et l’investisseur social Sir Ronald Grierson, pour soutenir un portefeuille de petites et moyennes entreprises en Afrique de l’Est ayant une idée ou un produit innovateur. Le mélange de financement par subventions et investissements fourni par la Barclays Bank et Sir Ronald, et canalisé par GVEP, a été utilisé pour alimenter les entreprises énergétiques qui démarraient, avec pour but ultime d’attirer l’investissement à partir d’un réseau de plus de 100 investisseurs sociaux.

Les entreprises soutenues par ces fonds ont été identifiées grâce à un concours de business plans organisé par une ONG hollandaise appelée le Réseau de Développement des Affaires (Business in Development Network). Cette compétition, qui s’est produite à la fin de 2009 et jusqu’à la mi-2010, a abouti à des subventions et des investissements accordés à huit entreprises sociales.

Simon Collings, Directeur des Opérations de GVEP, explique le concept de base derrière le programme : « Nous prenons sous notre aile les entreprises à fort potentiel afin de les renforcer pour qu’elles puissent fonctionner de façon rentable et devenir attractives pour les investisseurs. Cette initiative est différente des subventions de bienfaisance typique : Barclays offre un financement d’amorçage pour les entrepreneurs dont l’objectif est de créer des entreprises financièrement autonomes, qui offrent des avantages sociaux et environnementaux, par exemple : les services énergétiques, le recyclage des déchets, et la création d’emplois. En plus du financement, GVEP apporte des conseils techniques et commerciaux et un soutien aux entreprises pour leur donner les meilleures chances de succès. »

S’appuyant sur son expertise du secteur, GVEP a examiné les plans d’affaires et sélectionné les entrepreneurs qui recevront un soutien financier. L’équipe de GVEP a également joué un rôle de coaching d’affaires. « Le manque d’expérience entrepreneuriale parmi les bénéficiaires a fait que nous avons eu à investir dans la construction de leurs compétences et leurs connaissances, explique Simon Collings. Plusieurs de ces entreprises prises en charge ont le potentiel de devenir des entreprises florissantes. Au cours des prochaines années, nous estimons le potentiel au nombre de 25.000 personnes pouvant bénéficier de produits et services fournis par ces entreprises. Ces entreprises devraient également créer 400 nouveaux emplois. »

Les huit entreprises sélectionnées ont reçu jusqu’à 75.000 US dollars de financement par le biais d’un système de « subventions intelligentes ». Peter George, Directeur du service Finance & Energie de GVEP, explique : « Nous sommes convaincus que ce programme démontre qu’il y a une place pour une subvention au stade de démarrage des entreprises, à condition que le financement soit accompagné de coaching et de soutien technique. Cela étant dit, ces entreprises et leurs modèles d’affaires sous-jacents doivent être évalués dans le contexte d’un certain niveau de diligence raisonnable, sinon vous ne serez pas en mesure de déterminer quelles entreprises sont susceptibles d’atteindre le succès avec les ressources que vous avez engagées. »

AAES, une récente start-up axée sur le marché ougandais, a été une des entreprises considérées comme présentant un potentiel significatif. Son fondateur et CEO, Harry Nielsen, bénéficie de 40 ans d’expérience comme entrepreneur en technologie de l’information. Après avoir travaillé en tant que bénévole en Ouganda, il a décidé d’utiliser son énergie pour trouver une solution aux problèmes de délestage chronique du pays : le résultat fut « l’auto station électrique », un produit qui permet à l’électricité générée à partir de l’alternateur d’une voiture d’être stockée pour être utilisée à la maison lors d’une panne du réseau. L’objectif à long terme d’AAES est d’élargir et d’établir une usine de production en Ouganda – permettant à l’entreprise de fournir des systèmes d’approvisionnement et de formation pour les pays voisins, tout en augmentant l’emploi localement.

Une subvention initiale de 15000 US $ du Fonds a été utilisée pour financer une campagne de marketing et l’achat d’un véhicule de démonstration qui a permis à AAES de participer lors du Salon de l’Association des Fabricants Ougandais, à une réception de haut niveau. AAES a ensuite reçu un versement supplémentaire de 25 000 US $, lui permettant d’acquérir des ordinateurs et des biens d’équipement, d’améliorer son site Internet et de développer une nouvelle gamme de produits.

Depuis le début des opérations, l’entreprise a introduit de nouveaux systèmes solaires et des onduleurs, qui ont permis de doubler les ventes à chaque trimestre au cours de la dernière année. Au troisième trimestre de 2011 l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 84 522 US$, dégageant un bénéfice en septembre et affichant un seuil de rentabilité durant le trimestre.

Alors que certains clients sont situés hors du réseau, la demande est restée plus élevée chez les particuliers des zones urbaines et périurbaines et chez les entreprises cherchant une source d’énergie alternative pendant les périodes de délestage.

Simon Collings explique la relation avec AAES développée grâce à la subvention : « Avec une entreprise comme AAES, qui est à un stade précoce, nous avons contribué à une subvention de démarrage, suffisante pour leur permettre d’être en mesure de générer des revenus, et amener l’entreprise à un point de rentabilité durable. Le financement est limité et l’entreprise a dû travailler très dur pour financer sa croissance à partir des flux de trésorerie. »

Récemment, AAES a signé des protocoles d’accord avec les deux principaux employeurs locaux, la Société Nationale d’Eau et d’Assainissement (NWSC) Ougandais et l’Autorité des Revenus Ougandais. Grâce à ces accords, les employés des deux sociétés seront en mesure d’acheter une gamme de produits AAES à des conditions préférentielles. Deux banques locales ont offert de financer les arrangements de crédit.

Harry est à la recherche d’investissements pour l’aider à étendre l’entreprise pour pouvoir répondre à la demande croissante. « Dans toutes mes années en affaires, je n’ai jamais vu de telles opportunités », dit-il. « Nous avons besoin de fonds de roulement supplémentaires pour profiter de la demande. »

L’équipe de GVEP travaille avec Harry pour essayer de l’aider à trouver cet investissement.

La Société Clean Energy au Mozambique a été également une autre entreprise choisie pour recevoir des fonds de démarrage. Le but de la société est de fournir de l’énergie éolienne à des zones éloignées du réseau dans le nord de la Mozambique avec des micro turbines éoliennes, développées et produites localement en utilisant des matériaux recyclés. Le fondateur de l’entreprise, Jason Morenikeji, se passionne pour l’utilisation des ressources éoliennes abondantes du Mozambique et pour la technologie appropriée à utiliser pour relever les défis de la pauvreté énergétique et du changement climatique, en offrant des opportunités sociales et économiques pro-pauvres.

À cette fin, le projet cherche à promouvoir une croissance locale durable et à apporter un impact social à long terme par le développement des chaînes d’approvisionnement locales et la formation des personnes des communautés conduisant à une amélioration des compétences de base.

La société a utilisé les subventions du GVEP pour équiper un atelier, acheter un véhicule et élargir son réseau de distribution dans la région. Jason a positionné son entreprise pour s’attaquer au problème de l’insécurité alimentaire chronique dans une région où 22,5% des enfants âgés de moins de cinq ans sont mal nourris.

Au Mozambique, plus de 80 % des ménages pauvres vivent en milieu rural et dépendent de l’agriculture, avec 95% des cultures vivrières produites dans des conditions pluviales insuffisantes. Les moyens de subsistance de ces agriculteurs sont rendus encore plus précaires en raison d’une baisse de la disponibilité de l’eau : le taux moyen des précipitations au Mozambique est en baisse, atteignant un taux de 2,5 mm par mois (3,1%) par décennie de 1960 à 2006.

Jason explique la situation sur le terrain : « La production alimentaire est caractérisée par des exploitations agricoles à petite échelle qui produisent des récoltes modestes, entraînant des pénuries alimentaires cycliques. Les sources de revenus en dehors de l’agriculture sont rares, ce qui accroît la vulnérabilité des populations rurales pauvres face aux catastrophes naturelles. En période de pénurie, ils ont peu de marge vis-à-vis de l’insécurité alimentaire. D’octobre à janvier – saison connue comme la période de la faim – de nombreux agriculteurs finissent leurs réserves alimentaires familiales et appliquent des stratégies de survie, par exemple en réduisant le nombre de repas quotidiens, en diminuant la qualité de leur régime alimentaire et en vendant leurs biens de production ».

L’irrigation des légumes nécessite d’importantes quantités d’eau pour éviter une utilisation inefficace du travail, et l’eau doit être relativement proche de la surface. Environ 70% de cette eau douce est perdue de diverses manières. Pour remédier à cela, la société Clean Energy est en train de construire et d’installer une éolienne et un système d’irrigation fonctionnant au solaire pour permettre à l’Association des agriculteurs Mipandi dans la région de Cabo Delgado de maximiser les rendements agricoles pendant la saison de croissance principale et permettre une culture de rente durant la hors saison.

Le projet de Jason comprendra la construction d’une éolienne de 1 kW produite localement et un panneau solaire de 200 W pour produire assez d’énergie pour pomper 5500 litres d’eau par jour et par 1000 m² de terrain auparavant alimenté par l’eau de pluie seulement. Les 22 agriculteurs de l’Association Mipandi seront formés à l’entretien de base du système et paieront un tarif de location pour son usage pour couvrir les coûts d’entretien supplémentaires. Les agriculteurs seront également formés aux approches des meilleures pratiques agricoles telles que les techniques de conservation des sols et celles de l’agroforesterie pour assurer la durabilité des récoltes. L’énergie excédentaire produite par le système sera utilisée pour fournir un éclairage pour la communauté et pour alimenter un congélateur permettant la conservation des aliments.

Une fois terminé, le projet permettra aux agriculteurs de Mipandi de s’adapter aux impacts du changement climatique en passant de la dépendance à l’irrigation pluviale, situation très vulnérable vis-à-vis des variations des précipitations, à une source constante d’eau grâce à un système d’irrigation goutte à goutte. Les agriculteurs auront également l’avantage de passer moins de temps dans les champs, ce qui leur permettra d’irriguer 5 fois plus de surface et d’accroître leur production alimentaire. En outre, ils seront plus en mesure de préserver leurs cultures, augmentant la sécurité alimentaire pendant la période sèche.

La société a également fourni des séchoirs solaires pour les agriculteurs. Cet appareil, développé en collaboration avec Helvetas et la Fondation NEMA, applique une température constante et un flux d’air adéquat pour éliminer l’humidité le plus rapidement possible de la gamme des cultures en utilisant un collecteur thermo-siphon et une chambre de séchage séparée.

Le dispositif a permis aux agriculteurs de la région de sécher de très grandes quantités de produits dans des conditions hygiéniques – réduisant des déchets dûs à la détérioration et permettant de vendre des cultures de fruits à des marchés plus éloignés.

Selon Jason, « Créer des liens entre mes micro-éoliennes de fabrication locale et la sécurité alimentaire grâce à la technologie appropriée permet aux petits agriculteurs qui sont traditionnellement dépendants des méthodes agricoles établies depuis longtemps et des techniques de culture manuelle de pouvoir cultiver toute l’année. J’ai créé la société Clean Energy pour développer l’innovation intelligente dans les énergies renouvelables et une technologies appropriée pour créer un prototype pouvant être utilisé partout au Mozambique et dans d’autres pays d’Afrique de l’Est pour relever ce défi ».

Où tout cela pourrait déboucher dans l’avenir ? Peter George a de grands espoirs pour l’énergie renouvelable sur le continent – et le large éventail d’impacts positifs sur les communautés. Il déclare : « Pour quelqu’un comme moi venant du monde de financement et d’investissement traditionnel de l’énergie, ce type de travail est particulièrement intéressant car le potentiel dans ces marchés en général est énorme – nous avons atteint un point où il ya beaucoup de dynamisme qui n’existait pas jusqu’à maintenant. Il y a plus de gens et d’organisations qui tentent d’atteindre à la fois l’impact et la viabilité financière, à travers le spectre commercial et philanthropique…

Il y a tellement de personnes qui sont intéressées à travailler dans les régions en développement, et en particulier en Afrique, et je pense que c’est excitant que nous ayons le potentiel pour lever des capitaux et avoir un impact sur tellement d’entreprises qui, autrement, n’existeraient pas ou ne pourraient pas se développer, car ils ne sont pas en mesure d’accéder au financement traditionnel. Grâce à notre combinaison de se concentrer sur les aspects financiers, sociaux et environnementaux, je pense que nous pouvons soutenir efficacement de nombreuses entreprises qui, autrement, n’atteindraient pas leur potentiel et, plus important, ne verraient pas les impacts générés par ce soutien. »

Laure Ego, GVEP

Ouganda : Opportunités d’entreprises énergétiques en vogue

L’équipe ougandaise de DEEP (Projet de Développement des Entreprises Énergétiques) a organisé son premier événement social réunissant des entrepreneurs, des fournisseurs de services et de produits et des institutions financières le 28 juin dernier à Kampala.

L’objectif du forum était de mettre en avant les liens et réseaux commerciaux, technologiques et financiers ainsi que partager et échanger des informations.

L’événement à permis aux entrepreneurs participants d’obtenir des informations et des conseils sur la manière d’exploiter les opportunités commerciales existantes et la façon d’ accroitre et de diversifier leur entreprise du secteur énergie.

Une large gamme de produits du secteur énergie actuellement sur le marché a été présentée aux participants, allant du portable aux lampes solaires économiques, jusqu’aux grands systèmes solaires domestiques, en passant par une variété de fours améliorés biomasse jusqu’à ceux portatifs à usage domestique ou professionnel, sans oublier les cuisinières sans feu. Le groupe de briquettes propre largement représenté avec le programme DEEP n’a pas été oublié non plus. Pour eux, il y avait un stand de briquettes utilisant des déchets agricoles ou ménagers. Une presse manuelle de briquettes était exposée et a suscité beaucoup d’intérêt.

Francis Munde, le coordinateur Monitoring et Evaluation de GVEP-I Afrique de l’Est a, dans son discours d’ouverture, encouragé les entrepreneurs à profiter de cette demande émergente en sources d’énergie alternative en Ouganda pour élargir leur commerce.

Ceci a été suivi par des présentations du groupe des fournisseurs de produits et de services énergétiques invité ainsi que de celui des institutions financières. De plus, une visite a été organisée durant laquelle les entrepreneurs ont visité les stands montés par les fournisseurs de produits et de services. Cela a été l’occasion d’échanger, de poser des questions et de se remettre les cartes de visite. Les entrepreneurs, principales cibles de cet événement, ont acquis une grande richesse d’informations et, selon les paroles d’un entrepreneur, « sont repartis les yeux bien ouverts »

« Il aurait été impossible d’apporter tous ces produits sous le même toit durant les formations. Les entrepreneurs ont vu clairement tout ce dont on avait parlé durant les sessions de formation », rapporte Wamala Musa, l’expert en développement entrepreneurial de GVEP International et coordinateur de cet événement.

Cet événement aurait du avoir lieu beaucoup plus tôt », dit Sarah Kasoozi, l’un des entrepreneurs impliqué dans les briquettes. Elle a été en mesure de voir pour la première fois la fameuse presse à briquettes qui pourrait ajouter beaucoup de valeur à son entreprise.

« Je suis dans le solaire depuis plus de dix ans mais j’ai vu des choses dans ce forum que je n’avais encore jamais vues », dit Mr. Kennedy de Sun Limit Solar Systems, un entrepreneur bénéficiaire du programme DEEP du quartier de Rakai, à 172 km au Sud Ouest de Kampala.

Pour d’autres, l’événement a été une source de motivation. Certains entrepreneurs étaient frustrés avec leur entreprise énergétique à cause des difficultés qu’ils rencontrent mais ce forum leur a donné de l’énergie et ils sont repartis avec l’envie de dynamiser leur affaire de manière beaucoup plus enthousiaste.

Sam Kyazze, un entrepreneur spécialisé en briquettes et soutenu par le programme DEEP est parti ravi après avoir rencontré et échangé avec l’Institut Ougandais de Technologie Rurale Appropriée (ARTI-U), qui lui a donné des conseils précieux qui l’aideront à faire face aux difficultés technologiques qu’il rencontrait.

Pour couronner le tout, un des fournisseurs invité, spécialisé dans les fours de cuisson améliorés, s’est vu passer une commande par le Directeur de l’hôtel où l’événement a eu lieu, pour construire un four professionnel pour l’hôtel.

« Il n’y a pas plus bel exemple que celui-ci pour démontrer que le marché existe pour des produits énergie modernisé, relate Mr Munde. Il est évident que cette première réunion sociale a été un succès retentissant, qui devrait être répliqué dans d’autres régions pour faire bénéficier beaucoup plus d’entrepreneurs. Grâce à l’équipe ougandaise de DEEP, l’événement a été un lieu d’échange pour les produits, les idées, le renforcement des compétences et le partage d’expérience »– conclut M. Munde.

Cliquez ici pour plus de renseignements sur GVEP International.

Laure Ego, GVEP

Des méthodes peu coûteuses pour les réseaux de distribution d’électricité

Le rapport est basé sur des études portant sur les innovations en Tunisie, Ghana, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande, et des visites de terrain par un groupe d’experts composé de spécialistes techniques en Zambie, Mozambique, Tanzanie et Ouganda.

Il existe de nombreuses méthodes à faible coût qui sont dignes de considération ; ce rapport se concentre sur quatre de ces méthodes qui sont susceptibles d’avoir un taux important de réduction d’impact et sont également susceptibles d’être applicables à grande échelle en Afrique sub-saharienne.

« Sub-Saharan Africa : Introducing Low-cost Methods in Electricity Distribution Networks »

Banque mondiale / ESMAP

octobre 2006

427 pages

document en anglais

BESOIN DE CHANGEMENTS DANS LES NORMES TECHNIQUES

On a constaté que ces pays avaient des normes et des standards très similaires pour les réseaux d’électricité, basées sur des concepts importés pendant la période coloniale, qui ont été très peu adaptées aux conditions locales. Par exemple, les normes techniques existantes prennent en compte neige et accumulation de glace dans des endroits qui n’ont jamais connu ces conditions météorologiques.

APPROCHE TECHNIQUE

Il existe de nombreuses méthodes à faible coût qui sont dignes de considération ; ce rapport se concentre sur quatre de ces méthodes qui sont susceptibles d’avoir un taux important de réduction d’impact et sont également susceptibles d’être applicables à grande échelle
en Afrique sub-saharienne. Ces méthodes peu coûteuses devraient être considérées comme un élément d’un plan global pour maintenir
les coûts bas. Par exemple, il existe plusieurs « bonnes pratiques commerciales », telles que de meilleures méthodes de passation des marchés,
de contrôle des stocks et contrôle de qualité, qui pourrait aller très loin dans la réduction des coûts de réseau

AFRIQUE SUB-SAHARIENNE : PRÉSENTATION DE MÉTHODES À FAIBLE COÛT POUR DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ

Ces méthodes ont été identifiées sur la base de l’expérience internationale et des discussions
des experts techniques locaux en Zambie, au Mozambique, en Tanzanie et en Ouganda.

Les quatre concepts sont :

- une conception appropriée ;

- le développement d’une culture institutionnelle de réduction des coûts ;

- utilisation de Single Wire Earth Return (SWER) ;

- système avec câble de garde.


Source : Le site du programme ESMAP (en anglais).

Xavier Dufail

Évaluer et anticiper les impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques

Ce document d’HELIO International présente une méthode d’évaluation des impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques, catalogue les impacts prévisibles sur les principaux systèmes et détaille les mesures d’adaptation possibles.

Il présente également les analyses faites dans dix pays de l’Afrique subsaharienne en utilisant cette méthodologie.

Pays étudiés : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Kenya, Mali, Nigeria, Ouganda, République Démocratique du Congo, Sénégal et Tanzanie.

« Climatiser les systèmes énergétiques »

Laura E.WILLIAMSON/Hélène CONNOR/Mithra MOEZZI – HELIO International, 80 pages, décembre 2009

Ouganda : une expérience originale pour réduire la consommation de carburant dans la production d’électricité des génératrices diesel

En Ouganda, 50 % des stations de base de l’opérateur local Celtel sont alimentées par des génératrices diesel. En coopération avec l’opérateur, la société Ericsson a développé une solution énergétique hybride, qui associe une technologie diesel et des batteries. Cette solution hybride permet d’économiser jusqu’à 50% de carburant.

Dans cette combinaison mise au point par Ericsson, un des générateurs diesel est remplacé par un groupe de batteries qui sont conçues pour supporter un nombre important de cycles de charge et décharge.

Le générateur diesel peut être par conséquent coupé à intervalles réguliers pour laisser les batteries prendre le relais de l’alimentation énergétique de la station de base. Cette approche innovante se traduit par une économie de carburant jusqu’à 50 % en moyenne et par la même occasion, une réduction notable des coûts et des émissions de CO2.

Les batteries alimentent le site pendant 6 heures, puis le générateur diesel entre à nouveau en action pendant les 6 heures suivantes tout en permettant en parallèle la recharge des batteries. Le moteur diesel, se caractérisant par un rendement réduit à faible charge, la consommation de carburant augmente très peu à charge élevée pendant que les batteries se rechargent.

Les batteries utilisées dans la nouvelle solution sont spéciales, dans le sens où elles peuvent supporter de nombreux cycles de recharge. Plus complexe à charger que les batteries standard, ce type de batterie nécessite donc l’utilisation de paramètres de charge spécifiques. La charge forcée apportant un surcroît de chaleur par rapport à la méthode de charge traditionnelle, un système de refroidissement (également auto-alimenté par le générateur) a donc été intégré pour prolonger la durée de vie des batteries.

Cette solution permet d’abaisser la consommation de carburant de 45 à 50 %, d’où une réelle économie. Un site classique à alimentation purement diesel nécessite d’être réapprovisionné en carburant tous les 10 jours. Avec la solution hybride, la fréquence est d’une fois toutes les trois semaines seulement. Par ailleurs, ce type de site nécessite des interventions moins nombreuses, que ce soit pour le ravitaillement en carburant ou la maintenance planifiée, ce qui se traduit également par un abaissement des coûts de fonctionnement.

Cette solution hybride produit, en moyenne, moins de dioxyde de carbone que les sites conventionnels diesel. Sachant qu’aucune baisse notable du prix de l’énergie fossile n’est attendue, cette solution apparaît donc comme un investissement intéressant pour un opérateur cherchant à optimiser ses coûts d’exploitation sans parler de l’image de marque environnementale accrue de l’entreprise.

Cette solution a été déployée pour la toute première fois en avril 2007, sur le réseau de l’opérateur ougandais Celtel. Depuis, Celtel a progressivement converti ses sites à alimentation diesel par des sites à alimentation hybride (diesel/batteries), réalisant ainsi des économies considérables. Le retour sur investissement est très rapide : inférieur à un an.

Cette solution hybride est compatible avec toutes les armoires de station de base Ericsson. Elle illustre la volonté de l’équipementier suédois de développer l’accès aux communications mobiles sur les marchés à faible ARPU (revenu moyen par utilisateur)/forte croissance.

Pourquoi cette solution est économe ? Regardez la vidéo (en anglais) :


Source : un article de Olivier Cimelière, publié le 6 octobre 2009 sur le Blog Ericsson France.

René Massé

Ouganda : 4ème Forum Biennal du Partenariat pour un Air Intérieur Propre (PCIA)

Cette rencontre aura lieu à Kampala du 23 au 28 mars 2009. C’est la plus importante réunion de spécialistes en matière d’énergie domestique et de santé : plus de 200 praticiens y traiteront des derniers développements intervenus en matière de technologies, de combustibles, de suivi et évaluation, de
commercialisation, de financement carbone, de sensibilisation et de
recherche.

Le Partnership for Clean Indoor Air (PCIA) est un programme issue des recommandations du Sommet de Johannesbourg en 2002. Ce partenariat regroupe des institutions internationales qui collaborent pour réduire les effets de la cuisson au bois sur la santé des femmes chargée de la cuisson des aliments. Ses activités concernent le renforcement de capacités, l’information, l’appui technique et le financements de projets.

Une fois de plus, ils prendront des engagements en faveur de la
réduction significative de l’exposition à la pollution de l’air
intérieur liée aux pratiques de chauffage et de cuisson.

Cette manifestation permettra aux participants de :

  • Travailler en réseau avec des acteurs clés des secteurs public et privé
    opérant dans les domaines de l’énergie, de la santé, de l’environnement
    et de l’action pour l’égalité des sexes, afin de dégager des objectifs
    stratégiques communs ainsi que des possibilités de coopération ;
  • Découvrir des approches innovantes et fructueuses ainsi que la manière
    de les intégrer dans leur propre programme ;
  • Partager avec d’autres leurs résultats les plus significatifs, et contribuer ainsi au succès global de l’ensemble des partenaires ;
  • Développer des stratégies de sensibilisation à la pollution de l’air intérieur et d’information sur les solutions applicables ;
  • Mobiliser et exploiter des ressources financières, y compris par le biais des « crédits carbone », pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre ;
  • Élaborer des plans d’action détaillés de manière à réaliser leurs objectifs en matière d’énergie domestique et de santé.

Pour plus d’information sur ces rencontres et pour s’inscrire en ligne, merci de visiter le site du Partenariat pour un Air Intérieur Propre (Partnership for Clean Indoor Air – PCIA).

Brenda Doroski, René Massé

Afrique : 5 prix au concours 2008 du Developpement Marketplace de la Banque mondiale

L’Afrique subsaharienne a obtenu cinq prix d’une valeur maximale de 200 000 dollars à l’issue du concours 2008 du Development Marketplace. Trois des cinq projets lauréats concernent l’énergie : celui du Sénégal (moteur hors-bord à biocarburant produit localement), de la Tanzanie (production de biocarburant à partir de noix locales non comestibles), et celui de l’Ouganda (avec le projet refroidisseur à lait à base d’énergies renouvelables pour les petits exploitants de laiteries)

Development Market place est un programme compétitif de dons qui identifie et finance des projets innovants qui sont au premier stade de leur réalisation et qui pourrait avoir un impact considérable et être transposable ailleurs. Le concours qui avait cette année pour thème l’agriculture durable a attiré près de 1 800 candidatures.

Pour la première fois, l’Afrique a été représentée par 35 candidatures. Plus de 4 millions de dollars ont été attribués aux 22 projets gagnants dont les lauréats sont originaires de 16 pays.

Les cinq lauréats africains sont le Nigéria (avec son projet utilisation des résidus de manioc pour l’élevage des chèvres), le Sénégal, la Tanzanie, l’Ouganda et l’Ethiopie (système de localisation électronique reliant les producteurs de café aux marchés).

Le projet venu du Sénégal aidera les agriculteurs et les pêcheurs de 40 communautés à produire leur propre biodiésel au moyen d’une méthode de transmission d’énergie fonctionnant à l’huile de graines non raffinée provenant directement de la presse à froid, ce qui leur permettra de réduire leurs coûts de production.

Le projet de l’Ouganda présentait des idées novatrices pour la réfrigération du lait par l’adaptation des réfrigérants utilisés pour le refroidissement de la bière.


Sources :
Un article diffusé en anglais sur le site de Development MarketPlace

un article diffusé le 20 octobre 2008 sur le site deAfrican Manager

René Massé

Ouganda : évaluation de l’impact économique de la diffusion du fourneau amélioré dans les ménages

Etude d’impact et évaluation technico-économique d’un programme de diffusion de plus de 220 000 foyers améliorés, mis en oeuvre avec la coopération allemande en Ouganda.

« Economic evaluation of the improved household cooking stove dissemination programme in Uganda. Dissemination of the Rocket Lorena stove in the districts of Bushenyi and Rakai and dissemination of the improved charcoal stove in Kampala in the years 2005 and 2006 »

Auteur : Helga Habermehl

Edité par la GTZ à Eschborn, version réactualisée en mai 2007

45 Pages en anglais

Lançé en 2005, le programme de diffusion de foyers améliorés de la coopération technique allemande a permis de diffuser en deux années plus de 220 000 fourneaux à charbon de bois économes dans les zones de Bushenyi et Rakai, en Ouganda.

Ce document expose dans un premier temps les performances du fourneau amélioré diffusé dans les ménages en Ouganda. Le fourneau « Rocket Lorena Stove » a été conçu dans le cadre d’un programme de la Coopération technique allemande (GTZ) pour améliorer les conditions de vie des ménages.

Puis, le rapport expose les résultats d’une évaluation technico-économique de ce programme et analyse les impacts sur les modes de vie des bénéficiaires (économie de combustible, gain de temps, impacts sur la santé, sur les forets, sur la fertilité des sols, réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc.).

L’analyse économique du programme (cout-bénéfice) étudie ensuite le niveau de rentabilité de l’utilisation de ces fourneaux suivant différents scénarii.

Source : publication en anglais sur cette page du site de la GTZ. .

René Massé