Réflexions sur les biocarburants

Cet article présente une série de réflexions ou points de vue sur les biocarburants et leurs impacts sur le développement aussi bien dans les pays en développement que dans les pays industrialisés.

Source : Site internet de la Revue Sciences et Développement

Date de parution : 6 décembre 2007

L’adoption des biocarburants doit se fonder sur une évaluation minutieuse de leurs avantages et coûts potentiels, et non sur un acte de foi. Aussi il est nécessaire de développer la recherche en ce domaine, appliquée aux réalités et essences locales au lieu d’importer les licences et technologies mal adaptées. L’exemple du Brésil y est analysé.
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La réussite de l’industrie brésilienne de l’éthanol produit à base de canne à sucre doit beaucoup aux investissements massifs entrepris dans l’infrastructure et la recherche. Un reportage de Carla Almeida. Télécharger le texte complet en Anglais

Le biocarburant est prometteur pour l’Afrique mais la recherche permettant d’en profiter, et d’en identifier les inconvénients, n’a toujours pas été réalisée. Un reportage de Kimani Chege. Télécharger le texte complet en Anglais

Selon Maureen Wilson, la production des biocarburants doit être exploitée en Afrique car elle représente une bouée de sauvetage pour les pays producteurs victimes des réformes de l’Union Européenne dans le marché du sucre en 2006 . Lire le texte complet en Anglais

Par contre, Siwa Msangi attire l’attention sur la menace que la révolution des biocarburants pourrait représenter pour la sécurité alimentaire des pauvres et sur la nécessité de mettre en place des politiques internationales solides pour assurer que la révolution des biocarburants ne mette la sécurité alimentaire des pauvres en danger. Télécharger le texte complet en Anglais

En cultivant de nouveaux produits destinés à la production de biocarburants, les agriculteurs prennent des risques car selon William Dar, Directeur général de l’ICRISAT, des recherches sont encore nécessaires sur les rendements, la domestication et les parasites. L’article donne quelques pistes à éluder pour atténuer ces risques.Télécharger le texte complet en Anglais

Les biocarburants offrent un potentiel énorme, mais d’après S. Arunga-Olende ils posent également des défis qui nécessiteront l’élaboration de politiques de développement solides et cohérentes. Pour plus de détails sur les avantages et risques des biocarburants pour les pays en développement, lire le texte complet en Anglais

Pépin Tchouate

Environnement, énergie et pauvreté en Afrique : interdépendance

Cet article expose en introduction les facteurs d’interdépendance entre la pauvreté, l’accès à l’énergie et l’environnement avant de suggérer des recommandations pour une production durable de biocarburants. La partie sans doute la plus intéressante est celle consacrée à la description des projets et stratégies à l’étude dans des pays d’Afrique sub-saharienne à la fin de l’année 2007.

« Environnement, énergie et pauvreté : l’interdépendance »

Auteur : Marguerite Culot

Source : NaturaVox

Publié le 27 décembre 2007

15 pages

L’article est structuré en sept chapitres :

I. Constat : la situation énergétique de l’Afrique, caractérisée par une faible consommation totale d’énergie par habitant qui se limite encore très souvent à l’usage d’un combustible de cuisson pour les aliments.

II. Liens entre Energie et Développement : présentation des impacts potentiels de l’accès à l’énergie sur l’éradication de la pauvreté et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

III. Contribution des agro-carburants aux OMD : – Atouts énergétiques de l’Afrique – « Un avenir de possibilités » Quels agro-carburants en Afrique sub-saharienne ? Production actuelle et Projets ;

IV. Participation des agro-carburants à l’équité énergétique : l’exemple des plateformes multifonctionnelles ;

V. Autres avantages des agro-carburants : stimulation de l’économie locale, bilan CO2 favorable, perspectives intéressantes pour les zones dégradées, etc.

VI. Inconvénients : risques écologiques et sécurité alimentaire.

VII. Recommandations pour une production durable d’agro-carburants, porteurs de sens et d’équité : la bioénergie pourrait constituer un des moteurs du développement rural en Afrique si les gouvernements l’intègrent de façon intelligente dans leur politique.

L’auteur conclut sur la nécessité de réorienter toute stratégie énergétique en Afrique vers une offre de services énergétiques qui met en valeur sa transversalité. La demande de services énergétiques devra être identifiée à la base en s’appuyant sur les perspectives de développement local et les ressources disponibles (ressources énergétiques, infrastructures de production, infrastructures sociales, ressources humaines).

L’article complet est consultable sur cette page du site de Naturavox ou téléchargeable ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé

Biocarburants pour le transport : opportunités et implications pour l’agriculture et l’énergie durable

Rapport de la conférence sur « Les biocarburants pour le transport », organisée à Berlin en 2006.

« Biofuel for transportation. Global potential and implications for sustainable agriculture and energy in the 21st century ».

Edité par la Coopération Technique Allemande (GTZ).

Auteur : M. Ute Peter,
44 pages en anglais

Mai 2006.

Ce document est le rapport de la conférence sur « Les biocarburants pour le transport », qui s’est tenue à Berlin du 16 au 17 mai 2006. Cette conférence était organisée par la Coopération technique allemande (GTZ) en collaboration avec la World Watch Institute, le ministère fédéral allemand de l’Agriculture et de la Protection des Consommateurs, et l’association pour les Matières premières renouvelables.

Le rapport est organisé en quatre chapitres :

  • La justification de la conférence ;
  • La situation des biocarburants : leur potentiel et les perspectives de développement ; les aspects technologiques, environnementaux et agriculturaux ; les considérations économiques et sociales ; et les recommandations pour une intégration des biocarburants dans les politiques de transport et de l’énergie ;
  • Les études de cas régionales : Chine, Inde, Tanzanie et Brésil ;
  • Les questions qui ont structuré les échanges des forums de discussion.

Il ressort par exemple qu’en Tanzanie, le potentiel en terres cultivables est élevé (44 millions d’hectares dont 30 millions d’hectares très appropriées) mais sa valorisation en biocarburants pour le transport est limitée par le manque d’informations, de politiques adéquates et incitatives. le productible en bioénergies est ainsi estimé entre 3,3 et 13 Exajoules, soit au moins cinq fois la consommation actuelle (0,6 EJ) en énergie primaire du pays. Pour cette estimation, les biocarburants envisagées sont le biodiesel à partir d’huile de palme (186 GJ/ha) ou d’huile de jatropha (59 GJ/ha), et le bioéthanol à partir de la mélasse de canne à sucre (20 GJ/ha).

Pour plus de détails, lire le rapport en anglais sur cette page du site de la GTz , ou téléchargez le ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé

Banque mondiale : "Les biocarburants : d’importants débouchés accompagnés de risques"

Les biocarburants offrent une source potentielle d’énergie renouvelable et pourraient ouvrir de vastes marchés pour les agriculteurs.

Toutefois, peu de programmes de biocarburants sont économiquement viables, et la plupart d’entre eux ont un coût social et environnemental : tensions à la hausse sur les prix des produits alimentaires, intensification de la compétition autour des terres et de l’eau, voire déforestation.

Les stratégies nationales en matière de biocarburants doivent être fondées sur une évaluation approfondie des opportunités et des coûts.

Cette fiche provient du Rapport sur le développement dans le monde 2008 publié par la Banque mondiale sous l’intitulé : « L’agriculture au service du développement ».

Au niveau mondial, la baisse des droits de douane et des subventions dans les pays industrialisés jouera un rôle essentiel pour répartir efficacement la production des biocarburants et garantir des bénéfices sociaux aux petits agriculteurs des pays en développement.

Les biocarburants pourraient devenir d’importants marchés pour l’agriculture, mais non sans risques.

Alors que le cours du pétrole est presque à son maximum historique et qu’il existe peu de carburants alternatifs pour le transport, le Brésil, les États membres de l’Union européenne (UE), les États-Unis ainsi que d’autres pays soutiennent activement la production de biocarburants liquides issus de produits agricoles, généralement le maïs ou la canne à sucre pour l’éthanol et différents oléagineux pour le biodiesel. Parmi les principales raisons invoquées pour l’appui des pouvoirs publics aux industries des biocarburants, en croissance rapide, figurent les bénéfices environnementaux et sociaux, notamment la lutte contre le changement climatique et la contribution à la sécurité énergétique.

Cependant les effets économiques, environnementaux et sociaux des biocarburants sont largement débattus ; il convient donc de mener une évaluation attentive avant d’accorder des subventions publiques à des programmes de biocarburants de grande ampleur. Ces effets dépendent du type de culture, du processus de production et des changements dans l’utilisation des terres.

La production d’éthanol et de biocarburants dans le monde

La production mondiale de l’éthanol à des fins de carburant avoisinait les 40 milliards de litres en 2006, dont 90 % produits au Brésil et aux États-Unis (voir figure ci-dessous). En outre, environ 6,5 milliards de litres de biodiesel ont été produits en 2006, dont 75 % dans l’Union européenne.

Le Brésil transforme environ la moitié de sa production de cannes à sucre en éthanol et a rendu son utilisation obligatoire. De nombreux autres pays en développement lancent actuellement des programmes de biocarburant fondés sur la canne à sucre ou sur des plantes riches en huile, telles que le palmier à huile, le jatropha et le pongamia.

Les biocarburants sont-ils économiquement viables et quel est leur effet sur les prix des produits alimentaires ?

Même si les études sur le potentiel économique des biocarburants n’en sont qu’à leurs débuts, les programmes actuels en la matière pourraient multiplier par cinq la part des biocarburants dans le transport mondial – de 1 % aujourd’hui à environ 6 % en 2020.

Certains États apportent un appui substantiel aux biocarburants, afin qu’ils puissent faire concurrence à l’essence et au diesel conventionnel. Ces aides peuvent prendre la forme d’incitations à la consommation (réduction de la taxe sur le carburant), d’incitations à la production (fiscalité incitative, garanties sur les emprunts et subventions directes) et d’obligation de consommation. Aux États-Unis, plus de 200 mesures d’aides coûtent entre 5,5 et 7,3 milliards de dollars par an, représentant 0,38 à 0,49 dollar par équivalent en éthanol d’un litre d’essence. Même au Brésil, il a fallu jusqu’à récemment un soutien actif de l’État par des subventions directes pour développer une industrie compétitive. En outre, les producteurs de l’Union européenne et des États-Unis reçoivent des aides supplémentaires par le biais de droits de douanes élevés sur l’importation d’éthanol.

La production de biocarburants a poussé à la hausse les prix des matières premières. L’exemple le plus clair est celui du maïs, dont le cours a grimpé de plus de 60 % entre 2005 et 2007, notamment en raison du programme américain sur l’éthanol, qui s’est ajouté à la réduction des stocks dans de grands pays exportateurs.

La hausse des prix agricoles imputable à la demande en biocarburants est désormais au cœur du débat sur un conflit potentiel entre alimentation et carburant. Les céréales nécessaires pour remplir d’éthanol le réservoir d’une 4X4 (240 kg de maïs pour 100 litres d’éthanol) permettraient de nourrir une personne pendant un an ; la concurrence entre alimentation et carburant est donc bien réelle. La hausse du cours des produits agricoles de base peut sérieusement compromettre la situation des populations pauvres, qui sont pour la plupart acheteurs net de ces produits. Cependant, nombre de producteurs pauvres sont, de leur côté, vendeurs net, et bénéficieraient donc de cette hausse.

Avenir : les technologies biocarburants de seconde génération ne seront pas viables avant plusieurs années et ne règleront pas la concurrence entre biocarburants et cultures alimentaires

La technologie des biocarburants pourrait à l’avenir reposer sur des cultures uniquement destinées à la production énergétique et sur des déchets agricoles et forestiers, réduisant ainsi potentiellement les tensions sur les prix agricoles. Toutefois, les technologies de seconde génération permettant de convertir la cellulose issue de ces déchets en sucres, distillés à leur tour pour obtenir de l’éthanol, ou pour produire du gaz dérivé de la biomasse ne sont pas encore viables commercialement, et ne le seront pas avant plusieurs années. En outre, la concurrence entre biocarburants et cultures alimentaires autour des terres et de l’eau risque de demeurer.

Les bénéfices et les risques en termes sociaux, environnementaux et de sécurité énergétique dépendent du contexte national.
La moindre dépendance vis-à-vis des importations de pétrole, qui contribue à la sécurité énergétique, est l’un des principaux arguments en faveur du développement de la production de biocarburants. Les bénéfices environnementaux et sociaux qu’ils présentent sont également fréquemment cités pour encourager les pouvoirs publics à financer les programmes de biocarburants et à prendre des mesures incitatives en la matière. Ces bénéfices dépendent fortement du contexte national, mais souvent moins qu’on ne le pense généralement.

Quels bénéfices potentiels en termes de sécurité énergétique ?

En l’état actuel de la technologie, les biocarburants ne peuvent améliorer que marginalement la sécurité énergétique des pays, car la production agricole nationale ne répond qu’à une faible part de la demande en carburants. Le Brésil est une exception avec la production d’éthanol. Selon les projections récentes, 30 % de la production de maïs américaine pourrait être convertie en éthanol d’ici 2010, mais cela ne représenterait qu’à peine 8 % de la consommation d’essence du pays. Les technologies de seconde génération, qui utilisent la biomasse agricole, pourraient apporter une plus grande contribution à la sécurité énergétique.

Quels bénéfices potentiels pour l’environnement ?

Les bénéfices pour l’environnement doivent être évalués au cas par cas, car ils dépendent des émissions de gaz à effet de serre associées aux cultures, au processus de production des biocarburants et au transport des biocarburants vers les marchés. Or, selon la Stratégie de l’UE en faveur des biocarburants, publiée en 2006, des modifications dans l’utilisation des sols telles que la déforestation ou l’assèchement de tourbières pour produire, par exemple, de l’huile de palme, peuvent annuler pendant des décennies les avantages en termes de réduction des gaz à effets de serre.

Au Brésil, l’utilisation des sols n’a pas changé puisque que ce sont des terres cultivées qui ont été exploitées ; on estime ainsi que la production brésilienne d’éthanol réduit d’environ 90 % les émissions de gaz à effet de serre. Le biodiesel est également relativement efficace, puisqu’il réduit ces émissions de 50 à 60 %. En revanche, cette réduction n’est que de 10 à 30 % pour l’éthanol produit à partir de maïs aux États-Unis. Dans ce type de cas, pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il serait sans doute beaucoup plus efficace en termes de coûts d’améliorer le rendement des carburants dans les transports plutôt que de produire des biocarburants.

Quels bénéfices pour les petits exploitants ?

Les biocarburants peuvent profiter aux petits exploitants en créant des emplois et en augmentant les revenus ; toutefois, ces bénéfices risquent d’être limités en l’état actuel des technologies :

  • La production d’éthanol requière la présence d’économies d’échelle assez importantes, ainsi que d’une intégration verticale, du fait de la complexité du processus de production dans les distilleries ;
  • De même, la production de canne à sucre s’effectue généralement à grande échelle, même si, au Brésil, des systèmes de type coopératives permettent aux petits exploitants d’y participer dans une certaine mesure.
  • La production de biodiesel à petite échelle pourrait répondre à la demande énergétique locale (par exemple à travers les groupes électrogènes fixes) ; mais les marchés plus importants nécessiteront une qualité constante qui ne peut être obtenue que par une production à grande échelle.

Il faut définir des politiques publiques en faveur des biocarburants

Jusqu’à présent, la production de biocarburants dans les pays industrialisés s’est développée à la faveur de droits de douanes élevés, associés à de fortes subventions. Pour les pays en développement qui produisent ou pourraient produire efficacement des biocarburants à destination de nouveaux marchés d’exportation rentables, de telles politiques sont coûteuses. En outre, les consommateurs pauvres paient plus cher les produits alimentaires de base, du fait de la hausse des prix des céréales sur les marchés mondiaux, une hausse largement liée aux distorsions créées par les politiques publiques.

Les pays en développement autres que le Brésil peuvent-il miser sur les industries des biocarburants ?

Dans le cas des technologies de première génération, il est rare que les conditions économiques favorables soient réunies et que les bénéfices environnementaux et sociaux justifient de fortes subventions. Dans certains cas, comme pour les pays enclavés importateurs de pétrole qui pourraient devenir de bons producteurs de canne à sucre, les coûts de transport élevés pourraient rendre la production de biocarburants viable, même avec les technologies actuelles. Les bénéfices potentiels beaucoup plus élevés des technologies de seconde génération, notamment concernant la production de biodiesel à petite échelle, justifient d’importants efforts de recherche privée et publique.

La difficulté pour les gouvernements des pays en développement consiste à éviter de soutenir la production de biocarburants par des mesures incitatives causant des distorsions susceptibles de faire disparaitre d’autres activités plus rentables, et à mettre en place une règlementation et des systèmes de certification réduisant les risques alimentaires et environnementaux liés à la production de biocarburants. Ils doivent donc évaluer attentivement les bénéfices économiques, environnementaux et sociaux ainsi que les avantages en termes de sécurité énergétique.

Des systèmes de certification permettant de mesurer et d’indiquer les performances environnementales des biocarburants (par exemple, un indice vert des réductions des émissions de gaz à effet de serre) pourraient contribuer à réduire les risques environnementaux associés à la production de biocarburants à grande échelle. Cependant, pour être efficaces, ils nécessitent la participation de tous les grands producteurs et acheteurs, ainsi que la mise en place de solides dispositifs de contrôle.


Source : reprise d’une fiche publiée en Français sur le site de la Banque mondiale, sur cette page.

René Massé

Biocarburants : un tour d’horizon de la situation en Afrique

Un document technique en anglais, bien documenté, qui propose un tour d’horizon de la situation des biocarburants liquides en Afrique et documente les sujets actuels de controverse en s’appuyant sur une riche documentation internationale.

« Biofuels – An Overview » Final Report.

Rapport préparé pour la DGIS/DMW/IB

par Julio F.M. de Castro

43 pages éditées en mai 2007 en anglais.

Ce rapport technique compile des informations sur les biocarburants et fait le point des situations de développement dans les principaux pays africains en relation avec les Pays Bas où des projets sont initiés. Il aborde aussi les questions qui font débat actuellement, en particulier l’incidence du développement de ces cultures énergétiques sur la production d’aliments, sur la propriété des sols, sur la pauvreté en zone rurale… en développant toujours un argumentaire plutôt favorable à la promotion des biocarburants.

Ce rapport s’intéresse aux biocarburants liquides (donc pas au biogaz), et analyse non seulement leurs usages pour le transport, mais aussi les utilisations de cette énergie dans la cuisson et la production d’énergie électrique.

Cette étude distingue les alcools, et plus particulièrement l’Ethanol, et les huiles utilisés pour la productions de biocarburants.

Après une présentation des caractéristiques techniques de ces deux produits, l’étude analyse les usages possibles avant de décrire les projets et programmes mis en œuvre au Brésil et dans les pays africains.

Une analyse socio-économique des ces filières traite des questions de sécurité des biocarburants et des prix ; de la création d’emplois ; des problèmes de disponibilité des sols et de propriété ; de la concurrence dans l’usage des sols avec l’agriculture vivrière ; de l’approvisionnement en énergie des zones rurales elles-mêmes ; des aspects environnementaux ; du genre…

Jean Mège, René Massé

Les gaz à effet de serre liés à la filière sucre-éthanol

Cet article présente une méthodologie et les résultats d’une analyse faite au Brésil, dans l’Etat de Sao Paolo.

Parmi les biocarburants liquides, l’éthanol produite à partir de la canne à sucre ou des mélasses issus de la production de celle-ci, représente un potentiel non négligeable dans beaucoup de pays francophones. Le Brésil est souvent cité comme exemple et ce type de projet est éligible au Mécanisme de développement propre (MDP). Cela nécessite une évaluation précise des émissions de gaz à effet de serre liées à cette filière.

Les émissions de la filières sont réparties en trois catégories :

  • émissions dues à l’utilisation des combustibles fossiles dans les plantattions de canne (fertilisants, transport, etc.) ;
  • émissions dues à l’utilisation des combustibles fossiles dans l’unité industrielle de production d’éthanol (énergie, entretien et maintenance des équipements, etc.) ;
  • émissions indirectes dues à la production et l’utilisation du bioéthanol.

La comparaison avec l’utilisation de l’essence fossile permet ensuite de calculer les émissions évitées par la filière éthanol, ce qui peut conduire dans le cas d’un projet MDP à la certification des réductions d’émissions.

Pépin Tchouate

Biocarburants : le Brésil et l’Afrique ont décidé de coopérer

Le Ministre des Affaires Etrangères, M. Celso Amorim, et le Président de la Commision de l’Union Africaine, M. Alpha Konaré, ont signé le 28 février 2007 un accord visant à stimuler le développement socio-économique du Brésil et de l’Afrique. Il comprends des volets sur l’agriculture, la santé, l’enseignement, le développement économique, l’environnement et l’énergie.

L’organisation d’un séminaire sur la production de biocarburants est prévue en mai 2007.

Dix huit ambassadeurs africains ont été accueillis au siège de l’Entreprise Brésilienne de Recherche en Agronomie (Embrapa) au début du mois de mars 2007. Cette réunion fait suite à l’installation de l’Embrapa Afrique au Ghana il y a trois mois. Cela a été l’occasion de présenter la nouvelle structure mais surtout de prendre connaissance des demandes et des actions de chaque pays intéressé par le transfert et l’utilisation des technologies de l’Embrapa pour l’agriculture tropicale.

Dans ce contexte, une rencontre internationale organisée au Centre Culturel Brésil Allemagne de Recife vient de débattre sur la relation Brésil – Afrique – Allemagne. L’objectif de cet événement, organisé par le CCBA en partenariat avec l’Université Fédérale de Pernambouco et l’Université Humboldt de Berlin, est d’approfondire les liens et les échanges entre les trois parties.

Source : Bulletins électroniques.com le site de veille technologique internationale du Ministère français des Affaires étrangères.

René Massé

Nouvelles approches pour l’électrification des bidonvilles

Article en Anglais de l’USAID

Article rédigé par l’USAID en décembre 2004.

Pendant plusieurs décennies, les efforts de développement énergétique se sont principalement concentrés sur les besoins des populations rurales. Ils ont ainsi négligé les besoins des ménages, pourtant tout aussi pauvres, vivant dans les bidonvilles.

A l’échelle mondiale, 40% des ménages les plus pauvres, vivent dans des zones urbaines sans accès aux services énergétiques modernes qui pourraient améliorer leurs conditions de vie et leur offrir de nouvelles perspectives économiques.

À travers, 5 programmes d’électrification de bidonvilles, l’article à télécharger ci-dessous, présente les résultats et leçons à tirer de récentes et prometteuses approches dans ce domaine. Il met en particulier l’accent sur le rôle des femmes dans les projets d’électrification.

Les programmes présentés sont :

  • le MERALCO’s depressed area electrification program (DAEP), à Manille aux Philippines ;
  • le PN Energy’s Khayelitsha electrification project, au Cap en Afrique du Sud ;
  • le LIGHT’s program for normalization of informal aeas (PRONAI), à Rio au Brésil ;
  • le COELBA’s community agent program (COELBA), à Salvador au Brésil ;
  • le Ahmedabad electric company’s (AEC) slum electrification program, à Ahmedabad en Inde.

Pour en savoir plus, l’intégralité de l’article (Anglais) est à télécharger ci-dessous. Il est accompagné d’une fiche (Anglais) qui synthétise les projets exposés ci-dessus :

Gret, Jérome Levet

Accès à l’énergie : les résultats. Résumé à l’intention des décideurs

Numéro spécial du Bulletin africain édité par ENDA en mai 2005

En 2004, le GNESD (Global Network on Energy for Sustainable Development) a coordonné le travail de huit centres d’excellence de pays en développement, pour analyser et comparer l’impact des réformes des politiques énergétiques sur l’accès des pauvres à l’énergie. L’accent a été mis sur l’accès à l’électricité. Ce document en restitue une synthèse destinée aux décideurs.

Le GNESD, Global Network on Energy for Sustainable Development, créé en 2002, vise à promouvoir des services énergétiques respecteux de l’environnement et soutenant le développement durable, par l’intermédiaire de politiques et d’initiatives appropriées.

Chaque centre d’excellence a conduit des enquêtes en utilisant un même canevas, dans huit grands pays ou sous-régions : le Brésil, la Chine, l’Afrique de l’Est, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Afrique méridionale, l’Afrique de l’Ouest et l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. Chaque centre a choisi une perspective sous-régionale et réalisé des études de cas sur deux ou trois pays.

Deux questions ont structuré l’ensemble des travaux :

  • Comment des réformes de politiques énergétiques, conçues pour restructurer les entreprises et faciliter leur développement sur les marchés, ont-elles permis d’améliorer « l’Accès à l’Énergie” des pauvres ? En particulier, ces réformes ont-elles contribué à améliorer l’adéquation des services énergétiques aux besoins et capacités à payer des pauvres dans les pays en développement ?
  • quelles sont les mesures avérées qui conduisent à proposer des services énergétiques plus efficaces, plus propres et plus durables aux pauvres, dans les pays en développement ?

Les études de cas restituées dans ce document révèlent la complexité et la diversité des situations vécues sur le terrain. Cinq indicateurs ont été retenus pour évaluer les effets de ces réformes :

  • le niveau d’électrification national qui mesure la part de la population qui a physiquement accès à l’électricité,
  • le taux d’électrification national qui témoigne de la vitesse avec laquelle s’effectuent les nouvelles connexions,
  • la consommation électrique par habitant,
  • le tarif de l’électricité ; combiné à des données sur le revenu, cette donné permet d’évaluer la capacité à se procurer le service des pauvres,
  • les dépenses d’électricité : cette donnée permet d’évaluer l’impact de la charge financière des consommations d’électricité sur le budget global du ménage.
    Chaque étude sous-régionale fournit des données brutes, des analyses et s’efforce d’en tirer des leçons pour l’avenir.

- Présentation et téléchargement sur le site http://www.enda.sn/energie/B_ACAE.pdf

René Massé

Financer le développement de l’électrification rurale

Massé, René. Paris : Gret, 2005, 108 p. Études et travaux en ligne, n° 2

L’électricité fait partie des services essentiels. L’accès à l’électricité représente une amélioration massive des conditions de vie. Il stimule l’activité économique. Des solutions technico-économiques et institutionnelles originales émergent pour équiper les zones rurales difficilement raccordables au réseau national. L’extension de l’électrification demande une volonté politique et des investissements publics. Les besoins en financement dépassent les ressources publiques disponibles.

Dès lors, comment financer le développement de l’électrification rurale ? A partir de son expérience sur cette question, René Massé explicite dans ce texte en quoi un investissement public est nécessaire, quand bien même les réseaux sont gérés par des opérateurs privés. Il propose la mise en place d’un mécanisme de financement, couplant subvention et crédit, au service de la politique nationale d’électrification. Abondé par des fonds publics et des dotations de bailleurs de fonds, ce mécanisme apporterait un soutien à des projets d’électrification, portés par des acteurs divers, selon les choix définis dans la politique nationale.

Cette étude décrit les grands principes et l’architecture de tels mécanismes, puis en détaille les règles de financement. Elle ne propose pas une démarche « clé en main » censée être universelle : les choix techniques, institutionnels, sont définis par la politique nationale, de façon ad hoc. C’est bien plutôt un guide pour la conception et la mise en oeuvre de tels mécanismes, dans des contextes nationaux et selon des choix toujours spécifiques. La série de courtes études de cas de pays, en annexe, le montre bien.

Ce document est complété par « Comment se sont-ils électrifiés ? Deux études de cas de politique nationale d’électrification : France, États-Unis« , du même auteur, dans la même collection (Études et travaux en ligne n° 3).

Ce document est téléchargeable par parties :

Introduction, à la page : http://www.gret.org/ressource/pdf/etd/etd2/intro.pdf

Financer le développement de l’électrification rurale, à la page :
http://www.gret.org/ressource/pdf/etd/etd2/2fin_dev_elec.pdf

Concevoir un mécanisme de financement de l’électrification rurale, à la page :
http://www.gret.org/ressource/pdf/etd/etd2/3mecanisme_fin_elec.pdf

Définir les règles de financement et les procédures du MFER, à la page :
http://www.gret.org/ressource/pdf/etd/etd2/4regl_fin_mfer.pdf

René Massé