Contribution des énergies renouvelables au développement durable du secteur électrique : le cas du Cameroun

Thèse de Doctorat en sciences appliquées, présentée par M. Pépin Tchouate en décembre 2003 à l’Université Catholique de Louvain, Belgique.

Les énergies renouvelables constituent une source d’énergie durable pour l’approvisionnement des populations dans les pays aussi bien du sud que du nord. Leur développement nécessite pourtant une approche innovante, permettant de valoriser non seulement les aspects économiques mais aussi l’environnement et certains enjeux sociétaux. L’article présente la méthodologie développée par l’auteur dans le cadre d’une thèse de doctorat à l’université catholique de Louvain et qui a été appliquée sur le secteur électrique camerounais. Les conclusions donnent une certaine visibilité à long terme de l’impact des énergies renouvelables.

Comme nombre d’autres Etats aux ressources insuffisantes, le Cameroun, pour satisfaire sa demande croissante en électricité, est à la recherche des solutions novatrices en terme de coûts et de garanties dans l’optique d’assurer le développement durable de son secteur énergétique. Les énergies renouvelables y contribueront certainement, étant donné la prise de conscience des impacts négatifs sur l’environnement des systèmes actuels et l’existence d’un potentiel important, équivalent pour les trois filières étudiées (gazéification de la biomasse ligneuse, biométhanisation de la biomasse humide et la microhydroélectricité) au moins à la consommation actuelle prélevée du réseau national. La question de fond est de savoir comment cet accroissement indispensable devrait s’effectuer ?, selon quelles modalités ?, quels rythmes ?, et suivant quels choix ?

La contribution de cette thèse est le développement d’un modèle d’analyse permettant d’intégrer les critères environnementaux et économiques dans le processus de décision, lors de la définition des politiques d’électrification. L’application du modèle au secteur électrique camerounais montre, en tenant compte de l’évolution de la consommation en électricité (2006-2025), que l’intégration de l’électricité verte améliore le bilan financier du secteur électrique malgré le surcoût d’investissement qu’elle engendre. L’appel de fonds nécessaire à l’investissement peut trouver auprès des organismes financiers une réponse d’autant plus favorable aux énergies renouvelables qu’au delà de l’amélioration du bilan financier, l’effet favorable pour l’environnement peut générer des recettes supplémentaires via les mécanismes de Kyoto et d’autres fonds internationaux en faveur de la protection de l’environnement mondial ; car ce scénario permet d’éviter l’émission d’environ 6 millions de tonnes de CO2 équivalent sur la période analysée.

La thèse est disponible sur le site des Bibliothèques de l’université de Louvain

Pépin Tchouate

Électrification rurale du nord du Sénégal : le marché confié à une entreprise marocaine

L’Office national de l’électricité (ONE) du Maroc a remporté le marché portant sur l’électrification rurale dans le nord du Sénégal.

En vertu du contrat de concession, l’ONE assurera l’électrification, la distribution et la gestion pendant une durée de 25 ans des zones rurales des départements de Saint-Louis, Dagana et Podor, indique Ouestaf.com, citant un texte officiel publié sur le site de l’entreprise marocaine le 27 décembre 2006.

Cette opération d’électrification va concerner environ 550 villages regroupant 360.000 habitants, précise-t-on de même source.

L’ONE était en « concurrence avec un groupement conduit par Electricité de France (EDF) », selon le groupe marocain qui affirme avoir développé une expertise « reconnue mondialement » dans le domaine de l’électrification rurale. Le groupe compte « valoriser à l’international, et notamment en Afrique » cette expérience.

Selon Ouestaf.com, l’ONE a décidé de mettre en place « une société de droit sénégalais pour gérer cette concession » dont l’investissement initial est de l’ordre de 140 millions de dirhams marocains (soit plus de 8,3 milliards de francs CFA).

> Source : Le Soleil, d’après l’Agence de presse sénégalaise

Imedia

Sénégal – Assurer une énergie propre et durable

Mécanisme de développement propre dans le secteur énergétique.

Réduire les gaz à effet de serre mais aussi satisfaire les besoins en énergie propre. C’est l’objectif du mécanisme de développement propre (Mdp), qui a fait l’objet d’un atelier entre les acteurs du secteur de l’énergie au Sénégal.

« Le développement et les performances économiques ainsi que l’amélioration des conditions de bien être des populations du Sénégal, dépendent des capacités de fourniture et d’utilisation efficace des services énergétiques modernes. »

C’est la conviction de M. Lamine Thioune, directeur de l’Energie, qui a pris part hier à l’atelier sur les opportunités offertes par le Mécanisme de développement propre (Mdp). De son avis, la forte dépendance énergétique crée non seulement des tensions sur les finances publiques, du fait des subventions, mais en plus, dans la situation actuelle, cela constitue un risque majeur pour l’économie du Sénégal. C’est pour cette raison explique-t-il, que le Sénégal envisage une stratégie de diversification et de maîtrise énergétique à travers la mise en stratégie du Mdp.

> La suite sur le site du Journal Le Quotidien

Imedia

Développement à Madagascar : l’électrification au premier rang

Article sur la situation générale de l’électricité à Madagascar paru dans « Le quotidien », quotidien d’information malgache , en janvier 2007.

« Pour atteindre son objectif de développment, Madagascar mise sur l’augmentation du taux d’électrification. En effet, celle-ci est la base d’une bonne économie. Le développement d’un pays doit passer par cette étape. Les NTIC, l’industrie, l’agro-industrie…ont tous besoin de l’électricité. »

« Actuellement, le taux de couverture en électricité s’est amélioré durant les quatre dernières années à Madagascar, le taux national et le taux d’accès dans le milieu rural restent extrêmement faibles. Faute d’investissement dans les centrales hydrauliques durant des décennies, la part de production thermique – utilisatrice de gasoil a considérablement augmenté ; ce qui a pour effet de rendre le secteur vulnérable aux fluctuations externes des prix du baril. En outre, malgré un besoin croissant en énergie et les difficultés de la Jirama à y faire face à un coût acceptable, la restructuration de cette société nationale n’a commencé qu’en 2006.

Investi dans un deuxième mandat présidentiel depuis début Janvier 2007 et conscient de ces difficultés, le Président Marc Ravalomanana a défini dans son nouveau Plan d’Action pour Madagascar 2007-2012 ou MAP, une ligne stratégique pour le secteur, qu’il reste maintenant à traduire en plan d’action. »


L’ensemble de l’article est à télécharger ci-dessous.


Voir également le site du journal : www.lequotidien.mg.

Gret, Jérome Levet

L’hydraulique pour pallier les irrégularités de l’éolien

Une récente étude allemande démontre qu’un couplage optimal de l’hydraulique à l’éolien pourrait permettre de diminuer de 90% le recours aux sources d’énergie traditionnelles généralement nécessaires pour compenser les irrégularités de production de l’éolien. En raison de l’irrégularité du vent, la production éolienne est très irrégulière. Ceci génère deux types de problèmes : Lorsque le vent est trop fort, les éoliennes peuvent être en surproduction. Or, une surproduction est toujours une situation délicate à (…)

Une récente étude allemande démontre qu’un couplage optimal de l’hydraulique à l’éolien pourrait permettre de diminuer de 90% le recours aux sources d’énergie traditionnelles généralement nécessaires pour compenser les irrégularités de production de l’éolien.

En raison de l’irrégularité du vent, la production éolienne est très irrégulière. Ceci génère deux types de problèmes :

  • Lorsque le vent est trop fort, les éoliennes peuvent être en surproduction. Or, une surproduction est toujours une situation délicate à gérer ;
  • Lorsque le vent est trop faible, elles produisent peu et les fournisseurs sont contraint de recourir à des énergies fossiles, fortement émettrices de gaz à effet de serre, pour subvenir à la demande.

Cette étude montre que les centrales hydrauliques à pompe se révèlent particulièrement adaptées pour pallier ce défaut :

  • En cas de surproduction électrique par les éoliennes, le surplus peut être utilisé pour pomper l’eau du bassin inférieur pour la remonter jusqu’au bassin supérieur ;
  • Si l’offre électrique devient inférieure à la demande, l’énergie potentielle ainsi stockée est libérée en relâchant l’eau du bassin supérieur à travers une turbine qui la convertie en électricité.

Voici l’intégralité de l’article du bulletin électronique qui rapporte cette information.

Jérome Levet, René Massé

Décret portant organisation et fonctionnement de la Commission de régulation du secteur de l’électricité au Sénégal

Décret n° 98-333 du 21 avril 1998, Sénégal

Ce décret vise à compléter les dispositions de la loi d’orientation n° 98-29 du 29 avril 1998 relative au secteur de l’électricité concernant l’organisation et le fonctionnement de la Commission de régulation du secteur de l’électricité.

Les précisions apportées ont trait notamment aux conditions de nomination et de remplacement de ses membres, au rôle de son président, à la rémunération et aux incompatibilités de la fonction de membre de la Commission, ainsi qu’au devoir de réserve et de respect du secteur.

Les règles d’organisation et de fonctionnement de la Commission sont précisées dans son règlement intérieur.

Imedia

Le directeur général de la Banque mondiale s’informe sur les effets du sous-investissement dans le secteur de l’électricité en Afrique

M. Juan José Daboub a visité du 26 octobre au 8 novembre 2006 des programmes d’électrification dans sept pays africains.

Pour son premier voyage officiel en Afrique depuis sa prise de fonction, le directeur général de la Banque mondiale a choisi d’aller au contact des réalités de la crise énergétique en Afrique subsaharienne. Un signe fort !


“A l’échelle de cette région, ce sont plus de 550 millions d’individus (trois ménages sur quatre) qui n’ont pas accès à l’électricité. La capacité de production installée, abstraction faite de l’Afrique du Sud, n’est que de 20 000 mégawatts, ce qui est à peu près l’équivalent de celle d’un pays comme la Pologne. Et l’Afrique subsaharienne n’exploite actuellement que 5% environ de son potentiel hydroélectrique, contre 40% pour l’Asie et 80% pour l’Europe.”

Cette crise énergétique freine la croissance et entrave la réalisation des objectifs de développement pour le millénaire. L’irrégularité des approvisionnements électriques réduit la compétitivité des entreprises. Les causes de la crise sont multiples et diffèrent avec les situations nationales : niveaux tarifaires inadéquats, sécheresse, destructions consécutives à des conflits, mauvaise gestion… mais M. Daboub considère de façon plus générale que cette crise résulte aussi d’une certaine désaffection des bailleurs de fonds pour soutenir les investissements en matière d’énergie dans les années 90 et au début de cette décennie.

Une étude de la Banque mondiale estime qu’en Afrique, pour porter le taux moyen d’accès à l’électricité de 24% actuellement à 35% en 2015 et à 47% en 2030, il faudrait investir 4 milliards de dollars EU par an.

A consulter sur le site de la Banque mondiale

René Massé

La Banque européenne d’investissement (BEI) réexamine ses objectifs de financement dans le secteur de l’énergie

L’énergie retrouve une place prioritaire.


La BEI vient de publier le 25 octobre 2006 un document « Examen du secteur de l’énergie par la BEI »

L’énergie va redevenir une activité prioritaire de la Banque. Cette évolution est cohérente avec la politique de l’Union européenne (UE) à l’égard des changements climatiques et du regain de tensions sur les approvisionnements en produits pétroliers.

La BEI concentrera désormais son action sur cinq domaines particuliers : les projets de grande dimension, l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, la R-D dans le secteur de l’énergie et la coopération avec des pays situés à l’extérieur de l’UE dans le domaine de l’énergie.

Dans les pays en développement, la BEI s’efforcera d’accroître l’accès à des sources modernes d’énergie et à favoriser la mise au point de solutions énergétiques durables, en soutenant en particulier l’émergence d’activités économiques générant peu d’émissions de carbone.

> Examen du secteur de l’énergie par la BEI

> Le site de la BEI

René Massé

Histoire de l’électrification rurale aux États Unis

Massé, René. Paris : Gret, 2005, 108 p. Extrait de la collection Études et travaux en ligne, n° 3

La deuxième moitié du XIXème siècle est marquée par une période de croissance extraordinaire aux Etats-Unis : la population augmente de 20% par décade entre 1860 et 1910. La demande de services publics (eau, communication, énergie) explose tandis que leurs prix baissent. A cette époque, la distribution en courant continu limite à un mile environ la longueur des lignes de distribution électrique, ce qui favorise les petits distributeurs en zone d’habitat dense ; vers 1890, 28 distributeurs électriques proposent leurs services à la seule ville de Chicago. Ce n’est qu’au milieu des années 1890 que les partisans du courant alternatif l’emportent, arguant de la meilleure rentabilité financière d’une production centralisée et de la réduction des pertes de transport en ligne de l’énergie alternative haute tension. C’est le début de l’industrie électrique.

En 1899, seulement 3% de l’électricité utilisée dans les entreprises était achetée à des producteurs privés ; en 1909, ce taux était passé à 36% et dix années plus tard, à 57%. Ainsi, l’électricité remplaça l’énergie des chaudières et des cours d’eau dans l’approvisionnement de l’industrie américaine. Au début de la première guerre mondiale, la plus part des agglomérations avaient conclu des contrats d’exclusivité avec des entreprises privées pour produire et distribuer l’électricité sur le territoire communal.

Dès le début des années vingt, les salaires repartent à la hausse, soutenant le pouvoir d’achat des familles urbaines. La demande accrue du marché domestique urbain relayant celle des entreprises, l’industrie électrique se développa rapidement. Un « cercle vertueux » se met en place ; la consommation d’électricité augmente, les sociétés électriques réduisent leurs tarifs, générant de nouvelles demandes… Les perspectives de profits importants attirent alors les faveurs de la bourse, ce qui favorise l’émissions de titres nécessaires à la capitalisation des sociétés électriques et à leur renforcement (et prolifération) en holdings gigantesques. En 1924, sept holdings Cies contrôlent 40% de la capacité nationale de production électrique, et les 16 premières holdings Cies représentent les _ de cette capacité ; même les grandes régies municipales dépendent de ces producteurs et transporteurs privés pour leur approvisionnement en énergie électrique. Après une période d’expansion et de prolifération d’opérateurs, le secteur électrique connaît une période de consolidation dans un petit nombre de holding Cies,… jusqu’au crack boursier de 1929.

A partir de l’effondrement boursier du 29 octobre 1929, et jusqu’à l’entrée en guerre en 1941, les États Unis vont traverser une très difficile période de dépression économique et de véritable dislocation sociale ; entre 1929 et 1933, le produit national brut chute de 103,1 à 55,6 milliards de dollars, tandis que les salaires perdent 35% en moyenne et jusqu’à 90% pour certains. Le taux de chômage en 1933 avoisine les 25%. Les entreprises font faillite à un rythme inquiétant. Dans tout le pays, les fermes arrêtent leur activité et sont saisies, victimes de la chutes des prix et de la sécheresse : partout, le monde rural se désertifie. L’industrie électrique n’est pas épargnée ; de 1929 à 1935 le taux national de familles raccordées cesse de croître et stagne à 68% avant de reprendre sa progression au rythme de 2% par an, contre près de 4% avant la crise. En 1930, l’inégalité sociale ville – campagne n’est pas atténuée ; si 90% des familles urbaines sont raccordées au réseau, seulement 10% des familles rurales le sont.

C’est dans ce contexte dépressif que Franklin D. Roosevelt est élu Président en 1932….

L’histoire de l’électrification rurale des Etats-Unis nous est racontée ainsi jusqu’à nos jours, traversant tour à tour le « New Deal » véritable révolution culturelle des Etats-Unis, la création le 18 mai 1933, de la Tennessee Valley Authority (TVA), chargée de promouvoir le développement rural d’une région défavorisée… et surtout, cette date du 11 mai 1935, qui marque la naissance de l’électrification rurale aux États-Unis.

Cette étude de cas se poursuit de cette façon synthétique jusqu’à nos jours, et se termine par une analyse sur les leçons à retenir pour concevoir aujourd’hui des programmes d’électrification rurale dans les pays qui en sont encore dépourvus.

René Massé