La Tanzanie s’emploie à améliorer l’accès à l’énergie avec l’aide de la Banque mondiale et du Fonds pour l’environnement mondial. Outre des administrations publiques, 81 000 foyers ruraux et urbains supplémentaires seront ainsi alimentés en électricité.
« Project Appraisal Document : Energy Development and Access Expansion Project in Tanzania »
World Bank Report n°40771-TZ
Publié le 9 novembre 2007
153 pages en anglais
Ce Projet bénéficie d’un financement hybride totalisant 111,5 millions de dollars sous la forme d’un crédit de l’Association internationale de développement et d’un don du Fonds pour l’environnement mondial. Il a été approuvé en date du 13 décembre 2007 par le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale.
Dans un contexte de crise énergétique et de lutte contre les changements climatiques
Après la crise énergétique de 2006 qui a occasionné des coupures d’électricité à répétition pour une grande partie de la population tanzanienne, ce pays d’Afrique de l’Est prévoit de nouveaux investissements dans le secteur de l’énergie afin de stimuler la croissance, créer des emplois et réduire la pauvreté.
« La Tanzanie a commencé à mettre en œuvre des politiques énergétiques plus judicieuses en regard de ses objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté », a déclaré M. John Murray McIntire, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Tanzanie. « Ce projet permettra à nombreux Tanzaniens de bénéficier d’un approvisionnement en électricité plus stable et plus fiable. »
Mme. Monique Barbut, présidente et directrice générale du Fonds pour l’environnement mondial, salue à travers ce projet la possibilité de desservir un grand nombre de foyers tout en luttant contre le changement climatique. « Nous espérons que ce projet contribuera à l’éclosion d’un marché local viable en matière d’énergie renouvelable », a-t-elle indiqué. « En développant l’accès à une électricité produite hors réseau de manière économique et propre, nous franchissons une nouvelle étape en direction d’une économie plus robuste et à moindre teneur en carbone. D’une part, la réduction des gaz à effet de serre sera bénéfique pour l’environnement. D’autre part, les millions d’habitants de la planète les plus vulnérables n’ayant toujours pas accès, à ce jour, aux énergies modernes verront leurs conditions de vie s’améliorer sensiblement. »
Le projet
Ce projet est le premier d’une série d’initiatives axées sur le développement énergétique et l’élargissement durable de l’accès à l’énergie, par le biais des réseaux reliés ou autoproducteurs.
- Il se concentrera principalement sur la modernisation urgente de l’infrastructure de transport et de distribution de la compagnie d’électricité TANESCO.
- Par ailleurs, il favorisera l’établissement d’une plate-forme durable pour l’extension de l’accès à l’énergie, en soutenant l’Agence d’électrification rurale et en ciblant de nouvelles approches en vue d’un développement ultérieur de l’électrification.
« Certaines zones rurales de la Tanzanie affichent un taux d’accès à l’électricité très faible, de l’ordre de deux pour cent », a observé M. Pankaj Gupta, analyste financier principal de la Banque mondiale et chef d’équipe du projet. « Outre l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des services d’électricité dans les trois principaux foyers de croissance que sont Dar es Salaam, Arusha et Kilimanjaro, le projet établira une base durable pour l’élargissement de l’accès à l’énergie et soutiendra l’objectif mondial de réduction des émissions de CO2 en atténuant les obstacles au développement des énergies renouvelables. »
Des enquêtes montrent que, malgré l’incidence élevée de la pauvreté dans les espaces ruraux, les foyers ruraux non électrifiés de Tanzanie dépensent environ dix pour cent de leur revenu mensuel en kérosène, bougies et piles.
« Les technologies modernes permettent de produire l’électricité hors réseau au même prix que lorsqu’elle est acheminée par réseau, avec une meilleure qualité et de multiples avantages d’ordre social, économique, sanitaire et environnemental », a souligné M. Gupta. « Le projet aidera la Tanzanie à promouvoir de nouvelles technologies et à améliorer ainsi la qualité des services fournis aux clients actuels, tout en raccordant de nouveaux clients. »
Les objectifs du projet
Les objectifs du projet sont :
- D’améliorer la qualité et l’efficacité des réseaux de distribution de l’électricité dans les trois centres urbbains de Daar es Salam, Arusha et and Kilimanjaro ;
- D’établir une plateforme durable pour promouvoir l’accès à l’énergie, conformément avec les objectifs nationaux du document de Stratégie pour la Croissance et la réduction de l apauvreté.
Grâce à ce projet, quelque 81 000 foyers, écoles, entreprises et administrations publiques accèderont pour la première fois à l’électricité.
Par ailleurs, le gouvernement de Tanzanie a exprimé son engagement à recourir aux énergies renouvelables, mais aussi à générer des unités de réduction des émissions de carbone qu’il pourra monétiser. D’après Dana Rysankova, spécialiste des questions énergétiques pour le Groupe Énergie-Afrique de la Banque mondiale, ce projet permettra à la Tanzanie de privilégier les options d’énergie renouvelable les plus intéressantes, à savoir la production d’hydroélectricité dans des micro-centrales, la cogénération à partir de biomasse et l’énergie solaire.
En utilisant les énergies renouvelables pour alimenter en électricité les zones rurales, le projet diminuera également les émissions de gaz à effet de serre. Il rejoint ainsi le Cadre d’investissement de la Banque mondiale pour les énergies propres et le développement, qui vise à accélérer les investissements pour étendre l’accès à l’énergie dans les pays en voie de développement, tout en réduisant les émissions mondiales de carbone.
Source : article de M. Christopher M. Walsh, mis en ligne le Le 20 décembre 2007 sur cette page du site de la Banque mondiale.
René Massé