mardi 25 novembre 2008

Sénégal : une nouvelle lettre de politique sectorielle pour l’énergie

Dès 2003, le Sénégal avait élaboré une lettre de politique de développement du secteur de l’énergie qui se fixait pour objectif le redressement de la situation d’accès à l’énergie pour atteindre à terme, l’indépendance du pays dans ce domaine. Quatre années après sa mise en œuvre, les contraintes qui avaient conduit l’Etat à prendre ces mesures continuent d’affecter tous les segments du secteur.

Le Sénégal a développé une politique pour sortir de la crise énergétique en développant le secteur de énergies renouvelables. Cette Lettre de politique sectorielle met l’accent sur la réalisation des infrastructures et la mise en place des mécanismes devant garantir la libre concurrence.

Le ministre de l’Energie a présenté les principaux axes de cette nouvelle stratégie : « Face à la crise pétrolière mondiale, caractérisée par une flambée des prix du pétrole, d’un niveau et d’une durée jamais égalés, l’Etat du Sénégal a décidé une réorientation de la politique énergétique en mettant en avant trois objectifs majeurs : assurer l’approvisionnement en énergie du pays en quantité suffisante, dans les meilleures conditions de qualité et de durabilité et au moindre coût. S’y ajoute la réduction de la vulnérabilité du pays aux aléas exogènes notamment ceux du marché mondial du pétrole ».

Cette Lettre préconise une approche basée sur :

  • Le développement et l’exploitation des potentialités énergétiques nationales, notamment dans le domaine des biocarburants et des énergies renouvelables, la diversification des sources de production d’électricité par le développement de la filière charbon minéral, du biocarburant, de la biomasse, du solaire, de l’éolienne entre autres.
  • Un recours accru à l’hydroélectricité dans le cadre de la coopération régionale, notamment au sein des organismes de bassin fluviaux comme l’Organisation pour la mise en œuvre du fleuve Sénégal (Omvs), l’Organisation pour la mise en œuvre du fleuve Gambie (Omvg) et du West african power pool (Wapp).

A cela s’ajoute :

  • La sécurisation de l’approvisionnement en hydrocarbures du pays par le renforcement et la modernisation des capacités du raffinage local et la coopération avec des pays producteurs de pétrole ;
  • L’adaptation de l’infrastructure énergétique à la demande en s’appuyant sur les secteurs public et privé ;
  • L’accélération de l’accès à l’électricité, en particulier avec la promotion de l’électrification rurale et le développement des services énergétiques pour la satisfaction des activités productives et sociales etc.

Autant de mesures qui, de l’avis de l’ancien directeur général de la Senelec, contribueront à minimiser l’impact négatif des goulots d’étranglement sur le secteur, avec une situation marquée par un bilan énergétique dominé par les produits pétroliers, une forte dépendance par rapport à l’environnement international et une vulnérabilité du secteur qui constitue une contrainte pour la gestion macroéconomique et un frein pour la réduction des coûts.


Source : un article publié sur le site de Rewmi

Elhadji SYLLA, ASER, René Massé

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