Le Soudan exporte pour la première fois de l’éthanol vers l’Union européenne

« La première cargaison de cinq millions de litres d’éthanol a été exportée le 27 décembre 2009 en direction de Rotterdam (Pays-Bas) et est destinée à l’Union européenne (UE) », a déclaré Majdi Hassan, directeur des ventes du groupe sucrier Kenana, qui produit l’éthanol soudanais. Quatre autres cargaisons, de 5 millions de litres chacune, doivent encore partir pour l’UE d’ici la fin février 2010, a-t-il précisé.

Le Soudan ambitionne de devenir le leader africain pour la production d’éthanol.

La première cargaison est d’une valeur de 3,3 millions de dollars (environ 2,3 millions d’euros), soit 660 USD (environ 450 euros) le mètre cube d’éthanol.

Ce prix devrait toutefois varier pour les cargaisons suivantes, en fonction du marché.

Actuellement, le groupe Kenana a une capacité de production de 65 millions de litres par an, qu’il envisage de porter à 200 millions de litres par an d’ici trois ans.

Il s’agit des premières exportations d’éthanol soudanais. C’est en juin 2009 que le président soudanais Omar el-Béchir a inauguré un vaste programme de transformation de canne à sucre en biocarburant.

Le groupe Kenana, propriété du gouvernement soudanais et de fonds arabes, produit déjà du sucre et de la mélasse à partir de la canne à sucre.

Son usine, située dans l’État du Nil blanc (à 250 kilomètres au sud de Khartoum), a été construite par le groupe brésilien Dedini.


Source : un article publié le 28 décembre 2009 sur le site Romandie News

René Massé

Le biocarburant pèse lourdement sur l’empreinte eau

Une étude présentée en juin 2009 par des chercheurs de l’Université de Twente aux Pays-Bas, montre que la quantité d’eau nécessaire pour cultiver la biomasse destinée à fabriquer des biocarburants est nettement supérieure à celle consommée pour produire d’autres formes d’énergie. l’étude a porté sur douze produits agricoles qui contribuent le plus à la production de biocarburants actuellement. Ainsi, le Jatropha bien que possédant un excellent rendement énergétique a besoin de 20 000 litres d’eau pour produire un litre de biodiesel.

Les chercheurs se sont basés sur l’empreinte d’eau provenant de treize cultures différentes. Par empreinte, il faut comprendre le volume d’eau (d’irrigation et/ou de pluie) requis par gigajoule de production d’énergie.

Ainsi, un litre de biodiesel fabriqué à partir de cultures à base de colza ou de soja, nécessite en moyenne 14 000 litres d’eau, le Jatropha encore davantage (20 000 l). !

Autre constatation : la betterave à sucre possède la plus petite empreinte d’eau. Utilisée dans la fabrication d’éthanol, elle a besoin de 1 400 litres d’eau. En revanche, la canne à sucre a besoin de 2 500 litres d’eau pour produire un litre d’éthanol.

Dans ce mode de production d’énergie, le climat et les process de production diffèrent suivant les régions : l’étude a donc choisi d’effectuer les calculs par pays et par cultures.

L’étude a également révélé que la production d’électricité à partir de la combustion « biomasse » possède une plus faible empreinte sur l’eau que la production de biocarburants (un facteur 2). Cela est du au fait que la combustion valorise toute la biomasse utilisée, alors que la production des biocarburants (de première génération) n’en transforme qu’une partie en énergie.

L’empreinte eau du bioéthanol est plus faible que celle du biodiesel.

En corrélant la consommation d’eau d’une culture spécifique à un endroit géographique et aux données climatiques, les chercheurs ont indiqué être en mesure de sélectionner la région la plus appropriée à sa production. Cette approche permettrait d’éviter de compromettre la production alimentaire dans certaines régions du globe subissant des problèmes d’approvisionnement en eau.

Les résultats sont publiés dans un article de cette édition PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), du 23 Juin 2009. La méthodologie et les données utilisées sont détaillées sur cette page additionnelle du PNAS (en anglais).

« The water footprint of bioenergy »

Winnie Gerbens-Leenesa, Arjen Y. Hoekstraa et Theo H. van der Meerb, University of Twente, Cornell University, 2009

Climat : l’Union Européenne veut insister sur l’aide aux pays les plus pauvres

Le ministre français de l’Écologie, Jean-Louis Borloo a assuré lundi 23 novembre 2009 que l’Union européenne défendra à Copenhague son plan « justice-climat » pour venir en aide au pays les plus vulnérables au changement climatique. La présidence suédoise de l’Union européenne insiste désormais sur « un programme spécifique, avec financement public, sans donner de chiffres, pour les pays les plus vulnérables »

Depuis plusieurs semaines les Français mettent en avant un plan « justice-climat » destiné à financer, avec des fonds publics, le développement des énergies renouvelables ou la lutte contre la désertification dans les pays les plus pauvres.

« Depuis 10 ans, puisqu’on n’a mis en place presque exclusivement que des financements de marché carbone, les pays les plus pauvres n’ont rien eu (pour s’adapter aux changements climatiques). C’est ça la vérité », a dit M. Borloo.

« On ne peut pas continuer à parler de chiffres globaux pour des pays comme d’un côté la Corée du Sud et de l’autre le Burundi ou le Bénin. Ca n’a pas de sens », a-t-il estimé.

Selon M. Borloo, les pays industrialisés et notamment l’Europe doivent se mobiliser pour financer le développement des énergies renouvelables dans les pays les plus vulnérables qui représentent 1,2 milliard de personnes. « Ce sont eux qui souffrent le plus violemment du dérèglement climatique », a-t-il dit.

L’aide aux pays les plus vulnérables est « dans l’intérêt de l’Europe » et « c’est notre responsabilité de dire oui », a-t-il plaidé.

Copenhague ne servira à rien « si on ne répond pas à un quart de l’humanité », a-t-il ajouté.

« Au final cela reviendrait à une trentaine de milliards de dollars par an. Ça fait une taxe de 0,01% sur les transactions financières. Personne ne le verra », a-t-il précisé.


Source : un article publié le 23 novembre 2009 sur le site Romandie News.

René Massé

Burkina Faso : plus de 2 milliards de FCFA du Danemark pour lutter contre la pauvreté

Le Danemark débloque 2,15 milliards de FCFA (environ 4,9 millions de dollars) pour aider le Burkina Faso dans la lutte contre la pauvreté, incluant le secteur de l’électrification rurale.

Un accord de financement à cet égard a été signé lundi 30 novembre 2009 à Ouagadougou. La seule condition du pays donateur est la transparence dans la gestion de ces fonds.

Le Danemark intervient au Burkina Faso dans l’agriculture, l’eau, l’éducation, l’électrification rurale, les droits de l’homme, la lutte contre la corruption et le VIH/Sida.

Pour la période 2006-2010, le Danemark va débloquer une enveloppe financière d’environ 90 milliards de FCFA au titre de la stratégie de la coopération au développement entre le Danemark et le Burkina Faso.


Source : un article publié le 30novembre 2009 sur le site Casafree.

René Massé

Rome : Première consultation technique BEFSCI sur des "Critères et Indicateurs sur la bioénergie et la sécurité alimentaire"

Le projet Bioenergy and Food Security Criteria and Indicators (BFSCI) vise à élaborer des principes détaillés, critères et indicateurs sur la production durable de bioénergie en mesure de sauvegarder la sécurité alimentaire. Il a organisé une première consultation technique à Rome, du 2 au 4 novembre 2009.

Projet Bioenergy and Food Security Criteria and Indicators (BFSCI) : ses objectifs

Le Projet BEFSCI des Critères et Indicateurs sur la bioénergie et la sécurité alimentaire vise à élaborer des principes détaillés, critères et indicateurs sur la production durable de bioénergie en mesure de sauvegarder la sécurité alimentaire. Une première ébauche de ces principes, critères et indicateurs sera examinée lors de deux consultations techniques qui se dérouleront au siège de la FAO à Rome, respectivement en novembre 2009 et début 2010. Ils seront ensuite validés par des consultations internationales multipartenaires qui se tiendront au siège de la FAO et dans les Bureaux régionaux dans le courant de l’année 2010, avant d’être testés sur le terrain dans le cadre de trois études de faisabilité qualitative.

Les activités décrites ci-dessus jetteront les bases d’un processus intergouvernemental qui sera convoqué et dirigé par la FAO en guise de suivi de ce projet, dans le but de dégager un consensus international sur les principes, critères et indicateurs identifiés.

Le projet BEFSCI informera et alimentera également les discussions en cours et les travaux sur la sécurité alimentaire – principes, critères et indicateurs apparentés dans le cadre d’autres initiatives sur la bioénergie, telles que la Table ronde sur les biocarburants durables (RSB) et le Partenariat mondial sur les bioénergies (GBEP).

Par ailleurs, le projet BEFSCI pourrait informer le processus de notification sur la sécurité alimentaire en vertu de la nouvelle Directive EU en matière d’énergies renouvelables (qui comprend un objectif de biocarburants de 20% d’ici 2020), ainsi que les travaux en cours du Comité européen de normalisation (CEN) et de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) vers l’élaboration de normes pour les biocarburants durables.

BFSCI : son programme

Pour atteindre les objectifs décrits ci-dessus, il est prévu de diviser les activités en trois phases :

PHASE 1.

1.1 Examen des principes, critères et indicateurs relatifs à la sécurité alimentaire mis au point dans le cadre des initiatives de bioénergie durable en cours, ainsi que les industries connexes, plus particulièrement celles des secteurs agricole et forestier.

1.2 Présenter une ébauche des principes, critères et indicateurs sur la production durable de bioénergie sauvegardant la sécurité alimentaire, en s’inspirant entre autres des résultats de l’activité 1.1.

PHASE 2.

2.1 Elaborer l’ébauche de principes, critères et indicateurs identifiés pour l’activité 1.2, par le biais de deux consultations techniques au siège de la FAO. Un groupe multidisciplinaire d’experts sur la bioénergie durable et la sécurité alimentaire provenant d’organismes des Nations Unies, universités, instituts de recherche et ONG sera invité à participer.

2.2 Discuter et mettre au point les principes, critères et indicateurs élaborés dans le cadre des activités 1.2 et 2.1, par des consultations multipartenaires au siège de la FAO et dans les Bureaux régionaux. Les représentants des gouvernements, des associations d’agriculteurs, des entreprises et de la société civile seront invités à participer. Durant ces consultations, des informations seront partagées sur l’état des principes/normes internationales sur la durabilité des biocarburants concernant des aspects non liés à la sécurité alimentaire.

PHASE 3.

3.1 Tester sur le terrain puis mettre au point les critères et indicateurs identifiés dans le cadre des activités 1.2 à 2.2, par des études de faisabilité qualitative dans trois pays pilotes.

3.2 Diffuser les résultats du projet et présenter des propositions d’activités de suivi avec des organisations internationales, les gouvernements concernés et la communauté de donateurs.

3.3 Jeter les bases d’un processus intergouvernemental qui sera convoqué et dirigé par la FAO afin de dégager un consensus international sur les principes, critères et indicateurs identifiés par ce projet.

BFSCI : ses acteurs

Le project BEFSCI est financé par le Ministère Fédéral de l’Alimentation, de l’Agriculture de la Protection des Consommateurs du Gouvernement d’Allemagne.

Il est mis en œuvre par la Division FAO de l’environnement, des changements climatiques et de la bioénergie faisant partie du Département de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement.

Pour plus d’informations et contact BEFSCI :

Pour plus d’information, voir la page

Tel : +39 06 570 55376

Fax : +39 06 570 53369

Courriel : BEFSCI-Project@fao.org

René Massé

Desertec, création de la société DII GmbH pour mettre en oeuvre un projet solaire pharaonique

Les douze entreprises à l’origine de la Fondation Desertec ont signé vendredi 30 octobre 2009 à Munich les statuts de la société DII GmbH. Elle sera chargée de piloter les investissements pour la construction d’un vaste réseau centrales solaires à concentration et de parcs éoliens s’étendant du Maghreb au Moyen-Orient. Ce projet, dont le budget est estimé à près de 400 milliards d’euros vise à couvrir 15 % des besoins en énergie de l’Europe et « une part considérable » de ceux des pays producteurs d’ici à 2050. Les infrastructures de transport de l’énergie vers l’Europe coûteront à elles seules 50 milliards

DESERTEC est une initiative industrielle unique en son genre menée par 12 entreprises, dont les allemands Siemens, Solar Millennium, Munich Re, RWE, SCHOTT Solar, ou encore l’espagnol Abengoa et le suisse ABB.

Un concept révolutionnaire pour un projet pharaonique

Le concept DESERTEC vise à produire de l’électricité solaire et éolienne dans les déserts d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, et à construire les réseaux de transport pour alimenter ces régions et les pays européens.

Ainsi, le projet DESERTEC prévoit l’installation d’une vingtaine de centrales solaires de 5 GW chacune. Soit environ 100 GW, presque autant que la capacité de production électrique française. Selon ses promoteurs, DESERTEC pourrait fournir 15% des besoins en électricité de l’Europe en 2050.

En comparaison, la plus grosse centrale thermique actuelle se trouve au Portugal et a une puissance maximale de « seulement » 46 MW…

Un projet en train de se concrétiser

La Coopération Trans-méditerranéenne pour les Energies renouvelables (TREC) a été fondée en 2003 par le Club de Rome, la Fondation Hambourgeoise pour la Protection du Climat et le National Energy Research Center de Jordanie (NERC). En coopération avec le Centre aérospatial allemand (DLR), TREC a développé le concept de DESERTEC et réalisé les recherches nécessaires.

De 2004 à 2007, TREC a initié trois études sur financement allemand, dirigées par le Centre Aéronautique et Spatial allemand. qui ont permis :

- d’évaluer le potentiel des énergies renouvelables dans le Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA),
- d’évaluer les besoins attendus pour 2050 en eau et en énergie dans ces pays et
- d’étudier la faisabilité d’une construction d’un réseau de transport électrique entre l’Union européenne et le MEN.

En juillet 2009, douze sociétés ont créé la Fondation DESERTEC, chargée de rassembler les partenaires industriels et donner corps à ce projet.

Le 30 octobre 2009, ces membres fondateurs de la Fondation ont donc signé les statuts de la société Dll GmbH, nommé son Directeur M. Paul van Son. L’objectif de cette société est désormais de

Ce projet déclenche déjà de nombreuses polémiques

Certains experts le trouve sur-dimensionné, d’autres redoutent une forme de néocolonialisme. Les débats ne sont pas clos et les questions nombreuses :

Ce projet se fera-t-il au détriment des populations locales pauvres ?

Le projet DESERTEC vis aussi à développer les pays du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), en assurant « une part considérable » de l’approvisionnement en électricité de ces pays, en dessalement l’eau de mer pour fournir ces pays en eau potable et en participant au développement de ces pays.

De plus, une entreprise nord-africaine figure actuellement parmi les signataires de Desertec : le groupe agro-alimentaire algérien Cevital, l’une des grandes entreprises d’Algérie, spécialiste d’huile et de margarine. A noter aussi la présence lors de la signature du protocole d’accord de représentants de la Ligue arabe et du ministère égyptien de l’énergie.

Ce projet rendrait-il l’approvisionnement de l’Europe dépendant de pays à la stabilité limitée ?

Le leader allemand du solaire, Solarworld résume les avis des sceptiques en expliquant que « construire des centrales solaires dans des pays instables conduit à une dépendance similaire à celle qui existe déjà vis-à-vis du pétrole. » Cette initiative fait ainsi de l’Afrique du Nord un centre stratégique essentiel pour l’approvisionnement énergétique, un « nouvel Eden » qui pourrait créer de fortes tensions dans ces régions à la stabilité déjà précaire…

Du fait d’éloigner fortement la production de la consommation d’électricité, quelles seront les pertes engendrées ?

Le transport d’électricité se fera par câbles sous-marins à courant continu haute tension (CCHT), n’engendrant des pertes qu’ à hauteur de 3% pour 1 000km de distance.
De plus, cet approvisionnement nécessite un fort maillage du réseau, et le développement actuel des smart grids (réseaux géants de distribution intelligents) pourraient gérer ce réseau d’une grande complexité.

Le sable, un corrosif puissant
Le pire ennemi des panneaux solaires sera peut-être le vent de sable qui va les dépolir et les rendre inopérants rapidement. Les technologies sont en pleine mutation et de nombreuses avancées sont à même de résoudre ce problème.

Ce nouvel approvisionnement amènera-t-il des instabilités lors des pics de la demande ?

Les CSP (centrales héliothermiques à concentration ) produisent de la chaleur qui est turbinée pour produire de l’électricité. En cas de pics de consommation, ces mêmes turbines peuvent être alimentées avec des biocarburants ou de gaz. La CSP peut ainsi produire de l’électricité en fonction des besoins, contrairement aux centrales éoliennes et photovoltaïques qui ont besoin de centrales d’appoint à charbon, à gaz ou hydroélectrique pour passer les pics.

Ce projet titanesque est-il réaliste financièrement ?

Le coût est estimé à quelque 400 milliards d’euros, dont 350 milliards pour les centrales elles-mêmes et 50 milliards pour les réseaux de transmission électrique.

L’Union européenne, poussée par l’Allemagne qui a fait de ce projet le sien, devrait être mise à contribution. C’est en tout cas ce qu’a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui ont déjà salué l’initiative et indiqué que l’UE pourrait apporter des crédits.

Mais l’échéance du projet est à 2050, et le projet doit encore être plus abouti pour discuter des financements.

De nombreux bénéfices environnementaux et de co-développement sont attendus

Pour résumer, outre les perspectives commerciales s’offrant aux entreprises, il faut noter que ce projet entrainera de nombreux avantages :

  • Une sécurité énergétique renforcée dans les pays EU-MENA (Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord) ;
  • Des perspectives de croissance et de développement pour la région MENA grâce aux énormes investissements réalisés par les investisseurs privés ;
  • Une garantie du futur approvisionnement en eau potable dans les pays du MENA grâce à l’utilisation du surplus d’énergie dans des usines de dessalement d’eau de mer ;
  • Une réduction des émissions de carbone et, donc, une contribution non négligeable pour soutenir les objectifs de protection du climat de l’Union européenne et du Gouvernement allemand.

Pour en savoir plus

Visiter le site de DESERTEC (en anglais et allemand), et/ou prendre connaissance des grandes lignes du projet dans la présentation en français proposée ci-dessous.


Sources : un article publié le 5 novembre 2009 sur le site Sequovia.

René Massé

Facilité ACP-EU pour l’Energie : l’Union européenne accorde une aide de 200 millions d’EUR pour améliorer l’accès à l’énergie dans les pays ACP

La Commission européenne a annoncéle 4 novembre 2009 à Bruxelles, le lancement de la deuxième phase de la Facilité ACP-UE pour l’énergie financée sur le 10 e Fonds européen de développement (FED) pour la période 2009‑2013.

Après une première phase de mise en œuvre réussie, l’Union européenne et le Groupe des États ACP sont convenus de consacrer 200 millions d’EUR pour financer la poursuite des activités destinées à améliorer l’accès des populations pauvres à des services énergétiques compatibles avec le développement durable et peu coûteux, ainsi que de contribuer à la lutte contre le changement climatique en s’efforçant de trouver des solutions qui privilégient les énergies renouvelables et de prendre des mesures d’efficacité énergétique.

Karel De Gucht, membre de la Commission chargé du développement, a déclaré : « Pour un véritable développement économique et social des pays les plus pauvres du monde, il faut un accès à des services énergétiques fiables. La Facilité pour l’énergie contribuera à la réalisation de cet objectif tout en favorisant une meilleure efficacité énergétique et des solutions énergétiques propres, deux points essentiels au moment où les pays en développement se rallient, eux aussi, à la cause que constitue la lutte contre le changement climatique. »

Dans la plupart des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, seuls 10 % de la population rurale ont accès à des services énergétiques modernes et compatibles avec le développement durable. Par ailleurs, l’utilisation de combustibles traditionnels, qui provoquent une pollution de l’air à l’intérieur des bâtiments, peut entraîner des problèmes de santé et des décès. Elle est également à l’origine d’une dégradation de l’environnement à cause du déboisement dû à une mauvaise exploitation des ressources naturelles utilisées pour ces combustibles.

La nouvelle Facilité pour l’énergie s’attaque à ces problèmes en cofinançant des projets destinés à améliorer l’accès des populations rurales pauvres des pays ACP à des services énergétiques de meilleure qualité. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, elle accordera la priorité aux projets qui favorisent l’utilisation de sources d’énergie renouvelable, telles que les systèmes solaires, les parcs éoliens, l’énergie hydraulique, la biomasse (biocarburants et biogaz) et les systèmes géothermiques, ainsi que l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics et privés, par exemple en encourageant le remplacement des ampoules énergivores par des ampoules plus performantes. La Facilité pour l’énergie financera également des opérations en faveur de la bonne gouvernance et du renforcement des capacités dans le secteur de l’énergie aux niveaux local, national et régional. Elle cofinancera des projets au moyen d’appels à propositions, dont le premier sera lancé en novembre, et de deux nouveaux instruments de cofinancement, à savoir un mécanisme de mise en commun faisant intervenir des institutions de financement et le secteur privé et une aide financière pour la bonne gouvernance énergétique grâce à l’initiative de l’Union européenne pour l’énergie intitulée « Facilité de dialogue et de partenariat ».

La Facilité pour l’énergie a déjà fait ses preuves en attirant des fonds supplémentaires de plusieurs millions d’euros cofinancés par le secteur privé, les ONG, les États membres de l’UE et les institutions financières internationales. Près de sept millions de personnes ont bénéficié des 74 projets financés par la Facilité ACP-UE pour l’énergie à concurrence de 196 millions d’EUR sur les 430 millions d’EUR que représente le coût total des projets. La Facilité pour l’énergie a également recueilli plus de 230 millions d’EUR cofinancés par les secteurs public et privé. 97 % des projets financés ont porté sur la production d’énergie à partir de sources renouvelables et de solutions hybrides. La nouvelle Facilité pour l’énergie, dotée de nouveaux instruments de cofinancement, devrait profiter à un nombre encore plus important de personnes vivant dans les zones rurales et périurbaines.

Historique

Créée en 2004, la Facilité pour l’énergie est un instrument de financement pour la mise en œuvre de l’initiative de l’Union européenne en faveur de l’énergie pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable (EUEI). Lancée en 2002 lors du Sommet mondial sur le développement durable, qui s’est tenu à Johannesburg, cette initiative a confirmé l’attachement de l’UE à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. La Facilité pour l’énergie est également un instrument de mise en œuvre du partenariat stratégique UE‑Afrique dans le secteur de l’énergie, qui s’inscrit dans la stratégie commune UE‑Afrique et le plan d’action adoptés à Lisbonne en décembre 2007.


Source : un communiqué officiel publié sur le 4 novembre 2009 site Europa.

René Massé

Biocarburants : danger pour le climat ?

Les biocarburants sont-ils perçus comme une solution contre le réchauffement climatique ou risquent-ils de l’aggraver en encourageant la déforestation ? Les détracteurs des biocarburants affirment qu’ils contribuent à émettre d’importantes émissions de CO2.
« Sans changement de comptabilité, l’utilisation des biocarburants aggravera notre problème de gaz à effet de serre plutôt qu’il nous aidera à le résoudre » prédit Jerry Melillo, du Marine Biological Laboratory, un organisme privé de recherche à but non-lucratif. Deux articles (dont un à propos d’une étude du PNUE) publiés sur le site Ushuaïa posent le débat dans des termes similaires.

L’impact des biocarburants n’est pas pris en compte par les principales lois climatiques

Dans les grands pays, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant des changements d’utilisation des terres de cultures liées aux programmes de production de biocarburants destinés à réduire l’empreinte carbonique des énergies fossiles, ne sont pas prises en compte.

Le protocole de Kyoto, le système de marché de droits d’émissions carboniques de l’Union européenne et le projet de loi sur le climat adopté cet été par la Chambre américaine des représentants exemptent les émissions de CO2 provenant de la production de biocarburants, quelle que soit l’origine de la biomasse, expliquent-ils. Cette exemption permet la production de biocarburants, même après une déforestation pour planter du soja, de la canne à sucre ou des palmiers à huile.

Suivant l’utilisation des terres la production de biocarburants peut générer d’importantes émissions polluantes

Un modèle informatique montre que « les différents modes d’utilisation des terres dans le cadre de programmes intensifs pour produire des biocarburants peuvent aboutir à d’importantes émissions polluantes ».

Ce résultat a été obtenu avec les deux hypothèses retenues pour ce modèle : la première consiste à convertir des zones naturelles, y compris des forêts, pour répondre à la demande croissante de biocarburants, tandis que la seconde privilégie une utilisation plus intensive des terres déjà cultivées.

La production des biocarburants sur le point de s’étendre ?

Le modèle prédit que les surfaces consacrées à la production de biocarburants vont devenir plus étendues que les terres de cultures d’ici la fin du 21e siècle, entraînant d’importantes émissions de CO2 selon la biomasse utilisée.

« Le potentiel des biocarburants pour réduire les émissions de CO2 dépend de la source de la biomasse et des effets de celle-ci sur l’utilisation des terres » expliquent ces chercheurs.

Un rapport du PNUE sur les biocarburants !

Le programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE) estime dans un rapport que « les politiques d’incitation à l’utilisation de biocarburants devront être revues et les objectifs devront être réajustés à des niveaux qui puissent être atteints de manière durable ».

Les biocarburants, présentés par leurs producteurs comme une alternative aux sources d’énergie fossile émettrices de gaz à effet de serre, sont accusés par leurs détracteurs d’accaparer des terres agricoles nécessaires pour nourrir la planète. « Environ 8 à 34 % des terres cultivables seraient nécessaires, avec les technologies actuelles de première génération, pour fournir 10 % de la demande de carburants dans les transports » relève le rapport.

Les biocarburants, ont-ils des effets positifs sur le climat ?

Au Brésil, l’éthanol produit à partir du sucre de canne et de déchets fibreux, appelés bagasse, est considéré « comme ayant un effet positif sur le climat ». L’éthanol issu du traitement du maïs peut être 60 % plus économe en gaz à effet de serre que l’essence, ou 5 % plus producteur de ces mêmes gaz, en fonction de l’efficacité des méthodes de production.

Idem pour le biodiesel produit à partir de l’huile de palme ! Il peut faire économiser 80 % de gaz à effet de serre comparé à l’essence.

Mais le même procédé peut multiplier par 8 les émissions de gaz à effet de serre, toujours comparé à l’essence, s’il a fallu détruire une forêt tropicale pour produire cette huile de palme, et par 20 s’il a fallu sacrifier une tourbière, souligne le rapport.


Source : deux articles publiés le 21 octobre 2009 sur cette page du site Ushuaïa, et le 24 octobre 2009 sur cette page du site Ushuaïa

René Massé

La bataille mondiale des batteries pour les voitures électriques profitera aux énergies renouvelables

L’usage de batteries High Tech, commencé avec les équipements portables, est en train d’exploser avec le développement des marchés de la voiture électrique… Les avancées technologiques dans le domaine du stockage d’électricité pourrait bien profiter aux programmes d’électrification décentralisée dans les pays en développement.

« Le prochain grand marché est celui du stockage des énergies renouvelables. Les accumulateurs devront avoir une durée de vie de vingt ans », relate John Searle, PDG de Saft.

Le 24 septembre 2009, Vincent Bolloré inaugurait en grande pompe une usine hautement stratégique. Implanté dans son fief d’Ergué-Gabéric (Finistère), le site de Batscap, qui représente 60 millions d’euros d’investissement, produira des batteries lithium-métal polymère : ce sont elles qui équiperont, en principe, la voiture électrique promise par l’industriel breton. Bolloré n’est pas le seul groupe français à postuler au club très fermé des grands fabricants de batteries. Saft, associé à l’américain Johnson Controls, a ouvert une usine de batteries lithium à Nersac (Gironde), qui fournit notamment Mercedes. Quant à Carlos Ghosn, le patron de Renault, il promet une usine de batteries lithium d’au moins 50 000 pièces par an à Flins (Yvelines).

L’explosion de la mobilité

Le marché de l’automobile du futur, que de nombreux professionnels imaginent hybride ou tout électrique, suscite les convoitises. Mais, bien au-delà de la voiture, le marché du stockage de l’électricité profite déjà de l’explosion de la mobilité : téléphones, baladeurs, PC… La bataille est lancée depuis longtemps. Ceux qui sauront produire des batteries high-tech au lithium alliant coût acceptable, capacité élevée et temps de charge réduit décrocheront la timbale…

Dans cette guerre souterraine, émaillée d’alliances et de percées technologiques, le combat paraît inégal. Les fabricants asiatiques, tels les japonais Sanyo et Sony ou le chinois BYD, fournissent déjà 95 % de la production mondiale des batteries lithium et nickel et les américains, dont Johnson Control, les 5 % restants. Les industriels chinois, japonais ou coréens bénéficient de leur avance historique en matière d’équipements nomades. Les batteries lithium-ion équipent la totalité des consoles de jeux, des ordinateurs et des téléphones portables, 95 % des caméras numériques, 85 % des appareils photos, 80 % des baladeurs MP3… Fort de son avance industrielle, le chinois BYD, l’un des premiers fabricants mondiaux de batteries pour appareils électroniques se lance d’ailleurs dans l’automobile.

La France ou les États-Unis veulent répondre par le volontarisme politique. Le 5 août, Barack Obama a annoncé 2,4 milliards de dollars de crédits à la filière des véhicules électriques… dont 1,5 milliard pour les seules batteries. « Je veux que les voitures du futur et les technologies qui les propulsent soient développées aux Etats-Unis », a-t-il affirmé. Le premier bénéficiaire sera la société commune de Saft et de Johnson Controls, qui recevra 299 millions de dollars pour implanter une usine dans le Michigan. Premier fabricant mondial de batteries plomb pour voitures, Johnson Controls veut étendre son leadership au lithium-ion… Mieux, Saft recevra 95,5 millions de dollars supplémentaires pour fabriquer des batteries industrielles en Floride.

En France, le gouvernement promet 1,5 milliard d’euros de soutien public. Il accompagnera notamment le projet de Renault à Flins, mené en collaboration avec le CEA et AESC (co-entreprise entre Nissan et NEC). Et financera un centre de recherche à Grenoble. L’investissement total, réalisé à travers le Fonds stratégique d’investissement (FSI), atteindra 1,5 milliard d’euros, dont la moitié avant 2014.

Mais n’est-il pas trop tard ? En 2008, Sanyo, le leader mondial toutes technologies confondues, a investi 190 millions de dollars, Mitsubishi Heavy 100 millions, Sony 369 millions et Matsushita 950 millions. Des chiffres à donner le vertige, tout comme la succession d’alliances. Sanyo est en passe d’être racheté par Panasonic, Bosch et Samsung se sont alliées. Le français SVE (Dassault), après plusieurs revirements stratégiques, va finalement s’associer avec le coréen Dow Kokam.

Cette effervescence est motivée par l’explosion attendue du marché des accumulateurs

Cette année, la production mondiale d’accumulateurs, estimée à plus de 3,2 milliards, a stagné (+ 1 %), crise oblige. Mais cela fait suite à deux années de fièvre : + 13 % en 2008 et + 22 % en 2007. Et le marché devrait passer de 10 milliards d’euros aujourd’hui à 15 milliards d’ici à 2015, voire 27 milliards. Les investissements nécessaires s’élèveraient à quelque 30 milliards de dollars d’ici à 2020.

Sans surprise, les véhicules électriques et hybrides alimenteront largement cette croissance. L’électromobilité pourrait compter pour 40 % de la demande de batteries lithium-ion en 2018. Mais pas seulement. « Le prochain grand marché est celui du stockage des énergies renouvelables. Les accumulateurs devront avoir une durée de vie de vingt ans », relate John Searle, PDG de Saft.

L’issue de la bataille dépendra aussi des choix technologiques.

« L’intérêt du lithium-ion est qu’il peut être utilisé indifféremment quel que soit le domaine d’application », explique Florence Fusalba, la responsable du programme stockage de l’énergie au CEA (laboratoire Liten).

Depuis les premiers modèles Sony, datant de 1992, la densité énergétique est passée de 100 Wh/kg à plus de 200 Wh/kg. Celle-ci n’est que de 30 Wh/kg pour la vieille batterie plomb acide et 80 Wh/kg pour le nickel métal hydrure utilisé par le véhicule hybride Toyota Prius.

La technologie lithium-ion la plus répandue s’appuie sur une cathode en cobalt, efficace mais onéreuse et sujette à la surchauffe comme l’ont montré les explosions d’ordinateurs portables ou d’Iphone. D’autres concepts émergent. Le lithium-fer phosphate affiche une grande stabilité et une longue durée de vie, au détriment de la densité (90 à110 Wh/kg). Ou le remplacement du graphite de l’anode, l’emploi de titane ou d’étain pouvant réduire à trois minutes la recharge d’un équipement nomade.

Pour améliorer la sécurité, certains laboratoires développent des matériaux ternaires, associant le cobalt à d’autres métaux, manganèse ou aluminium. En France, le CEA et sa jeune spin-off Prolion, créée en 2009, sont en pointe.

Et pour l’avenir ? La technologie émergente lithium-air fait figure de Graal. Avec une densité énergétique supérieure à 2 000 Wh/kg, elle permettrait de rendre les voitures électriques aussi performantes que les meilleurs modèles thermiques. Celui qui en tiendra la clé sera alors le nouveau roi du pétrole.


Source : un article de Ludovic Dupin publié le 01 octobre 2009 sur le site Usine Nouvelle.

René Massé

France : World Ethanol 2009 à Paris

Cette 12ème conférence annuelle se tiendra à Paris, du 2 au 5 novembre 2009.

Cette conférence vous permettra d’identifier des opportunités dans le marché de l’éthanol et de faire du business avec des leaders présents sur l’ensemble de la chaîne de valeur à travers le monde.

En assistant aux évaluations du développement mondial de l’industrie de l’éthanol incluant les USA, le Brésil, l’Europe et l’Asie, aux présentations sur les principaux marchés, ainsi qu’aux débats sur les technologies de nouvelles générations et les questions stratégiques pour l’industrie, l’Éthanol Mondial 2009 se propose de vous donner une vision complète du secteur.

Plus de renseignements sur le site en anglais de la conférence


Source : un article publié sur le site Transfert de technologie et savoir-faire innovants en Languedoc-Roussillon.

René Massé