Du biogaz pour les ménages en Chine et en Afrique

Depuis 2002, l’ONG Initiative Développement agit en Chine pour la réalisation de projets de développement et de protection de l’environnement en faveur des populations rurales du Guizhou et du Yunnan, provinces du sud-ouest du pays particulièrement pauvres.  ID y a déjà construit plusieurs milliers de digesteurs familiaux et aujourd’hui elle appuie plusieurs projets de diffusion à grande échelle.

En Afrique (Congo, Tchad, Comores), ID étudie la transposition de ce modèle.

Plusieurs documents présentent ces réalisations sur le site de l’ONG, notamment des vidéos.

Comprendre le coût et mesurer l’impact des projets d’accès à l’énergie

Ou la nécessaire prise en compte du contexte et du point de vue de l’utilisateur final. Etudes de cas croisées d’ONG françaises.

Cette étude pose la question de l’efficience des projets d’accès à l’énergie. Elle propose de regarder l’impact social, économique et environnemental des projets d’accès à l’énergie en prenant en compte le contexte et différents points de vue. En effet, le contexte joue un rôle important sur les coûts des projets et sur leurs impacts. Par ailleurs, l’efficience des projets (impact par montant investi) dépend de la technologie mais aussi de la structure de financement du projet.

La mise en oeuvre du cadre d’analyse sur 6 cas concrets permet de préciser les indicateurs et de confirmer leur pertinence et applicabilité dans un grand nombre de situations. L’analyse des résultats montre la grande diversité des impacts des projets et l’importance de considérer l’efficience selon les points de vue des différents acteurs concernés.

Sénégal : quatre programmes unissent leurs forces pour le développement local de l’énergie

Quatre programmes de développement, le Programme national de développement local (Pndl), Enda Energie, le Programme National de Plates formes Multifonctionnelles pour la réduction de la pauvreté et du Programme National de Biogaz, vont mettre en exergue leur dimension énergétique pour la promotion économique et sociale des populations de Kaolack, Kaffrine Fatick, Thiès et Diourbel.

Le partenariat entre ces structures a été signé le 4 juin 2010.

Ce partenariat va permettre ainsi d’initier une coalition locale pour la promotion des services à haut potentiel énergétique dans les collectivités locales. Ce qui constitue un engagement solidaire de plusieurs structures intervenant en milieu rural sénégalais.

Pour définir les modalités pratiques d’interventions au profit des collectivités locales, ces quatre acteurs vont unir leurs efforts pour promouvoir le développement économique et social par l’intégration des dimensions telles que l’énergie, le Genre et les changements climatiques dans les actions de développement local, notamment au niveau de la planification locale, le renforcement des capacités et les actions de communication. Chacun des programmes présente, dans une de ses composantes, des missions spécifiques devant répondre aux préoccupations d’ordre énergétique.

Selon le Secrétaire exécutif du Pndl, définir un cadre stratégique devant assister les collectivités locales dans le processus d’intégration de la dimension énergétique dans la priorisation des besoins essentiels devra être considérée par tous comme une nécessité. « Le principe de multi sectorialité prônée par le Pndl impose une démarche de partage et une mutualisation de nos approches. En décidant de passer par des documents validés de part et d’autre, nos différentes structures améliorent le niveau d’harmonisation ». Il ne doute pas aussi que les bonnes intentions annoncées par les différentes structures se concrétisent. Ainsi, ils comptent tous contribuer positivement à l’avènement d’une conscience plus affirmées dans les entités territoriales que sont les collectivités locales, avec des élus locaux plus engagés dans la prise en compte optimale des préoccupations énergétiques.

Selon tous les acteurs de ce partenariat, en termes de développement rural et de réduction de la pauvreté, le cloisonnement sectoriel a longtemps limité les impacts des différents modèles développés en matière de promotion énergétique.


Source : Le Soleil.

Xavier Dufail

Étude comparative sur les politiques d’électrification rurale dans les économies émergentes

Ce document d’information (Information Paper) en anglais est la première étude de l’AIE se concentrant exclusivement sur les politiques d’électrification rurale dans les grandes économies émergentes.

« Comparative study on rural electrification policies in emerging economies »

Agence Internationale de l’Énergie / Alexandra niez

118 pages

mars 2010

(document en anglais)

L’objectif de cette étude est de fournir les clés de la réussite des politiques d’électrification rurale. Ses conclusions et recommandations sont fondées sur une analyse des programmes d’électrification rurale du Brésil, de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique du Sud.

Le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud ont chacun travaillé à améliorer l’accès aux services d’électricité. Bien que de nombreux défis à relever par ces pays sont similaires, les moyens d’y répondre varient dans leur application et leur efficacité.

Sur la base d’une analyse de ces quatre profils de pays, cette étude a déterminé les conditions préalables à la réussite des politiques d’électrification rurale.

Le site de l’Agence Internationale de l’Énergie : www.iea.org

Xavier Dufail

Chine : étude sur le changement de combustible domestique en milieu rural

Basé sur l’analyse des données d’une enquête effectuée auprès des ménages ruraux de la province de Hubei (Chine) en 2004, ce document (en anglais) explore les modes d’utilisation du combustible domestique et de leurs changements, en utilisant une approche statistique.

« Household Level Fuel Switching in Rural Hubei »
_Peng Wuyuan, Hisham Zerriffi, Pan Jihua / PESD Stanford

aout 2008

20 pages

(document en anglais)

Des données indiquent que le passage de la biomasse à des sources commerciales modernes en est encore à un stade précoce, les revenus devront augmenter significativement pour que l’utilisation de la biomasse décroisse, et que l’utilisation de fuel domestique varie considérablement entre les régions géographiques étant donné la disparité d’approvisionnement des différentes sources d’énergie.

Lien vers le document : Household Level Fuel Switching in Rural Hubei (PDF)


Source : PESD Stanford (en anglais).

Xavier Dufail

Chine : financement de l’AFD pour des projets énergétiques

Le 17 décembre 2009 l’AFD a approuvé l’octroi d’un prêt de 120 millions d’euros à la République populaire de Chine pour le financement de projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables.

La croissance de la demande énergétique chinoise est très élevée, en raison du poids d’un secteur industriel dynamique dont les performances énergétiques sont médiocres. Depuis 2008, la Chine est ainsi devenue le premier émetteur mondial de CO2. En 2006, l’AFD a approuvé une première ligne de crédit de 60 millions d’euros destinée à financer les projets d’efficacité énergétiques et d’énergie renouvelable proposés par trois banques locales. Cette ligne sera terminée à fin 2009 et aura permis d’éviter l’émission de plus de 1.900.000 tonnes de CO2 par an.

Forts de ce succès, l’ensemble des partenaires ont souhaité poursuivre et amplifier cette dynamique avec une seconde ligne, d’un montant doublé à 120 millions d’euros. Un volet d’assistance technique doit accompagner la formation des équipes bancaires et l’analyse des projets. Les trois banques partenaires (HuaXia Bank, China Merchant Bank et SPDB) sont basées à Pékin, Shenzhen et Shanghai et possèdent de puissants réseaux nationaux.


Source : Agence Française de Développement.

Xavier Dufail

Cookstoves and Markets : Experiences, Successes and Opportunities

Ce rapport de GVEP-I étudie la question suivante : pourquoi le décollage des foyers améliorés de cuisson a-t-il été si lent dans les pays en voie de développement ?

« Cookstoves and Markets : Experiences, Successes and Opportunities »

Editeurs : Kavita Rai et Jevita MacDonald

Publication du GVEP International

Décembre 2009

41 pages en anglais

GVEP International a produit un rapport qui réunit une compilation d’articles écrits par des experts et des représentants d’institutions et de sociétés actives dans la promotion, diffusion et commercialisation de foyers améliorés de cuisson à travers le monde et plus particulièrement dans les pays du Sud où la grande majorité de la population dépend encore du bois et du charbon pour cuisiner.

Pourquoi les foyers de cuisson demandent-ils autant de temps et d’efforts pour être introduits sur le marché avec succès ? Le rapport prend en compte les défis liés à la commercialisation des foyers et analyse les autres raisons qui expliquent l’inertie de ce marché en dépit de l’énorme potentiel lié au remplacement des foyers inefficaces.

Un message est clair. Depuis la phase de conception du foyer jusqu’à celle de diffusion à grande échelle, la promotion de foyers améliorés est grandement dépendante des subventions publiques des gouvernements et des bailleurs (y compris des fonds carbone), du secteur particulier des institutions non lucratives et dans le climat actuel des entrepreneurs visionnaires impliqués dans le secteur social.


Source : article de Alessandra Moscadelli diffusé le 9 décembre 2009 sur le site du GVEP International, repris également sur le site de Hedon où le rapport également peut être téléchargé.

René Massé

L’Accord de Copenhague : 10 milliards de dollars par an en 2010, 2011 et 2012 pour aider les Pays en Développement

Du 10 au 18 décembre 2009 s’est tenu à Copenhague, au Danemark, un rassemblement international sans précédent. Son objectif : mettre toutes les nations sur la voie de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Au terme de cette rencontre, l’Accord de Copenhague laisse un goût d’inachevé… En attendant, le protocole de Kyoto reste le seul instrument légal contre le réchauffement, mais ne concerne qu’un tiers à peine des émissions mondiales.

119 dirigeants du monde entier ont assisté à la réunion, le plus grand rassemblement de chefs d’Etat et de gouvernement de l’histoire de l’ONU. Le défi consiste désormais à transformer l’Accord de Copenhague en un accord politique mesurable et vérifiable.

Les enjeux de Copenhague

Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Le protocole de Kyoto visant à limiter le réchauffement climatique prend fin en 2012. Les signataires se sont engagés dans des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le sommet de Copenhague devait fixer des objectifs pour les échéances 2020 et 2050.

Intégrer les pays en développement dans des objectifs de réduction d’émissions
Pour qu’une action ait des effets planétaires, il est crucial que la Chine, mais aussi l’Inde et le continent africain, acceptent des objectifs contraignants. Or, dans les décennies à venir, ces pays engageront d’importants programmes de développement économiques, synonymes de consommation accrue d’énergie. La Chine refuse tout contrôle de ses émissions par une organisation internationale et n’accepte de s’engager que sur la réduction de l’intensité carbone. Pour concilier développement économique et réduction des émissions, il faut aider ces pays à financer le passage aux technologies propres. Une aide évaluée à 100 milliards de dollars par an…

Convaincre les États-Unis de rejoindre le mouvement
L’Amérique d’Obama est plus sensible au sujet que celle de Bush. Mais la population et les lobbies de l’industrie américaine contestent par avance tout engagement contraignant de réduction des gaz à effet de serre aux États-Unis. Le débat entre le président et le Sénat est houleux.

L’Accord de Copenhague

La conférence onusienne de Copenhague s’est achevée par un accord politique de trois pages visant à limiter l’élévation de la température, la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre et mettant en place l’abondance de fonds pour les pays en développement. On en retiendra les points suivants :

1. L’Accord de Copenhague reconnaît le point de vue scientifique appelant à contenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2 degrés.

- Mais pas d’accord sur l’objectif de diviser par deux les émissions mondiales de CO2 en 2050 ;

- Et pas d’accord pour la mise en place d’une organisation internationale pour contrôler les efforts des pays.

2. Afin d’atteindre cet objectif, l’accord précise que les pays industrialisés s’engagent à mettre en œuvre, individuellement ou conjointement, des objectifs quantifiés de réductions d’émissions à partir de 2020. Les pays industrialisés (dits annexe 1) et les pays émergents devront indiquer avant le 31 janvier 2010 leurs objectifs en matière de réduction de gaz à effet de serre d’ici 2020.

- Parmi les pays industrialisés, les USA n’ont pas laissé prévoir d’évolution au delà de ce qui a déjà été annoncé : -4% en 2020 (base 1990).

- l’Europe va devoir décider si elle maintient une position commune. Elle s’est déjà engagée à faire -20% en 2020 par rapport à 1990, et -30% si ses partenaires font des efforts proportionnels.

- Les engagements que prendront les pays émergents ne seront pas contraignants et seront contrôlés seulement au niveau national.

- La Chine avait indiqué avant Copenhague qu’elle s’efforcerait d’améliorer l’efficacité énergétique de sa croissance.

- Un certain nombre de pays en développement, y compris les principales économies émergentes, ont accepté de communiquer leurs efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre tous les deux ans et devront également préciser leurs annonces de contributions volontaires avant le 31 Janvier 2010.

Ces mesures de réduction bénéficiant d’un appui international technique et financier devront être consignées dans un registre.

Les chefs d’Etat ont demandé une révision de cet accord en 2015, afin de permettre un examen de l’objectif à long terme visant à limiter l’élévation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré.

3. Financement des pays pauvres

Copenhague a confirmé l’estimation à 100 milliards de dollars par an le besoin en financement des pays en développement à l’horizon 2020.

A court terme, un engagement collectif a été obtenu sur un Fonds alimenté par les pays développés au cours des trois prochaines années à hauteur de 30 milliards de dollars US. Ainsi, 10 milliards de dollars vont être disponibles en 2010, 2011 et 2012. Un groupe de travail de haut niveau sera créé pour étudier ces questions financières.

Pour les financements à long terme, les pays développés ont accepté de soutenir conjointement un objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement.

Transferts de technologie

Un mécanisme est établi pour accélérer les transferts technologiques.

Prochains rendez-vous

Le prochain rendes-vous est fixé à Bonn, Allemagne, du 31 mai à 11 juin 2010. Elle aura pour objet la préparation de la prochaine assemblée annuelle des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu vers la fin de 2010 à Mexico.

Un réexamen global de l’accord de Copenhague est prévu en 2015.


Sources : un article de Agathe Remoué publié le 24 novembre 2009 sur le site de l’Usine Nouvelle ; un article publié le 21 décembre 2009 sur le site L’Expansion et un article publié le 21 décembre 2009 sur le site du Ministère français de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer.

René Massé

Chine : réduire de 40 à 45 % d’ici à 2020, et par rapport à 2005, son « intensité carbone »

Refusant toujours l’idée d’une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, Pékin a indiqué qu’elle était prête à s’engager, lors du sommet de Copenhague, à réduire de 40 à 45 % d’ici à 2020, et par rapport à 2005, son « intensité carbone » . Cet engagement correspond à une baisse de la quantité de gaz à effet serre rejetée pour chaque unité de PIB générée : ainsi, la Chine, qui s’est imposé l’an dernier comme le plus gros émetteur de CO2 de la planète, devrait progressivement freiner le rythme de hausse de ses rejets de polluants, sans parvenir toutefois à réduire ses émissions en valeur absolue.

Un engagement qui ne signifie pas une baisse des émissions de polluants, mais un ralentissement de la croissance des rejets.

Pour réduire l’ « intensité carbone » du pays, le gouvernement a annoncé qu’il allait introduire de nouvelles politiques fiscales encourageant les comportements propres, travailler au développement de centrales au charbon moins polluantes, doper son parc de centrales nucléaires et poursuivre le développement des énergies renouvelables. Dépendant toujours à plus de 76 % du charbon pour générer son électricité, la Chine a déjà lancé un vaste plan de construction de barrages hydroélectriques sur ses grands fleuves et subventionne des spectaculaires projets éoliens et solaires dans les déserts du nord et de l’ouest du pays.

Avec cette prise de position, la Chine, souvent accusée de bouder ses responsabilités de grande puissance, entend montrer qu’elle veut peser de tout son poids dans la négociation d’un accord remplaçant le protocole de Kyoto. M. Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, devrait se rendre lui-même à Copenhague pour participer aux pourparlers et, probablement, réclamer le déblocage par les pays « développés » d’aides financières destinées aux pays en développement engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Si les experts saluaient, hier, l’engagement de la Chine, ils notaient que Pékin aurait pu se montrer un peu plus ambitieux. « C’est une annonce significative à un moment clef. Mais la Chine pourrait faire plus », résumait Ailun Yang, de Greenpeace China. Selon les calculs des analystes, le rythme de baisse de « l’intensité carbone » dévoilée par Pékin serait en fait en ligne avec le recul constaté ces dernières années dans le pays et ne devrait pas nécessiter d’efforts trop contraignants pour le gouvernement, dont la priorité première reste le maintien d’une croissance annuelle au-delà de 8 %.


Source : un article de Yann Rousseau publié le vendredi 27 novembre 2009 sur le site Tout sur la Chine.

René Massé

Chine : première bénéficiaire des crédits carbone, crée la surprise dans le classement

Le marché international de projets « verts » permet aux industries des pays du Nord d' »effacer » une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre en investissant dans des projets « propres » au Sud. « Il y a deux ans, les acteurs économiques chinois ignoraient complètement l’existence de cet outil », reconnaît Wang Xiaoli, directeur du centre d’aide au montage de projets MDP de la province du Yunnan. « Aujourd’hui, ils se demandent tous avec inquiétude quel sera son format post-Kyoto ». Car, la Chine, premier émetteur mondial de CO2, est aujourd’hui, de très loin, le premier utilisateur de ces « Mécanismes de développement propre » (MDP) : elle représente plus d’un tiers des quelque 1.900 projets enregistrés auprès de l’ONU, loin devant l’Inde et le Brésil, et fournit près de 60% de l’offre mondiale de crédits carbone.

Produire de l’électricité grâce à des éoliennes, des petits barrages ou du biogaz issu d’une décharge : dans la province du Yunnan (sud-ouest), comme dans le reste de la Chine, les crédits carbone ont contribué à l’éclosion d’une myriade de projets « verts ».

Les financements MDP ont permis l’éclosion d’une myriade de projets énergie renouvelable en Chine

Les quelque 6 millions d’habitants de Kunming, capitale de la province, génèrent chaque jour 3.500 tonnes d’ordures ménagères, réparties dans deux décharges. Sur l’une d’elle, dans l’attente de la réalisation d’une usine d’incinération, une unité de méthanisation qui permet de produire de l’électricité a vu le jour. Cette unité, dont la construction a coûté 15 millions de yuans (1,5 M EUR), doit permettre d’éviter chaque année l’émission dans l’atmosphère de 64.000 tonnes équivalent CO2. Ces réductions sont traduites en autant de crédit carbone, qu’une entreprise italienne s’est engagée à racheter. « Sans le mécanisme de développement propre, ce projet n’aurait jamais vu le jour », assure Ban Qinli, dirigeant de Kunming Huanye Project Development Co, la société privée qui a monté ce projet.

Pour la seule province du Yunnan, une vingtaine de projets, majoritairement hydrauliques, ont déjà été approuvés par l’ONU, près de 200 autres sont en attente.

L’engouement est réel, mais la Chine, dont les réserves de change dépassent 2.000 milliards de dollars, est-elle vraiment le pays qui a le plus besoin des MDP – et de la manne financière qu’ils représentent – pour assurer sa transition vers une économie moins « carbonée » ?

« Le mécanisme reste bien sûr à améliorer, mais il fonctionne : les règles du jeu sont les mêmes pour tout le monde et l’exemple chinois peut être utile à d’autres pays », estime Yan Tang, chargée de projet au sein de l’Agence française de développement (AFD), qui soutient, par des prêts, des projets MDP en Chine tels qu’une ferme éolienne à Dali, dans le Yunnan également.

L’un des objectifs des négociations climat en cours pour préparer la réunion de Copenhague est de réformer ce marché international de projets afin notamment qu’il ne soit plus réservé aux seuls grands pays émergents : moins de 2% des projets enregistrés à ce jour par l’ONU sont situés sur le continent africain.

La Chine, qui, grâce à un encadrement poussé des pouvoirs publics, a réussi, avec une redoutable efficacité à tirer profit de ce mécanisme de flexibilité, y porte une attention particulière.

La Chine se classe seconde au classement Greenpeace des 11 principaux dirigeants en matière de lutte contre le changement climatique

Le 5 novembre 2009, à moins de 40 jours de la conférence internationale de Copenhague (Danemark) qui doit aboutir à un nouveau traité post-Kyoto, l’organisation environnementale Greenpeace a publié le 5 novembre un classement des 11 principaux dirigeants* en matière de lutte contre le changement climatique.

Le président chinois Hu Jintao  »crée la surprise », selon Greenpeace et décroche la deuxième place (5,9/10) derrière le Premier ministre de Tuvalu, Apisai Ielemia (8,7/10), menacé par la montée des eaux.  »La Chine fait de gros efforts en faveur de Copenhague. Au cours des dernières années, Pékin a développé de manière spectaculaire les énergies renouvelables », fait valoir Greenpeace Il est suivi  »de peu » par le Premier ministre indien Manmohan Singh (5,3/10) et du président brésilien Lula (5/10).  »Les pays en développement font nettement plus d’efforts pour tenter de résoudre cette crise, tandis que les pays industrialisés semblent passer plus de temps à expliquer qu’on a peu de chances d’obtenir un bon accord que de travailler en ce sens  », a déclaré dans un communiqué Ailun Yang, de Greenpeace Chine.


Sources : un articles publié le 6 novembre 2009 sur le site de Romandie News, et un article de Rachida Boughriet publié le 5 novembre 2009 sur le site Actu-Environnement.

René Massé