Des innovations agroécologiques dans un contexte climatique changeant en Afrique

Des études portent sur l’adaptation au changement climatique, tandis que d’autres soulignent le potentiel de l’agroécologie pour une production agricole durable. La présente étude vise à relier ces différentes problématiques, changement climatique, adaptation et agroécologie, en répondant aux questions suivantes :

– Quels changements climatiques sont observés et attendus dans différentes zones climatiques d’Afrique ?
– Comment ces évolutions influencent-elles déjà et affecteront-elles les systèmes agraires en Afrique ?
– Comment les pratiques agroécologiques mises en place par les paysans contribuent-elles à leur adaptation au changement climatique ?
– Dans quelle mesure l’agroécologie est-elle pertinente pour faire face aux enjeux du changement climatique et de la sécurité alimentaire ?

Revue de presse du programme régional énergie et pauvreté (PREP)- 10 juin 2012

Le programme régional énergie et pauvreté publie chaque semaine une revue de presse sur différentes thématiques comme l’énergie, le climat et l’environnement.

Pour en savoir plus, voir à l’adresse : http://energyaccessafrica.org

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a tenu, le mardi 5 juin 2012 à Ouagadougou, une conférence de presse sur l’initiative « Energie pour tous (SE4ALL) ».

Pour en savoir plus : http://www.afriquejet.com/energies-durables-le-pays-adhere-a-linitiative-onusienne-2012060840020.html

Jacques Monvois

Lauréats 2011 du Prix de la fondation POWEO

En novembre 2011, 3 dirigeants d’associations africaines ont été déclarés lauréats du Prix de la fondation POWEO. Chaque récompense est versée à l’association pour favoriser le développement de ses activités.

M. K.Joseph TAME, coordinateur de l’ONG SHD (Service Humanitaire de Développement) à Dapaong (nord Togo)

ONG togolaise créée en 1984, SHD contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables du Nord-Togo. SHD intervient dans l’accès à l’énergie solaire et à l’eau potable et est ainsi devenue « une Association-Entreprise ».
L’activité  »énergies renouvelables » est créée en 1990 suite aux troubles politiques qui ont entraîné la rupture de la coopération internationale gouvernementale avec le Togo. Depuis 1999, SHD a été sollicitée par les autorités sanitaires nationales, l’OMS, l’Unicef-Togo, CFAO-Togo, Energy-Assistance… pour l’électrification et le renforcement de la chaîne de froid dans plus de 30 structures sanitaires dont 2 hôpitaux préfectoraux. Aujourd’hui, SHD compte une douzaine de permanents, dont 8 pour les installations solaires.

Juliette KETEHOUNDJE, fondatrice du groupement de femmes KPONDEOU, commune de Zakpota, département du Zou, Bénin

Emigrée en Côte d’Ivoire, Juliette KETEHOUNDJE est témoin, impuissante, de la maltraitance des enfants de ses consoeurs de Zakpota, placés là-bas pour un pécule dérisoire. Rentrée au pays, elle décide de rassembler les veuves et les foyers démunis victimes des trafiquants d’enfants, son action aboutit à la création du groupement en 2001. Kpondéou est aujourd’hui un GIE de 124 membres avec un domaine agricole de 6 ha. Le groupement vend des produits agricoles et transformés. En 2009, des foyers améliorés sont introduits pour la transformation alimentaire (huile de palme, cuisson des arachides), aujourd’hui plus de 100 femmes en ont construit un. La plateforme multifonctionnelle installée en 2011 (avec presse huile de palme, concasseuse, presse huile palmiste, décortiqueuse, moulin d’arachides, moteur et alternateur) permet de franchir un nouveau palier dans la croissance de la production. Cette plateforme fonctionne au gas-oil mais l’objectif est d’introduire de l’huile de jatropha dès que possible. Aidé par des ONG, le groupement a autofinancé cet équipement à hauteur de 5% soit 1950€.

Marthe DJUIKOM, fondatrice de FERDEDSI (Forum des énergies renouvelables pour le développement durable par la solidarité internationale), Foumbot (ouest Cameroun) et Bruxelles

Marthe Djuikom débute sa carrière au service du développement régional au Cameroun, son pays natal, notamment dans des projets en faveur de l’environnement, de l’autopromotion rurale et des femmes. La confrontation avec les réalités du terrain la conduisent à s’intéresser aux questions d’énergie et à leurs liens avec le développement et les questions de genre. Au cours des années 2000, elle reprend des études de sociologie en Belgique, jusqu’à une thèse sur les énergies durables. Sur la base de ses recherches, Marthe Djuikom crée, au Cameroun (2006) puis en Belgique (2007), une association consacrée à l’accès à l’énergie, le FERDEDSI (Forum Energies Renouvelables, Développement durable et Solidarité Internationale). Elle engage ses moyens personnels et s’appuie sur des personnes et des organismes qui croient en ses projets. FERDEDSI a déjà à son actif des études en zones rurales, deux picocentrales hydrauliques et des petites électrifications par kits solaires.

http://www.ferdedsi.net

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Les projets de la Fondation Poweo

Lauréats 2010 du Prix de la fondation POWEO

IBCC sarl, Maroua, CAMEROUN Association IFRADE, Bukavu, sud-Kivu, Rép. Démocratique du Congo Sahel-Energie, Dakar, Sénégal IDRISSOU Mohamed, gérant de IBCC sarl, Maroua, CAMEROUN L’aventure débute au début des années 2000. IDRISSOU Mohamed, d’origine béninoise et installé à Maroua, au nord du Cameroun, est alors un électricien qui travaille seul. En 2002, il crée l’établissement de commerce IBC Cameroun avec une orientation Eau & Electricité. Il propose des solutions solaires et gagne (…)

- IBCC sarl, Maroua, CAMEROUN

- Association IFRADE, Bukavu, sud-Kivu, Rép. Démocratique du Congo

- Sahel-Energie, Dakar, Sénégal

IDRISSOU Mohamed, gérant de IBCC sarl, Maroua, CAMEROUN

L’aventure débute au début des années 2000. IDRISSOU Mohamed, d’origine béninoise et installé à Maroua, au nord du Cameroun, est alors un électricien qui travaille seul. En 2002, il crée l’établissement de commerce IBC Cameroun avec une orientation Eau & Electricité. Il propose des solutions solaires et gagne progressivement des marchés de travaux plus importants. En 2008, fort de son succès, Idrissou décide de transformer son établissement en SARL. Aujourd’hui, IBCC, avec un chiffre d’affaires d’environ 300000 €, fait travailler 9 personnes. Elle réalise des installations solaires dans des zones rurales enclavées et auprès des populations les plus pauvres à la demande de missionnaires, d’ONG, d’organismes de coopération ou de l’état. M.Idrissou a récemment créé IBCC-Bénin à Cotonou.

http://www.ibcam.sitew.com

Solange KASIBA, présidente de l’association IFRADE, Bukavu, sud-Kivu, République Démocratique du Congo

Au Sud-Kivu, les violences, le SIDA et la stigmatisation des victimes des viols sont le lot quotidien des femmes. C’est dans ce contexte difficile que Solange Kasiba décide, en 2005, de créer l’IFRADE (Initiative des femmes pour la redynamisation des atouts de développement). Elle veut encourager l’autopromotion des femmes et la lutte contre la pauvreté.
En 2008, une 1ère presse pour produire des briquettes à partir de déchets verts est construite par un menuisier local. Les déchets (papiers, feuilles mortes, sciures, résidus des usines de thé et des rizeries…) sont collectés, broyés, trempés, mélangés, pressés, séchés sous forme de briquettes utilisables en remplacement du bois ou du charbon de bois. Plus de 50000 briquettes ont été produites en 2010, pour une clientèle de femmes pauvres de Bukavu et sa périphérie. Le Prix de la fondation POWEO a permis à l’IFRADE de développer cette production. Cette activité fournit des revenus aux femmes membres de l’IFRADE et constitue une économie pour les ménages consommateurs, elle évite aux femmes de se déplacer en forêt pour collecter du bois, avec tous les risques que cela comporte, et les nuisances liées à ces déchets sont éliminées.

Becaye Blondin DIOP, gérant de Sahel-Energie, Dakar, Sénégal

Expert comptable de formation, B. Diop est rentré au Sénégal en 2007, fort d’une expérience d’une trentaine d’années en France. Pour créer son entreprise au Sénégal, B. Diop s’appuie sur des fournisseurs de matériels compétents, mais surtout sur ses moyens propres et son expérience. Choix d’un emplacement favorable à Dakar, embauche d’un technicien compétent en énergie solaire, mise en place d’un solide relationnel avec quelques fournisseurs basés en Allemagne vont permettre à Sahel-Energie de croitre.
L’activité de Sahel Energie s’articule autour de deux grands axes :

- l’éclairage solaire : lampes portables Elixo en zone rurale non électrifiée, électrification de centres de santé, éclairage et chauffe-eaux solaires en milieu urbain, lampadaires
- pompage solaire pour l’approvisionnement en eau potable des villages.

www.sahel-energie.com

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Les projets de la Fondation Poweo

Cameroun : bientôt de l’énergie électrique à partir de courants marins

La société MRS Power Cameroon vient de signer une convention avec l’État pour l’expérimentation de la production de l’électricité à partir de courants marins au Cameroun.

L’opérateur, déjà présent dans le pays à travers la distribution du carburant, financera les études de la phase pilote.

L’État du Cameroun, pour sa part, s’engage ainsi à acheter l’énergie ainsi fournie sur une période de 25 ans.

Baptisé Tidal Wave Energy, le procédé en voie d’expérimentation, selon ses promoteurs, consiste à convertir les courants des océans et cours d’eau en énergie électrique renouvelable, propre, peu coûteuse et non polluante.


Source : APAnews.

Xavier Dufail

Cameroun : prêt de la BAD pour la desserte en électricité de 423 localités

Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a approuvé le 15 septembre 2010 un prêt de 31,64 millions d’unités de compte (47,79 millions de dollars EU) destiné au financement d’un projet de renforcement et d’extension des réseaux électriques au profit de 423 localités du Cameroun.

Le coût total du projet est estimé à 58,99 millions d’unités de compte (80,07 millions de dollars EU).

Le projet permettra de renforcer les performances techniques du réseau existant et d’étendre la fourniture de l’électricité à 423 nouvelles localités jusque-là non desservies.

L’extension de la ligne haute tension, la réhabilitation et l’extension du réseau moyenne et basse tension permettront d’augmenter la capacité de desserte par le réseau national d’une plus grande couverture du territoire, notamment les régions du sud du pays, où l’on s’attend à un regain de l’activité économique, poussé par le développement de projets agro-industriels et de projets du secteur touristique.

Le secteur de l’énergie du Cameroun, comme celui de la plupart des États africains, est confronté à des difficultés d’ordre technique et structurel qui font l’objet de l’attention du Gouvernement et des partenaires au développement du pays. Dans le cadre de la vision de développement à l’horizon 2035, le Cameroun a élaboré une stratégie de réduction de la pauvreté qui ambitionne de faire du Cameroun un pays émergent.

Sans infrastructures énergétiques adéquates, ces objectifs seront difficilement atteints, car la disponibilité de l’énergie est une condition essentielle à l’amélioration de la croissance et de la compétitivité économique.

A ce jour, le taux d’électrification qui est de 22% reste faible et constitue un frein à la production de biens et services. En milieu rural, ce taux n’est que de 3,5%. L’objectif du Gouvernement est de porter le taux d’électrification du pays à plus de 48% et le taux d’électrification rurale à plus de 20% à l’horizon 2020.


Source : Banque Africaine de Développement.

Xavier Dufail

Cameroun : note technique sur le bois-énergie

Cette note présente la politique forestière et environnementale au Cameroun, le potentiel de la biomasse forestière, les contraintes institutionnelles, légales et réglementaires liées à l’expansion de cette filière. Enfin, certaines perspectives de son développement sont explorées.

« Note technique sur le bois-énergie au Cameroun »

GTZ/ProPSFE/Antenne de la Province de l’Est-Cameroun

14 pages

septembre 2008

I. Politique forestière et environnementale au Cameroun

II. La biomasse forestière au Cameroun

II.1. Ressources et potentiel en biomasse forestière au Cameroun
II.2. Consommation de diesel dans les concessions forestières
II.3. Potentiel du charbon de bois au Cameroun

III. La filière biomasse énergie au Cameroun : contraintes institutionnelles et réglementaires

III.1. Cadre institutionnel
III.2. Cadre réglementaire

IV. Que faire pour améliorer le cadre de la biomasse forestière au Cameroun ?

Xavier Dufail

Cameroun : 23 biodigesteurs construits en 6 mois

Une étude sur les projets de mise en place de biodigesteurs fait le point sur le potentiel du Cameroun à développer des installations de ce type.

La restitution d’une étude de faisabilité pour la promotion et le développement du biogaz au Cameroun a eu lieu le 14 janvier 2010, dans la salle de conférences du ministère de l’Énergie et de l’eau (MINEE). Cette étude de faisabilité faisait suite à la définition, par le gouvernement camerounais, des termes de références l’année dernière. Débutée en juin 2009, cette étude est arrivée à son terme six mois après. Et les résultats semblent prometteurs. Au total, 23 bio digesteurs (système permettant de produire du biogaz) ont été construits dans des ménages situés dans les régions du Nord (6), de l’Extrême Nord (4) et du Nord Ouest (13). Menée par une équipe de trois consultants (deux Népalais et un Camerounais), avec l’appui technique, matériel et financier de SNV Cameroon, cette étude a également permis de former 31 maçons dans la construction du bio digesteur. A ce jour, a révélé Duncan Campbell, directeur national de SNV Cameroon, plus des deux tiers des biosdigesteurs construits sont déjà opérationnels. Les autres sont encore à différentes étapes de leur mise en opération à savoir l’alimentation en matières fécales et l’installation des équipements divers.

Le Cameroun a les moyens et les potentiels pour promouvoir le développement à l’échelle nationale du biogaz (gaz produit à partir des matières organiques végétales ou animales). D’où l’intérêt particulier accordé par l’État dans la promotion des énergies renouvelables. En 2005 déjà, le gouvernement avait procédé à l’élaboration d’un plan d’action national d’énergie pour la réduction de la pauvreté (PANERP). A l’horizon 2016, le PANERP projette que 30% des populations pauvres des zones rurales et 60% de celles des zones périurbaines pourront avoir accès aux services énergétiques pour les usages domestiques. Et qu’au moins 40% des systèmes d’approvisionnement en services énergétiques le seront à partir des sources locales et renouvelables.

Coût onéreux

« Aujourd’hui, le nécessaire recentrage du débat sur les questions d’énergies domestiques justifie la conduite d’une étude spécifique sur le biogaz à usage domestique au Cameroun », a expliqué le secrétaire général du MINEE. Le pays avait déjà connu, il y a deux décennies, quelques expériences en la matière avec des hôpitaux dans le Nord-Ouest, le Littoral et des bios digesteurs dans l’Extrême Nord pour usage domestique. Le ministère de l’Énergie et de l’eau espère que le programme national de développement du biogaz va faire accéder les catégories pauvres du pays aux sources d’énergies renouvelables. Il faudra cependant tenir compte des difficultés pour développer un tel programme. A la lumière des témoignages de certains bénéficiaires, l’on retient par exemple que la construction d’un bio digesteur est onéreuse. La consultation totale et la phase démonstrative de l’étude de faisabilité présentée hier ont coûté quelques 37 millions FCFA. D’autres freins au développement du biogaz au Cameroun sont invoqués. Mais, « la mise en place d’un programme national de développement et de promotion de biogaz passe par la définition d’un dispositif institutionnel et réglementaire adéquat, en plus d’objectifs ambitieux mais réalistes et réalisables », a prévenu Duncan Campbell.


Source : Un article du 20 janvier 2010 du Messager Quotidien.

Xavier Dufail