Burundi : remplacer le charbon par des sources d’énergie moins coûteuses

Devenu trop cher pour les familles modestes, le charbon de bois, dont le prix a doublé depuis deux mois à Bujumbura, commence à être remplacé par d’autres sources d’énergie telles que les briquettes de déchets ménagers, l’électricité, la tourbe… Ce qui a aussi l’avantage de limiter la coupe des arbres.

Le prix du charbon de bois a doublé à Bujumbura depuis le mois de juillet, et pour les Burundais à revenu moyen cuire les repas coûte souvent plus cher (4 $ par jour) que la nourriture elle-même. C’est pourquoi chacun cherche des solutions plus économiques – briquettes, électricité, tourbe… pour réduire sa facture. Cette contrainte financière a ainsi l’avantage, en diminuant l’usage du charbon, de protéger l’environnement.
Depuis deux mois, la police nationale contraint les camions de transport des sacs de charbon de l’intérieur du pays vers la ville de Bujumbura à réduire de moitié le nombre de sacs transportés (de 120 à 60 environ) qui s’entassaient dangereusement sur les véhicules. « La sécurité routière des biens et des personnes commande la rigueur », explique un haut gradé de la Police nationale.
Les commerçants ont alors observé une grève de 10 jours pour appeler le gouvernement au dialogue. « On ne peut en aucun cas accepter de travailler à perte », remarque Claver Ndayishimiye, l’un des commerçants transporteurs de charbon. De son côté, l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO) a appelé les parties en conflit à trouver un terrain d’entente. Faute d’accord, c’est le petit consommateur qui paye les conséquences de cette mesure. Le prix du sac de charbon a doublé, passant de 15 à 30 $, une ruine pour les familles. Et une occasion de se tourner vers d’autres sources d’énergie.

Recycler les déchets

L’ABUCO pousse ses membres à s’orienter vers de nouveaux modes de cuisson. Ainsi, C. K. de la commune urbaine de Gihosha a essayé avec succès de cuisiner sur une plaque électrique. « Ma consommation mensuelle a été réduite de moitié et je gagne aussi du temps », explique-t-il.
D’autres cuisent avec des briquettes issues des déchets ménagers et sur des braseros solides spécialement conçus. En tôle, doublée d’argile, ils sont économiques en combustible et dotés d’une cheminée par où s’échappe la fumée. Ces produits de qualité sont fournis par l’Association pour le développement et la lutte contre la pauvreté (ADLP). Pour fabriquer des briquettes, les déchets ménagers, essentiellement les épluchures, sont d’abord collectés, ensuite étalés pour le séchage, et enfin, passés dans un compacteur pour donner des briquettes de couleur grise. Début septembre, les stocks de l’association avaient été écoulés : les 35 t de briquettes produites en août, soit deux fois qu’habituellement, ont été raflées. « Nous comptons nous doter d’un grand compacteur pour transformer les déchets des 13 communes de Bujumbura et produire près de 100 t par mois », propose Benjamin Bikorimana, président de l’ADLP.
Les femmes qui les ont essayées témoignent : « La briquette est facile à allumer et ne s’éteint pas en cours de cuisson. C’est un produit à recommander aux pauvres car il est moins cher », assure Josée Ndayisenga, ménagère de Bujumbura. L’armée et la police nationale, anciens grands coupeurs d’arbres pour leurs besoins, utilisent aussi largement ce combustible économique.
Par ailleurs, près de 2 % des ménages se servent aujourd’hui de la tourbe. L’ONATOUR (Office national de la tourbe) a doublé sa production ces deux dernières années, atteignant 20 000 t par an. Avec 4 kg de tourbe qui coûtent 1 $, une famille peut cuire pendant tout un mois.
Les 312 installations de biogaz, aujourd’hui hors d’usage à la suite du vandalisme des années de guerre civile, sont également en voie de réhabilitation. Pour la première fois depuis 2005, le gouvernement a prévu cette année 25 000 $ sur son budget pour des études préliminaires sur le biogaz. Le ministère de l’Énergie et des mines entend également lancer de nouveaux projets d’investissement dans l’énergie solaire et éolienne et la biomasse.

Préserver les arbres

Ces alternatives au charbon de bois permettront de limiter le déboisement, accentué par les feux de brousse, surtout en saison sèche, et la coupe des arbres à des fins agricoles. « Pour avoir un seul kilo de charbon, il faut brûler 10 kg de bois », rappelle le directeur de l’Énergie, au ministère de l’Énergie et des mines. Barnabé Ndayikeza, un environnementaliste, explique que le bois consommé comme source d’énergie à travers le pays représente 94 % du volume total du bois coupé.. Jusqu’à présent, seuls 2 % de la population utilisaient l’électricité et moins de 1 % des familles aisées recourent au gaz en cas de coupure de courant électrique.
Mais, contraints et forcés par ces hausses des prix, les citadins prennent de plus en plus conscience de leurs intérêts. « Depuis le début de l’année, les besoins énergétiques des ménages couverts par le bois sont tout de même passés de 97 à 94 % grâce au recours accru aux déchets végétaux, au ramassage du bois mort, au chauffage électrique, à l’énergie solaire et au biogaz « , précise aussi un cadre du ministère.
Protéger les arbres est vital dans un pays où près de 32 000 ha, soit près de la moitié des forêts, ont été détruits pendant les 10 ans de guerre.


Source : un article du 10 septembre 2009 – Syfia Grands Lacs.

Xavier Dufail

Burundi et Rwanda : signature de protocoles d’accords de prêts pour des projets électriques

Financement d’un projet d’interconnexion de réseaux électriques entre de Burundi et le Rwanda.

Le Groupe de la Banque africaine de développement a signé, lundi 16 mars 2009 à Tunis, avec les gouvernements du Burundi et du Rwanda, un protocole d’accord de prêts relatif notamment à un projet d’interconnexion des réseaux électriques des lacs équatoriaux du Nil, d’un montant de 99,77 millions d’Unités de compte (soit environ 160 millions de dollars US).


Source : le site de la Banque africaine de développement.

Xavier Dufail

Burundi : lancement du projet multisectoriel d’infrastructures eau et électricité

Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a procédé mardi 28 octobre 2008 au lancement du Projet multisectoriel d’infrastructures Eau et Electricité, financé par la Banque mondiale.

Le financement de ce projet avait été approuvé par le Conseil des administrateurs de la banque mondiale le 13 mai 2008. Il s’agit d’un don IDA de 50 millions de dollars des États Unis, représentant 60 milliards de francs burundais environ.

Ce projet vise à soutenir les efforts que déploie le Gouvernement burundais pour :

a) Accroître l’accès aux services d’approvisionnement en eau dans les zones périurbaines de Bujumbura ;

b) Améliorer la fiabilité et la qualité des services d’électricité, avec en particulier la réhabilitation des centrales hydroélectriques et d’autres infrastructures de distribution d’électricité ;

c) Améliorer la qualité et la fiabilité des services d’approvisionnement en eau à Bujumbura en priorité ; et

d) Renforcer la viabilité financière de l’entreprise publique chargée des services d’eau et d’électricité en milieu urbain (la REGIDESO).

Ce projet bénéficiera aux communes de Kinama, Buterere, Kamenge, Gihosha, Kanyosha et Musaga.

Par la pose d’un premier tuyau, le Président de la République a marqué le début des activités de ce projet d’adduction d’eau, de fourniture d’électricité et de réhabilitation des centrales hydroélectriques et d’autres infrastructures de distribution d’électricité.

Contact avec le chef du projet à la Banque mondiale : Herbert Boh par téléphone (202-473-3548) ou par courrier électronique hboh@worldbank.org ;

Pour de plus amples informations sur ce projet, télécharger le Project Appraisal Document (document en anglais) depuis cette page du site de la Banque mondiale.


Source : des articles publiés sur le site de la Banque mondiale

René Massé

Burundi : cadre de gestion environnementale et sociale pour un projet multisectoriel

Le présent Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) a été établi pour le Projet Multisectoriel Infrastructures Eau et Énergie que l’État du Burundi se propose de mettre en œuvre avec l’appui de la Banque mondiale

« Cadre de Gestion Environnementale et Sociale – Projet Multisectoriel Infrastructures Eau et Énergie »

Régie de Production et de Distribution de l’Eau et de l’Electricité du Burundi

Émile Emerusenge (consultant)

106 pages

décembre 2007

Le CGES a pour but d’offrir des directives visant à assurer que la sélection, l’évaluation et l’approbation des sous-projets et leur mise en œuvre seront conformes tant aux politiques, lois et réglementations environnementales du Burundi qu’aux politiques de sauvegarde de l’environnement de la Banque mondiale.

L’objectif général du projet est d’améliorer la durabilité de l’accès et l’approvisionnement aux services de l’eau et de l’électricité et ce en assistant la REGIDESO (Régie de Production et de Distribution de l’Eau et de l’Électricité) à restaurer la viabilité, la continuité et la qualité du service malgré l’augmentation de la demande résultant de l’accroissement de la population et des agents économiques.

Le cadre de gestion environnementale et Sociale (CGES) devra permettre d’évaluer, de façon large et prospective, pour chaque composante, les impacts environnementaux et sociaux des activités futures, et de prévoir une grille d’évaluation des projets ainsi que des mesures d’atténuation et de compensation.


Source : Banque Mondiale.

René Massé, Xavier Dufail

Rapport d’étude sur les données du bois-energie au Burundi

Rapport d’étude sur les données du bois-energie au Burundi
de François Nkurunziza,
FAO, 1999

Ce document fournit des données générales sur le secteur du bois-énergie au Burundi en 1999.

Ce rapport constitue un des résultats du Programme de partenariat Commission européenne – FAO (1998-2002) : collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts – joindre les efforts nationaux et internationaux.

Au sommaire :

- 1. Commentaire sur les données existantes en bois-énergie

- 2. Comparaison des données collectées avec celles de la F.A.O.

- 3. Analyse des tendances et des orientations

    • La production
    • La consommation

Il est disponible en ligne ici.

René Massé