jeudi 13 septembre 2007

Petites centrales hydroélectriques : les études à mener, mode d’emploi

Article

L’objectif de cet article est de synthétiser les différentes étapes par lesquelles un développeur (un privé, une commune, ou autre) doit passer pour mener à bien son projet de petite hydraulique.

Préambule : mesurer régulièrement le débit du cours d’eau

Avant tout étude poussée, il est conseillé d’effectuer des mesures de débits le plus régulièrement possible, c’est-à-dire au moins une fois par semaine, et de faire mesurer par un géomètre les altitudes des niveaux d’eau amont et aval. Cette première démarche est parfois appelée « étude de préfaisabilité ».

Pour en savoir plus voir les articles :

> Comment mesurer le débit d’une rivière ?

> Comment mesurer la hauteur de chute ?

1. Etude d’avant-projet sommaire ou de faisabilité

Cette première étude consiste à dresser un premier bilan technique, économique et environnemental du site afin de répondre à la question : est-il intéressant ou non d’aller plus loin ?

Concrètement, cette étude, comprenant une visite de site, aboutit à un rapport d’une dizaine de pages qui présente la puissance électrique moyenne et maximale du site, la production, une estimation des investissements et du prix de revient du kWh produit.

Dans le cas particulier d’un projet isolé dans un pays en voie de développement, cette étude sera nécessairement plus longue puisqu’il n’existe en général que peux de références en la matière et qu’une étude socio économique du village desservie doit être menée.

2. Etude de faisabilité détaillée ou avant-projet

Cette deuxième étude reprend dans les détails l’étude d’avant projet sommaire, afin de préciser :

  • la courbe des débits classés ;
  • le débit d’équipement optimal pour le site, avec éventuellement l’étude de plusieurs variantes
  • la ou les turbines spécifiques au site et présentant le meilleur compromis entre la production, les investissements et l’intégration à l’environnement local ;
  • les dimensions de la ou des turbine(s) ;
  • la détermination du diamètre optimal de la conduite forcée ou le calcul des pertes de charge si elle est existante ;
  • les travaux de génie civil ;
  • le raccordement au réseau ;
  • les investissements ;
  • le prix de revient du kWh.

Concrètement, cette étude, comprenant au moins 1 visite de site, conduit à un rapport d’une trentaine de pages, qui s’accompagne des plans préliminaires de l’installation.

3. Projet d’exécution

Cette dernière étape vise à :

  • rédiger les cahiers des charges pour les équipements et travaux ;
  • effectuer des demandes d’offre auprès des fournisseurs de matériel et entreprises de génie civil ;
  • analyser les offres et proposer l’adjudication ;
  • faire exécuter les plans finaux des aménagements par les intervenants sélectionnés suivant leurs prestations ;
  • construire la centrale : direction des travaux, suivi de chantier, etc. ;
  • mettre en service la centrale.

Pour en savoir plus, sur les études à mener voir les articles suivants :

> Le choix, le dimensionnement et les essais de réception d’une mini-turbine – PACER ;

> Faisabilité de micro-centrales hydroélectriques, cahier des charges – ADEME ;

> Etude de préfaisabilité sur la petite hydroélectricité : liste des points importants à analyser avant d’installer une petite usine hydroélectrique – ESHA ;

> Rénover au lieu d’abandonner : Modernisation et remise en service des petites centrales hydrauliques, critères d’évaluation – DIANE

> Comment mesurer la hauteur de chute ? ;

> Comment mesurer le débit d’une rivière ?.

Pour des articles généralistes sur l’hydroélectricité et la micro hydroélectricité voir :

> Hydroélectricité et centrales hydroélectriques : généralités ;

> Petites centrales hydroélectriques : généralités.

Jérome Levet


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