mardi 9 décembre 2008

Madagascar : le biocarburant fournit une source de revenus

Economiste et enseignant à l’Université d’Antananarivo, M. Lantoniaina Razafindramiadana parle dans cet interview de l’avenir des biocarburants à Madagascar.

Quels sont les avantages économiques des biocarburants pour Madagascar ?

A ma connaissance, les sociétés Jason World Energy, SAIM et SITEC ont manifesté des intérêts sur la production de biocarburant. Trois projets sont en cours dans les régions Boeny à Namakia, à Ambilobe du Diana, dans l’Atsinanana et Vatovavy Fitovinany. Les premiers bénéficiaires sont les localités d’implantation. Le développement du secteur contribue à l’apparition d’une source de revenus supplémentaires. Les régions concernées détiennent là une opportunité de créer un pôle de croissance avec la construction d’unités de production.

Quels sont les enjeux sur le plan international ?

Si Madagascar ne profite pas de l’occasion, il perdra une source potentielle de devises puisqu’une grande partie de la production est destinée à l’exportation. Ensuite, une partie du biocarburant produit étant consommée localement, le pays verra ses importations d’énergies fossiles au moins se stabiliser à un certain niveau, sinon diminuer.

Malgré ses atouts, le biocarburant ne pourrait-il pas nuire à la culture de produits destinés à l’alimentation

La culture industrielle est sans doute l’option des projets de production de fuel éthanol et de production de biodiesel industriel. Pour éviter qu’elle ne vienne perturber l’agriculture alimentaire, les projets doivent intégrer un vrai programme d’aménagement économique du territoire. Celui-ci sera initié par les institutions, dont l’État, la région, le district, la commune et la localité.

Les paysans ne risquent-ils pas quand même de se tourner vers cette manne ?

Il est aussi nécessaire de prévenir les risques de ruée des paysans des localités environnantes vers le salariat au dépens des cultures vivrières. Ils doivent être accompagnés dans l’élaboration d’un programme précis, le calendrier cultural et de la récolte devant être intégré dans ceux des cultures vivrières.


Source : un article de M. Lantoniaina Razafindramiadana publié le 18 novembre 2008 sur le site deL’Express de Madagascar (Antananarivo).

René Massé

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