jeudi 5 novembre 2009

La Turquie, parmi les premiers pays à bénéficier du Fonds pour les énergies propres

La Turquie, l’Égypte et le Mexique associeront le financement apporté par le Fonds pour les énergies propres (250 millions de dollars pour la Turquie, 300 millions de dollars pour l’Égypte et 500 millions de dollars pour le Mexique) à des financements du Groupe de la Banque mondiale et de la banque de développement régionale, à des financements privés et à d’autres sources de financement pour un impact maximum.

Le Fonds pour les énergies propres de la Banque mondiale

Le nouveau Fonds pour les énergies propres (aussi nommé Fonds d’investissement climatique, ou Fonds pour les Technologies propres suivant les traductions) accorde des financements concessionnels (à faible taux d’intérêt) pour accélérer les négociations en cours sur les technologies à faibles émissions de carbone dans le cadre d’un nouvel accord mondial sur le changement climatique et amplifier le déploiement et le transfert des technologies à faibles émissions de CO2.

Doté de 5,2 milliards de dollars, il géré par la Banque mondiale et administré par le biais du Groupe de la Banque mondiale et par d’autres banques multilatérales de développement. Les gouvernements d’Australie, de France, d’Allemagne, du Japon, d’Espagne, de Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis ont pris des engagements en faveur de ce fonds ou y ont contribué.

La Turquie, l’Égypte et le Mexique envisagent un avenir à faibles émissions de carbone et planifient des investissements majeurs dans les prochaines années dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et des transports en commun afin de réduire la pollution atmosphérique et d’atteindre leurs objectifs de développement alors que leur population s’accroît.

La Turquie, le premier pays qui utilise le Fonds pour les énergies propres

« Le Fonds pour les énergies propres jouera un rôle important pour permettre de concrétiser ce projet », a indiqué Özgür Pehlivan, Directeur général adjoint, Sous-secrétaire aux Finances de la République de Turquie.

Ce projet, approuvé par le Conseil d’administration de la Banque mondiale le 28 mai 2009, associera 100 millions de dollars provenant du Fonds pour les énergies propres à un prêt de la Banque mondiale (BIRD) s’élevant à 500 millions de dollars.

Le projet portera sur les énergies géothermique, hydraulique, solaire et éolienne ainsi que sur l’efficacité énergétique dans le secteur industriel.
Ce financement permettra d’atteindre les objectifs en matière d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, et en particulier :

- La Turquie souhaite développer les énergies renouvelables, en particulier l’énergie éolienne, afin de réduire les émissions de CO2 et d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en énergie. Actuellement, moins de 20 fermes éoliennes (dont l’une est financée par la Banque mondiale) produisent environ 452 MW (mégawatts) d’électricité par an. Le projet permettra au gouvernement de développer l’énergie éolienne en vue d’atteindre une production de 20 000 MW d’ici 2020, ce qui permettrait de satisfaire près de la moitié des besoins énergétiques actuels de la Turquie. Selon la Banque mondiale, si le potentiel éolien était complètement exploité, la production pourrait être proche de 96 TWh (térawattheures) par an. Cette production serait supérieure à celle générée en 2008 par deux des plus grands producteurs d’énergie éolienne : les États-Unis et l’Espagne ;

- La Turquie prévoit le développement de solutions de réseau électrique intelligent en vue de permettre une meilleure intégration des ressources renouvelables dans le réseau de transmission ;

- La Turquie lance également un programme portant sur l’efficacité énergétique, qui englobe les secteurs industriel et du bâtiment, les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les équipements municipaux. Le plan d’investissement est soutenu par la Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et par les ressources du Fonds pour les énergies propres. Le secteur industriel consomme environ 32 % de l’énergie totale et cette part devrait encore augmenter. Toutefois, ce secteur a un important potentiel d’amélioration de leur efficacité énergétique. Le gouvernement a promulgué des changements réglementaires et législatifs pour promouvoir l’efficacité énergétique et plusieurs initiatives sont actuellement en cours dans les domaines de l’éclairage performant, de l’efficacité énergétique dans le secteur industriel et pour réduire la consommation dans les installations et bureaux publics. Malgré leur potentiel, les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique sont confrontés, comme dans de nombreux autres pays, à des obstacles importants, tels que le manque de prise de conscience, les risques perçus et des coûts de transaction élevés. Le Fonds pour les énergies propres permettra de surmonter les obstacles

Création d’un Fonds pour les énergies propres en Turquie

La Turquie envisage la création d’un Fonds pour les énergies propres en Turquie pour soutenir le développement des énergies géothermique, hydraulique, solaire et éolienne ainsi que l’efficacité énergétique dans le secteur industriel. Ce fonds permettra aux banques et à l’industrie de créer un marché pour les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique.

La Turquie envisage d’utiliser le Fonds pour les énergies propres pour aider les banques et l’industrie à dépasser les barrières, augmenter les prêts en faveur des énergies propres et créer un marché pour les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique. Grâce à ce fonds, on s’attend à une accélération des investissements en matière d’efficacité énergétique, au cours du temps, et ceci du fait de la création de nouveaux business models dans le secteur du financement conçus spécifiquement pour surmonter les risques associés aux projets concernant l’efficacité énergétique et réduire les coûts de transaction.

Le projet a pour objectif d’utiliser les banques locales comme intermédiaires pour octroyer des fonds au secteur privé, un modèle qui devrait contribuer à « étendre l’expérience au-delà du cadre du projet », déclare Sameer Shukla. Il précise que le financement à faible taux d’intérêt du Fonds pour les énergies propres est indispensable pour faire en sorte que les nouvelles technologies dans le secteur des énergies renouvelables et les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique présentent un plus grand attrait pour les investisseurs. Ce fonds apportera le soutien dont les banques ont tant besoin pour poursuivre leurs efforts.

Turquie : le changement climatique et les énergies propres sont des priorités majeures

La Turquie fait partie des pays dont les émissions de gaz à effet de serre (GES) augmentent le plus rapidement dans le monde. Le secteur énergétique représente la plus grande part des émissions du pays (77%). Cela résulte de la demande croissante en électricité et en gaz et de la forte dépendance envers les énergies fossiles pour la production de l’électricité.

L’IFC prévoit d’utiliser son portefeuille existant d’investissements en Turquie concernant les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les techniques de production moins polluantes. « Le Fonds pour les énergies propres permettra d’encourager davantage les investissements privés dans les technologies propres et correspond à notre stratégie pour le secteur énergétique turc » explique Shahbaz Mavaddat, Directeur à l’IFC pour la région Europe et Asie centrale.


Source : un article publié le 2 juin 2009 sur le site de la Banque mondiale.

René Massé

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