mardi 26 février 2008

Tunisie : perspectives d’utilisation des énergies renouvelables dans le domaine agricole

Atelier de travail sur l’utilisation de l’énergie éolienne, solaire et la biomasse dans l’agriculture.

Présidant les travaux du deuxième atelier de travail de la Conférence nationale sur la maîtrise de l’énergie, portant sur « l’utilisation de l’énergie éolienne, solaire et la biomasse dans l’agriculture », M. Mohamed Habib Haddad, ministre de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques a mis en exergue les grandes opportunités que les énergies renouvelables offrent dans le domaine de l’agriculture, et a souligné la nécessité de mettre en place une stratégie nationale pour consolider cette approche.

La Tunisie a acquis une expérience pratique ces dernières années, avec par exemple :

  • Dans le domaine du pompage des eaux par l’énergie solaire photovoltaïque, la réalisation d’un projet pilote pour approvisionner des pâturages en eau potable. Ce projet a consisté en la mise en place de 86 systèmes d’exploitation, d’une capacité totale de 224 kilowatts réparties entre les gouvernorats du centre et du sud.
  • Dans le domaine du dessalement de l’eau de mer, la réalisation d’une station pilote de dessalement des eaux salées, installée en 2006 dans le gouvernorat de Kébili, au profit de petites agglomérations urbaines. La technique de dessalement adoptée est celle de l’osmose inverse, laquelle vise à faire passer le taux de salinité de 6 à 1,5 gramme par litre.

Les participants à cet atelier ont également évoqué :

  • Les avantages de la biomasse : son faible coût, sa contribution à la maîtrise de l’énergie, ses potentialités en matière de séchage des produits agricoles, de création d’emplois dans les milieux ruraux et de conquête de nouvelles niches à l’exportation ;
  • L’intérêt de l’énergie géothermique : l’utilisation de cette énergie a permis la création, au sud du pays, de 380 hectares de cultures sous serre pour la production de primeurs. Il est également, prévu d’aménager pas moins de 300 hectares dans les gouvernorats de Kébili, Tozeur, et Gabès pour la production de 48 mille tonnes de primeurs destinés à l’exportation.
  • La nécessité d’élaborer des cartes de localisation des ressources énergies renouvelables.

Le programme de maîtrise de l’énergie dans le domaine agricole
Les communications présentées dans le cadre de cet atelier ont permis de passer en revue les objectifs du programme quadriennal (2008-2011) sur la maîtrise de l’énergie, dont notamment l’objectif d’atteindre un taux d’utilisation des énergies renouvelables dans le domaine agricole, de l’ordre de 4%.

Le programme de maîtrise de l’énergie dans le domaine agricole vise à impulser l’investissement, à adhérer aux mutations technologiques dans le domaine de la rationalisation de l’énergie et à promouvoir les énergies renouvelables et alternatives qui pourraient être exploitées dans le domaine agricole dans le cadre de projets pilotes. Il prévoit :

  • La mise en place de stations de pompage des eaux d’irrigation ;
  • L’électrification solaire et éolienne des fermes agricoles et des petits projets ruraux non connectés au réseau national d’électricité ;
  • L’installation de digesteurs pour la production du biogaz à partir des déchets des fermes agricoles et
  • La formation d’experts en matière d’entretien de ces équipements.

Au cours de la période du XIème plan de développement (2007-2011), il est prévu d’installer 71 stations supplémentaires de pompage et de dessalement des eaux salées par l’énergie solaire dont 63 stations réparties sur 4 gouvernorats du sud. La réalisation de ces stations dont le coût est estimé à 23 millions de dinars, sera financée par la Banque japonaise de coopération internationale (JIBIC).


Source : un article publié sur le site Tunisie Affaires le 12 février 2008.

René Massé

Laisser un commentaire