L’électricité au cœur des défis africains

Manuel sur l’électrification en Afrique – Auteur Christine Heuraux

Avec 15% de la population mondiale, l’Afrique représente à peine 3% de la consommation mondiale d’électricité. Le taux d’électrification moyen du continent atteint 40% de la population, mais à peine 23% en zones rurales. Plus inquiétant, en 2030 la moitié de la population mondiale sans électricité vivra en Afrique subsaharienne.

Et pourtant, depuis le début du nouveau millénaire, l’Afrique génère une croissance annuelle de 5% de son PIB, soit deux fois celle de l’Europe. Pour répondre aux besoins de cette croissance et rattraper les retards cumulés au cours de la dernière décennie, il faudrait investir annuellement dans le secteur électrique africain 40 milliards de dollars pendant 10 ans – or ces investissements n’atteignent que 11 milliards de dollars.

Partant de ces constats sans appel, cet ouvrage, qui se veut à la fois concret et pratique, se propose de synthétiser les informations essentielles relatives au secteur de l’électricité en Afrique ; de les rendre accessibles et compréhensibles en faisant ressortir les enjeux et en restituant les problématiques dans leur contexte à la fois local et mondial. Il livre des données validées, aussi actuelles que possible, et les rend facilement accessibles notamment à travers plus de 100 cartes, tableaux et graphiques.

Il décrit aussi une expérience inédite, directement issue du terrain dans trois pays représentatifs (le Maroc, le Mali, l’Afrique du Sud) en retraçant l’histoire et les résultats des Sociétés de Services Décentralisés. Cette initiative, lancée par EDF et plusieurs partenaires depuis plus de dix ans au service de l’électrification rurale en Afrique, vise à créer un modèle de société durable – dans ses trois dimensions sociale, économique et environnementale – pour accélérer le processus d’électrification des zones rurales des pays en développement, non desservies par les compagnies nationales d’électricité.

Pour être encourageant, ce modèle n’a pas encore livré la clé d’une réussite infaillible et reste expérimental, mais les leçons qui en sont issues méritent d’être partagées avec l’ensemble des acteurs qui s’intéressent à ces problématiques de développement.

Ce « manuel de l’électrification en Afrique » est conçu pour s’adresser à une large palette de lecteurs, spécialistes ou non de l’Afrique, de l’électricité et du développement.

Parution début juin 2010 – 404 pages – Prix de vente : 36€. Editions Karthala

Présentation du livre sur le site de l’éditeur

Christine HEURAUX est diplômée de l’Ecole Normale Supérieure de Sèvres, agrégée d’allemand, titulaire d’un doctorat de 3ème cycle en littérature allemande. Après avoir débuté sa carrière en 1983 au centre d’Etudes et Recherches de Charbonnages de France elle devient membre du Comité de Direction de l’Institut National de l’Environnement et des Risques qui a succédé au CERCHAR en 1991. Elle entre à la Direction Internationale d’EDF en 1994 et est aujourd’hui Directrice du Pôle Accès à l’Energie. Depuis 2007, ses missions sont ainsi tournées vers les pays en développement pour lesquels elle est en charge de la stratégie, des partenariats et de la communication d’EDF, ce qui lui a ouvert de nouveaux champs de compétences vers l’Afrique.

Laure Ego, GVEP

Afrique : une réflexion sur l’électricité rurale et péri urbaine

Connie Smith, consultante expérimentée dans le développement énergétique durable, l’énergie et l’environnement, et les politiques d’atténuation du changement climatique, explique pourquoi l’électrification péri-urbaine en Afrique est à la traîne.

Dans la dernière décennie, des progrès importants ont été réalisés en matière de connexion des personnes des zones rurales, péri-urbaines et urbaines aux services d’électricité fiables et sûrs dans les pays en développement.

Cependant, il y a eu une forte divergence dans le progrès de l’électrification des zones rurales par rapport aux structures sauvages ou bidonvilles qui ont vu le jour dans les zones péri-urbaines et urbaines, en particulier en Afrique.

Tandis que les pays en développement d’autres parties du monde sont maintenant beaucoup avancés dans l’électrification de ces zones, en Afrique, l’accent a été davantage mis sur l’électrification rurale.

Bien qu’une des raisons soit une tardive migration vers les villes, en comparaison avec d’autres régions du monde, il y a un certain nombre d’autres facteurs, comme une politique commerciale déficiente au sein des entreprises de distribution d’électricité, une politique de recouvrement des coûts inadaptés, les questions de sécurité, et en particulier le vol. Tout ceci fait qu’on n’encourage pas les entreprises à améliorer les conditions de vie dans les bidonvilles, ce qui freine l’accès à une électricité sûre et fiable pour un nombre d’urbains augmentant de jour en jour.

L’auteur de cet article montre cependant que ce problème peut être résolu et décrit ce que les gouvernements et régulateurs doivent faire pour que la prochaine décennie voit la même progression en matière d’électrification urbaine et péri-urbaine en Afrique que celle réalisée dans les autres parties des pays en développement au cours des dix dernières années.

L’auteur Connie Smyser est propriétaire de Smyser Associates, un cabinet de consultants spécialisé dans les projets et programmes de développement énergétique durable, d’environnement et d’énergie et des politiques d’atténuation du changement climatique. Elle a plus de 25 ans d’expérience dans la promotion de l’énergie durable à un niveau local, régional et international et sa société est actuellement un sous-traitant de Nexant Inc., une société de consultants et de technologie globale jouant un rôle majeur dans le projet d’électrification péri urbain d’USAID au Liberia. Nexant Inc. avait auparavant mené à bien un projet d’électrification des bidonvilles et de réduction des pertes au Brésil. Connie travaille également pour la nouvelle initiative de la Banque Mondiale d’électrification en Afrique.

Laure Ego, GVEP

Mozambique : 80 millions de dollars EU de la Banque mondiale pour le développement énergétique et l’accès à l’électricité

Le 4 février 2010, un crédit de 80 millions de dollars EU a été accordé au Mozambique par la Banque mondiale avec pour objectif d’améliorer durablement et à un coût abordable l’accès à l’électricité et à des services énergétiques modernes dans les zones périurbaines et rurales.

Crédit IDA : Équivalent de 80 millions de dollars EU

Conditions : Échéance = 40 ans.

Numéro du projet : P108444

Description du projet : le Projet de développement énergétique et d’accès à l’électricité au Mozambique a pour objectif d’améliorer durablement et à un coût abordable l’accès à l’électricité et à des services énergétiques modernes dans les zones périurbaines et rurales. Il s’articule autour de trois composantes majeures :

  1. renforcement des réseaux primaires et extension du réseau électrique ;
  2. investissements dans les énergies rurales et renouvelables ;
  3. planification du secteur énergétique, élaboration de politiques dans ce domaine et développement des institutions.

Contact médias :

Rafael Saute

+ 258 21 48 29 44

rsaute@worldbank.org


Source : Banque mondiale.

Xavier Dufail

Newsletter Facilité Energie CEMAC n°3

Ce document informe de l’avancée du projet « Facilité Energie CEMAC – Électrification Périurbaine Intensive ».

« Facilité Energie CEMAC Newsletter – n°3 février 2010 »

le projet FE CEMAC

février 2010

3 pages

Dans ce numéro :

- Le Coordonnateur convié à la session d’information sur la Facilité Énergie II

- La phase d’épargne se poursuit

- Réalisation des travaux dans les zones test

- 2ème atelier régional – Une nouvelle zone test au Gabon

- Zones de démultiplication – Le SIG Régional prend de l’ampleur

- 4ème Atelier régional – Le CRC identifie 4 projets prioritaires pour la CEMAC

- Infos générales

Xavier Dufail

Overview of Slum Electrification (Global vs. African Experience)

L’objectif de cette présentation est d’analyser la problématique de l’accès à l’électricité dans les bidonvilles des pays en développement, en comparant différentes approches et enjeux en Afrique et dans d’autres régions.

L’auteur analyse successivement les raisons qui militent en faveur d’une intervention pour les plus pauvres, les technologies expérimentées au Maroc, Philippines, Inde, Brésil, Colombie, Afrique du Sud… qu’il s’agisse de types de compteurs, de prépaiment, de câbles coaxial… ou encore de pratique pour améliorer la sécurité.

Elle étudie ensuite les grandes différences entre les approches constatées en Afrique et dans d’autres pays en développement. Elle s’attarde sur les avantages du prépaiement, davantage développé en Afrique qu’ailleurs, en prenant le cas du Mozambique comme illustration.

En conclusion, elle propose les éléments clés pour réussir un projet d’électrification d’un bidonville.

« Overview of Slum Electrification (Global vs. African Experience) »

Connie Smyser, from UN Habitat, Presented at « Promoting Energy Access for the Urban Poor in Africa : Approaches and Challenges in Slum Electrification », Nairobi, Kenya, October 26-27, 2009

Sénégal : l’AFD prête à soutenir un projet d’électrification périurbaine

L’AFD pourrait apporter une garantie pour la première phase d’un projet d’électrification périurbaine que lui a proposé Leonardo Energye en juillet 2009, si une composante de financement est ajouté au business plan prévu.

Leonardo Energy a présenté son programme d’électrification périurbaine au Sénégal à l’AFD, qui s’est dite intéressés et disposés à financer à 100% un système de garantie si le projet se complétait d’un véritable mécanisme de financement.

Ce que Leonardo Energy a fait en intégrant dans son projet la mise en œuvre d’un schéma de microfinance.


Source : un article publié en octobre 2009 sur le site de Leonardo Energy.

René Massé

Mauritanie : les compteurs électriques à prépaiement

Vidéo sur l’installation de compteurs à prépaiement à Nouakchott en Mauritanie.

La SOMELEC et le GRET, une ONG française, se sont engagés dans un projet novateur de prépaiement électrique, avec le soutien financier du Gouvernement mauritanien et de EDF-ADEME. Ce projet, appelé NOUR, est destiné à introduire le prépaiement dans l’offre de services d’électrification dans les quartiers périphériques de Nouakchott.

Jusqu’à juin 2009, ce projet pilote installera 1 600 compteurs à prépaiement dans la commune d’El Mina.

Plus d’informations sur ce projet sont disponibles à l’article Mauritanie : les premiers pas du prépaiement à Nouakchott.

Mauritanie : les premiers pas du prépaiement à Nouakchott

la SOMELEC et le GRET, une ONG française, se sont engagés dans un projet novateur de prépaiement électrique. Ce projet, appelé NOUR, financé par l’Etat mauritanien (Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire), EDF (Electricité de France) et l’ADEME est destiné à introduire le prépaiement dans l’offre de services d’électrification dans les quartiers périphériques de Nouakchott. D’ici juin 2009, ce projet pilote installera 1 600 compteurs à prépaiement dans la commune d’El Mina.

La plupart des familles qui habitent les quartiers périphériques de Nouakchott n’ont pas de raccordement électrique. Certaines bénéficient de services électriques en se raccordant au compteur d’un client de la Somelec, qui lui revend illégalement de l’énergie au forfait. Ces raccordements ne respectent pas les normes minimales de sécurité, et l’ont peut voir des fils dénudés à même le sol, là où souvent des enfants courent pieds nus.

Ainsi les habitants ont accès à l’électricité mais avec une qualité déplorable. Les familles subissent des coupures intempestives, des appareils endommagés et même des électrocutions et n’osent pas se plaindre de peur de déplaire à leur ‘revendeur’ et de se faire ‘couper’.

Le principe du prépaiement est simple : le client achète l’électricité avant de la consommer, comme dans le cas des téléphones portables. Le prépaiement électrique est connu depuis longtemps, notamment en Angleterre où il dessert 50% de la population.

En Afrique du Sud, la plupart des villes a été équipée de prépaiement électrique dans le cadre du programme national d’équipement appelé ‘Power for All’ (Electricité pour Tous). Des pays africains, tels que le Maroc, le Sénégal, le Gabon, la Côte d’Ivoire ont déjà démarré des projets de prépaiement. Au Rwanda et au Soudan, en quelques années, le prépaiement a remplacé le paiement traditionnel et a permis d’assainir la situation financière des compagnies nationales.

A El Mina, le projet NOUR est installé dans le bureau de la SOMELEC. Des animateurs identifient les clients potentiels et une équipe technique installe un clavier dans la maison du futur client. Ce clavier est relié à un compteur électronique placé sur le poteau électrique le plus proche.

Le client achète, dans un poste de vente NOUR (situé dans son quartier), un ticket de recharge qui lui fournit un code qu’il entre avec son clavier. Cette manipulation recharge son compte du volume d’énergie acheté. Immédiatement après la saisie du code, le compteur libère l’électricité. Grâce à ce mode de fonctionnement, le client paye l’électricité en fonction de sa capacité financière et maitrise sa consommation en regardant sur le clavier le solde de kWh disponibles.

Le projet a débuté dans les quartiers de Nézaha, Netec et de Dar El Beida – Mekka ; déjà, 600 foyers sont déjà connectés. Cette innovation technologique s’accompagne d’une action de la SOMELEC pour installer de nouveaux poteaux et réduire les câblages pirates. Ainsi, la distribution électrique s’est nettement améliorée, et la satisfaction de la population est palpable ; les maisons équipées ont maintenant une alimentation électrique aérienne fiable et une électricité de qualité.

Zeinabou, mère de famille de Nézaha, explique qu’avant elle payait 2000 UM chaque mois à un revendeur privé pour trois lampes et une télévision. Le courant coupait presque tous les soirs et les lampes ne marchaient pas bien. Depuis qu’elle a pris NOUR, elle surveille son compteur tous les jours. Elle a payé 10 000 UM pour la connexion et chaque recharge de 2 000 UM lui permet maintenant de couvrir plus d’un mois et demi de consommation. Ses lampes éclairent beaucoup mieux. Elle souhaiterait désormais acheter un frigo pour faire un peu de commerce.

Pour la SOMELEC aussi, l’avantage est évident. Avec le prépaiement, l’argent rentre tout de suite, avant même l’utilisation du courant, alors qu’avec le paiement classique par factures, la compagnie doit attendre plus de deux mois avant d’être payée. La gestion est simplifiée ; il n’y a pas de factures ‘détournées’ ou ‘arrangées’ et moins de conflits car on n’a plus besoin d’effectuer des coupures pour impayés. D’autre part, comme les compteurs sont installés dans des boîtes en haut des poteaux, les possibilités de fraude par contournement du compteur sont très limitées.

Le prépaiement est-il une solution applicable en Mauritanie ? Même si l’investissement est plus coûteux (un compteur prépaiement coûte plus cher qu’un compteur classique), la généralisation du prépaiement aurait un impact social et économique immédiat : dans les quartiers périphériques, le prépaiement permettrait d’assurer la sécurité de la distribution. Dans les quartiers plus riches, son installation entraînerait une augmentation de la trésorerie de 20% à 70% selon les secteurs. Dans les villes de l’intérieur, le prépaiement permettrait d’augmenter la distribution et de lutter contre la pauvreté.

L’inauguration du projet va avoir lieu le 28 novembre 2008. Ce projet apporte à la Mauritanie une première expérience dans ce domaine. La décision d’étendre le prépaiement à toute la capitale et au reste du pays est maintenant stratégique.


Source : un article publié le 20 novembre 2008 sur le site de CRIDEM=15&tx_ttnews[tt_news]=24929&tx_ttnews[backPid]=81&cHash=458fcc581d].

Jean-Pierre Mahé, René Massé

Burkina Faso : lancement d’un programme d’accès à l’énergie

Le 24 octobre 2008 a eu lieu le lancement officiel du projet d’accès aux services énergétiques (PASE) par Kader Cisse, ministre des Mines des carrières et de l’énergie du Burkina, en vue de capitaliser les acquis du projet de développement au secteur de l’électricité (PDSE) en cours exécution.

Financé par la Banque Mondiale et le Burkina Faso, ce projet vise à améliorer les services énergétiques modernes en zones rurales, périurbaines et urbaines. Il a pour but d’accroître la productivité et la gestion rationnelle et participatives des combustibles ligneux, destinés à approvisionner des installations autonomes de production d’électricité en milieu rural.

Ce projet, d’environ 21 milliards de franc CFA, a été adopté en août 2007. Il permettra le renforcement du réseau de distribution d’une quarantaine de localités et l’extension du réseau à plus de 70 nouvelles localités à travers les actions conjuguées de la Sonabel.

Les résultats attendus sont d’une part de faire bénéficier d’un accès à l’électricité à 120 000 nouveaux abonnés (soit un million de personnes) et d’autre part de permettre l’aménagement de 441 000 hectares de forêts et la diffusion de 250 000 foyers améliorés.

Ce projet s’articule autour de trois points essentiels :

  • L’accroissement de l’accès à l’électricité ;
  • La gestion de la fourniture en bois énergie et promotion des économies d’énergies et des énergies de substitutions ;
  • Le renforcement institutionnel et des capacités des acteurs du secteur de l’énergie.

Source : Mediaterre.

René Massé, Xavier Dufail