Micro-hydropower sourcebook

Allen R. Inversin- National Rural Electric Cooperative association – 1986 (anglais)

Le but du Micro-hydropower sourcebook est de présenter du point de vue technique et très pratique les différentes phases de la réalisation d’une microcentrale hydraulique dans les pays du sud, depuis l’élaboration du projet jusqu’à sa mise en service.

Points essentiels

Les points suivants sont étudiés :

  • Présentation de différentes méthodes de mesure de la hauteur de chute d’eau et du débit d’une rivière (chapitre 2).
  • Détermination des caractéristiques du torrent à partir des mesures réalisées précédemment et évaluation du débit nominal de la turbine (chapitre 3). En particulier les cas d’une installation au fil de l’eau et d’une installation avec barrage de retenue sont étudiés séparément.
  • Sélection du site et positionnement des éléments de base de la centrale (chapitre 4). Tout d’abord il s’agit d’estimer si un site peut fournir la puissance nécessaire à l’alimentation des bénéficiaires. Ensuite on cherchera à déterminer le tracé du canal d’amenée et à positionner correctement la prise d’eau et la centrale.
  • Présentation des travaux de génie civil nécessaires : il s’agira en premier lieu de déterminer de manière qualitative quels sont les éléments nécessaires et quels sont ceux dont on peut se passer. Ensuite le rôle de chaque composant de l’installation est décrit en détail, puis les outils nécessaires au dimensionnement de chacun sont donnés (chapitre 5).
  • Description des turbines utilisées dans les microcentrales (chapitre 6). Après une brève présenta-tion générale, chaque type de turbine est étudié. Pour chacune il y est notamment décrit les possibilités de réalisation locale.
  • Brève comparaison des avantages et des inconvénients de l’utilisation directe de l’énergie méca-nique et de la génération d’énergie électrique (chapitre 7).
  • Choix du dispositif de régulation du système hydro-électrique (chapitre 8). Après avoir présenté la méthode de régulation classique, l’étude d’approches plus adaptées à des microcentrales utili-sée pour l’électrification rurale décentralisée sera effectuée.
  • Détermination des choix électriques à effectuer concernant le réseau électrique : les différentes options concernant la nature du courant généré (alternatif, continu, monophasé, triphasé, fréquence, …) ainsi que les éléments de protection et de sécurité sont brièvement présentés (chapi-tre 9).
  • Présentation de plusieurs études de cas (chapitre 10) : à chaque fois sont présentés la nature du site, les détails des ouvrages de génie civil, le type de turbine utilisée, l’utilisation qui est faite de l’électricité, les coûts du projet, ainsi que les résultats atteints.

Ce livre peut être commandé à l’adresse : Œ

Jacques Monvois, Gret

Mini-Grid design manual

Allen R. Inversin, National Rural Electric Cooperative association – Avril 2000 (anglais)

Les bénéfices apportés par l’électricité sont biens connus, et la demande d’accès à cette ressource est très forte chez les personnes non encore connectées. Cependant, dans la plupart des pays du sud, il est impossible qu’à moyen terme la population rurale soit un jour raccordé au réseau national. Pour remédier à cet état de fait de nombreuses communautés ont bâti leur propre petit réseau allégé en se basant sur une source de production d’électricité locale. Pour éviter que ces réseaux, bien souvent improvisés, ne soient trop dangereux ou éphémères, il est présenté dans la suite du document les solutions les mieux adaptées à la réalisation de ces dispositifs.

En vue de dimensionner le réseau, il faut connaître l’utilisation qui en sera faite et comparer les solutions techniques existantes. En effet, les dispositifs d’éclairage et de chauffage se différencient par leur consommation, et les moteurs par la chute de tension qu’ils créent à l’allumage. En fonction du matériel utilisé, on pourra déterminer les caractéristiques électriques du réseau. Pour réaliser physiquement le dispositif, il faut faire des choix techniques concernant ses éléments constitutifs. Pour chacun (câbles, poteaux, connecteurs, dispositifs de coupure et de sécurité), il est nécessaire de déterminer ses dimen-sions, son matériau, sa tolérance. Pour la construction de tels réseaux, il n’y a pas de solution universelle : chaque étape il faut savoir effectuer les bons compromis entre le coût, l’efficacité, la pérennité, et la sécurité.

Enfin, une fois le système réalisé, il est nécessaire de mettre en place une structure de gestion et de maintenance qui aura pour mission d’assurer aux abonnés un service fiable et de qualité. Des séances d’information et d’éducation sont aussi à prévoir pour que soit expliqués à la population le fonctionne-ment du système ainsi que ses conditions d’utilisation.

Points essentiels

Le Mini-Grid design manual étudie chapitre par chapitre les différentes étapes nécessaires à la réalisation d’un réseau allégé. En premier lieu il présente les études à mener au préalable et les méthodes de dimensionnement du réseau. Ensuite, les chapitres suivant détaillent un à un les éléments nécessaires à la réalisation du réseau en présentant à chaque fois les solutions existantes et leur domaine d’utilisation.

Voici les points abordés dans les différents chapitres du document :

  • Détermination du contexte pour les réseaux allégés à bas coût (chapitre 2)
  • Présentations des pré-requis nécessaires à la future réussite du projet, et du plan d’action en vue de la réalisation du réseau (chapitre 3)
  • Etude des usages de l’électricité et évaluation de la demande (chapitre 4)
  • Etablissement de la carte et du tracé du réseau (chapitre 5)
  • Détermination des paramètres des lignes (chapitre 6)
  • Présentation et dimensionnement des câbles conducteurs (chapitre 7)
  • Présentation et choix des poteaux en fonction de la situation (chapitre 8)
  • Etude des composants de haut de poteau et des connecteurs nécessaires au bon fonctionnement du réseau (chapitre 9)
  • Présentation des différents moyens de réaliser l’ancrage des pylônes (chapitre 10)
  • Présentation et choix des éléments permettant d’assurer la sécurité et la protection (chapitre 11)
  • Etude des éléments qui assurent la connexion entre le réseau et les habitations, et présentation des composantes nécessaires au câblage des habitations (chapitre 12)
  • L’exploitation, la maintenance et les services proposés aux consommateurs (chapitre 13)
  • Détermination des tarifs à pratiquer (chapitre 14)

Jacques Monvois, Gret

Loi électrique de Madagascar

Loi 98-032 du 20 janvier 1999 portant réforme du secteur de l’électricité

Considérant que le contexte politique et économique ne justifiait plus que le secteur de l’énergie électrique soit placé sous l’entier monopole de l’État, que la présence d’un seul intervenant n’était plus suffisante pour assurer l’efficacité et le plein essor d’un secteur qui constitue l’un des facteurs essentiels du développement économique et social de Madagascar, le Gouvernement de Madagascar a décidé fin 1998 de promulguer une nouvelle loi pour réformer le secteur de l’électricité.

Cette réforme avait pour but d’ouvrir à de nouveaux opérateurs la possibilité d’intervenir au sein du secteur afin, d’une part, de relayer l’État malgache dans le financement de l’infrastructure électrique du pays et, d’autre part, de promouvoir l’efficacité et la qualité du service offertes aux usagers par le jeu de la concurrence. La présente Loi contient donc des dispositions destinées à sécuriser les investissements réalisés au sein du secteur afin de répondre aux attentes minimales des investisseurs privés potentiels et de leurs prêteurs.

A cet effet, les exploitants sont reconnus propriétaires des installations réalisées sous Concession ou Autorisation. Cette disposition implique une abrogation partielle des textes réglementant le domaine public afin que les installations d’électricité présentant un caractère d’intérêt général ne soient plus incluses dans le domaine public artificiel de l’État. Par ailleurs, les exploitants se voient conférer des droits réels sur les emprises nécessaires à l’implantation des installations autorisées ou concédées. La combinaison de ces deux principes permet aux exploitants de disposer des prérogatives attachées à la qualité de propriétaire sur l’ensemble des biens nécessaires à l’exploitation et à ce titre, consentir des sûretés sur ces mêmes biens au profit de leurs prêteurs. Ainsi, la Loi nouvelle permet-elle aux nouveaux opérateurs, publics ou privés, d’y intervenir sans discrimination, sous un régime d’Autorisations ou de Concessions délivrées par l’État malgache après mise en concurrence préalable ou sur la base de candidatures spontanées.

Cette nouvelle législation instaure également un organe de régulation autonome qui sera chargé de déterminer et publier les tarifs de l’électricité, de surveiller le respect des normes de qualité de service. En outre, cet organisme est habilité à effectuer toutes les investigations qu’il juge nécessaire pour faire respecter les dispositions légales et réglementaires régissant le secteur, à prononcer des injonctions et des sanctions. Il joue le rôle d’interface entre les opérateurs et l’État.

Afin de promouvoir le développement de l’électrification dans les zones non ou mal desservies, en particulier dans les zones rurales, des dispositions sont prévues, d’une part, pour faciliter la mise en place de capacités d’autoproduction d’électricité qui pourraient vendre des éventuels excédents d’autoproduction aux tiers dans un cadre peu contraignant et d’autre part, la constitution d’un fonds national de l’électricité pour des éventuelles subventions d’équipements.

Un projet d’électrification rurale en Mauritanie (1995-2000) : Alizés Électrique : histoire et enjeux d’une tentative de construction d’un service durable

Matthieussent, Sarah ; Carlier, Rodolphe ; Lavigne Delville, Philippe
Paris : Gret, 2005, 133 p. + annexes Etudes et travaux en ligne, n° 6

Entre 1995 et 2000, le Gret a conçu et mis en oeuvre un projet d’électrification décentralisée en Mauritanie, le projet « Alizés électrique ». Cette expérience d’électrification décentralisée, nouvelle pour la Mauritanie, paraissait prometteuse, mais une succession d’aléas institutionnels a empêché la poursuite des actions de terrain après seulement deux ans d’intervention.

L’effondrement du dispositif a été progressif au fur et à mesure de pannes qui s’accumulaient sans que les responsables locaux arrivent à y faire face faute d’un dispositif de maintenance qui n’avait pu être mis en place par manque de temps.

Pour comprendre les causes de cet échec, les auteurs reviennent sur le déroulement historique du projet et questionnent les choix techniques et institutionnels qui ont été faits. L’accent est mis ici sur la démarche d’expérimentation, les dispositifs institutionnels et les modalités de mise en oeuvre de l’action, questions qui sont – avec d’autres – au coeur des débats sur les limites de l’aide par projet et la façon d’utiliser l’outil « projet » dans une perspective de construction institutionnelle. Restituant un travail de capitalisation rétrospective, cette étude ouvre une réflexion sur les stratégies d’intervention en matière d’électrification rurale, mais pas uniquement.

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Gret

Histoire de l’électrification rurale en France

Massé, René. Paris : Gret, 2005, 108 p. Extrait de la collection Études et travaux en ligne, n° 3

A la fin du XIXème siècle, en pleine période de développement économique, les villes s’éclairent tandis que les villages restent dans l’obscurité. Pour les notables ruraux, il est évident que le marché de l’électrification rurale n’attirera pas spontanément les capitaux privés des entreprises d’électricité. Ils vont donc prendre l’initiative d’engager les communes dans le processus d’électrification, pour assurer d’abord l’éclairage public, puis la fourniture d’électricité aux citoyens. Les zones rurales ne seront pas électrifiées, elles s’électrifieront par elles-mêmes.

Et l’État ? Il suit ! Pendant toute cette période d’initiation, et pratiquement jusqu’en 1923, l’État légifère, régule, contrôle, mais ne s’engage pas de façon décisive. En 1900, le Conseil d’État admet la création de régies municipales d’électricité… sur le modèle de celles qui, de fait, existaient déjà. Une loi de 1920 crée les Sociétés d’Intérêt Collectif Agricole d’Electricité (SICAE) pour donner un statut opérationnel aux coopératives électriques créées spontanément par les fermiers. Au début du XXème siècle l’État commence à s’impliquer financièrement ; ses institutions financières (et en particulier la Caisse des Dépôts et Consignations et le Crédit Agricole) accordent des avances aux départements et collectivités locales pour financer leurs investissements. Mais ces subventions publiques indirectes ne sont pas déterminantes, et l’État évite de s’engager en risque, exigeant des collectivités locales bénéficiaires qu’elles garantissent les emprunts sur leur budget communal, à charge pour elles de répercuter les frais financiers sur les tarifs, voire d’appliquer un impôt local. En échange, les collectivités locales se voient reconnaître en 1906 l’Autorité concédante.

La loi du 2 Août 1923 définit les modalités de subvention de l’électrification rurale par l’État. Le Trésor public financera un régime d’avances à l’Office national de crédit agricole, à charge pour le Crédit agricole d’allouer ces subventions d’État aux Régies d’électricité et aux SICAE exclusivement. Les entreprises privées ne seront pas aidées financièrement. Jusqu’en 1936, la France n’aura pas à proprement parler UN mécanisme de financement de l’électrification rurale, unifié et consistant, mais toute une panoplie de lignes de financement.

A partir de 1923, le volume de subventions d’État à l’électrification rurale progressera de façon continue et ininterrompue pendant une vingtaine d’années. A la fin de 1940, le montant total des dépenses engagées s’élevait à plus de 8 milliards de francs sur lesquels la part de l’État représentait 3,372 milliards accordés au titre de subventions et 700 millions à titre d’avances à taux réduit », soit une subvention globale de l’État supérieure à 50% pendant près de vingt ans.

Les résultats sont éloquents : en 1932, on dénombre 1163 régies municipales et environ 1 600 syndicats intercommunaux ; la même année, 80% des communes françaises sont électrifiées. Cinq ans plus tard, 96% des communes et près de 90% de la population ont l’électricité.

L’histoire se continue avec, le Front populaire qui créé le Fonds d’Amortissement des Charges d’Electrification (FACE), dans sa loi de finance de décembre 1936, « pour alléger les charges communales et départementales d’électrification »… mais aucunement pour se substituer à ces financements publics locaux. Puis éclate la seconde guerre mondiale…

Cette étude de cas se poursuit de cette façon synthétique jusqu’à nos jours, et se termine par quelques analyses sur les leçons à retenir pour concevoir aujourd’hui des programmes d’électrification rurale dans les pays qui en sont encore dépourvus.

René Massé