Atelier sur la "valorisation de la biomasse en biocombustible"- Dakar 26 au 30 novembre 2012

L’objectif de cet atelier est de rassembler dans le cadre du forum innov’Africa, un collectif de spécialistes africains de l’innovation énergétique (entrepreneurs sociaux, chercheurs, ONGs, associations…) travaillant spécifiquement sur la valorisation des déchets de biomasse en
biocombustibles.

Contexte

L’accès à une énergie durable est l’un des grands enjeux de l’Afrique
d’aujourd’hui que ce soit sur les aspects économiques, environnementaux ou sociaux.

Le problème du bois‐énergie ne date pas d’hier. On ne peut pas
interdire l’utilisation de cette ressource traditionnelle mais on peut
soutenir et appuyer la réplication et le développement d’alternatives énergétiques.

Il existe cependant un important stock de résidus de biomasse issus de l’activité agricole (résidus de tiges de cotonnier, mil, maïs, coque d’arachides, balles de riz, bagasses de canne à sucre,…) et de l’industrie de transformation du bois (sciure, copeaux de bois) non valorisés et rejetant par leur décomposition à l’air libre, d’importantes quantités de méthane dans l’atmosphère.

Un atelier entre spécialistes pour échanger …

La substitution du bois‐énergie par des briquettes de combustibles à base de résidus de biomasse sera cette année la thématique de
l’atelier Énergie de Innov’Africa.

Jacques Monvois

GVEP reçoit une double médaille d’or dans le cadre d’un projet pilote de microcrédit

Depuis février 2012, GVEP International participe au projet Kiva Zip, un projet pilote de microcrédit testé au Kenya et aux Etats-Unis.

Alors qu’un intérêt croissant est porté à la responsabilité des organisations, GVEP a été salué pour son travail auprès de micro-entrepreneurs kenyans.

En février de cette année, GVEP annonçait sa participation à Kiva Zip, un projet pilote excitant élaboré par Kiva, le très respecté facilitateur de microcrédit. Moins de six mois plus tard, GVEP est heureux d’annoncer qu’une double médaille d’or lui a été décernée en reconnaissance de son rôle d’Administrateur dans le cadre de ce pilote. À compter de ce mois-ci, le projet pilote introduit un système de médailles avec la création d’une nouvelle rubrique sur son site internet. L’obtention d’une médaille d’or signifie que GVEP a recommandé des entreprises qui sont très enclines à rembourser leur prêt et à établir une relation avec leur bailleur.

Jonny Price, Directeur du programme Kiva Zip, écrit sur le blog de l’organisation : « Nous sommes enthousiastes quant au potentiel des médailles et ce, pour plusieurs raisons : les bailleurs pourront indiquer quels emprunteurs sont les plus susceptibles de rembourser leur prêt et établir une relation avec eux ; quant aux emprunteurs qui s’engagent à établir une relation avec leurs bailleurs, ils augmenteront leurs chances de lever des fonds.. ».

Actuellement testé aux États-Unis et au Kenya, Kiva Zip a pour ambition de faciliter l’obtention de petits prêts à des micro-entrepreneurs. Pour cela, Kiva a choisi environ 30 individus et organisations au Kenya – dont GVEP – comme Administrateurs. Kiva Zip compte sur ses Administrateurs pour identifier des entrepreneurs candidats à l’obtention de petits prêts afin de les recommander à son réseau de bailleurs. Pour le moment, GVEP est le seul Administrateur au Kenya à avoir obtenu une médaille d’or dans les catégories « Remboursement » et « Relationnel ».

Plus d’outils d’évaluation sanctionnant la remise ou la perte d’une médaille sont en cours d’élaboration et seront développés au fur et à mesure que le projet progresse. Comme l’explique Jonny Price : « De nombreux aspects du système de médailles seront revus au cours des prochains mois – le type d’actions à sanctionner par une médaille ; l’algorithme qui sert à évaluer quels emprunteurs et administrateurs doivent gagner (ou perdre) une médaille ; l’impact que le gain ou la perte de médailles aura sur les emprunteurs et les administrateurs ; et par souci d’équité, on espère, à l’avenir, élargir le système de médailles aux bailleurs ».

À ce jour, 23 micro-entrepreneurs énergétiques – 9 femmes et 14 hommes – issus du réseau de GVEP ont obtenu, avec succès, un financement par le biais du site internet de Kiva Zip et sont entrés dans la phase de remboursement. On y trouve des entreprises de recharge de téléphone, de fours améliorés, de briquettes, de lampes et accessoires solaires.

Patrick Njoroge, 49 ans, est un producteur de foyers améliorés du District de Maragua, au centre du Kenya. Après avoir en vain tenté de lancer une entreprise de couture, en 2004, il a découvert les fours économes en énergie. Patrick déclare : « Quelques années plus tard, j’ai découvert GVEP International. Ils m’en ont appris plus sur le développement commercial et les foyers améliorés. D’où je viens, il y a beaucoup de matières premières qui servent à la fabrication des revêtements et j’y ai donc vu une opportunité de gagner de l’argent. Aujourd’hui, je gagne assez pour subvenir aux besoins de ma famille ». Patrick a pour ambition de développer son activité, Ngimbu Claywork, afin d’envoyer ses enfants à l’université. Il a remboursé 45% des 650 US$ qu’il a emprunté et Patrick sait précisément à quoi vont servir les fonds : à l’achat de plus de matières premières pour fabriquer les fours ainsi qu’un four de potier pour y cuire ses produits. « A l’heure actuelle, j’utilise un foyer ouvert qui n’est pas du tout efficace », remarque-t-il. « Avec plus de matières premières et un four de potier, je serai en mesure de considérablement augmenter ma capacité de production ».

Simon Collings, Directeur des opérations chez GVEP, salue cette récompense positive en ajoutant : « C’est gratifiant de voir que la qualité de notre travail soit reconnue de la sorte et nous poursuivrons nos efforts pour conserver notre médaille d’or. Kiva Zip est une fantastique opportunité qui permet aux entrepreneurs d’accéder aux crédits dont ils ont besoin pour satisfaire plus de clients. Ces entrepreneurs ont un rôle décisif à jouer pour permettre aux foyers démunis du Kenya d’accéder à une énergie propre ».

GVEP a géré approximativement 94 000 GBP répartis sur environ 89 prêts, par le biais de son Fonds de Garantie de l’Emprunt.

À propos de Kiva :
Kiva est une organisation à but non lucratif dont la mission est de connecter les individus, par l’intermédiaire du prêt, dans le but de réduire la pauvreté. En combinant internet et réseau d’institutions de microfinance, Kiva permet aux individus de prêter, au minimum 25 US$, afin de créer de nouvelles opportunités à travers le monde. www.kiva.org

Laure Ego, GVEP

Une formation et du tutorat pour donner un coup de pouce aux producteurs de fours améliorés en Ouganda

Un programme sur 5 ans récompense l’entreprenariat en Afrique de l’Est en soutenant les micro-entreprises du secteur énergétique qui créent des emplois dans les zones rurales.

A 25 ans, Willy Bamwenyena est un entrepreneur plein de ressources. Il a su identifier le besoin énergétique de sa communauté rurale, en Ouganda, et développer une activité commerciale. Le Programme de Développement d’Entreprises Energétiques (DEEP), piloté par GVEP, a stimulé son activité de production et de vente de fours améliorés – et également celle d’une centaine d’autres entrepreneurs d’Afrique de l’Est.

Willy fabrique ses fours à bois avec des matériaux qu’on trouve localement tels que le terreau et l’argile. Ses fours rencontrent un franc succès auprès de nombreux foyers de Sissa, où 90 % des familles en sont équipées. L’une des principales raisons de ce succès est l’accessibilité et la rentabilité des fours améliorés en comparaison avec les traditionnels fours à trois-pierres.

Sur le long terme, les propriétaires de fours économisent de l’argent – qui, autrement, aurait été dépensé dans l’achat de bois de chauffage – et gagnent du temps – moins de temps passé à ramasser et à sécher le bois. Ces fours réduisent la pollution de l’air et, par conséquent, les maladies chroniques causées par les fumées nocives des foyers ouverts.

Partant de ce constat, Willy a saisi cette opportunité et a commencé à fabriquer des fours pour ses voisins, d’abord en empruntant les outils de ses amis. Sa capacité à utiliser son capital social pour lancer son affaire a attiré l’attention de l’équipe du programme DEEP, qui cherchait alors à recruter de jeunes entrepreneurs dans la région.

L’équipe GVEP en Ouganda a encouragé son esprit d’entreprise en l’incitant à suivre une formation et à bénéficier d’un accompagnement pour développer son entreprise. « Je voulais générer plus de revenus et créer plus d’emplois alors j’ai sauté sur l’occasion en assistant aux sessions de formation », explique Willy.

(…) Lire la suite de l’article sur le site de GVEP International.

Laure Ego, GVEP

Des produits solaires qui donnent du répit aux communautés défavorisées du Salvador

Au Salvador, des kits solaires fabriqués par des personnes handicapées vont contribuer à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.

Le SalvaSol Basic est une petite station de recharge portative qui a la forme d’une lampe et qui fonctionne à l’énergie photovoltaïque. Elle est principalement destinée aux foyers des zones rurales qui ne sont pas rattachés au réseau électrique national. La station peut alimenter une lampe LED en énergie jusqu’à 14 heures, charger des téléphones portables, alimenter un poste radio et recharger des piles AA pour les lampes torches et radios. On peut la recharger avec un panneau solaire de 5W.

Cela signifie que les foyers ruraux pourront, non seulement économiser de l’argent sur les bougies, lampes à huile et autres batteries jetables mais aussi développer leurs activités commerciales et augmenter leurs revenus grâce à l’utilisation du téléphone mobile. Les étudiants pourront travailler plus tard le soir grâce à un éclairage amélioré et ce, sans exposer leurs yeux ou poumons à la fumée des lampes à huile.

À travers cette initiative, Rainer Mutschler-Burghard, chargé de projet, a pour ambition d’offrir des avantages socio-économiques à des foyers salvadoriens touchés par l’extrême pauvreté et également de créer des emplois pour les plus défavorisés. En effet, la fabrication du produit est réalisée par des personnes en situation de handicap.

Un groupe de jeunes gens de l’Association Salvadorienne pour le Soutien des Handicapés Mentaux (ASPAPREM), âgés de 17 à 35 ans, ont été formés à l’assemblage de cet équipement, sous la tutelle d’un superviseur. Le montage des pièces est effectué bénévolement par des étudiants de l’Université de Don Bosco au Salvador. À ce stade du projet, l’ASPAPREM touche une commission pour chaque produit assemblé par un de ses membres. À terme, le but « est d’envisager la possibilité d’employer directement deux ou trois de ces jeunes », affirme Mutschler-Burghard.

(…) Lire la suite de l’article sur la station de recharge portative SalvaSol Basic

Laure Ego, GVEP

Malawi : un projet de biogaz mène à d’autres services

Une unité de production de biogaz de petite échelle au Malawi, récemment créée dans le but d’atténuer le changement climatique, peut également, si elle est bien exploitée, améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans les régions rurales du Malawi.

L’importance de la production laitière au Malawi

La production laitière des petits exploitants est une activité agricole importante au Malawi ; elle fournit des produits de valeur et assure un revenu régulier pour les ménages pauvres. La production de lait du pays est encore insuffisante, les quantités actuelles traitées vont essentiellement aux consommateurs urbains et péri-urbains. Améliorer la production laitière de petite échelle soutiendrait économiquement les petits agriculteurs grâce à l’augmentation des ventes dans les zones rurales.

Bien que la capacité des cinq grands transformateurs de produits laitiers soit de 126 000 litres de lait par jour, ils ne traitent actuellement que la moitié de ce volume. Ainsi, les experts estiment que le développement de la production et de la qualité du lait contribuerait directement non seulement à la nutrition et à la sécurité alimentaire mais également, de manière significative, à l’accélération de la croissance économique du pays.

Bien que le développement de la production laitière des petits exploitants soit l’un des domaines prioritaires du Ministère de la Santé Animale et du Développement de l’Élevage, la contribution potentielle de cette production aux moyens d’existence durable demeure inexploitée. Et l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les ménages ruraux producteurs de lait est la disponibilité de l’énergie, un problème auquel les biocarburants pourraient être aussi une solution.

Le bois de chauffage comme source d’énergie

À l’heure actuelle, la source d’énergie au Malawi est largement dominé par le bois de chauffage. Ce bois de chauffage, qui provient principalement de forêts indigènes, fournit 93% de tous les besoins en énergie domestique.

La consommation annuelle des ménages en bois de feu et charbon de bois est de l’ordre de quelques 7,5 millions de tonnes, dépassant la production durable d’environ 3,7 millions de tonnes.
La pauvreté et la croissance de la population du pays maintiennent une pression croissante sur les forêts indigènes du Malawi, et par voie de conséquence détruisent rapidement des puits de carbone nécessaires.

Le biogaz peut-il être la réponse ?

Afin de préserver les puits à carbone et de s’orienter vers une alternative au bois de chauffage plus propre et plus efficace, une unité en sous-sol de production de biogaz à petite échelle a été mise en place par le Test & Training Centre in Renewable Energy Technologies (TCRET) de l’Université Mzuzu, l’une des universités publiques du Malawi.
Cette unité est implantée à Ruguwa Mnhlanga Village, un village rural du Nord-Est de la ville de Mzuzu, et le projet est financé par la British High Commission au Malawi.

À la fin du projet, en 2011, 12 digesteurs de biogaz seront installés.

L’emplacement de l’usine a été déterminée sur la base des critères suivants, afin de maximiser l’efficacité des installations et de l’impact :

- le charbon et le bois sont les seules sources d’énergie de chauffe pour les ménages de la zone ;

- le charbon de bois est une source de revenu des ménages de la zone ;

- le fumier provenant du troupeau de vaches laitières pourrait être utilisé comme matières premières dans des digesteurs de biogaz de petite échelle.

Production et avantages

Chaque digesteur utilise le fumier de quatre à six vaches et produit environ 3 m3 de gaz par jour lorsque il travaille à 70% d’efficacité.
On estime que le fumier de bovins de 6 adultes produira 3 m3 de gaz par jour, suffisamment pour faire fonctionner 3 cuisines pendant 4 heures par jour.

L’objectif principal de l’usine était de fournir une source d’énergie alternative au carbone et, à cet égard, il a été un succès – la demande de bois de chauffage a déjà réduit, participant à la préservation de forêts importantes et de puits de carbone naturels.
Il est prévu que l’utilisation de biogaz pour la cuisine à partir des 12 unités permettra d’économiser (par an) 444 hectares de forêts naturelles, d’où le bois de chauffage et le charbon de bois sont librement collectés.

Un deuxième objectif important était d’avoir un impact positif sur l’industrie de production laitière par les petits exploitants de la région.
Avec cette unité de biogaz, il y a un potentiel d’amélioration de la santé animale par la réduction des contraintes de temps, l’amélioration de la production de fourrage, l’accroissement de la production de lait (et donc augmentation des revenus), tout ceci conduisant à l’amélioration du niveau de vie des petits producteurs laitiers.

Un troisième avantage essentiel est que l’unité utilise du fumier comme matière première, qui aurait autrement fermenté en anaérobiose, provoquant ainsi des émissions de méthane.
Avec la fermentation entérique, cette forme de production de méthane représente environ 30%-40% du total des émissions anthropiques de méthane, une des causes principales du changement climatique.
Ainsi, l’unité de biogaz peut également contribuer indirectement à atténuer le changement climatique, ce qui constitue un énorme avantage sur le bois de chauffage et le charbon de bois.

Autres avantages de ce projet :

- La possibilité de mise en bouteille du gaz supplémentaire (comprimé dans des cylindres) et leur vente dans les villes voisines constitue des revenus supplémentaires pour les agriculteurs et réduit la demande de bois-énergie et de charbon dans les villes ;

- L’amélioration de la qualité du lait : on estime que 17% du lait au Malawi sont rejetés par les acheteurs en raison de leur mauvaise qualité. Cela peut être dû à une contamination ou une mauvaise hygiène pendant la traite ou le transport. Toutefois, il est important de refroidir le lait pour en réduire l’activité bactérienne. Le lait peut être refroidi par une seule, ou une combinaison de trois méthodes : soit avec de l’eau, à condition qu’elle soit plus froide que le lait, dans un échangeur de chaleur (l’eau peut encore être collectée et utilisée à d’autres fins) ; en utilisant un chiffon humide pour couvrir les conteneurs de stockage du lait (l’évaporation de l’eau permet de refroidir le lait) ; en utilisant une partie du gaz produit pour alimenter un réfrigérateur.

- Production d’engrais : la boue extraite des digesteurs, qui est un sous-produit du processus de production de biogaz, est connue pour être un meilleur engrais que le fumier brut provenant de bovins. Cette boue peut être utilisée comme engrais pour la production de fourrage, et ainsi améliore l’alimentation des animaux.


Source : Un article de M.G.G. Chagunda, D.J. Roberts, M.L. Chitawo et V. Kasulo, paru le 1er septembre 2009 sur le site RenewableEnergyFocus.com (en anglais).

Xavier Dufail

Cambodge : étude sur la diffusion d’équipements de cuisson domestiques économes en bois

Cette étude fournit un retour sur les dix ans d’un programme visant à développer la fabrication, la promotion et l’utilisation de cuiseurs autonomes (foyers améliorés) en zone urbaine au Cambodge, ainsi que sur les modalités d’accès à la finance carbone de ce programme.

« Diffusion d’équipements de cuisson domestiques économes en bois au Cambodge »

GERES

décembre 2009

69 pages

Cet ouvrage consiste en un retour d’expérience dont les objectifs sont de :

- Partager des outils méthodologiques innovants et validés dans le domaine de la biomasse énergie ;

- Évaluer quantitativement et qualitativement les impacts socio-économiques et sanitaires de la diffusion des cuiseurs économes au Cambodge ;

- Revenir sur l’articulation de ce programme avec les mécanismes internationaux de la lutte contre le changement climatique.

Sommaire

  1. Retour sur la cuisson à la biomasse dans les pays du Sud et les leçons apprises du projet GERES au Cambodge
  2. Impacts socio-économiques et sanitaires
  3. La finance carbone : un nouveau levier financier pour les projets de cuiseurs économes

Source : GERES.

Xavier Dufail

Sénégal : promotion des foyers métalliques dans les boulangeries traditionnelles

Ce projet d’ENDA Sénégal favorise, le remplacement des fours traditionnels par des fours métalliques de plus grande efficacité dans les boulangeries traditionnelles, activité essentiellement tenue par des femmes.

Les boulangeries traditionnelles utilisant le bois comme combustible sont très développées au Sénégal au point d’entrer en compétition avec les boulangeries modernes.

Jusqu’à ces dernières années, la boulangerie traditionnelle était une activité économique présente surtout dans les régions éloignées de Dakar. Cependant, et de plus en plus, le pain dit Tapalapa est disponible dans certains quartiers de la capitale comme pour marquer l’intérêt des consommateurs et les opportunités commerciales pour les opérateurs de boulangerie dite traditionnelle.

En plus des opérateurs en boulangerie traditionnelle, les fours métalliques constituent également une opportunité technologique pour les torréfacteurs actifs dans le domaine de la pâte d’arachide, des noix de cajou, de soump, du sésame et du café Touba. Ainsi, par rapport à la torréfaction spécifiquement, le potentiel est estimé à plus de 50 opérateurs, dans les grandes villes, et autour de 20 dans les autres zones. D’où un marché potentiel de 200 FP commercialisables dans les deux phases du projet.

Jusqu’ici, la plupart des fours utilisés pour la boulangerie traditionnelle sont construits en banco (argile) et sous forme de dôme reposant sur une surface plate qui constitue la table. Chez certains opérateurs, cette surface plate a été améliorée par un système de carrelage permettant de conserver plus durablement la chaleur.

En dehors de ces aspects, il faut souligner qu’avec ces types de fours traditionnels, les boulangers étaient toujours exposés à la fumée qui s’y dégage et les conditions hygiéniques ne sont pas toujours réunies pour optimiser la qualité du pain, comme principal produit fini.

En termes de diversification des produits, quelques boulangers proposent, au-delà du pain, de la pâtisserie vendue de façon irrégulière. La vente des produits finis repose sur une chaîne de revendeurs (Boutiques) installés dans quelques villages alentours et au niveau des marchés quotidiens ou hebdomadaires (Lumas). Les retours de pain sont parfois importants du fait, le plus souvent, de la mauvaise qualité du pain (composition et pétrissage) et des conditions de distribution auprès des revendeurs (ensachage du pain, transport par charrette, par vélo ou sur l’épaule) et des paramètres climatiques (température parfois très élevées dans certaines zones rurales).

Dès lors, notre démarche consiste à promouvoir l’accès à un type de four fortement amélioré fait en caisson métallique, avec plusieurs compartiments et pouvant prendre alternativement diverses sources d’énergie (bois, charbon de bois, bioénergie, GPL). Compte tenu des coûts de fours proposés la barrière financière serait en partie levée par l’implication des institutions de micro-financement.

L’approche du projet consiste, dans un premier temps, à appuyer l’accès aux fours métalliques en vue de leur commercialisation au sein des réseaux d’organisations de femmes transformatrices de produits céréalières de Thiès et alentour. Sur la base d’une stratégie de communication appuyée, Enda travaillera à rendre le four accessible à d’autres opérateurs des zones les plus défavorisées.

Pour accéder et commercialiser les fours, le projet compte s’appuyer sur les mécanismes internes de micro-crédits propres aux groupements de femmes, avant de prospecter au niveau des institutions de micro finances pour les compléments adaptés à la situation de chaque organisation intéressée. Il en est de même pour les opérateurs individuels. Des mécanismes financiers adaptés seront étudiés et mis en place à partir des mécanismes financiers du marché.

La distribution des fours se fera sur plusieurs échelles, notamment, au travers des différentes manifestations de démonstration/information prévues par le projet et par contact direct avec les opérateurs prospectés dans les autres régions, éventuellement, en partenariat avec d’autres projets/programmes de développement local.


Source : le site du programme EASE.

Xavier Dufail

RDC : la briquette biomasse pour sauvegarder les forêts et parcs du Kivu

Dans le Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), quelques familles des quartiers déshérités expérimentent depuis quelques mois les briquettes biomasse comme une source d’énergie propre réduisant la pollution, l’insalubrité et la déforestation qui étouffent la région.

Le projet est le fruit d’une collaboration entre le Parc national de Virunga (PNVi), l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et le réseau Environnement ressources naturelles et développement (ERND) qui vulgarisent ces briquettes appelée ‘makala ya sasa’ (signifie nouvelle braise, en kiswahili) comme une alternative à l’utilisation du bois de chauffe et de braise.

Les briquettes de biomasse sont fabriquées à partir de feuilles, d’écorces et de pelures de fruits ou d’autres déchets agricoles tels que le riz, le haricot, le maïs, la canne à sucre… Bisimwa Nshombo, ingénieur du réseau ERND, ajoute à cette liste la sciure du bois, et du papier de toute sorte.

A Goma, la principale ville du Nord-Kivu, un sac des briquettes de 60 kilogrammes coûte 12 dollars alors que le prix de la même quantité de charbon oscille entre 25 et 30 dollars. A Bukavu, le sac est vendu à 12.000 francs congolais (environ 13 dollars).

Dans le territoire de Rutshuru, l’ICCN a lancé un projet de fabrication de briquettes combustibles, avec une formation donnée à quelque 3.000 personnes bénévoles qui apprennent cette nouvelle technique.

Selon les membres et experts de ERND, la briquette présente beaucoup d’avantages par rapport aux bois de chauffe et le charbon. « Elle ne produit pas de fumée si le dosage du mélange sciure-papier a été respecté lors de sa fabrication ». En outre, son coût d’achat reste préférentiel. « La briquette permet à nos familles d’économiser de l’argent, de l’énergie. », affirme Bahati à IPS.

Le prix de la briquette n’est pas aussi élevé que celui du charbon. Selon Murhula Zagabe de ERND, il varie d’un endroit à un autre où la briquette a été produite. A Bukavu, 12 briquettes font un kilogramme qui coûte 200 francs congolais (FC, environ 0,22 dollar) alors qu’un kilo de charbon équivaut à 1.000 FC (1,11 dollar), indique-t-il à IPS.

Zagabe précise qu’un kilo de haricot est préparé à l’aide de 25 briquettes, soit deux kilos qui reviennent à 400 FC (0,44 dollars) alors qu’il faut un kilo et demi de charbon qui revient à 1.500 FC (environ 1,66 dollar) pour préparer la même quantité de haricot qui est un aliment principal à Bukavu et Goma.

C’est « un gain non négligeable alors que le revenu mensuel d’un ménage congolais tourne souvent autour de 30 dollars », souligne Nshombo du réseau ERND.

De Mérode promet que dans une année, d’ici le 30 juin 2011, quelque 300.000 personnes auront abandonné l’utilisation du bois de chauffe et du charbon au profit des briquettes biomasse. « Près de 92 % de makala (braise) produit au Nord-Kivu provient d’arbres abattus dans le parc. Et 20 pour cent de cette aire protégée, c’est-à-dire environ 160.000 hectares, sont déjà détruits par la déforestation illégale et la production du charbon de bois ».

Le coordonnateur du groupe de travail de la société civile du Sud-Kivu, Climat REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts), Roger Muchuba, souligne à IPS que la déforestation est une réalité dans cette province. Il affirme que cette situation provoque déjà des conséquences néfastes, ajoutant : « Les pluies, qui se sont abattues les fois dernières à Mwenga et à Tubimbi dans le territoire de Walungu, ont emporté des villages et des ponts ».

Des agents de l’ICCN sensibilisent les populations aux questions de la déforestation et des énergies durables. Le programme recherche également des organisations locales capables de produire des briquettes biomasse. Il leur donne une formation de quatre jours sur la production, le marketing et la vente de briquettes.

« Ce nouveau carburant présente l’avantage d’être une source d’énergie durable, écologique et bon marché. Le coût de production est bas. Les matières premières sont abondantes, et les briquettes fournissent 70 pour cent d’énergie en plus par rapport au makala », affirme Balemba à IPS.

Mais, certains vendeurs qui vivent de la coupe des arbres réagissent : « Nous n’avons que ce seul travail depuis nos ancêtres ; c’est notre vie. Qu’allons-nous devenir ? ».

Il faudra du temps pour faire comprendre à ceux qui doutent encore des désastres de la déforestation sur leur vie et celle des autres, reconnaissent les agents de l’ICCN.


Source : International Press Service.

Xavier Dufail

Chine : étude sur le changement de combustible domestique en milieu rural

Basé sur l’analyse des données d’une enquête effectuée auprès des ménages ruraux de la province de Hubei (Chine) en 2004, ce document (en anglais) explore les modes d’utilisation du combustible domestique et de leurs changements, en utilisant une approche statistique.

« Household Level Fuel Switching in Rural Hubei »
_Peng Wuyuan, Hisham Zerriffi, Pan Jihua / PESD Stanford

aout 2008

20 pages

(document en anglais)

Des données indiquent que le passage de la biomasse à des sources commerciales modernes en est encore à un stade précoce, les revenus devront augmenter significativement pour que l’utilisation de la biomasse décroisse, et que l’utilisation de fuel domestique varie considérablement entre les régions géographiques étant donné la disparité d’approvisionnement des différentes sources d’énergie.

Lien vers le document : Household Level Fuel Switching in Rural Hubei (PDF)


Source : PESD Stanford (en anglais).

Xavier Dufail

Inde : diffusion de fours économes en énergie, un potentiel énorme de réductions de CO2

Une entreprise a développé en Inde différents types de foyers améliorés, avec une introduction auprès des utilisateurs appuyée par une ONG locale.

En Inde, la demande en énergie a augmenté de manière considérable depuis 1990 et cette situation va se poursuivre. L’EIA, Energy Information Administration, estime en effet que la demande en énergie va plus que doubler d’ici à 2030 en subissant une hausse d’environ 3,6% par an.

Des technologies simples, efficaces, peu onéreuses et adaptées localement permettent d’agir de manière concrète sur la consommation d’énergie, et indirectement sur les émissions de CO2. Elles permettent aussi de réduire la déforestation, la pollution intérieure des foyers et d’apporter de véritables bénéfices sociaux dans des régions ayant un accès très limité à l’énergie.

“Transformer des technologies appropriées en produits viables”

C’est dans ce cadre que se positionne une jeune entreprise, Prakti Design, implantée à Pondichéry, sur la côte sud-est de l’Inde. Composée d’une équipe franco-indienne dynamique et motivée d’une dizaine de personnes, Prakti affiche une politique éthique de “marque blanche”. Ce terme désigne le principe commercial de mise à disposition de produits sans citer la marque ni l’origine du designer, qui permet aux ONG commercialisant le produit de mettre en avant leur propre action.

Les produits fabriqués par Prakti s’adressent donc à des personnes percevant de très faibles revenus, désignés par le terme BOP – (Bottom of the pyramid), avec néanmoins des besoins significatifs en énergie. Sa philosophie se rapprochant bien plus de celle d’une ONG que d’une entreprise à la recherche du maximum de profits, Prakti cherche à œuvrer en priorité pour la diffusion massive de ses technologies afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre.

L’entreprise s’est donc entourée de distributeurs affichant les mêmes objectifs et d’ONGs, présentes sur le terrain et qui, déjà engagées sur les thématiques du changement climatique, de la santé, de l’amélioration des conditions de vie, ont pu identifier les besoins précis des populations locales.

Travail sur la pollution intérieure des maisons

Depuis 2006, l’un des objectifs des ingénieurs de Prakti a été de réduire la pollution intérieure des maisons. Plus de 70% de la population indienne cuisine avec des foyers à partir de biomasse (bois, déchets de noix de coco, noix de bétel, ou divers résidus agricoles…). Ceux-ci sont souvent très inefficaces et dangereux pour la santé. 1,6 millions de personnes meurent en effet chaque année à cause de problèmes respiratoires provoqués par de l’inhalation de fumée, dont la plupart sont des femmes et des enfants (Source : Indoor Air Pollution and Health, Fact sheet N°292-June 2005, World Health Program).

L’activité de Prakti s’est donc principalement focalisée sur des fours à foyer amélioré, qui permettent de réduire la consommation de combustible lors de son utilisation par rapport à des fours traditionnels. En effet, le four traditionnel correspond généralement au foyer “3 pierres”. C’est le modèle le plus basique et le moins onéreux, puisqu’il ne nécessite que 3 pierres de tailles homogènes, sur lesquelles peuvent être disposés les plats de cuisson. Face à cette technique traditionnelle, les foyers proposés par Prakti sont basés sur la technologie du “rocket stove“, offrant une utilisation efficiente de la chaleur, qui permet de réduire la consommation de bois, la fumée et la pollution en milieu intérieur.

Deux fours, le LEO et le MOBY, sont actuellement au stade de commercialisation tandis que deux autres sont encore en phase de développement.

Principes de fonctionnement

Le LEO est un four destiné aux familles habitant dans les zones rurales qui utilisent déjà le bois pour leur cuisson. Il existe en 3 versions : avec une seule plaque de cuisson, avec deux plaques, et avec une cheminée intégrée d’évacuation de la fumée. La consommation de bois peut être réduite jusqu’à 40% par rapport à une utilisation sans four.

Le MOBY quant à lui est un four dit “institutionnel”, avec une capacité beaucoup plus importante, et une technologie différente. Il est destiné aux collectivités, telles les restaurants, les écoles, les hôpitaux, les hôtels, etc. Il offre une capacité de cuisson (au choix 30, 65 ou 95 litres) beaucoup plus importante que le LEO (uniquement destinées aux familles). L’économie de bois de cuisson peut atteindre 80% comparée au foyer traditionnel de cuisson.

Prakti a récemment lancé la distribution de ses foyers améliorés dans l’état du Karnataka et du Tamil Nadu, au sud de l’Inde.

Pour promouvoir les cuisinières, l’ONG partenaire se rend dans les villages et exécute, pendant quelques heures, une campagne d’information et de sensibilisation. Les agents chargés de convaincre la population utilisent un jeu montrant les avantages fournis par le four avec de simples dessins. Des artistes locaux jouent également une petite pièce de théâtre mettant en scène un couple, dont le mari n’arrivera à satisfaire son épouse que lorsqu’il ramènera un four efficace et économe en bois à son domicile. Le message est simple mais efficace, et l’assistance, essentiellement féminine, est attentive et intéressée par cette alternative à leurs foyers traditionnels.

Le rôle de la finance carbone

C’est dans ce contexte que la finance carbone peut jouer un rôle primordial. Chaque foyer permet en effet d’économiser jusqu’à 1 tonne de CO2 par an : les crédits carbone ainsi générés permettraient en retour de réduire le prix initial des foyers, les rendant alors encore plus accessibles aux plus basses couches sociales.

En effet, les feedbacks obtenus sont positifs : les usagers apprécient leur four. Il est effectivement efficace en termes de consommation de combustible, et de fumée, mais le prix de 12 Euros environ reste encore un élément limitant pour une diffusion plus massive. C’est pourquoi l’obtention des crédits carbone apporterait une réelle valeur ajoutée en réduisant le prix de production en usine et par conséquent le prix de vente.

Prakti réfléchit également à l’adaptation d’un système de micro-crédit, qui permettrait aux personnes à très faibles revenus de se procurer un foyer amélioré. Il est nécessaire que le crédit offre de la flexibilité dans le remboursement, notamment à cause des saisons agricoles.

Une diffusion à large échelle de ces fours est donc possible et permettrait d’améliorer les conditions de vie de millions d’indiens. A condition bien sûr, de trouver le financement pour développer le concept et en assurer la distribution.


Source : Un article du site Ecolo info

Xavier Dufail