Forum International des Energies Renouvelables au Tchad

L’État tchadien organise du 1er au 4 février 2012 à N’Djamena, un forum sur les ENR

l’Etat tchadien a décidé de convier, du 1er au 4 février février 2012 à N’Djamena, tous les acteurs, locaux et étrangers, de la filière solaire et éolien désireux de découvrir un marché prometteur.

pour en savoir plus : http://www.tchad-enr.org/le-salon

ou s’adresser à : allasra.naorgue@tchad-enr.org membre de l’équipe de pilotage du Projet de développement des ENR au Tchad

Maroc : lancement du plus grand parc éolien en Afrique

Le Maroc a lancé le 28 juin 2010, au nord du pays, le plus grand parc éolien en Afrique, pour une enveloppe de 2,75 milliards de dirhams (400 millions de dollars) soit une des étapes – clés du Programme marocain intégré de l’énergie éolienne, qui table sur un investissement d’environ 31,5 milliards de dirhams (4 milliards de dollars).

Le programme marocain de l’énergie éolienne prévoit de nouveaux parcs éoliens qui porteront la puissance électrique installée d’origine éolienne de 280 MW actuellement à 2000 MW en 2020, selon les médias marocains.

Le Maroc pourra réduire ses importations d’énergie en économisant annuellement 2,5 millions de tonnes équivalent pétrole en combustible, évitant ainsi l’émission de près de 9 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, ajoutent les mêmes sources.

Les centrales fonctionnant avec des énergies renouvelables représenteront 42 % de la capacité électrique totale installée à l’horizon 2020.


Source : APAnews.

Xavier Dufail

Afrique du Sud : Wind Power Africa 2010

Exposition-conférence sur l’énergie éolienne en Afrique, qui aura lieu du 12 au 14 mai à Cape Town (Afrique du Sud).

Wind Power Africa 2010 aura lieu du 12 au 14 mai 2010 au Cape Town International Convention Centre à Cape Town, Afrique du Sud.

Wind Power Africa 2010 est le premier événement international sur l’énergie éolienne en Afrique, organisé par African Wind Energy Association en partenariat avec d’autres organisations africaines et internationales. Cet événement réunira les principaux acteurs africains et internationaux des secteurs public et privé dans le but de révéler le potentiel éolien de l’Afrique.

Les possibilités de l’énergie éolienne en Afrique, et en Afrique du Sud en particulier, sont importantes en raison d’un contexte favorable aux investissements rentables, à des tarifs de rachat intéressants, à un potentiel en MDP pour les projets, à de bonnes conditions naturelles, ainsi qu’à une demande énergétique croissante dans les économies en développement.

Les marchés actuels et futurs de l’énergie éolienne en Afrique seront examinés, et les opportunités commerciales intéressantes mises en évidence, avec des analyses en profondeur et des études de cas par pays.

Wind Power Africa 2010 aura lieu du 12 au 14 mai 2010 au Cape Town International Convention Centre à Cape Town, Afrique du Sud.


Source : Le site de Wind Power Africa 2010 (en anglais).

Xavier Dufail

Algérie : construction de la première ferme éolienne, et future production de panneaux solaires PV

D’une puissance de 10 MW, la future ferme éolienne sera réalisée sur 30 hectares et devrait être opérationnelle en 2012.

Le groupe Sonelgaz, à travers sa filiale d’engineering CEEG, investit dans l’éolien. Celle-ci a lancé récemment un appel d’offres international relatif à la réalisation de la première ferme éolienne en Algérie, d’une puissance de 10 MW à Adrar (sud-ouest). Ce projet a été confié le 21 janvier 2010 au groupe français Vergnet, qui a proposé un investissement de 3,05 milliards de dinars et un coût de 9620 DA par kWh.

Le choix du site de la ferme dans la wilaya d’Adrar a été fait suite à une étude cartographique sur les grandes régions de vent en Algérie et à l’issue de laquelle les régions de Tindouf et d’Adrar ont été définies. L’énergie produite par cette future ferme sera intégrée dans le réseau d’électricité de la wilaya d’Adrar, ce qui permettra une importante économie d’énergie quand il y a du vent dans la région.

La CEEG a également été chargée de réaliser un projet de construction d’une usine de fabrication de modules photovoltaïques dans le périmètre de la zone industrielle de Rouiba. La date de production de l’usine est prévue pour le mois de septembre 2012.

Ces projets participent aux objectifs du gouvernement en matière de promotion des énergies renouvelables. C’est dans ce sens qu’un fonds destiné à l’encouragement des énergies renouvelables a été créé et alimenté par 0,5 % de la redevance pétrolière. Pour rappel, dans le cadre de la politique nationale de promotion des énergies renouvelables et d’économie d’énergie, pas moins de 5 millions de lampes à basse consommation seront distribuées aux ménages ainsi que 9 000 chauffe-eau solaires dans le cadre du plan quinquennal de développement 2010-2014.

Le ministère de l’Énergie et des Mines a tracé un programme qui vient compléter la stratégie mise en place par le secteur entre 2007-2011 visant à rationaliser la consommation de l’énergie, augmenter les revenus de l’Etat et réduire l’émission de CO2 d’un million de tonnes, outre le drainage des investissements et la création d’emplois. Ainsi, plusieurs secteurs d’activité seront touchés par ce plan. En ce qui concerne l’habitat, un programme de 600 logements écologiques haut standing est en cours de réalisation pour réduire la consommation d’énergie (chauffage et climatisation).

L’Algérie dispose d’un potentiel énergétique solaire dépassant les 5 milliards de GWh par an, avec une moyenne annuelle de la durée d’ensoleillement variant de 2550 heures dans le nord à 3600 heures dans le Sahara.


Source : Le Maghreb.

Xavier Dufail

Tunisie : signature d’un contrat d’achat de réductions d’émissions pour la centrale éolienne de Sidi Daoud

La signature d’un contrat d’achat de réductions d’émissions entre la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) et la Banque mondiale, pour la centrale éolienne de Sidi Daoud, permettra aux abonnés du réseau d’être alimentés par de l’électricité d’origine éolienne plutôt que par des sources d’énergies fossiles.

La Tunisie entend valoriser son potentiel de réduction d’émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’énergie avec la signature d’un accord entre la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) et la Banque mondiale, agissant pour le compte du Fonds carbone espagnol (the Spanish Carbon Fund), un fonds carbone géré par la Banque mondiale. Le contrat signé le 5 avril 2010 porte sur la vente d’une partie des crédits carbone générés par la centrale éolienne de 34 MW située à Sidi Daoud. Il s’agit du premier projet de Mécanisme de développement propre (MDP) développé en Tunisie dans le secteur éolien.

Grâce à ce projet, qui comprend également la construction d’une ligne de transport jusqu’à Menzel Temime, les abonnés du réseau interconnecté de la STEG peuvent désormais être alimentés par de l’électricité d’origine éolienne. En substitution à une production d’électricité à partir de sources d’énergies fossiles, la production de cette centrale permettra d’éviter un volume d’émissions estimé à 50 000 tonnes d’équivalent CO2 par an.

« Ce projet MDP témoigne de l’engagement de la STEG dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable, de promotion des énergies renouvelables et de lutte contre le changement climatique. Cette première expérience a valeur d’exemple. Elle ouvre la voie au développement de nouveaux projets permettant d’utiliser notre potentiel d’énergie éolienne et solaire et pourra bénéficier aux projets d’investissements prévus dans le cadre du Plan Solaire Tunisien » a déclaré M. Mokhtar Mehiri, Directeur principal de l’équipement à la STEG.

La Banque mondiale accompagne la Tunisie dans ses efforts pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles à travers la promotion des énergies renouvelables et de mesures de maîtrise de l’énergie.

« Le développement durable et le changement climatique constituent un des piliers de notre stratégie de coopération avec la Tunisie. Cette opération de finance carbone illustre la diversité des instruments financiers disponibles afin de poursuivre ces objectifs, aux côtés d’autres financements innovants, tels que les ressources du Fonds pour les technologies propres, ou de concours plus classiques sous forme de prêts » a noté Mats Karlsson, Directeur du Département Maghreb à la Banque mondiale.


Source : Le site de la Banque mondiale.

Xavier Dufail

Afrique du Sud : la Banque mondiale appuie les plans de sécurité énergétique

La Banque mondiale approuve 3,75 milliards de dollars à Eskom Holdings, Ltd. pour consolider la capacité de production d’énergie électrique, l’exécution de programmes d’énergies renouvelables et l’amélioration du rendement énergétique.

Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé le 8 avril 2010 un prêt d’un montant de 3,75 milliards de dollars à l’Afrique du Sud pour aider le pays à assurer une offre viable d’électricité, accordant parallèlement des financements destinés à des centrales solaires et éoliennes parmi les plus importantes dans le monde en développement. Ce prêt qui représente la première opération d’envergure jamais entreprise par la Banque avec l’Afrique du Sud depuis l’effondrement de l’apartheid il y a 16 ans, vise à aider directement les pauvres par la création d’emplois à mesure que l’économie se remet des effets de la crise financière mondiale et par l’établissement de capacités supplémentaires de production d’énergie destinée à élargir l’accès à l’électricité.

Le prêt est consenti à la société sud-africaine d’électricité (Eskom) et procède de conditions exceptionnelles dont notamment la crise énergétique traversée par le pays en 2007 et au début de 2008 ; il vient aussi répondre aux conséquences de la crise financière mondiale qui a contribué à exposer au grand jour la vulnérabilité de l’Afrique du Sud aux chocs énergétiques et à l’éventualité de conséquences économiques graves.

Le projet d’appui à l’investissement d’Eskom (EISP) contribuera à cofinancer les différentes technologies énergétiques ci-après :

- la centrale thermique de Medupi d’une capacité de production de 4 800 MW, au coût de 3,05 milliards de dollars ; grande première sur le continent africain, cette usine alimentée au charbon utilisera la même technologie que les pays de l’OCDE, laquelle présente les caractéristiques suivantes : supercritique, efficace et ayant fait ses preuves

- le projet pilote de centrale éolienne de Sere d’une capacité de 100 MW et la centrale solaire concentrée à énergie reportable d’Upington (100 MW), le tout pour un montant total de 260 millions de dollars ; et

- des volets relatifs à la production d’énergie à faible intensité de carbone, notamment le transport du charbon par voie ferrée assorti d’un niveau plus faible d’émission de gaz à effet de serre, le tout pour un montant total de 485 millions de dollars.


Source : Le site de la Banque mondiale.

Xavier Dufail

Afrique de l’Est : comment capturer le vent

L’histoire d’un entrepreneur- inventeur au Kenya qui ressemble beaucoup à celle du héros du livre « le jeune homme qui a apprivoisé le vent », best-seller international.

Au cours d’un voyage en Afrique de l’Est en février, je lisais l’histoire d’un jeune Malawien qui a fabriqué un moulin à vent de toutes pièces pour produire de l’électricité.

Il a approvisionné sa famille en éclairage, et a alimenté une pompe qui a permis d’irriguer les terres. C’est une incroyable histoire d’ingéniosité et de détermination. Le héros de cette histoire, William KamKwamba, est en train de connaître une renommée internationale. Le livre « Le jeune homme qui a apprivoisé le vent » a été préfacé par Al Gore.

Vers la fin de mon voyage, j’ai rencontré Peter Muiruri, qui a également fabriqué un moulin à vent à partir de pièces détachées de matériaux de récupération. Peter vit en milieu rural au Kenya, pas loin de Nakuru dans le Rift Valley. Tout comme KamKwamba, son moulin à vent est composée d’une roue de vélo suspendue au dessus d’une mince tour en bois. Il utilise la turbine pour éclairer sa maison, pour recharger des batteries ainsi que des téléphones à peu de frais. Il a également fabriqué plusieurs machines qu’il fait fonctionner avec l’électricité produite par l’éolienne.

L’une des machines de Muiruri peut tisser de la laine. Il fabrique des fils qu’il teint et vend aux femmes qui en font de petits tapis. Parmi ses inventions il y a également un petit moulin en métal.

Mais le plus original de ses produits est un gadget qui permet d’enfumer les taupes : il est composé d’un moteur récupéré sur une radiocassette, alimenté par deux vielles batteries de téléphone portable, et qui fait tourner un petit ventilateur. Ce ventilateur est lié par un petit tube à une cannette contenant du papier en braise. De l’autre côté de la cannette il y a un petit tube qui propulse la fumée du papier en braise à l’intérieur des tunnels pour faire sortir les taupes.

Muiruri est un autodidacte complet. Il n’a reçu aucune formation en électricité ni en fabrication d’éolienne. Actuellement, la quantité d’énergie que peut produire son éolienne est assez faible parce qu’il manque de fonds pour améliorer sa vitesse et pour agrandir l’alternateur. Il a également besoin d’une tour plus solide pour soutenir les pales des éoliennes, davantage de ficelles, et d’autres pièces. La facture pourrait revenir à 1000 dollars US. Avec davantage de courant, il peut recharger beaucoup plus de batteries et de téléphones ; des services qui sont de plus en plus demandés par la clientèle.

GVEP-International travaille avec Muiruri à travers le programme de Développement de Petites Entreprises. A l’exemple d’autres entrepreneurs de la Région de Nakura, nous l’aidons à accéder à un emprunt afin qu’il puisse faire changer d’échelle à son activité. Muiruri a déjà commencé à tenir les comptes de ses revenus. Il n’avait jamais fait d’emprunt auprès d’une banque, ni auprès d’un fournisseur de crédit, et il est très angoissé à l’idée de s’engager dans cette responsabilité.

L’équipe de GVEP-I travaille avec lui pour renforcer ses activités actuelles, y compris l’acquisition de conseils auprès d’un fabricant de turbines de petites éoliennes. Avant de négocier un prêt pour Muiruri, GVEP-I va s’assurer qu’il a les compétences nécessaires pour gérer sa dette et que son business plan est économiquement viable.

En regroupant des entrepreneurs qui ont besoin de crédit pour poursuivre leurs activités, et en circonscrivant les risques liés à ces emprunts, GVEP-I sera en mesure de négocier le financement adéquat pour ces micro entreprises, dont la plupart se seraient battues vainement pour accéder à un financement sécurisé.

J’ai montré à Muiruri un exemplaire du livre « Le jeune homme qui a apprivoisé le vent ». Il m’a demandé où il pouvait l’acheter. Je lui ai offert le mien.

Par Simon Collings, Directeur des Opérations GVEP International

« Le jeune homme qui a apprivoisé le vent » de William KamKwamba est publié chez HarperCollins.

Laure Ego, GVEP

Sun Connect : un nouveau magazine sur l’électrification rurale

La fondation Énergie solaire (Stiftung Solarenergie), une ONG allemande, a lancé son premier numéro d’un nouveau magazine sur l’électrification rurale et le photovoltaïque : Sun Connect.

« Sunconnect – rural electrifcation with photovoltaics – novembre 2009 »

Stiftung Solarenergie

12 pages

novembre 2009

(en anglais)

Destiné aux professionnels et autres acteurs intéressés, Sun Connect explore non seulement les questions techniques associées à l’électrification rurale mais également son impact social, sujet devenu de plus en plus d’actualité vu la vitesse à laquelle l’électrification gagne du terrain en Afrique, Asie et Amérique du Sud.

Des sujets comme l’étude de la viabilité des téléphones portables pour les communautés rurales, les avantages et désavantages des ampoules CFL et LED, et l’utilisation de la micro finance pour rendre les produits solaires plus abordables font partie des thèmes du premier numéro. Le magazine passe également en revue différentes nouvelles et différentes publications et présente un agenda des événements mondiaux à venir.

Sun Connect sera publié tous les trimestres en anglais. La version PDF est gratuite et la version imprimable est disponible pour 40 US$ à l’année. En savoir plus

La Fondation Solaire travaille en Afrique pour lutter contre la pauvreté en favorisant l’utilisation des sources renouvelables énergétiques, tout particulièrement l’énergie solaire. Plus d’informations sur le site www.stiftung-solarenergie.org

Laure Ego, GVEP

Tunisie : partenariat avec l’Espagne pour deux centrales éoliennes à Bizerte

Un partenariat entre la Tunisie et l’Espagne va permettre la mise en service de 2 aérogénérateurs dans la région de Bizerte. Ils fourniront une puissance de 120 MW.

Deux centrales éoliennes, l’une à Métline (délégation de Ras Jebel) et l’autre à Kchabta, entre Menzel Bourguiba et Utique, sont en cours de réalisation dans le gouvernorat de Bizerte, une région où on compte 300 jours de vent par an.

Les deux centrales éoliennes totaliseront une capacité installée de 120 mégawatts (MW), avec un délai de réalisation de 30 mois. Leur coût est de l’ordre de 200 millions d’euros (environ 380 millions de dinars) financé dans le cadre d’un projet intégral par un crédit du Fonds d’aide au développement (FAD) du gouvernement espagnol.

A cet effet, 91 aérogénérateurs seront implantés dont 46 sur le site de Métline et 45 à Kchabta. D’autre part, deux postes de haute tension (HT) de 90 kilovolts (KV) chacun seront installés sur chacun des deux sites, outre l’extension du poste HT de Menzel Jémil, la pose d’une ligne HT et de 90 KV entre Métline et Menzel Jémil et la création d’une entrée-sortie de la ligne HT de 90 KV existant entre Menzel Bourguiba et Menzel Jémil sur Kchabtana.

Les installations et les équipements devraient servir à la transformation de la quantité d’énergie produite, qui sera de l’ordre de 120 MW, en électricité, et à l’intégrer, en vue de sa commercialisation, au réseau de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg).

Installation de 26 aérogénérateurs supplémentaires

Ce projet, qui entre dans le cadre de la stratégie nationale de développement durable, de promotion des énergies renouvelables et de lutte contre l’effet de serre, va permettre à la Steg d’économiser annuellement plus de 120.000 tonnes équivalent pétrole (TEP) de combustible et de 43.000 mètres cubes d’eau. Il va permettre, également, la réduction de l’émission de 300.000 tonnes de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère.

La Steg prévoit, en outre, l’extension du projet avec l’installation de 26 aérogénérateurs supplémentaires sur chacun des deux sites en vue d’augmenter la capacité des deux centrales de 120 à 190 MW. Cette extension devrait être financée par le FAD, moyennant un coût de l’ordre de 105 millions d’euros.


Source : La Presse.tn.

Xavier Dufail

Égypte : parmi les premiers pays à bénéficier du Fonds pour les énergies propres

L’Égypte est l’un des pays dont les émissions de gaz à effet de serre augmentent le plus rapidement au monde. Elle a décidé d’inverser la tendance avec l’aide du nouveau Fonds pour les technologies propres (CTF) destiné à intensifier l’utilisation de technologies à faibles émissions de carbone et à encourager une meilleure efficacité énergétique. Elle envisage d’ici 2020 de produire 20 % de son énergie à partir de sources renouvelables.

L’Égypte initie un programme Energies renouvelables et transports propres au cœur d’une croissance à faibles émissions de carbone.

Fonds pour les technologies propres (CTF)

L’Égypte est l’un des premiers pays à bénéficier de ce Fonds pour les technologies propres (CTF) doté de 5,2 milliards de dollars, géré par la Banque mondiale et administré par le biais du Groupe de la Banque mondiale ainsi que par d’autres banques multilatérales de développement. Ce fonds reçoit actuellement le soutien de huit gouvernements.

L’Égypte prévoit d’utiliser 300 millions de dollars alloués à ce fond sous forme de financements concessionnels. Elle devrait également bénéficier de fonds octroyés par le Groupe de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, des agences bilatérales de développement, le secteur privé ainsi que d’autres sources afin de promouvoir le développement de l’énergie éolienne et d’introduire des alternatives de transports propres. Ces ressources financières devraient permettre à l’Égypte d’atteindre son objectif consistant à produire 20 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2020.

Sans le financement du CTF, ce développement des infrastructures pourrait être repoussé de trois à cinq ans, selon le Plan d’investissement du CTF pour l’Égypte.

Ce financement « change considérablement la donne pour le pays », a souligné M. Walters. « Il est accompagné d’un cofinancement de la part des banques multilatérales de développement (BMD), dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’IFC. La part des financements concessionnels, 300 millions de dollars, constitue un apport substantiel pour des investissements qui permettent de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. »

Abdel Rahman, ingénieur et président de l’Agence nationale d’Égypte pour les énergies renouvelables, affirme que le CTF allégera le poids financier que représentent les prix plus élevés des énergies renouvelables, notamment au vu de la baisse actuelle des prix du pétrole.

« Le CTF constitue un mécanisme de soutien important pour les pays en développement qui envisagent sérieusement d’intensifier leur recours aux énergies renouvelables. Il s’avère d’autant plus efficace en cette période de crise financière », souligne M. Rahman.

« Le CTF apporte son soutien aux pays qui maintiennent leurs plans sur les énergies renouvelables. Il contribue également au financement d’infrastructures utiles, telles que des lignes de transmissions qui permettent d’intensifier l’utilisation des énergies renouvelables. L’intervention du CTF rassure également les investisseurs et les encourage à investir dans les énergies renouvelables dans la région. »

Le programme Energies renouvelables et transports propres est une urgence écologique

En cas de statu quo, l’Égypte pourrait voir le niveau des émissions de gaz à effets de serre augmenter de 50 % par rapport à 2007, et ceci seulement dans le secteur de l’électricité. Ce dernier ainsi que celui des transports génèrent à eux seuls plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.

Mais l’Égypte, considérée comme un pays précurseur dans la région en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, espère pouvoir changer cette situation. Pour ce faire, elle envisage d’atteindre une capacité de production éolienne de 7200 MW d’ici 2020, de réduire les émissions des véhicules dans les régions les plus peuplées grâce à une politique d’amélioration des transports publics et de rendre le secteur industriel davantage écoénergétique.

L’Égypte participe également à l’organisation d’un programme régional, cofinancé par le CTF, en vue d’intensifier le recours aux centrales solaires à concentration dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).

Avec le soutien du Fonds pour l’environnement mondial et de la Banque japonaise pour la coopération internationale, l’Égypte mène actuellement un projet pilote sur une petite centrale à concentration.

Un excellent potentiel pour la production d’énergie éolienne

Selon Jonathan Walters, responsable à la Banque mondiale du secteur énergie et transport de la région MENA, les vents « forts et persistants » du golfe de Suez laissent penser que l’Égypte dispose « d’un excellent potentiel, probablement l’un des meilleurs au monde, pour la production d’énergie éolienne ».

Le gouvernement et ses partenaires, tels que l’IFC et le Groupe de la Banque mondiale, ont déjà financé une capacité de production éolienne de 400 mégawatts. D’autres projets, qui devraient permettre de produire 600 mégawatts supplémentaires, sont en cours d’élaboration et devraient être mis en œuvre d’ici deux à quatre ans.

Toutefois, l’insuffisance des infrastructures de transport électrique a jusqu’ici compromis les avancées dans ce domaine. Pour cette raison, le gouvernement envisage d’utiliser 100 à 120 millions de dollars provenant du Fonds pour les technologies propres en vue de cofinancer un système de transmission de haute capacité reliant les fermes éoliennes du golfe de Suez. Ce système permettrait d’alimenter des régions fortement peuplées, telles que l’agglomération du Caire.

Dispositions pour un transport urbain plus propre et plus efficace

En outre, les fonds du CTF, associés aux financements de la Banque mondiale, accéléreront la mise en œuvre des projets de développement des transports urbains en Égypte. Ces projets permettront notamment d’introduire des métros légers et des bus rapides qui devraient accueillir quotidiennement 5 millions de passagers dans le Grand Caire.

La moitié des véhicules égyptiens circulent dans cette région. Ils représentent 20 millions de déplacements motorisés individuels par jour et génèrent environ 13 millions de tonnes de CO2 par an. La pollution de cette mégalopole et ses embouteillages engendrent des coûts économiques et environnementaux considérables, souligne M. Walters.

En vue de fluidifier la circulation et de réduire les émissions de CO2 d’environ 1,5 million de tonnes par an, le gouvernement prévoit d’introduire au Caire six nouveaux couloirs pour des bus rapides ainsi que des métros légers qui relieront le Caire à sa banlieue en pleine expansion. Ce plan requiert également le remplacement de 613 minibus publics, vétustes et polluants, par 1310 bus écologiques pouvant accueillir davantage de passagers.


Source : un article publié le 5 juin 2009 sur le site de la Banque mondiale.

René Massé