Burkina Faso : 10000 biodigesteurs d’ici 2013

Le Programme national de biodigesteurs du Burkina Faso (PNB-BF) ambitionne 10 000 biodigesteurs dans 3 ans. La réussite de ce pari passe nécessairement par la sensibilisation et la formation des principaux acteurs chargés de la mise en oeuvre.

Le biodigesteur vulgarisé par le PNB-BF est une construction souterraine en maçonnerie destinée à recevoir un mélange de déjections animales (bœuf et porc) et d’eau. Ce mélange subi à l’intérieur du biodigesteur une fermentation qui génère du gaz. Le biogaz est un combustible capable de remplacer le pétrole, le bois de chauffe et le gaz butane pour la cuisson des aliments et l’éclairage.

Le coût d’un biodigesteur de 6 m3 varie entre 400 000 et 514 000 FCFA en fonction de la localité et des matériaux. Le PNB-BF alloue une subvention de 160 000 par biodigesteur. Le bénéficiaire de la région des Cascades contribue financièrement à hauteur de 190 000 FCFA et assure la mobilisation des agrégats et de la main d’œuvre non qualifiée représentant une contre-valeur de 100 000 à 140 000 FCFA. Chaque ménage désireux d’obtenir un biodigesteur pourrait se l’acquérir en se conformant à ces dispositions.

Le Programme national biodigesteurs du Burkina Faso (PNB-BF) avait été présenté en juillet dernier aux principaux acteurs de la région des Cascades à Banfora. Ce programme a pour objectif global de créer un secteur permanent et multi acteurs de construction de biodigesteurs afin d’accroître de façon durable les productions agro-pastorales et améliorer les conditions de vie des populations.

A terme, le programme ambitionne 10 000 biodigesteurs sur l’ensemble de la zone d’intervention du Programme. A l’immédiat dans la région des Cascades, ce sont au moins 65 biodigesteurs qui sont attendus pour fin décembre 2010.

Un atelier de formation

Le PNB-BF a organisé un atelier de formation à l’intention des maçons du 13 au 28 septembre 2010 à Banfora.

Une quarantaine de maçons et superviseurs a pris part à cet atelier. Venus de la Boucle du Mouhoun, du Centre Ouest, des Hauts Bassins, du Sud-Ouest et des Cascades ; ces professionnels de la truelle et du fil à plomb, se sont appropriés la technologie de construction du biodigesteur – type conçu par le Programme National de Biodigesteurs du Burkina Faso (PNB-BF). Ainsi outillés, ces maçons vont aller dans les derniers hameaux de culture de la zone d’intervention du programme pour répondre aux sollicitations des ménages qui souhaiteraient disposer d’un biodigesteur.

L’objectif recherché par le présent atelier, est de construire et rendre fonctionnel les quatre biodigesteurs. Les maçons au nombre de 44 ont fait deux jours d’échanges théoriques, avant de descendre sur le terrain pour la construction des premiers biodigesteurs des Cascades. Le village de Toumousséni dans la Comoé à quelques encablures de Banfora chef-lieu de la province, a été retenu comme site pilote des toutes premières réalisations du Programme. Les maçons ont été repartis sur 4 sites appartenant à différents ménages.


Source : Les éditions Sidwaya.

Xavier Dufail

La production d’électricité de petite échelle à partir de biomasse

Ces rapports de la GTZ, en anglais, traitent de l’utilisation à petite échelle de la biomasse pour l’électrification rurale hors réseau. Le premier rapport concerne la gazéification, le second le biogaz. Ces documents s’appuient sur des expériences de terrain en Asie et en Afrique.

« Small-scale Electricity Generation from Biomass »

GTZ

août 2010

22 pages (partie 1)

23 pages (partie 2)

Partie I : La gazéification de biomasse

Partie II : Le biogaz

Une troisième partie, sur l’utilisation d’huile végétale, sera publiée fin 2010.


Source : Publications de la GTZ (en anglais).

Xavier Dufail

Vietnam : un projet de production de biocarburants à partir de fumier

Un système qui exploite le biogaz pour améliorer la qualité de vie des petits exploitants vietnamiens est un des six projets qui ont reçu un prix international d’Ashden.

Le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) a coopéré en 2003 avec l’Organisation néerlandaise pour le développement (SNV) pour mettre en place au Vietnam un programme national de production de biogaz qui utilise des déchets animaux et humains pour les transformer en une source d’énergie propre et renouvelable.

Le fumier est placé dans une cuve hermétique où il se décompose par des bactéries pour produire du biogaz – un mélange de méthane et de dioxyde de carbone. Plus de 78 000 digesteurs de biogaz ont été installés à ce jour, bénéficiant à presque 400 000 personnes, et réalisant une économie de près de 167 000 tonnes dioxyde de carbone qui autrement auraient été libérées par la combustion des combustibles fossiles.

Le projet a reçu un somme de 20 000 livres (près de 30 000 dollars US) grâce aux prix Ashden pour l’énergie, au Royaume-Uni en juin 2010.

« Plus de dix millions de petits exploitants agricoles au Vietnam vivent dans des conditions peu hygiéniques qui polluent les rivières et les eaux souterraines », a déclaré le directeur national de SNV Vietnam. « Dans le même temps, les prix du gaz étaient en hausse et la cuisson utilisant le charbon et le bois a causé beaucoup de problèmes de santé ».

« Le biogaz fournit comme produit secondaire une boue organique utilisable comme engrais organique ».

Le système coûte environ 550 dollars US par ménage, qu’il peut financer par les économies en gaz et en charbon réalisées en 2,5 ans, selon le coordinateur du projet MARD. Le gouvernement accorde une subvention de 12 %, et il est prévu que la Banque asiatique de développement aide les banques à proposer des « crédits de production de biogaz » pour les agriculteurs les plus pauvres.

Le projet a commencé au Népal, où 200 000 unités ont été construites. L’objectif au Vietnam est de 168 000 digesteurs à la fin de l’année 2012, et il est prévu une extension à sept autres pays d’Asie et six pays africains. Des projets pilotes sont en place au Bangladesh, au Cambodge et au Laos.

Le projet – l’un des plus important de son genre dans le monde – a également assuré la formation de quelque 1200 petites entreprises sur la construction de digesteurs de biogaz, pour 75 000 digesteurs supplémentaires construits à ce jour.

« Nous leur avons donné une formation technique et économique, et ils ont maintenant des activités industrielles indépendantes de la construction de digesteurs ».

« La prochaine étape est d’assurer des formations de ce type dans tout le pays. Il y a beaucoup de possibilités en renforcement des capacités … et nous avons aidé le gouvernement à élaborer des politiques appropriées. »

Les autres projets lauréats ont intégré l’utilisation de l’énergie solaire et de l’hydroélectricité. Le gagnant du « Gold Award » est D Light Design, qui a distribué plus de 220 000 lanternes solaires dans plus de 30 pays, via un réseau d’entreprises rurales.


Source : Le Réseau Science et Développement (en anglais).

Xavier Dufail

Rwanda : le gouvernement se lance dans une importante campagne de production de biogaz

Dans le but d’améliorer la gestion des déchets et la protection de l’environnement, le ministère des Infrastructures rwandais promeut un programme de production de biogaz dans toutes les écoles et les prisons du pays.

L’annonce a été faite le 26 juin 2010 par le ministre d’État chargé de l’Énergie et de l’eau lors de sa tournée dans trois écoles secondaires du district de Bugesera, où la production de biogaz projet est engagée : Rilima SS, Apebu et Nyamata High School.

Le projet est financé par le ministère « Infrastructure and World Vision » pour diminuer les frais des écoles en carburant et bois de chauffage. Il a coûté environ 84 millions de francs rwandais (soit environ 111 000 euros).

Le ministre a ajouté qu’après la mise en œuvre réussie du projet dans certaines prisons et écoles, il est devenu impératif qu’il soit mis en œuvre à l’échelle nationale pour avoir un impact plus large.

« Bien que le biogaz soit un projet très coûteux à mettre en place, nous pouvons travailler avec divers partenaires pour en faire une réalité dans tous les établissements. Le gouvernement fait aussi la promotion du biogaz dans les ménages à travers le Projet « National Domestic Biogas », qui a déjà eu des résultats positifs ».

Le directeur « assurance qualité » chez World Vision a déclaré que le projet, qui sera achevé d’ici septembre, a pour objectif de réduire l’utilisation de bois de chauffage de 50%.


Source : The New Times (en anglais).

Xavier Dufail

Malawi : un projet de biogaz mène à d’autres services

Une unité de production de biogaz de petite échelle au Malawi, récemment créée dans le but d’atténuer le changement climatique, peut également, si elle est bien exploitée, améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans les régions rurales du Malawi.

L’importance de la production laitière au Malawi

La production laitière des petits exploitants est une activité agricole importante au Malawi ; elle fournit des produits de valeur et assure un revenu régulier pour les ménages pauvres. La production de lait du pays est encore insuffisante, les quantités actuelles traitées vont essentiellement aux consommateurs urbains et péri-urbains. Améliorer la production laitière de petite échelle soutiendrait économiquement les petits agriculteurs grâce à l’augmentation des ventes dans les zones rurales.

Bien que la capacité des cinq grands transformateurs de produits laitiers soit de 126 000 litres de lait par jour, ils ne traitent actuellement que la moitié de ce volume. Ainsi, les experts estiment que le développement de la production et de la qualité du lait contribuerait directement non seulement à la nutrition et à la sécurité alimentaire mais également, de manière significative, à l’accélération de la croissance économique du pays.

Bien que le développement de la production laitière des petits exploitants soit l’un des domaines prioritaires du Ministère de la Santé Animale et du Développement de l’Élevage, la contribution potentielle de cette production aux moyens d’existence durable demeure inexploitée. Et l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les ménages ruraux producteurs de lait est la disponibilité de l’énergie, un problème auquel les biocarburants pourraient être aussi une solution.

Le bois de chauffage comme source d’énergie

À l’heure actuelle, la source d’énergie au Malawi est largement dominé par le bois de chauffage. Ce bois de chauffage, qui provient principalement de forêts indigènes, fournit 93% de tous les besoins en énergie domestique.

La consommation annuelle des ménages en bois de feu et charbon de bois est de l’ordre de quelques 7,5 millions de tonnes, dépassant la production durable d’environ 3,7 millions de tonnes.
La pauvreté et la croissance de la population du pays maintiennent une pression croissante sur les forêts indigènes du Malawi, et par voie de conséquence détruisent rapidement des puits de carbone nécessaires.

Le biogaz peut-il être la réponse ?

Afin de préserver les puits à carbone et de s’orienter vers une alternative au bois de chauffage plus propre et plus efficace, une unité en sous-sol de production de biogaz à petite échelle a été mise en place par le Test & Training Centre in Renewable Energy Technologies (TCRET) de l’Université Mzuzu, l’une des universités publiques du Malawi.
Cette unité est implantée à Ruguwa Mnhlanga Village, un village rural du Nord-Est de la ville de Mzuzu, et le projet est financé par la British High Commission au Malawi.

À la fin du projet, en 2011, 12 digesteurs de biogaz seront installés.

L’emplacement de l’usine a été déterminée sur la base des critères suivants, afin de maximiser l’efficacité des installations et de l’impact :

- le charbon et le bois sont les seules sources d’énergie de chauffe pour les ménages de la zone ;

- le charbon de bois est une source de revenu des ménages de la zone ;

- le fumier provenant du troupeau de vaches laitières pourrait être utilisé comme matières premières dans des digesteurs de biogaz de petite échelle.

Production et avantages

Chaque digesteur utilise le fumier de quatre à six vaches et produit environ 3 m3 de gaz par jour lorsque il travaille à 70% d’efficacité.
On estime que le fumier de bovins de 6 adultes produira 3 m3 de gaz par jour, suffisamment pour faire fonctionner 3 cuisines pendant 4 heures par jour.

L’objectif principal de l’usine était de fournir une source d’énergie alternative au carbone et, à cet égard, il a été un succès – la demande de bois de chauffage a déjà réduit, participant à la préservation de forêts importantes et de puits de carbone naturels.
Il est prévu que l’utilisation de biogaz pour la cuisine à partir des 12 unités permettra d’économiser (par an) 444 hectares de forêts naturelles, d’où le bois de chauffage et le charbon de bois sont librement collectés.

Un deuxième objectif important était d’avoir un impact positif sur l’industrie de production laitière par les petits exploitants de la région.
Avec cette unité de biogaz, il y a un potentiel d’amélioration de la santé animale par la réduction des contraintes de temps, l’amélioration de la production de fourrage, l’accroissement de la production de lait (et donc augmentation des revenus), tout ceci conduisant à l’amélioration du niveau de vie des petits producteurs laitiers.

Un troisième avantage essentiel est que l’unité utilise du fumier comme matière première, qui aurait autrement fermenté en anaérobiose, provoquant ainsi des émissions de méthane.
Avec la fermentation entérique, cette forme de production de méthane représente environ 30%-40% du total des émissions anthropiques de méthane, une des causes principales du changement climatique.
Ainsi, l’unité de biogaz peut également contribuer indirectement à atténuer le changement climatique, ce qui constitue un énorme avantage sur le bois de chauffage et le charbon de bois.

Autres avantages de ce projet :

- La possibilité de mise en bouteille du gaz supplémentaire (comprimé dans des cylindres) et leur vente dans les villes voisines constitue des revenus supplémentaires pour les agriculteurs et réduit la demande de bois-énergie et de charbon dans les villes ;

- L’amélioration de la qualité du lait : on estime que 17% du lait au Malawi sont rejetés par les acheteurs en raison de leur mauvaise qualité. Cela peut être dû à une contamination ou une mauvaise hygiène pendant la traite ou le transport. Toutefois, il est important de refroidir le lait pour en réduire l’activité bactérienne. Le lait peut être refroidi par une seule, ou une combinaison de trois méthodes : soit avec de l’eau, à condition qu’elle soit plus froide que le lait, dans un échangeur de chaleur (l’eau peut encore être collectée et utilisée à d’autres fins) ; en utilisant un chiffon humide pour couvrir les conteneurs de stockage du lait (l’évaporation de l’eau permet de refroidir le lait) ; en utilisant une partie du gaz produit pour alimenter un réfrigérateur.

- Production d’engrais : la boue extraite des digesteurs, qui est un sous-produit du processus de production de biogaz, est connue pour être un meilleur engrais que le fumier brut provenant de bovins. Cette boue peut être utilisée comme engrais pour la production de fourrage, et ainsi améliore l’alimentation des animaux.


Source : Un article de M.G.G. Chagunda, D.J. Roberts, M.L. Chitawo et V. Kasulo, paru le 1er septembre 2009 sur le site RenewableEnergyFocus.com (en anglais).

Xavier Dufail

Interactions bioénergie et sécurité alimentaire

Ce document de la FAO fournit un cadre quantitatif et qualitatif pour analyser l’interaction entre la bioénergie et la sécurité alimentaire.

« Bioenergy and Food Security »

BEFS / FAO

248 pages

juin 2010

(document en anglais)

La FAO, avec un financement du gouvernement de l’Allemagne, a mis en place le Projet bioénergie et la sécurité alimentaire (BEFS) afin de renforcer la compréhension technique des pays en développement sur la meilleure façon d’atténuer l’impact du développement de la bioénergie sur la sécurité alimentaire. Dans le cadre de ce projet, la FAO a élaboré un cadre quantitatif et qualitatif pour analyser l’interaction entre la bioénergie et la sécurité alimentaire. Le cadre analytique BEFS fournit les outils qui permettent aux décideurs de prendre des décisions en matière de bioénergie.


Source : FAO.

Xavier Dufail

Gazéification du charbon de plaquettes forestières

Publication d’une thèse sur l’amélioration du processus de gazéification de la biomasse.

« Gazéification du charbon de plaquettes forestières : particule isolée et lit fixe continu »

Jean-Philippe Tagutchou / CIRAD / École des Mines d’Albi-Carmaux

2008

242 pages

La gazéification de la biomasse se positionne aujourd’hui comme une filière pertinente pour la production d’énergie de type électricité, gaz naturel de synthèse ou encore biocarburants. Les mécanismes mis en jeu dans ce procédé restent aujourd’hui encore mal connus. Dans les procédés à lit étagé, la zone de gazéification du résidu carboné conditionne significativement les rendements énergétiques et la qualité des gaz produits.

Cette thèse vise à améliorer la compréhension de cette zone réactionnelle afin d’optimiser la conception et le fonctionnement de ces réacteurs. La gazéification d’un charbon de plaquettes forestières a été caractérisée à l’échelle de la particule isolée, puis à l’échelle du lit fixe continu.

Xavier Dufail

Cameroun : 23 biodigesteurs construits en 6 mois

Une étude sur les projets de mise en place de biodigesteurs fait le point sur le potentiel du Cameroun à développer des installations de ce type.

La restitution d’une étude de faisabilité pour la promotion et le développement du biogaz au Cameroun a eu lieu le 14 janvier 2010, dans la salle de conférences du ministère de l’Énergie et de l’eau (MINEE). Cette étude de faisabilité faisait suite à la définition, par le gouvernement camerounais, des termes de références l’année dernière. Débutée en juin 2009, cette étude est arrivée à son terme six mois après. Et les résultats semblent prometteurs. Au total, 23 bio digesteurs (système permettant de produire du biogaz) ont été construits dans des ménages situés dans les régions du Nord (6), de l’Extrême Nord (4) et du Nord Ouest (13). Menée par une équipe de trois consultants (deux Népalais et un Camerounais), avec l’appui technique, matériel et financier de SNV Cameroon, cette étude a également permis de former 31 maçons dans la construction du bio digesteur. A ce jour, a révélé Duncan Campbell, directeur national de SNV Cameroon, plus des deux tiers des biosdigesteurs construits sont déjà opérationnels. Les autres sont encore à différentes étapes de leur mise en opération à savoir l’alimentation en matières fécales et l’installation des équipements divers.

Le Cameroun a les moyens et les potentiels pour promouvoir le développement à l’échelle nationale du biogaz (gaz produit à partir des matières organiques végétales ou animales). D’où l’intérêt particulier accordé par l’État dans la promotion des énergies renouvelables. En 2005 déjà, le gouvernement avait procédé à l’élaboration d’un plan d’action national d’énergie pour la réduction de la pauvreté (PANERP). A l’horizon 2016, le PANERP projette que 30% des populations pauvres des zones rurales et 60% de celles des zones périurbaines pourront avoir accès aux services énergétiques pour les usages domestiques. Et qu’au moins 40% des systèmes d’approvisionnement en services énergétiques le seront à partir des sources locales et renouvelables.

Coût onéreux

« Aujourd’hui, le nécessaire recentrage du débat sur les questions d’énergies domestiques justifie la conduite d’une étude spécifique sur le biogaz à usage domestique au Cameroun », a expliqué le secrétaire général du MINEE. Le pays avait déjà connu, il y a deux décennies, quelques expériences en la matière avec des hôpitaux dans le Nord-Ouest, le Littoral et des bios digesteurs dans l’Extrême Nord pour usage domestique. Le ministère de l’Énergie et de l’eau espère que le programme national de développement du biogaz va faire accéder les catégories pauvres du pays aux sources d’énergies renouvelables. Il faudra cependant tenir compte des difficultés pour développer un tel programme. A la lumière des témoignages de certains bénéficiaires, l’on retient par exemple que la construction d’un bio digesteur est onéreuse. La consultation totale et la phase démonstrative de l’étude de faisabilité présentée hier ont coûté quelques 37 millions FCFA. D’autres freins au développement du biogaz au Cameroun sont invoqués. Mais, « la mise en place d’un programme national de développement et de promotion de biogaz passe par la définition d’un dispositif institutionnel et réglementaire adéquat, en plus d’objectifs ambitieux mais réalistes et réalisables », a prévenu Duncan Campbell.


Source : Un article du 20 janvier 2010 du Messager Quotidien.

Xavier Dufail

Cameroun : le biogaz au secours des ménages

Cette énergie renouvelable, expérimentée dans trois régions du Cameroun, recèle d’énormes avantages pour les populations à faibles revenus.

Éleveur de porcs dans la localité de Santa dans la région du Nord-Ouest, Godfrey Nkwenti parle de sa rencontre avec le biogaz comme d’une manne tombée tout droit du ciel. En effet, avant d’intégrer la phase pilote d’un programme pour le développement du biogaz au Cameroun, une initiative du ministère de l’Énergie et de l’Eau, appuyée par le service néerlandais de développement (Snv) ; ce paysan camerounais confesse qu’il dépensait chaque mois la somme de 8500 FCFA pour acquérir une bouteille de gaz domestique de 12 kg. En période de vaches maigres, le gaz était remplacé par le bois de chauffe, soit une dépense moyenne de 3000 FCFA par mois, sans compter les frais médicaux, la fumée générée par le bois exposant l’épouse et les enfants de Godfrey Nkwenti à certaines affections.

Mais depuis deux mois, l’éleveur de porcs de Santa a fait le deuil de ces tracasseries. Grâce au programme pour le développement du biogaz domestique au Cameroun, ce dernier s’est fait construire un bio-digesteur, un dispositif permettant de transformer les matières fécales humaines et animales en gaz domestique. « Je me suis fait construire un bio-digesteur de 6m3. Pour cela, j’ai déboursé la somme de 100.000 FCFA. Les responsables du programme m’ont donné une plaque à gaz, 10 sacs de ciment, deux tuyaux pour canaliser le gaz produit par le bio-digesteur jusqu’à la cuisine, et ils ont payé les techniciens pour construire le bio-digesteur », raconte Godfrey Nkwenti. Ce dernier rapporte cependant que pour achever les travaux, il a dépensé au total la somme de 310.000 FCFA, puisqu’il fallait compléter le matériel de construction tel que prévu par le programme.

Activités

« Depuis deux mois, je n’achète plus ni gaz, ni bois de chauffe, et mes enfant n’ont plus mal aux yeux. Maintenant, mon épouse peut revenir des champs et apprêter le repas en 20 minutes. Donc, le bio-digesteur nous permet d’économiser de l’argent (achat gaz et frais médicaux), de gagner en temps pour la cuisson des repas », raconte M. Nkwenti. Pour ce faire, ce dernier doit simplement alimenter chaque matin son bio-digesteur avec 36 litres d’eau et 36 litres de matières fécales animales ou humaines. « Ceux qui ont construit le dispositif ont prévu un Wc qui alimente directement le bio-digesteur. Pour les animaux, je fais moi-même le ramassage tous les matins dans ma porcherie », explique Godfrey Nkwenti, le sourire en coin, tout en expliquant qu’en plus de fournir du gaz aux ménages, le bio-digesteur peut également booster les activités pastorales, puisque son fonctionnement est étroitement lié à l’existence des déchets des animaux, qui sont d’ailleurs plus efficace que ceux des hommes, précise un expert du programme.

Cette mutation du feu de bois ou du gaz domestique plus onéreux au biogaz relativement bon marché, 23 familles l’ont vécue l’année dernière dans les régions du Nord-Ouest, du Nord et de l’Extrême Nord, qui ont été choisies pour lancer cette expérience pilote « parce que ce sont des zones où on pratique l’élevage. Donc, les matières premières qui sont l’eau et les déchets des animaux et humains y sont disponibles », précisent les responsables du projet. Lesquels indiquent par ailleurs que pour minimiser les coûts de construction, il est possible pour plusieurs familles de mettre leurs revenus ensemble pour s’offrir un seul bio-digesteur. Dans ce cas, apprend-on, toutes les canalisations partiront de ce dispositif unique pour les différentes cuisines. Au regard des avantages socio-économiques que procure le biogaz, le programme sus mentionné prévoit la construction de 3000 bio-digesteurs dans les zones pilotes au cours des cinq prochaines années.


Un article du 19 janvier 2010 de Quotidien Mutations

Xavier Dufail

Bioénergie pour les pauvres

Synthèse des risques et opportunités liés à la mise en place de projets de bioénergie.

« Bioénergie pour les pauvres – risques et opportunités »

InfoResoures – Focus n° 3/09

16 pages

novembre 2009

Tables de matières :

Vue d’ensemble

- Bioénergie et développement

Bioénergie et changement climatique

Efficience des ressources et gestion durable des terres

Bioénergie et pauvreté

- Défis

Approvisionnement en énergie des ménages pauvres en milieu rural

Bioénergie et écosystèmes

La production de bioénérgie en tant que stragégie de subsistance

Politique

- Le cadre international

Intégrer l’agriculture dans l’agenda du changement climatique

Rémunérer les services écosystémiques

Contraintes du marché

- Le niveau national

Planifier la gestion des sols au niveau intersectoriel

Diversifier le portefeuille énergétique

Soutenir les petits paysans et les ouvriers agricoles

Faire le bon choix stratégique pour le développement national des biocarburants

Mise en œuvre

- Développement rural régional et solutions locales

Technologies adaptées au contexte local et implication de tous les acteurs

Solutions multifonctionnelles

Assurer la viabilité à long terme

Références

Lectures recommandées


Source : InfoResources.

Xavier Dufail