La pico hydroélectricité pour le développement : l’expérience d’un projet de l’ESMAP en Equateur

Ce document de capitalisation en anglais disponible ci dessous, tire les leçons d’un projet mené par l’ESMAP pour développer la filière pico-hydroélectricité en Equateur pour l’approvisionnement des ménages les plus pauvres. A terme, ce projet vise à répliquer l’expérience dans toute la région Andine et dans d’autres pays en voie de développement.

Approvisionner les régions rurales éloignées en énergie est une tâche difficile et coûteuse. Pourtant, pour tous les pays en voie de développement, c’est un élément essentiel à l’accomplissement des « objectifs du millénaire ». Partout à travers le monde, les communautés rurales doivent pouvoir tirer partie de leurs ressources naturelles pour bénéficier de services énergétiques modernes.

La pico hydroélectricité (très petites installations hydroélectriques appropriées à l’alimentation de quelques ménages) est une option comparativement bon marché qui peut aujourd’hui concurrencer les autres techniques d’approvisionnement d’énergie décentralisée pour alimenter en électricité des millions de personnes à travers le monde. Cependant pour favoriser son développement, elle doit être accompagnée de programmes appropriés.

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Présentation du projet

Le projet s’est déroulé en 5 étapes :

  • l’évaluation des expériences de développement de cette technologie dans le monde pour connaître les conditions qui garantissent un bon développement de la filière ;
  • l’évaluation des potentialités de développement de la pico hydroélectricité dans dans cinq pays andins [1], tant au niveau technique, social que commercial ;
  • le développement de 31 projets pico hydro pilotes ;
  • le développement d’une structure locale d’accompagnement ;
  • l’évaluation de l’impact des projets sur le développement des communautés rurales bénéficiaires.

L’expérience de la pico hydroélectricité à travers le monde

Les systèmes

Les systèmes pico-hydroélectriques ont généralement une puissance comprise entre 200 et 1000 W, mais le terme « pico hydro » inclut souvent les systèmes dont la puissance peut atteindre 5 kW.

La gamme des turbines disponibles est relativement vaste : Turgo, Pelton, turbines à flux traversant… Elles peuvent ainsi s’adapter à toutes les hauteurs de chute.

Les unités sont petites et bon marché et ce qui facilite les possibilités d’achat, d’installation et de gestion par un ménage rural.

Cette technologie est généralement employée pour subvenir aux besoins domestiques : éclairage, télévision, radio et parfois pour recharger des batteries.

Voir la photo ci-dessous : une installation pico hydro en Equateur pour l’alimentation d’un ménage rural.


Une installation picohydro en Equateur

Chine et Vietnam : un développement important mais anarchique

Au Vietnam, en Chine et au Népal cette technologie, qui est désormais fabriquée localement, est devenue accessible aux ménages ruraux : de 25 $ pour une turbine de 200 W à 1 000 $ pour une turbine Pelton de 3 000 W.

Ainsi, depuis la fin des années 80, près de 120 000 pico centrales ont été installées au Vietnam, particulièrement au Nord Ouest, près de la frontière chinoise.

Cependant, le développement de la filière s’est fait de manière anarchique : aucun accompagnement financier (payement au comptant) et technique (l’information circule oralement) ne se sont mis en place et la qualité des systèmes les moins chers laissent souvent à désirer : faible efficacité, fonctionnement incertain, durée de vie ne dépassant pas les 2 ans.

Même si ces éléments ne garantissent pas un développement durable de la filière notamment pour les plus pauvres qui achètent le matériel de plus faible qualité, le marché reste en croissant avec plus de 20 000 unités installées par an.

Les Philippines : les leçons de l’expérience vietnamienne

Quelques autres pays ont également développé le marché de la pico hydro : l’Inde, quelques pays d’Amérique du sud et les Philippines.

Le marché philippin est très important : 2.7 millions de ménages n’ont pas accès à l’électricité, et parmi eux, au moins 120 000 ménages pourraient être alimentés par des pico centrales.

Ainsi, en bénéficiant de l’expérience vietnamienne, les Philippines ont connu un développement de la filière pico hydro depuis la fin des années 90.

La distance des Philippines à la Chine n’a pas permis au matériel chinois, souvent de piètre qualité, de pénétrer le marché philippin comme il l’a fait au Vietnam. Il a pu ainsi être mieux contrôlé. Des unités de bonne qualité ont été importées du Vietnam. Elles ont été accompagnées par un support technique national et international compétent.

Aujourd’hui, ces unités permettent parfois d’alimenter des micro réseaux dans des villages isolés.

Analyse économique de la pico hydroélectricité

Une étude économique comparative, comprenant les frais d’investissement et de maintenance, de plusieurs options énergétiques a montré que la pico hydro est l’une des technologies les plus abordables pour l’électrification des communautés rurales : enre 74 et 150 $ par an pour la pico hydro, pas moins de 140 $ par an pour les autres systèmes (photovoltaïque, éolien, thermique…).

L’étude a montré que même les plus pauvres (moins de 2 $ par jour) peuvent s’offrir cette technologie.

Par ailleurs, une pico centrale fournit un courant alternatif de 220 V 24 heures sur 24 ce qui peut plus facilement permettre le développement d’activités économiques.

Opportunités de développement de la pico hydroélectricité dans les Andes

Des études ont montré que l’Equateur possède un bon potentiel de développement de la filière pico hydro : le nombre de ménages pouvant être alimenté par une installation est estimé à minimum de 16 000, il pourrait atteindre le chiffre de 32 000.

Les autres pays de la région étudiés également un potentiel important comme le montre le tableau ci-dessous :

Pays Ménages non électrifiés Ménages qui pourraient être alimentés par une installation pico-hydroélectrique Taille du marché potentiel selon la capacité et la volonté à payer
Bolivie 515 815 355 000 55 000–109 000
Pérou 1 462 783 671 000 98 000–197 000
Equateur 249 199 137 000 16 000–32 000
Colombie 127 343 39 000 7 000–14 000
Venezuela 72 170 28 000 4 500–9 000
Total 2 427 310 1 230 000 180 500–361 000

le développement de 31 projets pico hydro pilotes

En Equateur, l’Esmap, en association avec le gouvernement et des revendeurs locaux, a accompagné l’installation de 31 pico centrales pilotes vietnamiennes de bonne qualité.

Les centrales ont été installées dans 5 villages de 2 provinces du pays présentant des topographies diverses : 10 projets dans la région montagneuse du Chimborazo et 21 dans la région forestière de Napo.

Ces projets ont permis d’électrifier 193 personnes principalement pour les besoins d’éclairage.

Le développement d’une structure locale d’accompagnement

L’Esmap a également mis en place une structure locale d’accompagnement de la filière, dont le but est la formation des techniciens et des usagers et la promotion de la technologie pour favoriser le développement du secteur privé.

Elle a permis d’évaluer le coût des projets : le coût moyen d’une unité pilote en Equateur s’est élevé à 475 $ (génie civil, câbles et équipements électriques compris). Dans quelques années, la concurrence pourrait faire diminuer ce prix à 200 $, l’importation du Vietnam restant toujours moins chère qu’une fabrication sur place. Le coût de la maintenance a été évalué à 5 $ par an par unité et leur durée de vie à 5 années.

Ces coûts ont clairement montré les possibilités de développement de la filière dans le pays et dans toute la région et ont développé l’intérêt du secteur privé pour le domaine. Par ailleurs, a travers les formations essentielles pour la durabilité des installations, les usagers et le secteur privé ont aujourd’hui pleinement confiance dans la technologie.

Ainsi, aujourd’hui, de nouveaux projets voient naturellement le jour autour des villages pilotes.

L’évaluation de l’impact des projets

Les impacts de ces pilotes ont été soigneusement évalués. Ils ont permis l’amélioration de la qualité de vie (éclairage), une meilleur éducation, le développement d’activités économiques, des économies de pétrole, le développement d’activités le soir.

Conclusions et Recommandations

Le potentiel de développement de cette technologie reste très important dans tous les pays en voie de développement, dans les Andes bien sûr mais aussi en Afrique où pratiquement aucun projet n’a encore vu le jour.

Afin d’améliorer la filière et diminuer le coût des installations le projet recommande :

  • de recourir à un matériel de bonne qualité et à un support technique efficace ;
  • de stimuler l’intérêt local pour la pico hydro au niveau du gouvernement, des ONG locales, des universités, des usagers… ;
  • de souligner et d’accompagner les activités commerciales que peut permettre la pico hydroélectricité car elle ne se développent pas forcément d’elle même ;
  • enfin, même si la pico hydroélectricité est une technologie relativement abordable pour les ménages ruraux, un support financier peut être envisagé pour garantir son essor vers les ménages les plus pauvres pour qu’ils aient accès à des systèmes de bonne qualité plus durables et plus fiables.

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Jérome Levet, René Massé

Mali : efficacité énergétique pour les villes

Fiche de synthèse présentant et tirant les leçons d’un projet pilote de gestion des consommations énergétiques à Bamako (Mali). Les résultats spectaculaires de ce projet ont incité l’IEPF à reconduire cette intervention à Ho Chi Minh Ville (Vietnam) et à Ouagadougou (Burkina Faso) avec déjà des premiers résultats prometteurs.

Publication de l’IEPF,

2007,

pages synthétiques.

Cette fiche est structurée en quatre parties principales :

Le contexte

Les villes sont appelées à devenir des acteurs majeurs du développement et de la lutte contre la pauvreté. Elles se sont, en effet, appropriées la problématique de l’accès aux services de base et, de ce fait, elles sont au cœur des nouvelles régulations associées au développement, grâce en particulier à leur proximité avec les consommateurs finaux.

A la suite du colloque Ville Energie et Environnement de Beyrouth (2001), l’IEPF a initié un premier projet pilote de gestion des consommations énergétiques à Bamako (Mali), qui a donné des résultats spectaculaires (24% de réduction des consommations d’énergie). D’autres projets sont en cours à Ho Chi Minh Ville (Vietnam) et à Ouagadougou (Burkina Faso).

Les résultats escomptés

Ce projet vise à accompagner les villes qui le désirent dans la définition et la mise en œuvre de politiques qui contribuent à optimiser l’aménagement du territoire et à atteindre les objectifs du développement durable.

Concrètement, ce projet propose un appui à la mise en place de politiques de maîtrise de l’énergie dans les villes de l’espace francophone et au développement d’une fonction de gestionnaire de l’énergie au sein des administrations municipales.

L’objectif est de générer des économies d’énergie de l’ordre de 10 à 40% du budget énergétique des municipalités et une implication d’un plus grand nombre de villes et de thématiques.

L’organisation du projet

Ce programme international d’appui aux municipalités pour une gestion durable de leurs ressources comporte :

- > Le diagnostic et la définition d’une politique énergétique ;
- > La désignation, formation et accompagnement d’un Responsable Energie local ;

- > La définition d’un plan d’action concerté ;

- > La mise en œuvre du plan d’action, et

- > L’évaluation et la mise à l’échelle.

Les résultats atteints

Les résultats atteints à l’issue de ce projet de maîtrise de l’énergie à Bamako (Mali) sont détaillés dans cette fiche. Ils sont très encourageant, avec en particulier :

  • Une économie de près de 18% de la facture d’éclairage public ;
  • Une économie minimale de 43% des dépenses d’énergie des bâtiments municipaux ;

Ce projet a permis une économie de la facture globale énergétique de la ville de Bamako de l’ordre de 24%.

Jean-Pierre Ndoutoum, René Massé

La banque asiatique de développement consulte pour finaliser sa stratégie énergie

Comment l’Asian Development Bank (ADB) engagera t-elle les quelques 9 000 millions de dollars américains d’investissements prévus d’ici 2030 pour donner à chacun un accès à l’énergie dans cette région ? C’est l’enjeu de ce document de stratégie qui doit être finalisé en septembre 2007.

l’ADB s’est donnée 60 jours pour conduire cette consultation publique, qui consistera en des réunions en Inde, au Kazakhstan, en Chine et aux Philippines.

Le dernier document de stratégie énergie de l’ADB a été présenté en 1995 et a été révisé en 2000 pour y introduire des préoccupations environnementales.

La croissance rapide ces deux dernières décades a apporté la prospérité à des millions de personnes vivant dans la région asiatique et pacifique. La consommation d’énergie a augmenté en conséquence de 230% ces trente dernières années. Le prix environnemental est aujourd’hui très lourd. Cette évolution n’est plus soutenable, ni d’un point de vue économique, ni d’un point e vue environnemental. Aussi, la nouvelle stratégie énergie accordera donc plus d’importance à la sécurité d’approvisionnement énergétique, et aux effets de l’accès à l’énergie sur les changements climatiques. Elle favorisera les sources d’énergie et les technologies propres, locales et l’efficacité énergétique.

Des freins à l’évolution vers l’exploitation d’énergie propres sont nombreux. L’ADB utilisera les fonds reçus du Canada, du Danemark, de la Finlande et des Pays bas pour le programme REACH (Renewable Energy, Energy Efficiency & Climate Change) pour développer les capacités individuelles et institutionnelles et metttre en oeuvre des projets de développement.


Plus d’information en anglais sur cette page du site de l’ADB.

René Massé

La gestion des externalités dans le secteur de l’énergie

Bulletin Liaison Énergie-Francophonie numéro 74, de 80 pages, édité en mai 2007 à 3 000 exemplaires par l’IEPF.

Après les mots d’introduction de M. Patrice Dallaire, Directeur par intérim de l’IEPF, de M. Sibi Bonfils, Directeur adjoint de l’IEPF et l’éditorial de M. Jacques Percebois, CREDEN, Université de Montpellier, ce bulletin propose une série d’articles rédigés par des experts indépendants, et en particulier :

  • Les instruments d’internalisation des externalités par Jacques Percebois, CREDEN, Université de Montpellier ;
  • Le mécanisme des certificats blancs. Un catalyseur
    pour le développement du marché de l’efficacité énergétique par Paul Baudry, EDF, RD Les Renardières, Paris ;
  • Prix du carbone et choix énergétiques par Christian de Perthuis, CDC et Université Paris Dauphine ;
  • Les politiques de lutte contre le changement climatique :
    des effets positifs sur l’emploi en Europe et en France par Thomas Gaudin et Jean-Marie Bouchereau, ADEME, Paris ;
  • Vers une nouvelle génération d’instruments de régulation
    pour un développement énergétique durable par Samir Allal et Nidhal Ouerfelli, Université de Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines ;
  • Les péages urbains sont-ils efficaces pour réduire
    la pollution automobile ? par Yves Crozet, LET, Université de Lyon ;
  • Les coûts des marées noires par Henri Wanko, CREDEN, Université de Montpellier ;
  • Les coûts sociaux en Europe. Recherche, énergie, transport et environnement par Jean-Michel Baer et Domenico Rossetti Di Valdalbero, Commission européenne ;
  • Les politiques incitatives à la Maîtrise de la Demande d’Électricité (MDE) au Sénégal par Hamady Sy, Commission de Régulation de l’Énergie, Dakar ;
  • La prise en compte de l’environnement dans la politique énergétique
    du Vietnam par Dr Bui Xuan, Institut Polytechnique de Hanoi ;
  • Afrique et énergie : environnement, développement et transfert de technologies par Caroline Gallez, Département Environnement de l’Université Senghor ;
  • La diversité biologique et les changements climatiques par Ahmed Djoghlaf, Convention des Nations Unies sur la diversité biologique,
    Montréal.

Ce document est téléchargeable ici.

René Massé, Sibi Bonfils

Manuel d’installation d’un biodigesteur

Publication conjointe de l’université d’Agriculture et de Sylviculture et la Fondation Finca Ecologica de Ho Chi Minh, Vietnam. Le texte original a été produit par Lylian Rodriguez et T.R. Preston. Le document présenté ici est une traduction de l’association EDEN. 22 pages Ce document décrit les différentes phases de la construction et de l’exploitation d’une installation de production de biogaz en milieu rural. Sa structure permet au lecteur d’acquérir rapidement les connaissances nécessaires : (…)

Publication conjointe de l’université d’Agriculture et de Sylviculture et la Fondation Finca Ecologica de Ho Chi Minh, Vietnam. Le texte original a été produit par Lylian Rodriguez et T.R. Preston. Le document présenté ici est une traduction de l’association EDEN.

22 pages

Ce document décrit les différentes phases de la construction et de l’exploitation d’une installation de production de biogaz en milieu rural. Sa structure permet au lecteur d’acquérir rapidement les connaissances nécessaires :

- Procédé de fermentation,
- Emplacement du biodigesteur,
- Matériaux nécessaires pour fabriquer le biodigesteur,
- Préparation du tube en plastique (polyéthylène) qui servira de biodigesteur,
- Mise en place du système de captage du gaz,
- Mise en place du tube d’entrée des déchets dans le biodigesteur,
- Remplissage du tube plastique avec de l’air,
- Mise en place du biodigesteur,
- Mise au point du piège à eau (valve d’échappement du gaz),
- Mise au point du réservoir à gaz,
- Relier l’évacuation des déchets vers le biodigesteur.

Dans ce manuel, illustré par 85 photos, l’application du biogaz envisagée est la cuisson des aliments.


Voir aussi le site de EDEN, Association française Energie – Développement – Environnement

Pépin Tchouate

Activités rémunératrices : études de projets énergie impliquant des femmes dans huit pays d’Afrique et d’Asie

Auteurs : Salome Misana and Gail V. Karlsson, 2001, UNDP, 95 pages

Région : Afrique, Asie, février 2005

Cette publication du PNUD analyse huit projets énergie-femmes mis en œuvre en Afrique du Sud, au Bangladesh, au Ghana, au Kenya, au Malawi, au Mali, au Népal et en Ouganda. Il propose des exemples concrets pour améliorer l’accès des femmes les plus pauvres à des services énergétiques accessibles et montre comment cela permet d’initier du développement local, en créant des revenus, en responsabilisant les femmes dans leur milieu social.

A partir de ces retours d’expériences, le document dénonce les aspects critiques dans la conception des projets et des politiques de l’énergie qui nuisent à l’amélioration de l’accès de femmes aux services énergétiques modernes en zones rurales.


Cette publication a été préparée dans le cadre d’un projet du PNUD intitulé « Energy and Women : Generating Opportunities for Development ». Ce projet a été initié en février 1999, avec le support de SIDA – Swedish International Development Cooperation Agency – et du programme Sustainable Energy Global de l’UNDP.

Cette publication (en anglais) du PNUD propose une lecture critique des options conceptuelles des projets et politiques visant à améliorer l’accès des femmes aux services énergétiques fondée sur l’étude des huit expériences suivantes :

  • Bangladesh : utilisation de lampes alimentées par des batteries, un projet conduit par des femmes, par Hasna J. Khan ;
  • Ghana : énergie pour des entreprises rurales féminines, par Anokte Mensah ;
  • Kenya : projet de foyer Upesi, par Beatrice Khamati Njenga ;
  • Malawi : programme Ndirande Nkhuni de briquette de biomasse, par Malla Mabona ;
  • Mali : plateforme multifonctionnelle pour les villages, par Nalini Burn et Laurent Coche ;
  • Nepal : programme de développement micro-hydro en zone rurale, par Arzu Rana-Deuba ;
  • Afrique du Sud : impact du groupe femme – énergie sur la politique nationale, par Wendy Annecke ;
  • Ouganda : projet d’électrification rurale photovoltaïque, par May Christine Sengendo.

René Massé

Une plante du désert pour remplacer les puits de pétrole

Les pays émergents ont peut-être trouvé la source providentielle de biocarburant à moindre coût : le jatropha, un arbuste à fleurs rouges qui prolifère dans les zones semi-arides.

Vu de The Energy and Resources Institute (TERI) New Delhi, Inde

A New Delhi, l’Institut de l’énergie et des ressources (TERI), centre de recherche spécialisé dans les biotechnologies, a lancé un programme de 9,4 millions de dollars sur dix ans afin de faire passer cette culture, encore artisanale, au stade intensif. « Il y a seulement cinq ans, le jatropha ne présentait quasiment aucun intérêt, mais, avec la flambée des prix du pétrole, sa culture est soudain devenue très attractive », constate le docteur Alok Adholeya, qui dirige le programme rassemblant 25 chercheurs.

L’arbuste, très résistant, donne annuellement et pendant plus de trente ans 2 à 3 kg de fruits dont est tirée une huile facile à transformer en biodiesel. Chaque graine contient environ 35 % d’huile. Huit kilos de récolte permettent de produire plus de 2 litres de biocarburant. D’ici à mars 2008, les chercheurs espèrent convaincre des milliers d’agriculteurs de participer à un test grandeur nature sur 8 000 hectares dans l’Andhra Pradesh, au sud-est du pays. »Nous devons leur apprendre à gérer leur exploitation de manière optimale », explique M. Adholeya, qui espère mobiliser sur la prochaine décennie de 20 000 à 30 000 agriculteurs.

Parallèlement, les biologistes du TERI cherchent à améliorer la productivité du jatropha. Ils ont ainsi réussi à inoculer, de manière massive, des micro-organismes dans les graines des arbustes pour que les racines nourrissent encore plus la plante, même dans des sols très peu fertiles.

Ce procédé augmenterait les rendements de 20 à 30 %. « Nous cherchons aussi à identifier les gènes responsables de la production d’huile, en vue d’élaborer un jatropha génétiquement modifié qui devrait être prêt d’ici cinq ans », précise le directeur du programme. A la différence des biocarburants issus du maïs ou du soja, le biodiesel provenant du jatropha ne risque pas de grignoter les terres de l’agriculture nourricière, la plante étant cultivée sur des terres habituellement délaissées.

Le jatropha pousse aussi bien en Egypte qu’à Madagascar ou au Guatemala. Le gouvernement indonésien a décidé d’encourager sa plantation à grande échelle. Au Brésil, la compagnie pétrolière Petrobras tente un projet pilote avec 5 000 familles d’agriculteurs pour cultiver ce nouvel or vert.


Source : quotidien français « Le Monde » du 10/02/2007

Jérome Levet, Mohamadou Lamine Ndiaye

Electricité rurale décentralisée au Cambodge

Le Gret a entrepris un projet pilote visant à assister un entrepreneur rural d’électricité afin de mettre en place un réseau de bonne qualité, répondant à des normes de service public et couvrant aussi les zones défavorisées du village. Cette intervention a permis de tester et valider des modèles techniques, contractuels et de subvention adaptés à des petits entrepreneurs locaux, on recense plus de 1000 petites entreprises de ce genre, qui assurent le service de l’électricité au Cambodge

Dates : 2004 – 2005
Pays / région : Cambodge
Partenaire(s) : Kosan Engineering, Energy Assistance

Le niveau d’électrification rurale au Cambodge est très bas, de l’ordre de 7% en milieu rural. La plupart de l’électrification en milieu rural fournie, est effectuée par des entrepreneurs qui font fonctionner des générateurs et connectent les zones centrales des gros villages. Le service est très inégal, les pertes techniques sont très élevées, la sécurité inexistante et les tarifs chers.

Ce projet a consisté à rénover un réseau rural existant appartenant à un entrepreneur privé installé depuis 1996, dans le village de Smau Kney. Celui ci avait mis en place ce réseau avec les moyens du bord, sans assistance technique et avec des moyens limités.

Avec la création de EAC (l’autorité en charge du secteur), il a du s’adapter et mettre son réseau aux normes, faute de se voir refuser une licence. L’assistance de Energy Assistance et du GRET a consisté à le soutenir techniquement et financièrement (subvention OBA adaptée au contexte de ses petits entrepreneurs locaux) afin d’en faire un projet pilote qui sert maintenant d’exemple pour d’autres entrepreneurs ruraux d’électricité (REE).

Le projet comprenait trois composantes majeures :
1. Assistance technique pour aider l’entrepreneur à réhabiliter et à étendre son réseau ;
2. Subvention pour aider les familles non connectées à accéder au réseau ;
3. Assistance manageuriale pour gérer le réseau et obtenir une licence long terme de la part de l’autorité de régulation.

Jacques Monvois, Gret

Le Cambodge, situation de l’électrification rurale et Fonds d’électrification rurale

Cette article, rédigé en 2005, dresse un état des lieux de la situation de l’électrification rurale au Cambodge. Dans ce pays rural, situé au coeur d’une région très dynamique, plus d’un millier d’entrepreneurs de réseaux électriques ruraux (REEs) ont pris l’initiative de développer et gérer des réseaux électriques décentralisés dans toutes les régions du pays. Ces réseaux, souvent anarchiques, sont peu performants, non sécurisés et n’alimentent que les plus riches des villageois. Ainsi, dès 2001, le (…)

Cette article, rédigé en 2005, dresse un état des lieux de la situation de l’électrification rurale au Cambodge.

Dans ce pays rural, situé au coeur d’une région très dynamique, plus d’un millier d’entrepreneurs de réseaux électriques ruraux (REEs) ont pris l’initiative de développer et gérer des réseaux électriques décentralisés dans toutes les régions du pays. Ces réseaux, souvent anarchiques, sont peu performants, non sécurisés et n’alimentent que les plus riches des villageois.

Ainsi, dès 2001, le gouvernement à mis en place un Fonds d’électrification rural (FER) afin d’aider les REEs à améliorer et développer des réseaux électriques performants, sécurisés et qui bénéficient au plus grand nombre (notamment aux ménages les plus pauvres).

Jacques Monvois, Gret