Le Mozambique rachète au Portugal l’un des plus grands barrages d’Afrique

Le barrage mozambicain hydroélectrique de Cahora Bassa (HCB), l’un des plus grands d’Afrique avec Assouan en Egypte et jusque là géré par l’ancienne puissance coloniale portugaise, est passé sous contrôle des autorités de Maputo à la fin du mois de novembre 2007.

Construit entre 1969 et 1975, mais paralysé pendant la guerre civile (1976-92), puis remis en état, HCB est le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique par l’importance de ses infrastructures et le deuxième après Assouan par la superficie de son lac artificiel (2.700 km2).

Un barrage a vocation régionale

« Avec une capacité de production de plus de 2.000 mégawatts, Cahora Bassa est important pour le développement d’une énergie propre, écologique, non seulement au Mozambique, mais aussi dans une grande partie de l’Afrique australe », a déclaré le porte-parole du gouvernement, M. Luis Covane.

« Nous espérons aussi augmenter les bénéfices de la vente de l’électricité de ce barrage en exportant vers le Malawi et la Zambie, outre nos acheteurs traditionnels que sont déjà l’Afrique du Sud et le Zimbabwe », a ajouté le président Guebuza.

Une longue négociation pour aboutir à cet accord de transaction

Le 30 octobre 2006, un accord de transaction a été conclu pour transférer la propriété de ce barrage du Portugal vers le Mozambique. Il prévoit le règlement par le gouvernement mozambicain de 950 millions de dollars pour l’achat des 82% des actions détenues par l’Etat portugais. Maputo a versé 250 millions de dollars lors de la signature de l’accord et devait régler la somme restante dans un délai de 14 mois. Pour obtenir ce financement, le Mozambique avait lancé un appel de fonds international, en coordination avec la Banque mondiale et les clients de HCB (Electricité du Mozambique, Eskom et Southern African Power Pool d’Afrique du Sud, et ZEZA du Zimbabwe). Cet appel a été remporté par un consortium franco-portugais constitué par des banques d’investissements Calyon et BPI, qui assure donc le paiement de la dernière tranche permettant au Mozambique de détenir désormais 85% du capital de Cahora Bassa, le Portugal conservant une participation de 15%. Le 30 octobre 2007, le gouvernement a pu notifier au Portugal avoir réuni la somme nécessaire à la conclusion de la transaction.

La prise de contrôle de ce barrage va rapporter au Mozambique plus de 150 millions de dollars par an. « Avec ces 150 millions de dollars par an, nous allons payer sur quinze ans l’emprunt de 700 millions de dollars contracté auprès du consortium banquier franco-portugais Calyon/BPI pour acheter la part de capital détenu par la partie portugaise », a déclaré à l’AFP le ministre de l’Energie, M. Salvador Namburete.


Source : un article diffusé le 27 novembre 2007 sur le site de Romandie News.

René Massé

Environnement, énergie et pauvreté en Afrique : interdépendance

Cet article expose en introduction les facteurs d’interdépendance entre la pauvreté, l’accès à l’énergie et l’environnement avant de suggérer des recommandations pour une production durable de biocarburants. La partie sans doute la plus intéressante est celle consacrée à la description des projets et stratégies à l’étude dans des pays d’Afrique sub-saharienne à la fin de l’année 2007.

« Environnement, énergie et pauvreté : l’interdépendance »

Auteur : Marguerite Culot

Source : NaturaVox

Publié le 27 décembre 2007

15 pages

L’article est structuré en sept chapitres :

I. Constat : la situation énergétique de l’Afrique, caractérisée par une faible consommation totale d’énergie par habitant qui se limite encore très souvent à l’usage d’un combustible de cuisson pour les aliments.

II. Liens entre Energie et Développement : présentation des impacts potentiels de l’accès à l’énergie sur l’éradication de la pauvreté et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

III. Contribution des agro-carburants aux OMD : – Atouts énergétiques de l’Afrique – « Un avenir de possibilités » Quels agro-carburants en Afrique sub-saharienne ? Production actuelle et Projets ;

IV. Participation des agro-carburants à l’équité énergétique : l’exemple des plateformes multifonctionnelles ;

V. Autres avantages des agro-carburants : stimulation de l’économie locale, bilan CO2 favorable, perspectives intéressantes pour les zones dégradées, etc.

VI. Inconvénients : risques écologiques et sécurité alimentaire.

VII. Recommandations pour une production durable d’agro-carburants, porteurs de sens et d’équité : la bioénergie pourrait constituer un des moteurs du développement rural en Afrique si les gouvernements l’intègrent de façon intelligente dans leur politique.

L’auteur conclut sur la nécessité de réorienter toute stratégie énergétique en Afrique vers une offre de services énergétiques qui met en valeur sa transversalité. La demande de services énergétiques devra être identifiée à la base en s’appuyant sur les perspectives de développement local et les ressources disponibles (ressources énergétiques, infrastructures de production, infrastructures sociales, ressources humaines).

L’article complet est consultable sur cette page du site de Naturavox ou téléchargeable ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé

Mozambique : amélioration de l’accès à l’électricité dans 150 écoles

Le Mozambique mettra en œuvre un projet d’électrification par systèmes solaires dans les zones rurales qui ne sont pas encore raccordées au réseau électrique national.

Ce projet, financé par le Fonds énergétique national, installera dans sa première phase des panneaux solaires dans 150 écoles et un nombre similaire d’unités de la santé.

Le ministre mozambicain de l’Energie, M. Salvador Namburete a déclaré à Maputo que ce projet permettrait de fournir de l’électricité aux secteurs clé comme ceux de l’éducation et de la santé dans les zones éloignées du réseau. Le coût de ce projet est relativement peu élevé par rapport au montant consacré au réseau électrique national.

Environ 98% des Mozambicains vivent dans les zones rurales et ne sont pas encore ravitaillés en courant. Selon les statistiques de 2005, moins de 8% de la population mozambicaine a accès à l’électricité.


Source : article de l’agence de presse mozambicaine AIM, publié le 29 novembre 2007.

René Massé

Biocarburants : un tour d’horizon de la situation en Afrique

Un document technique en anglais, bien documenté, qui propose un tour d’horizon de la situation des biocarburants liquides en Afrique et documente les sujets actuels de controverse en s’appuyant sur une riche documentation internationale.

« Biofuels – An Overview » Final Report.

Rapport préparé pour la DGIS/DMW/IB

par Julio F.M. de Castro

43 pages éditées en mai 2007 en anglais.

Ce rapport technique compile des informations sur les biocarburants et fait le point des situations de développement dans les principaux pays africains en relation avec les Pays Bas où des projets sont initiés. Il aborde aussi les questions qui font débat actuellement, en particulier l’incidence du développement de ces cultures énergétiques sur la production d’aliments, sur la propriété des sols, sur la pauvreté en zone rurale… en développant toujours un argumentaire plutôt favorable à la promotion des biocarburants.

Ce rapport s’intéresse aux biocarburants liquides (donc pas au biogaz), et analyse non seulement leurs usages pour le transport, mais aussi les utilisations de cette énergie dans la cuisson et la production d’énergie électrique.

Cette étude distingue les alcools, et plus particulièrement l’Ethanol, et les huiles utilisés pour la productions de biocarburants.

Après une présentation des caractéristiques techniques de ces deux produits, l’étude analyse les usages possibles avant de décrire les projets et programmes mis en œuvre au Brésil et dans les pays africains.

Une analyse socio-économique des ces filières traite des questions de sécurité des biocarburants et des prix ; de la création d’emplois ; des problèmes de disponibilité des sols et de propriété ; de la concurrence dans l’usage des sols avec l’agriculture vivrière ; de l’approvisionnement en énergie des zones rurales elles-mêmes ; des aspects environnementaux ; du genre…

Jean Mège, René Massé

Développement des échanges d’électricité entre le Mozambique et le Malawi

De nouvelles interconnexions vont permettre aux deux pays de s’acheter de l’électricité à des conditions favorables.

Le 17 juillet 2007, le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé deux crédits de l’Association internationale de développement (IDA) d’un montant global de 93 millions de dollars EU au profit du Malawi (48 millions de dollars EU) et du Mozambique (45 millions de dollars EU). Ces deux prêts sont destinés à améliorer l’approvisionnement en électricité de l’Afrique australe sur le plan des volumes, de la fiabilité, du prix et de la protection de l’environnement, et stimuler ainsi la compétitivité industrielle et la croissance économique de la région.

Le contexte

Seconde phase du Programme pour le marché de l’électricité en Afrique australe, le projet Interconnexion des réseaux de transport Mozambique-Malawi raccordera le Malawi au pool énergétique d’Afrique australe (SAPP), ouvrant ainsi la voie aux échanges d’électricité bilatéraux entre les deux pays. Il permettra au Malawi de diversifier enfin ses sources d’approvisionnement en électricité et d’exporter ses éventuels surplus aux heures creuses, tout en offrant au Mozambique un nouveau débouché pour son secteur énergétique.

Le projet

Au Mozambique, le projet prévoit de construire environ 135 km de lignes de transport à 220 kV et d’agrandir la sous-station existante de Matambo. Côté Malawi, il s’agira d’installer 75 km de lignes nouvelles à 220 kV et de construire une nouvelle sous-station à 220 kV.

Le projet apportera à ESCOM et EDM, les deux compagnies publiques d’électricité du Malawi et du Mozambique, des services d’assistance technique, de renforcement des capacités et de formation, ainsi que les équipements nécessaires pour consolider et étendre les réseaux afin de maximiser les avantages tirés du commerce de l’électricité. Il aidera aussi à remplacer le matériel usagé, inadapté ou obsolète afin d’éliminer les goulots d’étranglement des réseaux qui risqueraient de compromettre la circulation des flux échangés.

Pool énergétique d’Afrique australe (SAPP)

L’ensemble de la région d’Afrique australe commence à souffrir d’une pénurie de capacités de production. Pour faire face à la croissance de la demande, il faudra installer au moins 1 000 MW de puissance supplémentaire chaque année. L’essentiel de cette nouvelle demande pourrait être satisfaite par de grands projets de production régionaux. Le commerce régional d’électricité étant appelé à se développer, il est indispensable de réduire les contraintes liées aux installations de transport.

En août 1995, les États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe ont créé le Southern African Power Pool (SAPP) (EN). Les compagnies publiques d’électricité des 12 pays d’Afrique australe en ont constitué les membres fondateurs. Les principaux réseaux d’électricité du Botswana, de la République démocratique du Congo, du Lesotho, du Mozambique, de la Namibie, de l’Afrique du Sud, du Swaziland, de la Zambie et du Zimbabwe forment le réseau régional actuel. L’Angola, le Malawi et la Tanzanie n’y sont pas encore raccordés. En février 2006, le SAPP s’est ouvert aux entreprises de production et de transport d’électricité du secteur privé.


Source : Communiqué de presse n° : 2008/018/AFR de la Banque mondiale

Contacts :
À Washington :
- > John Donaldson
Courriel : jdonaldson@worldbank.org
Tel : (202) 473 1367

- > Christopher Walsh
Courriel : cwalsh@worldbank.org

Tel : (202) 473 4594

À Maputo :
- > Rafael Saúte
Courriel : rsaute@worldbank.org

Tel (258-2) 1482324

À Lilongwe :
- > Zeria Banda
Courriel : zbanda@worldbank.org

Tel : (265-1) 770 611

René Massé

Mozambique : élaboration d’une politique pour promouvoir les biocarburants

Une entreprise américaine a été contractée pour élaborer une stratégie et une politique de promotion des biocarburants au Mozambique d’ici septembre 2007.

Etape préalable à la mise en œuvre d’un programme de production d’éthanol et de biodiesel au Mozambique.

Une étude sur le potentiel du Mozambique en matière de biocarburants a déjà été conduite par ces consultants américains. Elle avait conclu à la faisabilité de la production de biodiesel à partir de plantations de jatropha, de ricin, d’huile de palme, ainsi que de noix de coco, et d’éthanol à partir de la canne à sucre, du maïs et du manioc. Le Mozambique peut produire plus de 21 millions de litres d’éthanol, 40 millions de litres de biodiesel, ce qui exigerait l’utilisation de plus de 5 millions d’hectares de terre.

La stratégie définira le(s) produit(s) agricole(s) et le(s) biocarburant(s) que le Mozambique doit promouvoir, en considérant non seulement le potentiel de matière première et les conditions de sa viabilité, mais aussi la qualité du produit fini, sa compétitivité et son marché.

« Si le Mozambique veut être compétitif sur le marché du biocarburant, il doit procéder à une étude stratégique du domaine et définir clairement ce qu’il compte offrir », a indiqué le directeur national chargé des nouvelles énergies et des énergies renouvelable au ministère de l’énergie, M. Antonio Saide.


Source : article de l’Agence de Presse Africaine du 15 juillet 2007.

René Massé

La GTZ publie une lettre d’information sur l’énergie en Afrique

GTZ Energy News n°5 d’avril 2007 présente huit articles dédiés à des projets énergie en Afrique.

Après une décade de relatif désintérêt, l’énergie est redevenue une priorité de l’agenda politique en Afrique. La fourniture d’énergie à un prix compétitif est un prérequis au développement économique et à l’intégration de ces économies africaines dans l’économie mondiale. Le développement local durale et la réduction de la pauvreté ne se feront pas sans l’approvisionnement des populations en services énergétiques, qu’il s’agisse de chaleur pour la cuisson des aliments ou d’électricité pour l’éclairage et la promotion d’activités génératrices de revenus.

L’Afrique est richement pourvue en ressources énergétiques, renouvelables et fossiles. Cette dernière édition de GTZ Energy News illustre quelques exemples de valorisation de ces ressources pour le développement social et économique. Ces réussites ont bénéficié de la combinaison d’une volonté politique, de capacités locales de programmation et de mise en oeuvre, d’innovations et d’un esprit d’entreprise.

René Massé