Sénégal, Mali : la caravane marocaine de l’export engrange les contrats

Maroc Export a organisé la « caravane marocaine de l’export », réunissant 90 opérateurs économiques et officiels dans un voyage de prospection de trois marchés de l’Afrique de l’Ouest, Sénégal, Mali et Côte d’Ivoire, du 13 au 19 décembre 2009. Les deux premières étapes, Sénégal et Mali, ont conforté les promesses dans le secteur de l’électrification.

Imacab, filiale d’Ingelec, a signé un contrat ferme de 300.000 euros pour un projet d’électrification rurale dans le nord du Sénégal.

A Bamako, le ministre malien de l’Energie a exposé les grands chantiers du pays et soufflé la volonté d’adresser au Maroc une grosse demande de compteurs prépayés.

De son côté, Câbleries du Maroc, via sa filiale sénégalaise, Alliance Energie, a conclu une grosse affaire pour exportation de câbles au Mali. La transaction, dont le montant n’a pas été révélé, est assurée par Attijariwafa bank, via sa filiale Banque Internationale du Mali, dirigée par Youssouf Berrada.

Au-delà de ces belles affaires, le potentiel des marchés de l’Afrique de l’Ouest demande une meilleure structuration. Ce qui, pour Roland Youssef Mohan, chargé de stratégie marketing chez Tri Atlas Motors, passe par « un partenariat construit sur la qualification marketing et un business de l’intelligence ». Car le tout est de trouver « comment faire bénéficier l’Afrique de l’émergence industrielle et technologique marocaine ». Autrement dit, comment transformer en essai la mission de Maroc Export.


Source : un article de Bachir Thiam publié sur le site L’Économiste.

René Massé

Small-Scale Bioenergy Initiatives:Brief description and preliminary lessons on livelihood impacts from case studies in Asia, Latin America and Africa

Ce rapport est basé sur une série de 15 études de cas, menés de septembre à novembre 2008 à l’initiative de la FAO et de PISCES Energy Research Programme Consortium financé par DFID.

Les études de cas se sont attaché à comprendre l’impact des petits projets bioénergie sur le niveau et la qualité de vie locale dans différents contextes de zones rurales de pays en développement. Elles ont analysé les impacts durables du point de vue humain, financier, social, et environnemental.

Ces études ont été conduites par Practical Action Consulting pour le compte de PISCES et de la FAO. Elles ont impliqué de nombreux experts internationaux des secteurs de l’énergie et du développement, membres de l’IEA, de l’UNEP, de ENERGIA, du DFID et de la FAO, comme aussi des responsables de politique sectorielle et des instituts de recherche. Elles ont été menées dans douze pays répartis dans six régions d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, à savoir : le Mali, le Sénégal, la Tanzanie, le Kenya, l’Éthiopie, l’Inde, le Sri Lanka, le Brésil, le Guatemala, le Pérou, la Thaïlande, le Vietnam.

Les projets bioénergies étudiés concernent : i) les usages directs des ressources de la biomasse, ii) la valorisation des résidus de l’agriculture, de la foret et de l’industrie, et iii) les biocarburants. Les usages énergétiques vont de la cuisson des aliments à l’électricité en passant par la force motrice, le transport, etc.

Un chapitre est consacré à la comparaison des différents projets à partir d’une grille étendue de critères caractéristiques des marchés, des acteurs, des risques et revenus, des impacts…

En conclusion, le rapport expose les onze leçons retirées de l’étude.

Évaluer et anticiper les impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques

Ce document d’HELIO International présente une méthode d’évaluation des impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques, catalogue les impacts prévisibles sur les principaux systèmes et détaille les mesures d’adaptation possibles.

Il présente également les analyses faites dans dix pays de l’Afrique subsaharienne en utilisant cette méthodologie.

Pays étudiés : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Kenya, Mali, Nigeria, Ouganda, République Démocratique du Congo, Sénégal et Tanzanie.

« Climatiser les systèmes énergétiques »

Laura E.WILLIAMSON/Hélène CONNOR/Mithra MOEZZI – HELIO International, 80 pages, décembre 2009

Mali : l’UEMOA soutient l’interconnexion électique avec la Côte d’Ivoire

Le ministre de l’Économie et des Finances, Sanoussi Touré et son homologue de l’Énergie et de l’Eau, Mamadou Diarra, et le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé ont signé, vendredi 20 novembre 2009 trois accords de don au bénéfice un Mali, dont un concerne l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire.

Le financement relatif au projet d’interconnexion des réseaux électriques Mali-Côte d’Ivoire s’élève à plus de 1,3 milliard Fcfa. Ce projet est destiné à sécuriser et accroître l’offre en énergie électrique au Mali.

Par cette série de conventions, l’Uemoa s’engage à prendre en charge la bonification partielle des taux d’intérêts de deux prêts accordés au Mali par la Banque d’investissement pour le développement de la CEDEAO (BIDC) pour le financement des projets d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso (Route du poisson) et d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de Côte d’Ivoire.

Le président de la Commission de l’Uemoa a décrit ces différents programmes comme des leviers importants du développement du Mali, et une contribution au renforcement de l’intégration à la fois sous-régionale et régionale. Soumaïla Cissé a rappelé que ces différents accords prolongent la longue chaîne de coopération entre notre pays et l’Uemoa.


Source : un article de A O. Diallo publié dans L’Essor du 24 novembre 2009 et diffusé sur le site Africabone.

René Massé

Étude pour une gestion viable des ressources ligneuses périurbaines

Analyse et modélisation des règles et pratiques coutumières sur divers milieux naturels sahéliens et sahélo-soudaniens au Niger et au Mali.

Ce document présente les principaux enjeux et résultats d’un des projets de recherche sélectionnés et suivis par le CSFD entre 2000 et 2003. Ce projet avait pour objectif la bonne gestion des ressources ligneuses péri-urbaines au Mali et Niger, grâce à la définition d’un outil d’aide à la décision, mais aussi à la concertation et négociation des différentes parties prenantes en matière de gestion de ressources naturelles et de LCD : la modélisation par un système multi-agents.

« Pour une gestion viable des ressources ligneuses périurbaines – tome 1 »

Comité Scientifique Français pour la Désertification (CFSD), Décembre 2003, 43 pages

Mali : la gestion délicate des ressources forestières

La mairie de Naréna (Mali) a décidé de s’attaquer à l’exploitation abusive des ressources forestières de la zone.

Un conflit s’est créé entre les autorités municipales de Naréna et les services de la conservation de la nature (SCN), qu’on pourrait appeler « crise du bois ». En effet, tout est parti d’un problème d’exploitation du bois de chauffe et du charbon dans la commune.

La commune rurale de Naréna est située à 85 km au sud-ouest de Bamako, sur la nouvelle route qui mène en Guinée via Kourémalé. Dans cette zone, la végétation est dense. De grands arbres au feuillage abondant en cette période de l’année couvrent un tapis très compact d’herbes.

Cette abondance de la végétation et surtout des grands arbres a attiré des exploitants de bois des autres localités. Aujourd’hui, le spectacle est inquiétant : des fours de charbon encore actifs ou éteints à travers toute la commune, des montagnes de bois, des pistes créées de toutes pièces par des camions en provenance de Bamako, des gros porteurs qui repartent surchargés de bois ou de charbon.

Résultats : des clairières s’élargissent çà et là. Des arbres géants abattus avec des scies électriques gisent sur le sol attendant d’être découpés en morceaux.

Face à cette exploitation des ressources naturelles de la zone, les communes du cercle de Kangaba ont adopté en novembre 2005, une « convention locale de gestion durable des ressources agro-pastorales dans le cercle de Kangaba ».

Cette convention a été signée par les 9 neuf maires des différentes communes, le président du conseil du cercle, le préfet du cercle et le gouverneur de la Région de Koulikoro.
Elle interdit la coupe du bois pour la production du charbon, l’alimentation du bétail et fixe les périodes pendant lesquelles les feux de brousse sont autorisés. Bref, la convention apparaît comme un texte complet et soigneusement élaboré pour que l’exploitation anarchique des ressources forestières soit stoppée ou au moins sérieusement réglementée.

Pour sa diffusion, les autorités administratives et municipales, les chefferies traditionnelles, n’ont pas lésiné sur les moyens de communication. Les radios de proximité ont été mises à profit, des rencontres avec les exploitants ont eu lieu et des assemblées générales dans tous les villages ont été tenues dans le but de faire prendre à chacun conscience de l’enjeu de la question des ressources forestières.

Mais de cela, les exploitants forestiers n’ont cure. Ils ont continué à débarquer d’autres localités pour abattre les arbres et vendre le bois et le charbon.

Face à cet abattage qui commençait à prendre des proportions très inquiétantes, le nouveau maire de la commune de Naréna a décidé d’agir : Karamoko Touré et son équipe ont commencé à arrêter les camions transportant du bois et du charbon en provenance de la commune. Ce qui n’aurait pas été du goût des agents de la conservation de la nature. Selon le maire, ils ont même encouragé les exploitants qu’ils rencontrent dans la brousse. Ils les verbalisent sans reçu et les laissent faire.

Le maire est formel : « les agents sont là pour rançonner les exploitants en ne leur donnant aucun papier. ».


Source : un article du 14 septembre 2009 de L’Essor

Xavier Dufail

Mali : projet OMVS de centrale hydroélectrique sur le fleuve Sénégal

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a lancé les travaux d’un projet d’une centrale hydroélectrique de 60 mégawatts à Félou, localité située dans l’ouest du Mali, pour un coût global de plus de 123 milliards de francs CFA.

L’ouvrage, dont la construction est confiée à une entreprise chinoise, sera réceptionné en 2012. Il est cofinancé par la Banque mondiale, la Banque européenne de développement et la Sogem.

La centrale disposera d’une production moyenne annuelle de 335 gigawatts par heures.

Le projet permettra en outre de résoudre le problème de la navigabilité sur le fleuve Sénégal de Saint-Louis (Sénégal) à Kayes (Mali).
La cérémonie de pose de la première pierre a été présidée, le 30 octobre 2009, par les présidents Amadou Toumani Touré (Mali), Abdoulaye Wade (Sénégal) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie).

L’OMVS, dont le siège se trouve à Dakar, regroupe quatre pays Ouest africains. Créée en 1972 par le Mali, le Sénégal et la Mauritanie, ces trois pays ont été rejoints plus tard par la Guinée. Elle a pour mission principale de promouvoir l’aménagement et le développement de la zone du fleuve Sénégal dans un cadre de coopération regroupant les Etats, notamment dans le domaine agricole et hydro-électrique.
La navigabilité du fleuve et le développement des régions riveraines par la création d’infrastructures adéquates, fait également partie des missions de l’organisation.


Source : Ouestaf.com.

Xavier Dufail

Mali : renforcement du programme d’électrification rurale

L’Agence malienne de développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER) et la KFW, une institution de coopération allemande, ont procédé, le 17 septembre 2009 à Bamako, à la signature de deux conventions de financement d’un montant de 3,5 milliards de francs CFA (environ 7 millions de dollars US).

Ce financement devrait permettre de renforcer le programme d’électrification rurale à travers les projets des Zones d’électrification multisectorielle (ZEM) qui concernent les zones de Ségou (centre), Mopti (nord) et plusieurs autres régions et la périphérie de Bamako.

L’AMADER est une structure créée récemment au Mali pour électrifier les zones rurales qui n’ont pas accès à l’électrification conventionnelle.


Source : Article du 18 sept 2009 de PanaPress.

Xavier Dufail

Mali : enjeux des agrocarburants pour les paysans maliens

Ce document présente les résultats d’une consultation menée au Mali en 2009, par le GERES, auprès de paysans et d’acteurs institutionnels locaux sur les risques/opportunités de la culture du Jatropha. Ce document est le fruit d’une réflexion transversale sur les risques et opportunités des filières Jatropha au Mali. Quatre projets « agrocarburant » se sont prêtés à cette consultation : Mali Folke Center, Jatropha Mali Initiative, Mali Biocarburant, GERES Mali.

Il livre dans une première partie les résultats des consultations locales et restitue dans une seconde partie les échanges entre les participants de l’atelier national.

« Les enjeux des agrocarburants pour le monde paysan au Mali »

GERES – iied – CFSI, Août 2009, 52 pages

 

Mali : une réussite dans l’électrification rurale

Le Mali intensifie l’électrification des zones rurales par le biais d’une approche adaptative à plusieurs niveaux qui mobilise les opérateurs privés locaux et les organisations communautaires pour la fourniture de services énergétiques.

Le Projet Énergie domestique et accès universel (financé par l’IDA et le GEF) aide le Mali à aborder la question de l’énergie dans les zones rurales en adoptant une approche souple et multi-niveaux. Pour cela, il combine de petites concessions « bottom-up » spontanées à de grandes concessions « top-down » dans le domaine de l’électrification, et développe une gestion communautaire des zones boisées ainsi que des initiatives de substitution de carburants.

RÉALISATIONS

Au 30 juin 2009, plus de 33 801 connexions cumulées ont été établies, et le projet est sur le point d’atteindre son objectif de 40 000 connexions. Ce projet a permis la connexion de 735 institutions et centres publics et communautaires, dont 122 écoles et 103 centres de soins. De plus, le projet aide le gouvernement à promouvoir une gestion forestière durable, à mettre en place une gestion de la demande en proposant des lampes compactes fluorescentes (212 064 ont été à ce jour distribuées), et à introduire des appareils de cuisson à faible consommation d’énergie (607 183 fours à consommation réduite de bois et charbon ont été distribués).

Dans les communautés rurales qui prennent part au projet, la présence de ces services de distribution d’énergie permet aux enfants de faire leurs devoirs une fois la nuit tombée et aux femmes de bénéficier de meilleurs services de santé. La sécurité est mieux assurée la nuit et tout un ensemble d’activités génératrices de revenus voient le jour : fabrication de glace, agroalimentaire, téléphonie en milieu rural et marchés désormais ouverts la nuit.

LES FACTEURS CLÉS DU SUCCÈS

La mobilisation efficace d’opérateurs locaux du secteur privé, d’associations de femmes et d’organisations communautaires ont grandement contribué au succès de ce projet.

- Les opérateurs locaux privés sont le principal moteur de ce projet. Ils ont, en moyenne, co-financé les projets à hauteur de 25%. 41 projets sont pour l’instant financés selon cette approche et la viabilité financière de 30 projets supplémentaires est actuellement évaluée.

- Les associations de femmes jouent également un rôle important auprès des communautés vivant dans des zones reculées. Après avoir reçu une formation de base en comptabilité dans leur langue maternelle (dispensée par les ONG financées par le projet), ces femmes peuvent gérer des initiatives multifonctionnelles de pré-électrification. 64 communautés bénéficient actuellement de ces services grâce à 7 200 connexions électriques.

- Les organisations communautaires sont au centre des initiatives de gestion des bois. Grâce à l’organisation de programmes d’approvisionnement en bois de chauffage, les organisations participent activement à la gestion des zones boisées. Environ 717 094 hectares de bois sont gérés par ces organisations, et 252 marchés ruraux ont été créés afin d’aider à réduire l’exploitation des forêts pour la production de bois de chauffage.
Leçons tirées de ce projet

- Un programme simple, basé sur les conditions et contraintes locales. D’après l’expérience acquise lors des précédents programmes d’extension de l’accès à l’énergie au Mali, cette simplification est importante pour assurer l’efficacité et le succès des programmes mis en place. Les arrangements institutionnels doivent être fonctionnels. Les mécanismes de subvention et les modes de livraison doivent être faciles à mettre en œuvre. Une conception trop complexe est vouée à l’échec à cause de la faiblesse institutionnelle et de l’absence de cadres légaux et réglementaires.

- Il est important que le Gouvernement ait une stratégie énergétique claire. Une stratégie claire prenant en compte les choix du consommateur, une tarification reflétant les coûts et permettant de réduire le coût de revient, et enfin la participation des communautés locales sont nécessaires à la promotion des services électriques dans les zones rurales.

- Partenariats public/privé et participation des communautés locales. Des partenariats public/privé bien conçus sont plus efficaces, dans la mise en place et le maintien de services d’électrification en zone rurale, que des programmes du seul secteur public. La stratégie d’électrification rurale réside dans ce partage : la détermination des objectifs, politiques et réglementations relève du gouvernement, tandis que la mise en œuvre du programme est laissée aux entités publiques spécialisées, aux communautés locales (entre autres à travers les coopératives), aux ONG et au secteur privé.

EXTENSION ET REPRODUCTIBILITÉ DE L’EXPÉRIENCE

Le succès des projets bottom-up (littéralement, « de bas en haut » ; se dit d’un projet qui a pour but de faire émerger les concepts de la pratique) spontanés en ont donné la preuve : les opérateurs locaux du secteur privé, les associations de femmes et les organisations communautaires peuvent jouer un rôle clé dans l’électrification en zone rurale. Afin d’étendre et de reproduire cette expérience, il faudra disposer :(i) d’une stratégie et d’un engagement clairs de la part du gouvernement ; (ii) d’une agence de l’énergie rurale capable de s’adapter et de travailler avec les acteurs locaux mais aussi avec les opérateurs étrangers et (iii) d’un financement adéquat, pouvant être prévu à l’avance, et qui passe par un fonds pour l’énergie rural.


Source : Le blog de Shanta Devarajan, Chef Économiste Afrique à la Banque mondiale..

Xavier Dufail