Ghana : une conférence pour éclairer l’Afrique

Cette réunion est organisée dans le cadre de la campagne « Eclairer l’Afrique » lancée en septembre 2007 par la Banque mondiale et sa filiale en charge du secteur privé, la Société financière internationale (SFI).

« Augmenter l’accès à l’éclairage propre et abordable est essentiel pour le développement de l’Afrique », déclare Anil Cabraal, spécialiste de l’énergie à la Banque mondiale. « Attendre l’expansion des réseaux électriques n’est pas possible si on considére les problèmes d’énergie d’aujourd’hui ».

Rendre attractif aux investisseurs privés le marché des réseaux d’électricité du continent africain, tel était l’objectif de la conférence internationale qui s’est tenue à Accra, au Ghana à partir du 6 mai 2008. L’enjeu affiché est de fournir un éclairage électrique à 250 millions de personnes qui en sont aujourd’hui privées, non seulement dans les zones rurales, non raccordées aux réseaux, mais aussi dans les capitales, qui toutes, connaissent des délestages fréquents.

Ces problèmes électriques sont considérés comme un obstacle majeur au développement économique et social. Les ruptures de fourniture d’énergie électrique ralentissent et/ou renchérissent l’activité des industries et éloignent les investisseurs. Les secteurs sociaux de la santé et de l’éducation sont également perturbés, comme l’est également celui des télécommunications.

Représentants d’industrie électrique, gouvernements, bailleurs de fonds et organisations non gouvernementales sont donc réunis pour étudier comment stimuler l’intérêt des investisseurs pour le marché émergent de ces réseaux électriques.

« Pauvres en énergie », les Africains dépensent 40 milliards de dollars par an pour de l’électricité basée sur des énergies fossiles, que la Banque mondiale décrit comme « chères, inefficaces, de mauvaise qualité, et polluantes ». Les plus courantes parmi celles-ci sont les lampes au kérosène qui, selon la Banque, couvrent 10 à 30 pour cent des dépenses des ménages en Afrique subsaharienne.

La Banque mondiale et la SFI soutiennent dès lors des alternatives telles que les ampoules basse consommation (des LED et les lampes compactes fluorescentes). Ces deux techniques produisent plus de lumière par watt qu’une ampoule incandescente et elles durent plus longtemps qu’une ampoule ordinaire, même si l’investissement de départ est plus élevé.

La conférence rendra publique une recherche pilote sur la demande, le comportement et les préférences des consommateurs effectuée au Ghana et au Kenya. D’autres études de marché sont en cours en Ethiopie, en Tanzanie et en Zambie.

Ces études constituent la première exploration détaillée de ce que la Banque mondiale décrit comme un marché potentiellement énorme pour des produits d’éclairage sûrs et fiables, qui sont financièrement compétitifs avec les lampes à combustibles et sont alimentés par des énergies renouvelables ou des sources mécaniques.


Source : un article de M. Abid Aslam, publié le 7 mai 2008 sur le site de IPS – Inter Press News Agency

René Massé

Biogaz : un consortium de pays africains lance une Initiative pour promouvoir cette technologie en Afrique

Cette Initiative a été lancée lors de la Conférence intitulée “ Biogaz pour une vie meilleure ; une initiative africaine » qui s’est tenue à Nairobi (Kenya) du 20 au 22 mai 2007. Elle est supportée par la coopération hollandaise et s’inscrit dans l’objectif global très ambitieux : approvisionner en énergie renouvelable 10 millions de familles dans 25 pays africains d’ici 2015.

Cette Initiative a été initiée par un groupe de pays qui inclut le Bénin, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal et l’Afrique du Sud ; elle est supportée par des agences de développement, des ONGs, et des bailleurs de fonds, avec en particulier la Hollande, la Finlande, l’Allemagne, la Norvège et la Fondation Shell.

Les partenaires hollandais, à savoir le Ministère des Affaires étrangères et les organisations de développement SNV et Hivos, coordonnent cette Initiative avec un petit groupe d’experts africains. Le premier programme national biogaz a déjà été lancé au Rwanda. D’autres programmes similaires vont suivre en Ethiopie et en Ouganda. Ces premiers programmes envisagent la construction de 50 000 biodigesteurs.

Des programmes de cette envergure existent déjà dans de nombreux pays dans le monde. SNV a acquis une expérience réussie dans de nombreux programmes similaires en Asie, en particulier au Népal et au Vietnam. Un biodigesteur fonctionne à l’échelle familiale, avec au minimum deux vaches ou quatre cochons. Les toilettes familiales peuvent aussi être connectées au biodigesteur. Un biodigesteur de cette taille produira l’énergie nécessaire pour un fourneau de cuisson et une lampe. En Asie, la construction d’un biodigesteur familial coûte de 300 à 400 €uros ; il est probable que le coût de construction en Afrique soit un peu plus élevé. Le temps de retour calculé sur l’économie de bois de feu sera de quelques années. Mais il faut compter avec les effets indirects du biogaz :

  • Les sous-produits du biodigesteur forment un bon engrais pour l’amendement des sols ;
  • Le biogaz est un combustible propre, à l’inverse du bois énergie ; des recherches financées par l’Organisation Mondiale pour la Santé ont démontré que 1,6 millions de personnes mourraient chaque année des effets néfastes de la fumée du bois de feu ;
  • Les programmes biogaz créent des emplois en zones rurales.

Source : un article publié sur le site de Biomass4africa

René Massé

Afrique : l’Union européenne soutient des projets d’infrastructure énergétique

L’Union européenne (UE) s’est engagée le 25 octobre 2007 à financer pour 209 millions d’Euros de projets en Afrique, incluant d’importants projets énergétiques

L’UE a promis d’apporter son soutien total au Système Hydroélectrique Felou au Sénégal et au projet d’interconnexion électrique Ethiopie-Kenya. Le Mali, le Sénégal et la Mauritanie en Afrique de l’Ouest, l’Ethiopie et le Kenya en Afrique de l’Est sont les principaux pays bénéficiaires.

Le système hydroélectrique Felou recevra 10 millions d’euros pour la construction et l’exploitation d’une centrale hydroélectrique sur le fleuve Sénégal, un projet qui permettra d’améliorer l’approvisionnement en énergie électrique et la sécurité dans les trois pays riverains du fleuve, le Mali, le Sénégal et la Mauritanie.

Le projet d’interconnexion Ethiopie-Kenya recevra 500.000 euros pour permettre à l’Ethiopie de fournir de l’électricité verte au Kenya dès l’année 2008. “Ces 500.000 euros viendront s’ajouter aux 350.000 autres déjà acquis. Les fonds devraient aider à finaliser l’étude de faisabilité technique et d’impact environnemental dont le coût total est estimé à plus de 1,5 millions d’euros”, ajoute l’UE.


Source : article publié sur le site Babnet Tunisie le 26 octobre 2007.

René Massé

Energies renouvelables et réduction de la pauvreté en Afrique de l’Est

Ce document est le rapport final d’une étude sous-régionale réalisée par Stephen Karekezi et ses collègues de AFREPEN, qui ont analysé les impacts des utilisations non électriques des énergies renouvelables en Afrique de l’Est et leur contribution à la réduction de la pauvreté.

The Potential Contribution of Non-Electrical Renewable Energy Technologies (RETs) to Poverty Reduction in East Africa

Ouvrage collectif de : Stephen Karekezi ; John Kimani ; Ayago Wambille ; Patrick Balla ; Finias Magessa ; Waeni Kithyoma ; Xavier Ochieng

71 pages

publié par AFREPREN/FWD. P.O. Box 30979, 00100 GPO, Elgeyo Marakwet Close, Nairobi, Kenya

en décembre 2005.

Les énergies renouvelables peuvent jouer un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté en zones rurales. Ceci est particulièrement vrai pour les utilisations non-électriques, notamment celles impliquant le solaire thermique et la force mécanique. Ces technologies sont non seulement accessibles aux pauvres mais contribuent à la création d’emplois, de revenus et fournissent des services énergétiques à faibles impacts environnementaux.

Beaucoup d’analystes du secteur de l’énergie perçoivent l’importance des applications non-électriques des technologies d’énergies renouvelables en faveur des usages productifs de l’énergie et de la réduction de la pauvreté.

Cette étude propose successivement :

  • L’état de l’art en ce qui concerne l’utilisation des technologies d’énergies renouvelables en Afrique de l’Est ;
  • Une analyse du secteur agricole en milieu rural et l’identification des pratiques d’irrigation au Kenya et en Tanzanie ;
  • L’évaluation de la contribution des pompes mécaniques pour l’irrigation et leurs impacts sur la lutte contre la pauvreté ;
  • L’identification des expériences réussies pouvant être répliquées dans la région ;
  • L’identification des facteurs nécessaires au développement et à la dissémination des pompes à eau basées sur les technologies d’énergies renouvelables ;
  • Des recommandations de stratégies pour les intégrer dans les processus de politique énergétique.

Pépin Tchouate

Expériences de projets pico hydro menés par The Nottingham Trent University Micro Hydro Centre au Nepal et au Kenya

Documents de capitalisation en anglais à télécharger

The Nottingham Trent University Micro Hydro Centre en partenariat avec l’Ong Practical Action (ex ITDG) s’interesse à la pico hydro depuis le début des années 80. Par l’intermédiaire de son site internet : the pico hydro web site, il présente 3 de ses projets.

Les fiches projets sont également disponibles ci-dessous.

Projet de Kushadevi, Kabhrepalanchok, Nepal

Localisation : Kushadevi, Kabhrepalanchok, Nepal

Nombre de ménages du village : 108

Hauteur de chute : 80 mètres

Débit : 9 litres par seconde

Conduite forcée : PEHD, 400m de longueur, de 125 à 140mm de diamètre

Turbine : Pelton à simple jet, 200 mm de diamètre

Générateur : 7.5 kW, 4 poles

Puissance nominale : 4kW

Projet de Kushadevi, Kabhrepalanchok, Nepal : la technologie

Projet de Kushadevi, Kabhrepalanchok, Nepal : partie 1

Projet de Kushadevi, Kabhrepalanchok, Nepal : partie 2

Projet de Kushadevi, Kabhrepalanchok, Nepal : partie 3

Projet de Kathamba, district de Kirinyaga, Kenya

Localisation : Kathamba, district de Kirinyaga, Kenya

Nombre de ménages du village : 65

Hauteur de chute : 28m

Débit : 8.4 litres par seconde

Conduite forcée : PVC, 158m de longueur, 110mm de diamètre

Turbine : Pelton à simple jet, 200mm de diamètre

Puissance nominale : 1.1kW

Projet de Kathamba, district de Kirinyaga, Kenya : partie 1

Projet de Kathamba, district de Kirinyaga, Kenya : partie 2

Projet de Thima, district de Kirinyaga, Kenya

Localisation : Thima, district de Kirinyaga District, Kenya

Nombre de ménages du village : 160

Hauteur de chute : 18m

Débit : 128 litres par seconde

Puissance nominale : 2.2kW

Projet de Thima, district de Kirinyaga District, Kenya : partie 1

Projet de Thima, district de Kirinyaga District, Kenya : partie 2


Pour en savoir plus voir le site internet Pico hydro web site(EN)

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

Les biocarburants en Afrique

Présentation PowerPoint de 25 pages, rédigée par Marguerite Culot.
Editée par l’Institut de coopération au développement économique et social (ICDES), en 2007.

Présentation assez détaillée des filières et des projets développés en Afrique. Une seconde partie approfondit l’analyse de la filière Ethanol en Afrique, en s’appuyant sur de nombreuses études de cas.

Un tour complet de la question en 25 diapos. Cette présentation est structurée en deux parties :

Les biocarburants en Afrique

Les filières de production, leurs organisations professionnelles et les utilisations des trois grandes catégories de biocarburants (l’alcool, les esters et les huiles végétales) sont présentées de façon très claires et pragmatiques. Des exemples pris dans de nombreux pays illustrent le potentiel et la réalité de chacune de ces filières. De nombreux liens de sites sur Internet complètent cette présentation.

La situation de la filière « biomasse », canne à sucre africaine

La deuxième partie rapporte les résultats des travaux de fin d’études de l’auteur (juin 2006). Elle fait un tour d’horizon sur ce qui existe ou est en développement dans le secteur de l’éthanol en Afrique. Les positions, projets et réalisations de neuf pays sont analysés, en particulier en Afrique du Sud, Angola, Kenya, Madagascar, Maurice, Malawi, Swaziland, Zambie et Zimbabwe. On y trouvera de très nombreuses données, actualisées, du secteur professionnel de l’éthanol et des liens vers des sites intéressants.

René Massé

799 millions de dollars pour une centrale hydroélectrique sur le Nil, à Bujagali en Ouganda

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a décidé le 26 avril 2007 d’accorder 360 millions d’US$ à un projet de construction d’un barrage de 250 mégawatts, pour alimenter en énergie l’Ouganda, mais aussi le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie.

Description du projet

Ce projet hydroélectrique de Bujagali est une composante de la stratégie élaborée pour réduire au moindre coût le déficit d’approvisionnement en énergie électrique de l’Ouganda. Cet apport permettra de réduire les coupures électriques et contribuera non seulement à la relace économique, mais aussi à l’amélioration des conditions de vie. Il sera construit au fil de l’eau sur le Nil, en aval des autres barrages hydroélectriques déjà en production. En 2011, il aura une puissance installée de 250 mégawatts.

La contribution du groupe Banque Mondiale

Le coût global du projet est estimé à 799 millions de US$. Le groupe Banque mondiale contribuera à hauteur de 360 millions de US$, qui se décompose en trois contributions :

  • IDA financera la « Partial Risk Guarantee » à hauteur de 115 millions de US$ (maturité de 16 ans, et période de grace jusqu’à 50 mois) ;
  • IFC accordera un crédit de 130 millions de US$ à l’entreprise privée Bujagali Energy Ltd. chargée du projet ;
  • MIGA assurera les risques politiques en accordant un Investment Guarantee d’un montant maximum de 115 millions de US$.

Création de la Bujagali Energy Limited (BEL)

La Bujagali Energy Limited est une joint venture entre Industrial Promotion Services Ltd. (Kenya) et Sithe Global Power, LLC, basée aux Etats Unis. La BEL a été créée pour conduire ce projet.

Autres projets énergétiques supportés par la banque mondiale

Le projet de Bujagali est une des composantes d’un programme plus important de soutien par la Banque mondiale au secteur de l’énergie en Ouganda. D’autres composantes prévoient :

  • l’organisation du secteur de l’électricité (300 millions de US$) ; mesures politiques et projets d’investissements dans le secteur de l’électricité pour accroitre la capacité de production en attendant celle de Bujagali ;
  • Le programme Energie IV (62 millions de US$), qui financera l’amélioration de la distribution électrique et renforcera la capacité institutionnelle pour conduire les réformes sectorielles ;
  • Le projet « Energie pour la transformation du monde rural » (50 millions de US$), qui financera l’accès à l’électricité d’origine renouvelable dans les zones rurales, et
  • Un « Investment Guarantee » (40 millions du US$) pour la Société nationale de distribution d’électricité.

Pour plus d’informations :

René Massé

Activités rémunératrices : études de projets énergie impliquant des femmes dans huit pays d’Afrique et d’Asie

Auteurs : Salome Misana and Gail V. Karlsson, 2001, UNDP, 95 pages

Région : Afrique, Asie, février 2005

Cette publication du PNUD analyse huit projets énergie-femmes mis en œuvre en Afrique du Sud, au Bangladesh, au Ghana, au Kenya, au Malawi, au Mali, au Népal et en Ouganda. Il propose des exemples concrets pour améliorer l’accès des femmes les plus pauvres à des services énergétiques accessibles et montre comment cela permet d’initier du développement local, en créant des revenus, en responsabilisant les femmes dans leur milieu social.

A partir de ces retours d’expériences, le document dénonce les aspects critiques dans la conception des projets et des politiques de l’énergie qui nuisent à l’amélioration de l’accès de femmes aux services énergétiques modernes en zones rurales.


Cette publication a été préparée dans le cadre d’un projet du PNUD intitulé « Energy and Women : Generating Opportunities for Development ». Ce projet a été initié en février 1999, avec le support de SIDA – Swedish International Development Cooperation Agency – et du programme Sustainable Energy Global de l’UNDP.

Cette publication (en anglais) du PNUD propose une lecture critique des options conceptuelles des projets et politiques visant à améliorer l’accès des femmes aux services énergétiques fondée sur l’étude des huit expériences suivantes :

  • Bangladesh : utilisation de lampes alimentées par des batteries, un projet conduit par des femmes, par Hasna J. Khan ;
  • Ghana : énergie pour des entreprises rurales féminines, par Anokte Mensah ;
  • Kenya : projet de foyer Upesi, par Beatrice Khamati Njenga ;
  • Malawi : programme Ndirande Nkhuni de briquette de biomasse, par Malla Mabona ;
  • Mali : plateforme multifonctionnelle pour les villages, par Nalini Burn et Laurent Coche ;
  • Nepal : programme de développement micro-hydro en zone rurale, par Arzu Rana-Deuba ;
  • Afrique du Sud : impact du groupe femme – énergie sur la politique nationale, par Wendy Annecke ;
  • Ouganda : projet d’électrification rurale photovoltaïque, par May Christine Sengendo.

René Massé