Cadre d’investissement pour les énergies propres (CEIF)

Lors du Sommet qu’il a tenu en 2005 à Gleneagles, le G8 a demandé à la Banque mondiale, en collaboration avec les autres institutions financières internationales, d’établir une feuille de route pour permettre une accélération des investissements dans les énergies propres à l’intention des pays en développement.

D’après la Banque mondiale, il faudrait de l’ordre de 165 milliards de dollars chaque année pendant une décennie pour financer les investissements du seul secteur de l’électricité…

Des besoins d’investissement importants et soutenus

Le Cadre d’investissement pour les énergies propres (CEIF) définit ainsi l’ampleur des investissements à consentir pour parvenir à trois séries d’objectifs :

  • Renforcement de l’accès à l’énergie, tout particulièrement en Afrique subsaharienne ;
  • Accélération du passage à une économie à faible intensité de carbone ; et
  • Adaptation à la variabilité et à l’évolution du climat.

Selon les estimations établies pour le CEIF, les besoins d’investissement annuels dans le secteur de l’électricité sont de 165 milliards de dollars pour la décennie en cours ! Seulement la moitié environ des apports financiers correspondants a été identifiée pour le moment. Des dizaines de milliards de dollars sont également nécessaires tous les ans pour couvrir le surcroit de coûts lié au passage à une économie à faible intensité de carbone.

Les coûts supplémentaires à consentir pour mettre à l’abri du changement climatique les projets liés aux apports d’aide et de financements concessionnels aux pays en développement se chiffreront à quelques milliards par an, tandis que l’ensemble des coûts incombant aux secteurs publics et privés de ces pays atteindra probablement des dizaines de milliards par an.

Plan d’action du Groupe de la Banque mondiale

Parmi les documents de référence soumis à l’examen du Comité du développement à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en octobre 2007, figurait celui intitulé « Cadre d’investissement dans des énergies propres au service du développement : Plan d’action du Groupe de la Banque mondiale », qui avait été présenté lors des Réunions de printemps et a fait l’objet d’une mise à jour supplémentaire pour rendre compte du travail accompli à ce jour et des mesures envisagées par le Groupe de la Banque mondiale à l’appui du CEIF.

Approche de la Banque mondiale en matière d’énergie propre et de changement climatique

Le Groupe de la Banque mondiale concentre ses efforts sur quatre fronts :

1. Aider les pays en développement à suivre un profil de développement à plus faible intensité de carbone, en exploitant les énergies renouvelables, en appuyant les économies d’énergie et en augmentant le rendement énergétique. Pour la période des exercices 2006-2008, les engagements de la Banque dans le domaine de l’énergie devraient s’élever à plus de 10 milliards de dollars, soit une progression d’environ 40 % par rapport à la période de trois ans précédente. Pour le seul exercice 2007, les engagements du Groupe de la Banque mondiale au titre de projets dans les domaines des énergies renouvelables et du rendement énergétique ont atteint 1 434 millions de dollars, ce qui représente 40 % de l’ensemble de ses prêts dans ce secteur.

2. Promouvoir les nouvelles technologies. Certaines d’entre elles, comme les techniques de captage et de stockage du carbone, répondent à la nécessité de réduire l’impact des émissions de dioxyde de carbone dues aux combustibles fossiles. Elles sont essentielles dans des pays comme l’Inde ou la Chine, qui dépendent encore énormément du charbon. Dans le cadre des activités qu’elle consacre plus largement aux bioénergies, la Banque examine le degré de faisabilité et de viabilité économique de programmes de biocarburants dans les pays en développement.

3. Empêcher le déboisement. Quelque 20 % des émissions de gaz à effet de serre sont attribuables à de mauvaises pratiques de gestion des sols, et en particulier au déboisement, qui non seulement constitue une menace pour l’environnement mais a aussi pour effet de détruire la faune sauvage et de réduire le patrimoine naturel à la disposition des pauvres. En collaboration avec ses partenaires, la Banque mondiale met actuellement au point un mécanisme conjoint d’achat de crédits d’émission pour les forêts, qui permettra aux pays de lutter contre le déboisement et d’obtenir en échange des crédits d’émission.

4. Aider les pays à s’adapter aux risques climatiques. Les pays en développement, et en particulier les populations les plus pauvres du globe, auraient le plus à pâtir des changements climatiques et de phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sècheresses, les vagues de chaleur ou l’élévation du niveau des mers. La Banque mondiale a été l’un des chefs de file des efforts menés pour aider les pays à s’adapter aux risques climatiques en lançant des projets novateurs d’assurance contre les risques de catastrophes dans la région des Caraïbes, ainsi qu’en Amérique latine et en Asie du Sud. Il s’agit à présent de transposer les enseignements tirés de cette expérience initiale à une échelle plus large, et tout particulièrement en Afrique subsaharienne et dans les îles du Pacifique.

Le programme d’activités de la Banque en matière d’adaptation aux risques climatiques est destiné à lui permettre d’intensifier ses apports d’aide aux pays en développement, pour qu’ils puissent ainsi prendre des mesures en vue de s’adapter aux répercussions déjà inévitables du changement climatique sur le plan économique et social. Ce programme suit trois directions parallèles consistant à : a) comprendre la nature des risques et leurs degrés respectifs ; b) renforcer les capacités en place pour y faire face ; et c) effectuer les investissements nécessaires pour minimiser ces risques et en atténuer les effets.


Pour en savoir plus sur l’action de la Banque mondiale dans le domaine du changement climatique, veuillez consulter les sites web suivants (en anglais) :

Contacts :
Roger Morier – (202) 473-5675

Courriel : Rmorier@worldbank.org

Kristyn Schrader – (202) 458-2736

Courriel : schrader@worldbank.org

René Massé

Evaluation technique et économique des technologies d’électrification hors-réseaux, réseaux locaux et réseaux nationaux

Evaluation réalisée par le Secteur Energie et Mines de la Banque mondiale, qui passe en revue toutes les technologies de production d’électricité, conventionnelles et nouvelles, et tous les dispositifs de distribution d’énergie électrique, centralisés et décentralisés. Un document de référence pour les planificateurs, les initiateurs de projets, et de nombreux acteurs du secteur de l’électricité…en anglais.

« Technical and Economic Assessment of Off-grid, Mini-grid and Grid Electrification Technologies

ESMAP Technical Paper 121/07

Edité en décembre 2007, en Anglais

Un document de 61 pages complétées par 25 annexes de 263 pages.

Le contexte de l’électrification

Il n’y a pas une seule façon d’électrifier un pays, une région… De plus en plus de technologies de production, de plus en plus de systèmes de distribution de l’énergie sont expérimentés et diffusés dans le monde en développement. Cette diversité des approches se retrouve dans les engagements de la Banque mondiale : de 2003 à 2005, la Banque mondiale a contribué à hauteur de 500 millions de US dollars pour développer de projets d’électrification, répartis en :

  • Electrification périurbaine par raccordement au réseau : 102,6 millions de US dollars
  • Electrification rurale par raccordement au réseau : 273,2 millions de US dollars
  • Electrification hors réseau : 46,4 millions de US dollars
  • Fonds d’électrification rurale : 64,1 millions de US dollars.

Objectif de cette évaluation

Cette évaluation technique et économique s’est efforcé de caractériser systématiquement les perspectives commerciales et économiques de chacune des technologies de production d’électricité, conventionnelles et nouvelles.

Sont analysées les technologies de production dans la gamme de puissance de 50 W à 500 MW, combinée à trois systèmes de distribution : hors réseau, mini-réseau et réseau. Cela inclue les technologies de valorisation des énergies renouvelables : photovoltaïque, éolien, hydraulique, géothermie, biomasse.

Les résultats de l’évaluation

L’évaluation économique (plutôt que financière) a été effectuée sur trois périodes : 2005, 2010 et 2015, afin de prendre en compte dans l’évaluation des coûts du projet, la réduction des coûts liée aux effets de changement d’échelle pour les technologies émergentes.

Les résultats permettent ainsi de comparer les couts économiques des différentes technologies de production associés à une large gamme de dispositifs de distribution et pour des besoins variés, dans les conditions actuelles ou futures.

Parmi les principaux résultats :

  • L’énergie renouvelable est plus économique que la production conventionnelle pour des applications hors réseaux lorsque la puissance requise est inférieure à 5 kW ;
  • Plusieurs technologies de valorisation des énergies renouvelables ont le potentiel d’être la solution la plus économique pour alimenter de mini-réseaux locaux lorsque les besoins de puissance sont de 5 à 500 kW ;
  • Les technologies de production conventionnelle resteront plus économiques pour les réseaux inter-connectés, même si le prix du pétrole continue d’augmenter ;
  • Deux nouvelles technologies utilisant le charbon pour produire l’électricité ont un potentiel considérable pour les pays en développement ;

Source : publication ESMAP en anglais, disponible en ligne surcette page de leur site.

René Massé

Banque mondiale : "Les biocarburants : d’importants débouchés accompagnés de risques"

Les biocarburants offrent une source potentielle d’énergie renouvelable et pourraient ouvrir de vastes marchés pour les agriculteurs.

Toutefois, peu de programmes de biocarburants sont économiquement viables, et la plupart d’entre eux ont un coût social et environnemental : tensions à la hausse sur les prix des produits alimentaires, intensification de la compétition autour des terres et de l’eau, voire déforestation.

Les stratégies nationales en matière de biocarburants doivent être fondées sur une évaluation approfondie des opportunités et des coûts.

Cette fiche provient du Rapport sur le développement dans le monde 2008 publié par la Banque mondiale sous l’intitulé : « L’agriculture au service du développement ».

Au niveau mondial, la baisse des droits de douane et des subventions dans les pays industrialisés jouera un rôle essentiel pour répartir efficacement la production des biocarburants et garantir des bénéfices sociaux aux petits agriculteurs des pays en développement.

Les biocarburants pourraient devenir d’importants marchés pour l’agriculture, mais non sans risques.

Alors que le cours du pétrole est presque à son maximum historique et qu’il existe peu de carburants alternatifs pour le transport, le Brésil, les États membres de l’Union européenne (UE), les États-Unis ainsi que d’autres pays soutiennent activement la production de biocarburants liquides issus de produits agricoles, généralement le maïs ou la canne à sucre pour l’éthanol et différents oléagineux pour le biodiesel. Parmi les principales raisons invoquées pour l’appui des pouvoirs publics aux industries des biocarburants, en croissance rapide, figurent les bénéfices environnementaux et sociaux, notamment la lutte contre le changement climatique et la contribution à la sécurité énergétique.

Cependant les effets économiques, environnementaux et sociaux des biocarburants sont largement débattus ; il convient donc de mener une évaluation attentive avant d’accorder des subventions publiques à des programmes de biocarburants de grande ampleur. Ces effets dépendent du type de culture, du processus de production et des changements dans l’utilisation des terres.

La production d’éthanol et de biocarburants dans le monde

La production mondiale de l’éthanol à des fins de carburant avoisinait les 40 milliards de litres en 2006, dont 90 % produits au Brésil et aux États-Unis (voir figure ci-dessous). En outre, environ 6,5 milliards de litres de biodiesel ont été produits en 2006, dont 75 % dans l’Union européenne.

Le Brésil transforme environ la moitié de sa production de cannes à sucre en éthanol et a rendu son utilisation obligatoire. De nombreux autres pays en développement lancent actuellement des programmes de biocarburant fondés sur la canne à sucre ou sur des plantes riches en huile, telles que le palmier à huile, le jatropha et le pongamia.

Les biocarburants sont-ils économiquement viables et quel est leur effet sur les prix des produits alimentaires ?

Même si les études sur le potentiel économique des biocarburants n’en sont qu’à leurs débuts, les programmes actuels en la matière pourraient multiplier par cinq la part des biocarburants dans le transport mondial – de 1 % aujourd’hui à environ 6 % en 2020.

Certains États apportent un appui substantiel aux biocarburants, afin qu’ils puissent faire concurrence à l’essence et au diesel conventionnel. Ces aides peuvent prendre la forme d’incitations à la consommation (réduction de la taxe sur le carburant), d’incitations à la production (fiscalité incitative, garanties sur les emprunts et subventions directes) et d’obligation de consommation. Aux États-Unis, plus de 200 mesures d’aides coûtent entre 5,5 et 7,3 milliards de dollars par an, représentant 0,38 à 0,49 dollar par équivalent en éthanol d’un litre d’essence. Même au Brésil, il a fallu jusqu’à récemment un soutien actif de l’État par des subventions directes pour développer une industrie compétitive. En outre, les producteurs de l’Union européenne et des États-Unis reçoivent des aides supplémentaires par le biais de droits de douanes élevés sur l’importation d’éthanol.

La production de biocarburants a poussé à la hausse les prix des matières premières. L’exemple le plus clair est celui du maïs, dont le cours a grimpé de plus de 60 % entre 2005 et 2007, notamment en raison du programme américain sur l’éthanol, qui s’est ajouté à la réduction des stocks dans de grands pays exportateurs.

La hausse des prix agricoles imputable à la demande en biocarburants est désormais au cœur du débat sur un conflit potentiel entre alimentation et carburant. Les céréales nécessaires pour remplir d’éthanol le réservoir d’une 4X4 (240 kg de maïs pour 100 litres d’éthanol) permettraient de nourrir une personne pendant un an ; la concurrence entre alimentation et carburant est donc bien réelle. La hausse du cours des produits agricoles de base peut sérieusement compromettre la situation des populations pauvres, qui sont pour la plupart acheteurs net de ces produits. Cependant, nombre de producteurs pauvres sont, de leur côté, vendeurs net, et bénéficieraient donc de cette hausse.

Avenir : les technologies biocarburants de seconde génération ne seront pas viables avant plusieurs années et ne règleront pas la concurrence entre biocarburants et cultures alimentaires

La technologie des biocarburants pourrait à l’avenir reposer sur des cultures uniquement destinées à la production énergétique et sur des déchets agricoles et forestiers, réduisant ainsi potentiellement les tensions sur les prix agricoles. Toutefois, les technologies de seconde génération permettant de convertir la cellulose issue de ces déchets en sucres, distillés à leur tour pour obtenir de l’éthanol, ou pour produire du gaz dérivé de la biomasse ne sont pas encore viables commercialement, et ne le seront pas avant plusieurs années. En outre, la concurrence entre biocarburants et cultures alimentaires autour des terres et de l’eau risque de demeurer.

Les bénéfices et les risques en termes sociaux, environnementaux et de sécurité énergétique dépendent du contexte national.
La moindre dépendance vis-à-vis des importations de pétrole, qui contribue à la sécurité énergétique, est l’un des principaux arguments en faveur du développement de la production de biocarburants. Les bénéfices environnementaux et sociaux qu’ils présentent sont également fréquemment cités pour encourager les pouvoirs publics à financer les programmes de biocarburants et à prendre des mesures incitatives en la matière. Ces bénéfices dépendent fortement du contexte national, mais souvent moins qu’on ne le pense généralement.

Quels bénéfices potentiels en termes de sécurité énergétique ?

En l’état actuel de la technologie, les biocarburants ne peuvent améliorer que marginalement la sécurité énergétique des pays, car la production agricole nationale ne répond qu’à une faible part de la demande en carburants. Le Brésil est une exception avec la production d’éthanol. Selon les projections récentes, 30 % de la production de maïs américaine pourrait être convertie en éthanol d’ici 2010, mais cela ne représenterait qu’à peine 8 % de la consommation d’essence du pays. Les technologies de seconde génération, qui utilisent la biomasse agricole, pourraient apporter une plus grande contribution à la sécurité énergétique.

Quels bénéfices potentiels pour l’environnement ?

Les bénéfices pour l’environnement doivent être évalués au cas par cas, car ils dépendent des émissions de gaz à effet de serre associées aux cultures, au processus de production des biocarburants et au transport des biocarburants vers les marchés. Or, selon la Stratégie de l’UE en faveur des biocarburants, publiée en 2006, des modifications dans l’utilisation des sols telles que la déforestation ou l’assèchement de tourbières pour produire, par exemple, de l’huile de palme, peuvent annuler pendant des décennies les avantages en termes de réduction des gaz à effets de serre.

Au Brésil, l’utilisation des sols n’a pas changé puisque que ce sont des terres cultivées qui ont été exploitées ; on estime ainsi que la production brésilienne d’éthanol réduit d’environ 90 % les émissions de gaz à effet de serre. Le biodiesel est également relativement efficace, puisqu’il réduit ces émissions de 50 à 60 %. En revanche, cette réduction n’est que de 10 à 30 % pour l’éthanol produit à partir de maïs aux États-Unis. Dans ce type de cas, pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il serait sans doute beaucoup plus efficace en termes de coûts d’améliorer le rendement des carburants dans les transports plutôt que de produire des biocarburants.

Quels bénéfices pour les petits exploitants ?

Les biocarburants peuvent profiter aux petits exploitants en créant des emplois et en augmentant les revenus ; toutefois, ces bénéfices risquent d’être limités en l’état actuel des technologies :

  • La production d’éthanol requière la présence d’économies d’échelle assez importantes, ainsi que d’une intégration verticale, du fait de la complexité du processus de production dans les distilleries ;
  • De même, la production de canne à sucre s’effectue généralement à grande échelle, même si, au Brésil, des systèmes de type coopératives permettent aux petits exploitants d’y participer dans une certaine mesure.
  • La production de biodiesel à petite échelle pourrait répondre à la demande énergétique locale (par exemple à travers les groupes électrogènes fixes) ; mais les marchés plus importants nécessiteront une qualité constante qui ne peut être obtenue que par une production à grande échelle.

Il faut définir des politiques publiques en faveur des biocarburants

Jusqu’à présent, la production de biocarburants dans les pays industrialisés s’est développée à la faveur de droits de douanes élevés, associés à de fortes subventions. Pour les pays en développement qui produisent ou pourraient produire efficacement des biocarburants à destination de nouveaux marchés d’exportation rentables, de telles politiques sont coûteuses. En outre, les consommateurs pauvres paient plus cher les produits alimentaires de base, du fait de la hausse des prix des céréales sur les marchés mondiaux, une hausse largement liée aux distorsions créées par les politiques publiques.

Les pays en développement autres que le Brésil peuvent-il miser sur les industries des biocarburants ?

Dans le cas des technologies de première génération, il est rare que les conditions économiques favorables soient réunies et que les bénéfices environnementaux et sociaux justifient de fortes subventions. Dans certains cas, comme pour les pays enclavés importateurs de pétrole qui pourraient devenir de bons producteurs de canne à sucre, les coûts de transport élevés pourraient rendre la production de biocarburants viable, même avec les technologies actuelles. Les bénéfices potentiels beaucoup plus élevés des technologies de seconde génération, notamment concernant la production de biodiesel à petite échelle, justifient d’importants efforts de recherche privée et publique.

La difficulté pour les gouvernements des pays en développement consiste à éviter de soutenir la production de biocarburants par des mesures incitatives causant des distorsions susceptibles de faire disparaitre d’autres activités plus rentables, et à mettre en place une règlementation et des systèmes de certification réduisant les risques alimentaires et environnementaux liés à la production de biocarburants. Ils doivent donc évaluer attentivement les bénéfices économiques, environnementaux et sociaux ainsi que les avantages en termes de sécurité énergétique.

Des systèmes de certification permettant de mesurer et d’indiquer les performances environnementales des biocarburants (par exemple, un indice vert des réductions des émissions de gaz à effet de serre) pourraient contribuer à réduire les risques environnementaux associés à la production de biocarburants à grande échelle. Cependant, pour être efficaces, ils nécessitent la participation de tous les grands producteurs et acheteurs, ainsi que la mise en place de solides dispositifs de contrôle.


Source : reprise d’une fiche publiée en Français sur le site de la Banque mondiale, sur cette page.

René Massé

Histoire de l’électrification rurale aux Etats-Unis d’Amérique. René Massé (GRET)

Certes, l’histoire ne se répète pas… et les États Unis ne sont pas un pays comme les autres… mais, toute expérience en matière d’électrification rurale apporte son lot de leçons exploitable par chacun, dans son contexte. Celle des Etats-Unis n’y échappe pas. Au contraire, elle est riche d’enseignements, ne serait-ce que de voir le rôle des coopératives de clients, le rôle de l’État aussi, la durée pour ressentir les effets de l’électrification sur le développement économique et l’approche (…)

Certes, l’histoire ne se répète pas… et les États Unis ne sont pas un pays comme les autres… mais, toute expérience en matière d’électrification rurale apporte son lot de leçons exploitable par chacun, dans son contexte.

Celle des Etats-Unis n’y échappe pas. Au contraire, elle est riche d’enseignements, ne serait-ce que de voir le rôle des coopératives de clients, le rôle de l’État aussi, la durée pour ressentir les effets de l’électrification sur le développement économique et l’approche multisectorielle préconisée très vite…

Cette présentation est fondée sur une étude réalisée par René Massé pour le compte du Gret. Le document complet (une cinquantaine de pages) est proposé sur le site du Gret (http://www.gret.org).

René Massé

Symposium algéro-américain pour renforcer l’implication des entreprises américaines dans l’exploitation de l’énergie solaire en Algérie

Ce symposium algéro-américain, placé sous la présidence du ministre algérien de l’Énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, a été organisé par l’US Algeria Business Council, en mai 2007 à Washington, USA.

Les entreprises américaines sont déjà présentes en Algérie pour la fourniture d’équipements de production d’électricité. L’Algérie souhaite renforcer leur implication dans des programmes énergétiques d’envergure, comme le projet « Technopole solaire de Hassi R’Mel ». Les investisseurs américains, après avoir examiné les cahiers des charges n’ont pas soumissionné pour ce projet. La New Energy Algeria (NEAL), responsable de ce projet, a été créée pour développer l’usage des énergies nouvelles et renouvelables. Son portefeuille des projets comprend trois autres centrales hybrides (solaire/gaz) de 400 MW chacune (Hassi R’Mel, Mghayer et Naâma) et un ensemble de quatre fermes éoliennes de 10 MW chacune dans le Sud-ouest du pays (Tindouf, Timimoun, Béchar). Ces projets seront lancés par appel à l’investissement privé en application de la Loi sur l’électricité.

En outre, la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) a retenu que la contribution des énergies renouvelables ou cogénération électrique devrait atteindre les 5% de la production nationale d’électricité à l’horizon 2012-2015. « Nous visons par ailleurs des objectifs d’exportation d’électricité à partir du solaire thermique de l’ordre de 6 500 MW d’ici 2020. Cet objectif s’inscrit dans le cadre de la valorisation de l’important potentiel du solaire thermique dont dispose le pays », explique le premier responsable de la NEAL.


D’après un article du quotidien algérien de l’économie « Le Maghreb », signé de M. Samira Hamadi et publié sur le site le 31 mai 2007.

René Massé

15ème Commission du Développement Durable (CDD) des Nations Unies sur « les changements climatiques, les ressources énergétiques aux fins du développement durable, la pollution atmosphérique et le développement industriel »

Alors que se déroule du 30 avril au 11 mai 2007 à New York la 15ème Commission du Développement Durable (CDD) des Nations Unies, des ONG françaises se positionnent pour que la communauté internationale mette en application les engagements qu’elle a pris depuis une quinzaine d’années, lors du Sommet de Rio en 1992, du protocole de Kyoto en 1997 ou du Sommet de Johannesburg en 2002.

Changements climatiques et politiques énergétiques : des ONG françaises appellent à une application immédiate des engagements pris par la communauté internationale.

Pour ce groupement d’ONG, force est de constater que les actions entreprises sont très en deçà de ce qui est requis, au regard du contexte actuel d’urgence. Les gouvernements doivent mettre en place dès maintenant des politiques énergétiques répondant à un choix « d’intelligence énergétique » et capables de combiner des priorités de sobriété et d’efficacité énergétique, de valorisation des énergies renouvelables et de limitation du recours aux énergies fossiles, afin :

- > de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effets de serre (ce qui revient à une division par quatre dans les pays industrialisés) ; diminution indispensable à l’horizon 2050.

- > de permettre un accès satisfaisant de chaque habitant aux services énergétiques, sans mettre en péril la planète.

Voir en pièce jointe le document de position d’ONG françaises. Les signataires sont : les Amis de la Terre, l’Association 4D, le GRET, HELIO international, Negawatt et le RAC-France.


La CDD a été créée en 1992 lors du Sommet de la Terre de Rio, afin de suivre la mise en œuvre de l’Agenda 21. Son mandat de 10 ans, a été renouvelé et renforcé lors du Sommet de Johannesburg, considéré comme la 10ème Commission du Développement Durable. La CDD réunit les Etats à travers des délégations officielles et la société civile à travers 9 Groupes Majeurs (Jeunes ; Femmes ; Peuples Indigènes ; ONG ; Syndicats ; Collectivités Locales ; Agriculteurs ; Chercheurs ; Secteur Privé). La 11ème CDD, qui s’est tenue en 2003, a marqué un tournant en associant pleinement chaque Groupe Majeur aux négociations officielles, jusqu’ alors réservées aux seuls Etats membres.

Pour plus d’informations :

René Mas, Sophie Tolachides

Documents en ligne de l’association blueEnergy

Documents en anglais, espagnol et français concernant les activités de l’association en Amérique Centrale.

blueEnergy est une ONG basée aux Etats Unis et en Fance, dont l’objectif est de répondre aux besoins en électricité des communautés démunies, prioritairement en Amérique Centrale.

Par le biais de son site internet américain(EN), l’association diffuse de nombreux documents (en anglais, espagnol et français), notamment des documents de présentations de ses activités et des rapports et publications concernant ses domaines d’intervention.

> Pour télécharger l’ensemble de ces documents voir la page de téléchargement(EN) du site internet américain de l’association(EN) ;

> Un article en français de son action au Nicaragua est notamment disponible ici ;

> Voir également le site internet du bureau français de l’association(FR) ;

> Pour connaître les coordonnées de l’association voir l’article consacré à blueenergy dans l’annuaire.

Jérome Levet

Histoire de l’électrification rurale aux États Unis

Massé, René. Paris : Gret, 2005, 108 p. Extrait de la collection Études et travaux en ligne, n° 3

La deuxième moitié du XIXème siècle est marquée par une période de croissance extraordinaire aux Etats-Unis : la population augmente de 20% par décade entre 1860 et 1910. La demande de services publics (eau, communication, énergie) explose tandis que leurs prix baissent. A cette époque, la distribution en courant continu limite à un mile environ la longueur des lignes de distribution électrique, ce qui favorise les petits distributeurs en zone d’habitat dense ; vers 1890, 28 distributeurs électriques proposent leurs services à la seule ville de Chicago. Ce n’est qu’au milieu des années 1890 que les partisans du courant alternatif l’emportent, arguant de la meilleure rentabilité financière d’une production centralisée et de la réduction des pertes de transport en ligne de l’énergie alternative haute tension. C’est le début de l’industrie électrique.

En 1899, seulement 3% de l’électricité utilisée dans les entreprises était achetée à des producteurs privés ; en 1909, ce taux était passé à 36% et dix années plus tard, à 57%. Ainsi, l’électricité remplaça l’énergie des chaudières et des cours d’eau dans l’approvisionnement de l’industrie américaine. Au début de la première guerre mondiale, la plus part des agglomérations avaient conclu des contrats d’exclusivité avec des entreprises privées pour produire et distribuer l’électricité sur le territoire communal.

Dès le début des années vingt, les salaires repartent à la hausse, soutenant le pouvoir d’achat des familles urbaines. La demande accrue du marché domestique urbain relayant celle des entreprises, l’industrie électrique se développa rapidement. Un « cercle vertueux » se met en place ; la consommation d’électricité augmente, les sociétés électriques réduisent leurs tarifs, générant de nouvelles demandes… Les perspectives de profits importants attirent alors les faveurs de la bourse, ce qui favorise l’émissions de titres nécessaires à la capitalisation des sociétés électriques et à leur renforcement (et prolifération) en holdings gigantesques. En 1924, sept holdings Cies contrôlent 40% de la capacité nationale de production électrique, et les 16 premières holdings Cies représentent les _ de cette capacité ; même les grandes régies municipales dépendent de ces producteurs et transporteurs privés pour leur approvisionnement en énergie électrique. Après une période d’expansion et de prolifération d’opérateurs, le secteur électrique connaît une période de consolidation dans un petit nombre de holding Cies,… jusqu’au crack boursier de 1929.

A partir de l’effondrement boursier du 29 octobre 1929, et jusqu’à l’entrée en guerre en 1941, les États Unis vont traverser une très difficile période de dépression économique et de véritable dislocation sociale ; entre 1929 et 1933, le produit national brut chute de 103,1 à 55,6 milliards de dollars, tandis que les salaires perdent 35% en moyenne et jusqu’à 90% pour certains. Le taux de chômage en 1933 avoisine les 25%. Les entreprises font faillite à un rythme inquiétant. Dans tout le pays, les fermes arrêtent leur activité et sont saisies, victimes de la chutes des prix et de la sécheresse : partout, le monde rural se désertifie. L’industrie électrique n’est pas épargnée ; de 1929 à 1935 le taux national de familles raccordées cesse de croître et stagne à 68% avant de reprendre sa progression au rythme de 2% par an, contre près de 4% avant la crise. En 1930, l’inégalité sociale ville – campagne n’est pas atténuée ; si 90% des familles urbaines sont raccordées au réseau, seulement 10% des familles rurales le sont.

C’est dans ce contexte dépressif que Franklin D. Roosevelt est élu Président en 1932….

L’histoire de l’électrification rurale des Etats-Unis nous est racontée ainsi jusqu’à nos jours, traversant tour à tour le « New Deal » véritable révolution culturelle des Etats-Unis, la création le 18 mai 1933, de la Tennessee Valley Authority (TVA), chargée de promouvoir le développement rural d’une région défavorisée… et surtout, cette date du 11 mai 1935, qui marque la naissance de l’électrification rurale aux États-Unis.

Cette étude de cas se poursuit de cette façon synthétique jusqu’à nos jours, et se termine par une analyse sur les leçons à retenir pour concevoir aujourd’hui des programmes d’électrification rurale dans les pays qui en sont encore dépourvus.

René Massé