Biocarburants pour le transport : opportunités et implications pour l’agriculture et l’énergie durable

Rapport de la conférence sur « Les biocarburants pour le transport », organisée à Berlin en 2006.

« Biofuel for transportation. Global potential and implications for sustainable agriculture and energy in the 21st century ».

Edité par la Coopération Technique Allemande (GTZ).

Auteur : M. Ute Peter,
44 pages en anglais

Mai 2006.

Ce document est le rapport de la conférence sur « Les biocarburants pour le transport », qui s’est tenue à Berlin du 16 au 17 mai 2006. Cette conférence était organisée par la Coopération technique allemande (GTZ) en collaboration avec la World Watch Institute, le ministère fédéral allemand de l’Agriculture et de la Protection des Consommateurs, et l’association pour les Matières premières renouvelables.

Le rapport est organisé en quatre chapitres :

  • La justification de la conférence ;
  • La situation des biocarburants : leur potentiel et les perspectives de développement ; les aspects technologiques, environnementaux et agriculturaux ; les considérations économiques et sociales ; et les recommandations pour une intégration des biocarburants dans les politiques de transport et de l’énergie ;
  • Les études de cas régionales : Chine, Inde, Tanzanie et Brésil ;
  • Les questions qui ont structuré les échanges des forums de discussion.

Il ressort par exemple qu’en Tanzanie, le potentiel en terres cultivables est élevé (44 millions d’hectares dont 30 millions d’hectares très appropriées) mais sa valorisation en biocarburants pour le transport est limitée par le manque d’informations, de politiques adéquates et incitatives. le productible en bioénergies est ainsi estimé entre 3,3 et 13 Exajoules, soit au moins cinq fois la consommation actuelle (0,6 EJ) en énergie primaire du pays. Pour cette estimation, les biocarburants envisagées sont le biodiesel à partir d’huile de palme (186 GJ/ha) ou d’huile de jatropha (59 GJ/ha), et le bioéthanol à partir de la mélasse de canne à sucre (20 GJ/ha).

Pour plus de détails, lire le rapport en anglais sur cette page du site de la GTz , ou téléchargez le ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé

Chine : l’AFD soutient le construction d’un parc éolien

L’AFD a approuvé l’octroi d’un prêt de 30 millions d’euros à la République populaire de Chine pour financer la construction d’un parc éolien à Zemoshan, dans le Yunnan.

La Chine dispose d’un potentiel considérable pour le développement de projets éoliens. La production éolienne y demeure toutefois très faible (de l’ordre de 0,2%).

Le développement des énergies renouvelables est pourtant un enjeu majeur pour le pays, qui doit concilier renchérissement du coût de l’énergie fossile et forte croissance de sa consommation d’électricité.

Ce projet vise à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique en promouvant un développement économique du Yunnan qui soit sobre en carbone. Il s’articule autour de deux composantes :

  • La construction puis l’opération d’un parc éolien d’une puissance de 30,6 MW : soit 36 aérogénérateurs de 850 kW ainsi que les équipements électriques nécessaires pour leur raccordement au réseau ;
  • Le développement d’une activité éco-touristique autour des énergies durables, en partenariat avec la ville de Dali.

En le comparant avec une centrale thermique au charbon, sa réalisation permettra de réduire, chaque année, la consommation de 24.000 tonnes de charbon et, partant, de diminuer les émissions de CO2 de 50.000 tonnes et d’autres polluants gazeux (390 tonnes de SO2 et 220 tonnes de NOx) dangereux pour la santé humaine.


Source : un article diffusé dans la Lettre d’information de l’AFD de décembre 2007.

René Massé

Chine : le défi de l’énergie éolienne. Un exemple pour les pays du Sud ?

Du dixième rang mondial il y a deux ans en terme d’installations annuelles d’éoliennes, la Chine est passée au cinquième, derrière les États-Unis, l’Allemagne, l’Inde et l’Espagne. Est-ce une source d’inspiration pour les pays africains ? Cet article décrit la pénétration de l’énergie éolienne en Chine.

En Chine, la croissance annuelle de l’éolien a été de 46% ces dix dernières années. A la fin de l’année 2007 la capacité installée sera de cinq gigawatts, soit une avance de trois ans par rapport aux objectifs de Pékin.

Les vents balayant les régions arides du nord de la Chine peuvent être une des réponses au défi écologique posé par l’immense besoin en énergie de la croissance du géant asiatique qui a les moyens de devenir un des leaders mondiaux de l’éolien.

La Chine sera, à la fin de l’année, le premier émetteur de gaz à effet de serre. Elle devrait aussi dépasser les États-Unis comme premier consommateur mondial d’énergie, un peu après 2010. Si elle continue à avoir recours majoritairement au charbon, elle a fortement développé ces dernières années les énergies alternatives, plus propres, comme l’éolien.

« Il y a deux ans, les gens pensaient que l’éolien était une plaisanterie », dit Li Junfeng, un spécialiste des énergies alternatives. « Personne ne pensait qu’il était possible d’atteindre l’objectif de 30 millions de kilowatts installés en 2020 », ajoute-t-il. En 2007, le géant asiatique a accru sa capacité d’énergie éolienne de 1.300 mégawatts, soit l’équivalent d’une centrale nucléaire française.

Mais, malgré une capacité de production de 2,6 gigawatts l’année dernière, l’éolien ne représente encore que 1% dans la production nationale d’énergie, contre 70% pour le charbon.

« Accélérer le développement de l’énergie éolienne devrait faire partie de la stratégie chinoise pour réduire sa dépendance au charbon tout en lui permettant de répondre à sa demande d’énergie », juge Yang Ailun de Greenpace Chine.

Dans le monde entier, l’éolien est en plein boom, nourri par la volonté de réduire la consommation d’énergies fossiles et d’avoir recours à des énergies plus propres pour combattre le réchauffement climatique.

L’année dernière, selon des statistiques du secteur, la capacité a été augmenté d’un quart à plus de 74 gigawatts avec l’installation de nouvelles éoliennes pour l’équivalent de 23 milliards de dollars.

« D’une certaine manière, la Chine mène la danse », affirme Steve Sawyer, secrétaire du Conseil mondial de l’énergie éolienne, une organisation basée à Bruxelles chargée de promouvoir ce type d’énergie.

En 2006, les parlementaires chinois ont adopté une loi sur les énergies renouvelables, qui a créé un fonds nourri par des versements publiques obligatoires afin de couvrir les frais supplémentaires induits par l’éolien.

Cependant, pour le Conseil mondial de l’énergie éolienne, une politique plus active du gouvernement pourrait permettre d’atteindre 120 gigawatts en 2020, soit 10% de la capacité de production énergétique.

« Avec un plus grand soutien, la Chine pourrait devenir un des trois principaux marché de l’éolien dans le monde en 2020 », estime Li Junfeng.

« Le combat mondial contre le changement climatique ne sera pas gagné sans un rôle majeur de la Chine », estime pour sa part M. Sawyer.

Pépin Tchouate, René Massé

Ghana : signature d’un accord de prêt avec la Chine

Le Ghana a contracté mardi 25 septembre 2007 un crédit de 292 millions de dollars US auprès de la banque d`Import-Export (EXIM) de Chine pour financer la réalisation du projet d`énergie hydroélectrique de Bui, a annoncé la PANA.

Source : article mis en ligne sur le site de Angola Press

« Ce montant représente le premier volet d`une facilité de crédit hybride de 622 millions de dollars US, nécessaire au projet et à d’autres facilités annexes.

C’est le vice-président ghanéen, M. Alhaji Aliu Mahama, qui a présidé la cérémonie de signature de ce prêt, au palais d’Osu Castle. Le document a été paraphé par le Dr Anthony Akoto Osei, secrétaire d`État au ministère des Finances et de la Planification économique, pour le Ghana et M. Li Ruoge, président d’EXIM Bank, au nom de la Chine.

Le second volet de ce programme financier, qui concerne un prêt de 270 millions de dollars US assorti de conditions préférentielles, sera mis à la disposition du Ghana par le gouvernement chinois, agissant par l’intermédiaire d’EXIM-Bank(EN).

Le Ghana sera chargé de mobiliser les 60 millions de dollars US restants pour le projet, qui devrait permettre d’augmenter de 400 mégawatts la capacité de production d’énergie hydroélectrique alimentant le réseau national.

Ce projet, le troisième du genre après ceux d’Akosombo et de Kpong, représente l’une des mesures prises par le gouvernement pour trouver une solution aux problèmes récurrents d’approvisionnement en électricité, qui se traduisent par des délestages. »

René Massé

Bulletin de la GTZ sur l’efficacité énergétique

GTZ Energy News n°6 focus on Energy Efficiency. Publiée en août 2007. 4 pages en anglais

Du point de vue technique comme du point de vue politique, l’efficacité énergétique demeure la variable la plus négligée de l’équation énergie durable. Il est d’autant plus difficile de comprendre pourquoi que chacun s’accorde sur le potentiel énorme des économies d’énergie, tant en termes d’économie financière qu’environnementale. Alors pourquoi cela ne se traduit-il pas par des actions immédiates, concrètes ? Peut être parce que organiser uen action collective d’économie de l’énergie exige de trouver la bonne combinaison entre des solutions techniques, économiques, légales et sociales. Cette Lettre de la GTZ propose huit articles de présentation de projets et des liens vers plus de détails, concernant un éventail de solutions pratiques, expérimentées dans différents secteurs et pays.

Cette Lettre propose huit études de cas :

  • L’utilisation inefficace de l’énergie, un challenge pour l’industrie textile au Pakistan ;
  • Le programme chilien d’efficacité énergétique le prouve ; c’est payant !
  • Réseau d’échanges européen pour les innovations dans le chauffage et la climatisation ;
  • Ukraine : nouveau projet d’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment ;
  • Achèvement du premier projet de rénovation de bâtiments dans le nord de la Chine ;
  • Inde : la GTZ apporte un soutien à la réalisation de l’Energy Conservation Act 2001 ;
  • L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont cruciales pour le Bangladesh ;
  • Renforcer la coopération Euro-Med sur l’efficacité énergétique.

Voici différents liens pour :

René Massé

La Lettre des Economistes de l’AFD est consacrée à l’efficacité énergétique

La lettre des économistes de l’AFD : l’efficacité énergétique, la hausse du prix des hydrocarbures et l’ampleur vraisemblable des changements climatiques font de la maîtrise de l’énergie une priorité absolue. Cette Lettre étudie plusieurs dimensions des problématiques d’efficacité énergétique, de ses fondements théoriques à ses applications pratiques, en s’inspirant de l’expérience opérationnelle de l’AFD (réhabilitation thermique de bâtiments, biocarburants…).

Numéro 17 de La Lettre des Economistes de juin 2007
http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/publications/Lettre-des-economistes

Depuis les années 70, le monde a connu plusieurs crises de l’énergie. Jusque là, à l’énergie chère a toujours succédé une énergie peu chère, faisant oublier les nécessité d’un effort. La crise actuelle de l’énergie conduira t-elle à une prise de conscience plus durable des problèmes de long terme de l’humanité ?

Aujourd’hui, la situation est différente : on connait mieux les ressources géologiques de la planète. Surtout, avec le décollage économique de grands pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres pays émergents, on évalue mieux les prévisions de croissance de la demande d’énergie.

Mais la différence majeure est celle du lien entre l’énergie et le changement climatique. L’incidence sur l’environnement global des consommations croissantes d’énergie est une réalité qui fournit un argument non réversible en faveur d’une évolution en profondeur des modes de consommations énergétiques.

Cette Lettre de 12 pages analyse plusieurs dimensions de cette problématique, avec des articles sur :

  • La relance et la globalisation de la maîtrise de l’énergie, par M. Christian de Gromard, Chef de projets énergie dans la division Environnement et Equipement de l’AFD ;
  • La réhabilitation thermique des bâtiments en Chine, par M. Ji Qi, élève ingénieur à l’Ecole nationale supérieure des Mines de Paris ;
  • Chine : exemple d’un programme de recherche EDF-ADEME sur les mécanismes financiers de la réhabilitation énergétique dans l’immobilier à Wuhan (Hubei), par M. Nils Devenois, économiste au département de la Recherche de l’AFD ;
  • Les biocarburants : bilans et perspectives pour l’Afrique, par M. Jordi Rodriguez Samaniego, élève ingénieur à l’Ecole nationale supérieure des Ponts et Chaussées.

Voici la page du site de l’AFD où vous pourrez vous inscrire gracieusement à cette Lettre numérique.

René Massé

La pico hydroélectricité pour le développement : l’expérience d’un projet de l’ESMAP en Equateur

Ce document de capitalisation en anglais disponible ci dessous, tire les leçons d’un projet mené par l’ESMAP pour développer la filière pico-hydroélectricité en Equateur pour l’approvisionnement des ménages les plus pauvres. A terme, ce projet vise à répliquer l’expérience dans toute la région Andine et dans d’autres pays en voie de développement.

Approvisionner les régions rurales éloignées en énergie est une tâche difficile et coûteuse. Pourtant, pour tous les pays en voie de développement, c’est un élément essentiel à l’accomplissement des « objectifs du millénaire ». Partout à travers le monde, les communautés rurales doivent pouvoir tirer partie de leurs ressources naturelles pour bénéficier de services énergétiques modernes.

La pico hydroélectricité (très petites installations hydroélectriques appropriées à l’alimentation de quelques ménages) est une option comparativement bon marché qui peut aujourd’hui concurrencer les autres techniques d’approvisionnement d’énergie décentralisée pour alimenter en électricité des millions de personnes à travers le monde. Cependant pour favoriser son développement, elle doit être accompagnée de programmes appropriés.

Voir le document(EN)

Présentation du projet

Le projet s’est déroulé en 5 étapes :

  • l’évaluation des expériences de développement de cette technologie dans le monde pour connaître les conditions qui garantissent un bon développement de la filière ;
  • l’évaluation des potentialités de développement de la pico hydroélectricité dans dans cinq pays andins [1], tant au niveau technique, social que commercial ;
  • le développement de 31 projets pico hydro pilotes ;
  • le développement d’une structure locale d’accompagnement ;
  • l’évaluation de l’impact des projets sur le développement des communautés rurales bénéficiaires.

L’expérience de la pico hydroélectricité à travers le monde

Les systèmes

Les systèmes pico-hydroélectriques ont généralement une puissance comprise entre 200 et 1000 W, mais le terme « pico hydro » inclut souvent les systèmes dont la puissance peut atteindre 5 kW.

La gamme des turbines disponibles est relativement vaste : Turgo, Pelton, turbines à flux traversant… Elles peuvent ainsi s’adapter à toutes les hauteurs de chute.

Les unités sont petites et bon marché et ce qui facilite les possibilités d’achat, d’installation et de gestion par un ménage rural.

Cette technologie est généralement employée pour subvenir aux besoins domestiques : éclairage, télévision, radio et parfois pour recharger des batteries.

Voir la photo ci-dessous : une installation pico hydro en Equateur pour l’alimentation d’un ménage rural.


Une installation picohydro en Equateur

Chine et Vietnam : un développement important mais anarchique

Au Vietnam, en Chine et au Népal cette technologie, qui est désormais fabriquée localement, est devenue accessible aux ménages ruraux : de 25 $ pour une turbine de 200 W à 1 000 $ pour une turbine Pelton de 3 000 W.

Ainsi, depuis la fin des années 80, près de 120 000 pico centrales ont été installées au Vietnam, particulièrement au Nord Ouest, près de la frontière chinoise.

Cependant, le développement de la filière s’est fait de manière anarchique : aucun accompagnement financier (payement au comptant) et technique (l’information circule oralement) ne se sont mis en place et la qualité des systèmes les moins chers laissent souvent à désirer : faible efficacité, fonctionnement incertain, durée de vie ne dépassant pas les 2 ans.

Même si ces éléments ne garantissent pas un développement durable de la filière notamment pour les plus pauvres qui achètent le matériel de plus faible qualité, le marché reste en croissant avec plus de 20 000 unités installées par an.

Les Philippines : les leçons de l’expérience vietnamienne

Quelques autres pays ont également développé le marché de la pico hydro : l’Inde, quelques pays d’Amérique du sud et les Philippines.

Le marché philippin est très important : 2.7 millions de ménages n’ont pas accès à l’électricité, et parmi eux, au moins 120 000 ménages pourraient être alimentés par des pico centrales.

Ainsi, en bénéficiant de l’expérience vietnamienne, les Philippines ont connu un développement de la filière pico hydro depuis la fin des années 90.

La distance des Philippines à la Chine n’a pas permis au matériel chinois, souvent de piètre qualité, de pénétrer le marché philippin comme il l’a fait au Vietnam. Il a pu ainsi être mieux contrôlé. Des unités de bonne qualité ont été importées du Vietnam. Elles ont été accompagnées par un support technique national et international compétent.

Aujourd’hui, ces unités permettent parfois d’alimenter des micro réseaux dans des villages isolés.

Analyse économique de la pico hydroélectricité

Une étude économique comparative, comprenant les frais d’investissement et de maintenance, de plusieurs options énergétiques a montré que la pico hydro est l’une des technologies les plus abordables pour l’électrification des communautés rurales : enre 74 et 150 $ par an pour la pico hydro, pas moins de 140 $ par an pour les autres systèmes (photovoltaïque, éolien, thermique…).

L’étude a montré que même les plus pauvres (moins de 2 $ par jour) peuvent s’offrir cette technologie.

Par ailleurs, une pico centrale fournit un courant alternatif de 220 V 24 heures sur 24 ce qui peut plus facilement permettre le développement d’activités économiques.

Opportunités de développement de la pico hydroélectricité dans les Andes

Des études ont montré que l’Equateur possède un bon potentiel de développement de la filière pico hydro : le nombre de ménages pouvant être alimenté par une installation est estimé à minimum de 16 000, il pourrait atteindre le chiffre de 32 000.

Les autres pays de la région étudiés également un potentiel important comme le montre le tableau ci-dessous :

Pays Ménages non électrifiés Ménages qui pourraient être alimentés par une installation pico-hydroélectrique Taille du marché potentiel selon la capacité et la volonté à payer
Bolivie 515 815 355 000 55 000–109 000
Pérou 1 462 783 671 000 98 000–197 000
Equateur 249 199 137 000 16 000–32 000
Colombie 127 343 39 000 7 000–14 000
Venezuela 72 170 28 000 4 500–9 000
Total 2 427 310 1 230 000 180 500–361 000

le développement de 31 projets pico hydro pilotes

En Equateur, l’Esmap, en association avec le gouvernement et des revendeurs locaux, a accompagné l’installation de 31 pico centrales pilotes vietnamiennes de bonne qualité.

Les centrales ont été installées dans 5 villages de 2 provinces du pays présentant des topographies diverses : 10 projets dans la région montagneuse du Chimborazo et 21 dans la région forestière de Napo.

Ces projets ont permis d’électrifier 193 personnes principalement pour les besoins d’éclairage.

Le développement d’une structure locale d’accompagnement

L’Esmap a également mis en place une structure locale d’accompagnement de la filière, dont le but est la formation des techniciens et des usagers et la promotion de la technologie pour favoriser le développement du secteur privé.

Elle a permis d’évaluer le coût des projets : le coût moyen d’une unité pilote en Equateur s’est élevé à 475 $ (génie civil, câbles et équipements électriques compris). Dans quelques années, la concurrence pourrait faire diminuer ce prix à 200 $, l’importation du Vietnam restant toujours moins chère qu’une fabrication sur place. Le coût de la maintenance a été évalué à 5 $ par an par unité et leur durée de vie à 5 années.

Ces coûts ont clairement montré les possibilités de développement de la filière dans le pays et dans toute la région et ont développé l’intérêt du secteur privé pour le domaine. Par ailleurs, a travers les formations essentielles pour la durabilité des installations, les usagers et le secteur privé ont aujourd’hui pleinement confiance dans la technologie.

Ainsi, aujourd’hui, de nouveaux projets voient naturellement le jour autour des villages pilotes.

L’évaluation de l’impact des projets

Les impacts de ces pilotes ont été soigneusement évalués. Ils ont permis l’amélioration de la qualité de vie (éclairage), une meilleur éducation, le développement d’activités économiques, des économies de pétrole, le développement d’activités le soir.

Conclusions et Recommandations

Le potentiel de développement de cette technologie reste très important dans tous les pays en voie de développement, dans les Andes bien sûr mais aussi en Afrique où pratiquement aucun projet n’a encore vu le jour.

Afin d’améliorer la filière et diminuer le coût des installations le projet recommande :

  • de recourir à un matériel de bonne qualité et à un support technique efficace ;
  • de stimuler l’intérêt local pour la pico hydro au niveau du gouvernement, des ONG locales, des universités, des usagers… ;
  • de souligner et d’accompagner les activités commerciales que peut permettre la pico hydroélectricité car elle ne se développent pas forcément d’elle même ;
  • enfin, même si la pico hydroélectricité est une technologie relativement abordable pour les ménages ruraux, un support financier peut être envisagé pour garantir son essor vers les ménages les plus pauvres pour qu’ils aient accès à des systèmes de bonne qualité plus durables et plus fiables.

Voir l’intégralité du document(EN)

Jérome Levet, René Massé

La banque asiatique de développement consulte pour finaliser sa stratégie énergie

Comment l’Asian Development Bank (ADB) engagera t-elle les quelques 9 000 millions de dollars américains d’investissements prévus d’ici 2030 pour donner à chacun un accès à l’énergie dans cette région ? C’est l’enjeu de ce document de stratégie qui doit être finalisé en septembre 2007.

l’ADB s’est donnée 60 jours pour conduire cette consultation publique, qui consistera en des réunions en Inde, au Kazakhstan, en Chine et aux Philippines.

Le dernier document de stratégie énergie de l’ADB a été présenté en 1995 et a été révisé en 2000 pour y introduire des préoccupations environnementales.

La croissance rapide ces deux dernières décades a apporté la prospérité à des millions de personnes vivant dans la région asiatique et pacifique. La consommation d’énergie a augmenté en conséquence de 230% ces trente dernières années. Le prix environnemental est aujourd’hui très lourd. Cette évolution n’est plus soutenable, ni d’un point de vue économique, ni d’un point e vue environnemental. Aussi, la nouvelle stratégie énergie accordera donc plus d’importance à la sécurité d’approvisionnement énergétique, et aux effets de l’accès à l’énergie sur les changements climatiques. Elle favorisera les sources d’énergie et les technologies propres, locales et l’efficacité énergétique.

Des freins à l’évolution vers l’exploitation d’énergie propres sont nombreux. L’ADB utilisera les fonds reçus du Canada, du Danemark, de la Finlande et des Pays bas pour le programme REACH (Renewable Energy, Energy Efficiency & Climate Change) pour développer les capacités individuelles et institutionnelles et metttre en oeuvre des projets de développement.


Plus d’information en anglais sur cette page du site de l’ADB.

René Massé

Les biocarburants : une solution sous condition

InfoResources News No 2 / 07 (Mai 2007) publie un article de fonds très intéressant sur les conditions requises pour que les biocarburants aient un impact positif sur l’environnement. En voici des extraits.

Pour que l’environnement et le développement rural puissent bénéficier de la production de biocarburants, il faut absolument que des conditions-cadre adéquates soient mises en place aux niveaux national et international. Des mesures pour une exploitation efficiente et durable des ressources naturelles sont un élément-clé.

« Les biocarburants ont le potentiel d’influer positivement sur l’effet de serre, car ils sont en quelque sorte « CO2 neutres » : les plantes énergétiques lient le CO2 présent dans l’air et le rejettent lors de la combustion. Savoir si les biocarburants ont effectivement un meilleur bilan CO2 que les carburants traditionnels dépend de deux autres facteurs :

  • de l’énergie utilisée pour la culture et le traitement des plantes en question ;
  • de l’usage antérieur des terres où ces plantes sont cultivées.

Si la culture de plantes pour la production de biocarburants se fait au détriment de zones boisées avec l’abattage massif d’arbres, comme c’est le cas actuellement pour les plantations de palmiers à huile en Indonésie, le bilan CO2 est tout de suite nettement plus négatif.

Un autre facteur tout à fait décisif est le besoin supplémentaire en ressources naturelles requis pour la production de biocarburants. À l’heure actuelle, la part des biocarburants sur l’ensemble des cultures est encore faible, mais le potentiel agricole est d’ores et déjà épuisé dans de nombreuses régions. Des pays comme la Chine et l’Inde, qui investissent massivement dans les biocarburants, se heurteront rapidement aux limites imposées par leur besoin en eau. »


Lire l’article en entier sur le site de InfoResources.

Inforessources est financé par le Confédération Suisse et son site se propose d’être « une source d’information en matière de ressources naturelles dans le cadre de la coopération internationale, centrée sur l’agriculture, les forêts et l’environnement ».

René Massé

Accès à l’énergie : les résultats. Résumé à l’intention des décideurs

Numéro spécial du Bulletin africain édité par ENDA en mai 2005

En 2004, le GNESD (Global Network on Energy for Sustainable Development) a coordonné le travail de huit centres d’excellence de pays en développement, pour analyser et comparer l’impact des réformes des politiques énergétiques sur l’accès des pauvres à l’énergie. L’accent a été mis sur l’accès à l’électricité. Ce document en restitue une synthèse destinée aux décideurs.

Le GNESD, Global Network on Energy for Sustainable Development, créé en 2002, vise à promouvoir des services énergétiques respecteux de l’environnement et soutenant le développement durable, par l’intermédiaire de politiques et d’initiatives appropriées.

Chaque centre d’excellence a conduit des enquêtes en utilisant un même canevas, dans huit grands pays ou sous-régions : le Brésil, la Chine, l’Afrique de l’Est, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Afrique méridionale, l’Afrique de l’Ouest et l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. Chaque centre a choisi une perspective sous-régionale et réalisé des études de cas sur deux ou trois pays.

Deux questions ont structuré l’ensemble des travaux :

  • Comment des réformes de politiques énergétiques, conçues pour restructurer les entreprises et faciliter leur développement sur les marchés, ont-elles permis d’améliorer « l’Accès à l’Énergie” des pauvres ? En particulier, ces réformes ont-elles contribué à améliorer l’adéquation des services énergétiques aux besoins et capacités à payer des pauvres dans les pays en développement ?
  • quelles sont les mesures avérées qui conduisent à proposer des services énergétiques plus efficaces, plus propres et plus durables aux pauvres, dans les pays en développement ?

Les études de cas restituées dans ce document révèlent la complexité et la diversité des situations vécues sur le terrain. Cinq indicateurs ont été retenus pour évaluer les effets de ces réformes :

  • le niveau d’électrification national qui mesure la part de la population qui a physiquement accès à l’électricité,
  • le taux d’électrification national qui témoigne de la vitesse avec laquelle s’effectuent les nouvelles connexions,
  • la consommation électrique par habitant,
  • le tarif de l’électricité ; combiné à des données sur le revenu, cette donné permet d’évaluer la capacité à se procurer le service des pauvres,
  • les dépenses d’électricité : cette donnée permet d’évaluer l’impact de la charge financière des consommations d’électricité sur le budget global du ménage.
    Chaque étude sous-régionale fournit des données brutes, des analyses et s’efforce d’en tirer des leçons pour l’avenir.

- Présentation et téléchargement sur le site http://www.enda.sn/energie/B_ACAE.pdf

René Massé