Contexte environnemental du Bénin en matière de changement climatique

Cette étude aborde le contexte environnemental du Bénin en matière de changements climatiques en passant en revue : les potentialités du pays ; les impacts et les risques qui les menacent avec les zones fortement vulnérables ; le système de gestion mis en place pour juguler ces effets ; les mesures nationales et communautaires d’adaptation définies dans le PANA ; les opportunités qui s’offrent au bénin en matière de lutte contre les changements climatiques

Descriptif

Les changements climatiques constituent aujourd’hui le plus pressant enjeu environnemental auquel le monde entier fait face. La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), datée du 9 mai 1992, reconnaît cet état de fait et constitue une première réponse internationale à cette problématique difficile. Environ cinquante (150) pays ont signé cette Convention à Rio de Janeiro au Brésil du 3 au 14 juin 1992 ; au total cent quatre vingt treize(193) pays s’étaient réunies à COPENHAGUE en novembre 2009 pour traiter de la question des changements climatiques et pour la première fois dans l’histoire les États Unies, l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre était représenté par son président. Ce qui constitue la preuve d’une mobilisation mondiale pour lutter contre les changements climatiques qui sont potentiellement devenus une menace majeure pour l’environnement et le développement durable.

Selon le quatrième rapport d’évaluation du GIEC, les communautés pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs capacités d’adaptation limitées et leur grande dépendance de ressources à forte sensitivité climatique telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole. L’Afrique de l’Ouest, région la plus pauvre du Continent subira plus les conséquences des changements climatiques:inondations, sécheresses, ..

A l’horizon 2020, 75 à 250 millions de personnes en Afrique seront exposées à une pénurie d’eau du fait du changement climatique. Les changements climatiques sont donc de plus en plus considérés comme un défi majeur pour la sécurité internationale. C’est pourquoi le partenaire classique NNV a mis à la disposition de JVE une organisation qui se veut internationale et qui, également, œuvre dans ce secteur, il y a un certain nombre d’années, un programme d’appui aux mouvements en naissance dans les pays du Sud. C’est un projet de renforcement du réseau JVE en Afrique de l’ouest. Il s’agit d’un fond spécifique alloué à JVE à travers le programme EMIS (- Environmental Movement in the South- financement du gouvernement Norvégien) en faveur d’une meilleure visibilité de l’organisation et exclusivement des actions en matière du changement climatique, dans un certain nombre de pays.

JVE Internationale, compte tenu de ses ambitions essaie de matérialiser ses résultats sur des données claires et vérifiables par tous. Comme tel, elle initie dans tous les pays bénéficiaires du projet dénommés EMIS, une étude qui présente l’état des lieux de la mise en œuvre de la politique et des stratégies de lutte contre les changements climatiques dans chacun de ces pays.

La présente étude aborde donc le contexte environnemental du Bénin en matière de changements climatiques en passant en revue :
 les potentialités du pays (présentation sommaire) ;  les impacts et les risques qui les menacent avec les zones fortement vulnérables ;
 le système de gestion mis en place pour juguler ces effets ;
 les mesures nationales et communautaires d’adaptation définies dans le PANA ;
 les opportunités qui s’offrent au bénin en matière de lutte contre les changements climatiques

pour en savoir plus , voir les fichiers attachés à cet article

 


 

Contactl : jvebenin@gmail.com

Lauréats 2011 du Prix de la fondation POWEO

En novembre 2011, 3 dirigeants d’associations africaines ont été déclarés lauréats du Prix de la fondation POWEO. Chaque récompense est versée à l’association pour favoriser le développement de ses activités.

M. K.Joseph TAME, coordinateur de l’ONG SHD (Service Humanitaire de Développement) à Dapaong (nord Togo)

ONG togolaise créée en 1984, SHD contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables du Nord-Togo. SHD intervient dans l’accès à l’énergie solaire et à l’eau potable et est ainsi devenue « une Association-Entreprise ».
L’activité  »énergies renouvelables » est créée en 1990 suite aux troubles politiques qui ont entraîné la rupture de la coopération internationale gouvernementale avec le Togo. Depuis 1999, SHD a été sollicitée par les autorités sanitaires nationales, l’OMS, l’Unicef-Togo, CFAO-Togo, Energy-Assistance… pour l’électrification et le renforcement de la chaîne de froid dans plus de 30 structures sanitaires dont 2 hôpitaux préfectoraux. Aujourd’hui, SHD compte une douzaine de permanents, dont 8 pour les installations solaires.

Juliette KETEHOUNDJE, fondatrice du groupement de femmes KPONDEOU, commune de Zakpota, département du Zou, Bénin

Emigrée en Côte d’Ivoire, Juliette KETEHOUNDJE est témoin, impuissante, de la maltraitance des enfants de ses consoeurs de Zakpota, placés là-bas pour un pécule dérisoire. Rentrée au pays, elle décide de rassembler les veuves et les foyers démunis victimes des trafiquants d’enfants, son action aboutit à la création du groupement en 2001. Kpondéou est aujourd’hui un GIE de 124 membres avec un domaine agricole de 6 ha. Le groupement vend des produits agricoles et transformés. En 2009, des foyers améliorés sont introduits pour la transformation alimentaire (huile de palme, cuisson des arachides), aujourd’hui plus de 100 femmes en ont construit un. La plateforme multifonctionnelle installée en 2011 (avec presse huile de palme, concasseuse, presse huile palmiste, décortiqueuse, moulin d’arachides, moteur et alternateur) permet de franchir un nouveau palier dans la croissance de la production. Cette plateforme fonctionne au gas-oil mais l’objectif est d’introduire de l’huile de jatropha dès que possible. Aidé par des ONG, le groupement a autofinancé cet équipement à hauteur de 5% soit 1950€.

Marthe DJUIKOM, fondatrice de FERDEDSI (Forum des énergies renouvelables pour le développement durable par la solidarité internationale), Foumbot (ouest Cameroun) et Bruxelles

Marthe Djuikom débute sa carrière au service du développement régional au Cameroun, son pays natal, notamment dans des projets en faveur de l’environnement, de l’autopromotion rurale et des femmes. La confrontation avec les réalités du terrain la conduisent à s’intéresser aux questions d’énergie et à leurs liens avec le développement et les questions de genre. Au cours des années 2000, elle reprend des études de sociologie en Belgique, jusqu’à une thèse sur les énergies durables. Sur la base de ses recherches, Marthe Djuikom crée, au Cameroun (2006) puis en Belgique (2007), une association consacrée à l’accès à l’énergie, le FERDEDSI (Forum Energies Renouvelables, Développement durable et Solidarité Internationale). Elle engage ses moyens personnels et s’appuie sur des personnes et des organismes qui croient en ses projets. FERDEDSI a déjà à son actif des études en zones rurales, deux picocentrales hydrauliques et des petites électrifications par kits solaires.

http://www.ferdedsi.net

Voir aussi

Les projets de la Fondation Poweo

Foyers améliorés pour la production artisanale d’huile de palme (Bénin)

Bénin, province du Zou. ONG : GERES. Partenaires locaux : groupements féminins. Aide fondation POWEO : 12700 €. Autres financeurs : Union européenne

Contexte

L’extraction de l’huile des noix de palme par les femmes est une activité économique pénible et très coûteuse en énergie (9 heures de cuisson au feu de bois en remuant).

Objectif

Concevoir et installer des foyers plus économes en bois.

Résultats

Un modèle de foyer amélioré en terre adapté aux fûts de cuisson de l’huile de palme a été mis au point, 5 exemplaires ont été fabriqués pour la phase de tests (tests théoriques et en situation réelle par des femmes).

Les économies observées sont en moyenne de 20% pour le temps de cuisson et de 24% pour le combustible, mais elles sont plus variables en situation réelle selon les caractéristiques du bois ou des déchets végétaux utilisés par les femmes.

Aujourd’hui 16 potières fabriquent et vulgarisent ce foyer dont plus de 100 exemplaires sont opérationnels.

www.geres.eu

Centre d’initiation aux services énergétiques et huile végétale pure de jatropha (Bénin)

Bénin, province du Zou. ONG : Geres. Partenaires locaux : groupements féminins. Aide fondation POWEO : 62 000 €. Autres financeurs : Union européenne, Ministère français des Affaires étrangères.

Contexte :

Dans le contexte rural du Bénin où seulement 10-15 % de la population (chefs-lieux) peuvent être reliés au réseau électrique, le recours aux énergies primaires est une nécessité vitale : bois de feu pour la cuisson, pétrole lampant pour l’éclairage, force musculaire comme énergie motrice.

Le GERES (www.geres.eu) intervient au Bénin en appui au secteur de la transformation agro-alimentaire artisanale et constate que les micros et petites entreprises rurales sont limitées dans leur essor, en particulier par la difficulté pour accéder à des sources d’énergie moderne. La précarité énergétique est d’autant plus marquée que les prix des énergies fossiles augmentent et que 80% des besoins nationaux sont assurés par la filière informelle en provenance du Nigeria.

Afin de pallier ces carences, le GERES propose un accès à des services énergétiques à travers une offre concrète, structurée et globale en faveur du développement économique des populations du département du Zou.

Objectifs :

  • Créer un Centre d’initiation aux services énergétiques (CISE), site pilote et de démonstration de solutions énergétiques.
  • Accompagner les paysans pour la production d’huile pure de jatropha (un agrocarburant tiré de noix non alimentaires)
  • Promouvoir l’utilisation locale d’huile végétale pure (HVP) de jatropha, préparer les équipements existants ou à venir dans le département à la substitution du gasoil par ce carburant.

Résultats :

La construction et l’équipement du CISE sont achevés dans le village de Kodji-Daho. L’inauguration avec une semaine « Portes Ouvertes » a eu lieu en septembre 2010.

Les équipements prévus (plateforme multiservices, recharge de batteries et téléphones, extraction d’huile de jatropha et foyers améliorés) servent de matériels de démonstration en milieu réel mais aussi de support de formation pour les opérateurs et gestionnaires (la plateforme du CISE est la 1ère d’un programme de 30).

La plateforme multiservices comprend un moteur thermique qui entraîne des outils de transformation alimentaire (presse, râpe, moulin…). Les femmes apportent les produits agricoles à la plateforme qui fait, contre paiement, la 1ère transformation, puis les femmes utilisent ou vendent le produit final. La production de graines de jatropha a concerné 401 producteurs et 250 ha en 2010. Les arbustes arrivant en production au bout de 3 ans, on n’a eu qu’une 1ère petite production de 350 kg en 2010.

Du point de vue agronomique, cette activité exige un appui important notamment en raison des difficultés de reprise des plants et du manque de visibilité des paysans sur ce marché. Une vidéo a été réalisée en langue locale pour favoriser les actions d’animation auprès des paysans et un itinéraire technique a été mis au point.

En attendant la production d’huile de jatropha en grandes quantités, l’expérimentation de l’unité d’extraction d’huile est en cours et la plateforme du CISE utilise du gasoil standard. En parallèle, GERES prépare le passage à l’huile de jatropha dans les plateformes multiservices mais aussi chez les artisans ruraux équipés de moteurs ou groupes électrogènes.

www.geres.eu

Bénin : vers l’appropriation des ampoules fluorescentes

Le projet « efficacité énergétique » destiné à introduire les ampoules fluorescentes compactes à basse consommation sur le marché béninois afin de réduire la demande de pointe et la consommation d’énergie des ménages, a été lancé le 18 août 2010 à Cotonou.

« D’un montant d’environ un milliards de francs CFA, financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le projet « efficacité énergétique » vise, entre autres, à créer un cadre légal de promotion de l’efficacité énergétique en adoptant des normes et étiquettes pour deux appareils électriques (lampes et climatiseurs), principaux responsables de la demande au niveau des ménages et des services », a indiqué le coordonnateur du projet de développement de l’accès à l’énergie moderne.

« Il est établi que les bâtiments publics, le commerce et surtout les ménages au Bénin regorgent d’équipements électriques énergivores notamment les ampoules incandescentes ».

Ainsi, la mise en œuvre du projet « efficacité énergétique » permettra d’éviter l’équivalent de la construction d’une centrale thermique de 10 MW et la production de 18 000 MWh d’électricité pour répondre à la demande.


Source : APAnews.

Xavier Dufail

Bénin : projet d’amélioration de l’accès à l’énergie moderne

Le Gouvernement de la République du Bénin a obtenu un crédit auprès de l’Association Internationale de Développement (IDA) d’un montant équivalant à quarante sept millions cinq cent mille Droits de Tirages Spéciaux (47 500 000 DTS) soit soixante dix millions de dollars US (70 000 000 USD) pour financer le Projet de Développement de l’Accès à l’énergie Moderne (DAEM).

Le Bénin se propose d’utiliser les fonds pour régler des fournitures, travaux et services devant être acquis dans le cadre de ce projet. Le projet est conjointement financé par Nordic Development Fund (NDF), l’Energy Sector Management Assistance Program (ESMAP), la Banque Européenne d’Investissement (BEI), le Fonds Français de l’Environnement Mondial (FFEM), le Global Environment Facility (GEF) et la KfW.

Le projet comprend les volets suivants :

Volet A : Renforcement du réseau électrique

Construction de lignes d’interconnexion ; assistance technique pour la supervision des travaux d’interconnexion ; réhabilitation et renforcement du réseau de distribution électrique de la Société Béninoise d’Énergie Électrique dans les principaux centres urbains du Bénin ; amélioration de l’efficacité énergétique de l’éclairage et des appareils dans les centres urbains pour les ménages qui ont déjà accès à l’électricité.

Volet B : Électrification et Services d’Énergie Moderne

Accroissement de l’accès à l’électricité en milieu rural par : l’élaboration d’un mécanisme institutionnel durable pour appuyer l’électrification rurale, la mise en œuvre d’au moins quatre (04) petites opérations pilotes d’électrification rurale ;

Modernisation de l’énergie de biomasse par : la promotion de systèmes d’approvisionnement communautaire durable en bois de chauffe, la promotion de l’efficacité de l’énergie de biomasse et la substitution au gaz butane à travers des systèmes et programmes appropriés, la promotion de la fourniture de services de développement rural de proximité et des activités participatives dans les zones bénéficiaires du projet.

Volet C : Services d’Énergie Durables

Cette composante vise l’assistance technique à : la Communauté Electrique du Bénin (CEB) ; la Société Béninoise d’Énergie Électrique (SBEE) ; la Direction Générale de l’Energie (DGE) ; l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE).


Source : Devex.com.

Xavier Dufail

Évaluer et anticiper les impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques

Ce document d’HELIO International présente une méthode d’évaluation des impacts du changement climatique sur les systèmes énergétiques, catalogue les impacts prévisibles sur les principaux systèmes et détaille les mesures d’adaptation possibles.

Il présente également les analyses faites dans dix pays de l’Afrique subsaharienne en utilisant cette méthodologie.

Pays étudiés : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Kenya, Mali, Nigeria, Ouganda, République Démocratique du Congo, Sénégal et Tanzanie.

« Climatiser les systèmes énergétiques »

Laura E.WILLIAMSON/Hélène CONNOR/Mithra MOEZZI – HELIO International, 80 pages, décembre 2009

Bénin : avancement du projet d’électrification rurale de 58 localités

Le projet d’électrification rurale de 58 localités par raccordement au réseau de la Société béninoise de l’énergie électrique (Sbee), est en cours d’exécution par l’Agence béninoise d’électrification rurale et de maitrise d’énergie (Aberme).

Ce projet est financé par la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO. Sa réalisation s’accomplira sur la période 2009 – 2011.

L’Agence béninoise de l’électrification et de la maîtrise de l’énergie (Aberme) a organisé un Atelier à Lokossa pour informer et sensibiliser les élus locaux des 58 localités rurales de l’avancement du projet d’électrification rurale de leurs agglomérations.

Ce projet donnera un accès permanent au réseau électrique de la Sbee : il permettra donc non seulement la satisfaction des besoins domestiques mais aussi le développement d’activités nouvelles, qui exigent une énergie de puissance pour alimenter leurs équipements. L’objectif de cet atelier était donc de sensibiliser les élus au potentiel de développement local offert par ce prochain raccordement au réseau.

Le Directeur général de l’Agence béninoise d’électrification rurale et de maîtrise d’énergie, Zacari Eoulam, a également exhorté les élus locaux des 58 localités à s’approprier les équipements publics, et, en particulier, à veiller à l’entretien des ouvrages en cours d’installation dans le cadre du raccordement au réseau de la Sbee.

Des exemples d’incivisme dans d’autres localités font craindre le vol des câbles électriques, ou l’endommagement des ouvrages publics d’électrification.

L’ABERME conduit d’autres projets d’électrification rurale :


Source : d’après un article de Matini Marcos, publié le 30 novembre 2009 sur le site Aube Nouvelle

René Massé

Bénin : une étude conclue à la faisabilité du biogaz

L’étude de faisabilité rapportée par le Bulletin SNV Bénin de décembre 2008 démontre que la production de biogaz est possible au niveau des communes étudiées. Mais au préalable, certaines pratiques socioculturels devront évoluer et les ménages d’agro-éleveurs devront mener des activités économiques afin de pouvoir faire face aux coûts d’installation des digesteurs.

Etude de la faisabilité technique

Trois éléments ont été choisis pour apprécier la faisabilité technique de la production du biogaz :
- la disponibilité et de l’accessibilité des déjections,
- la disponibilité permanente et l’accessibilité de l’eau, et

- la disponibilité des équipements pour la construction des digesteurs.

Concernant la disponibilité des déjections, l’étude révèle : i) l’importance de l’élevage bovin dans les ménages des 8 communes ciblées, et surtout dans celles de Savalou, Gogounou, Banikoara, Nikki et Kalalé, et ii) l’importance de l’élevage porcin dans les communes de Ouidah, et de Zè. La pratique de la transhumance des bovins dans le Nord pourrait constituer un handicap pour le développement de biodigesteurs, tandis que la culture attelée serait un atout. Dans le sud, les ménages agro-éleveurs enquêtés s’adonnent à un élevage de type moderne concernant le porc et la volaille. Ainsi, de façon générale, les déjections, matières premières de la production de biogaz, sont disponibles au niveau des communes étudiées.

Concernant la disponibilité de l’eau, l’étude a pu constater l’existence d’une source d’eau permanente non loin des ménages (inférieur à 1 km).

En ce qui concerne la disponibilité des équipements pour la construction des digesteurs, l’étude renseigne que non seulement ces équipements existent dans les collectivités locales mais aussi que des artisans locaux (maçon, soudeur, fondeur, plombier…) sont disponibles.

La faisabilité technique prouvée, l’étude s’est intéressée aux faisabilités socioculturelle, économique et environnementale.

Etude de la faisabilité socio-économique et environnementale

La cohésion sociale et la solidarité constatée au niveau des ménages d’agro-éleveurs notamment dans les communes de Nikki, Kalalé et Gogounou et, dans une moindre mesure, à Savalou, constituent un point fort en faveur de la faisabilité sociale du projet.

Au niveau culturel, l’utilisation du biogaz est d’autant mieux acceptée que la manipulation des déjections n’est pas nouvelle dans les familles rurales.

Par contre, au niveau de la faisabilité économique, les indicateurs ne sont pas bons. Les revenus des ménages sont encore faibles (250.000 FCFA par an). Pourtant, au vu des dépenses en énergie pour la cuisson et l’éclairage, le biogaz pourrait être une opportunité. Mais les familles ne disposent pas de la trésorerie nécessaire à l’investissement initial.

Au niveau de la faisabilité environnementale, l’étude révèle que la substitution d’énergies traditionnelles par du biogaz serait un bon moyen de faire face aux problèmes environnementaux. C’est par exemple, la réduction de la pression sur le couvert végétal puisque les ménages utilisent le bois-énergie. De même, la récupération des déjections reste une solution à la pollution sanitaire et ainsi, constitue un moyen de réduction des maladies hydriques. Les substrats du digesteur étant des fertilisants pour le sol, la production du biogaz est aussi un moyen de fabriquer des engrais organiques. Ce qui permet de réduire les risques de pollution et surtout ceux de l’utilisation des engrais chimiques très forte dans les communes où la production du coton est dominante notamment à Banikoara, Nikki ou Kalalé. En plus, parce qu’il brûle sans fumée, le biogaz est un moyen de réduction de la pollution de l’air, et des gaz à effet de serre.

Finalement, l’étude aura permis de montrer toute la pertinence de la faisabilité du biogaz dans tous ses aspects. Pour mieux apprécier les spécificités de chaque localité, le document de l’étude présente pour chaque commune, un tableau présentant les atouts et faiblesses.
La phase de la faisabilité étant terminée, il reste que les acteurs et institutions potentielles identifiées dans le cadre de l’étude, se donnent la main pour passer à l’action tant la matière première est disponible et le contexte bien favorable.

Les recommandations de l’étude

Après l’analyse et l’interprétation des résultats d’étude, les recommandations suivantes ont été formulées :

1. Conduire une expérience pilote sur le biogaz domestique avant l’étape de vulgarisation dans certains ménages des communes de Gogounou, Nikki, Savalou, Abomey-Calavi, Banikoara, et Kalalé. En effet, les ménages à choisir auront au moins 5 têtes de bovin, qui passent la nuit en enclos ou au moins 400 têtes de volailles en aviculture moderne vivant en claustration. Leur revenu annuel doit être supérieur à 250.000 F CFA ;

2. Choisir le type de digesteur qui convient aux ménages : en effet, il existe deux types de digesteurs (continu et discontinu) et plusieurs modèles (chinois, indien, …) ; or dans les analyses en annexe, c’est le modèle chinois (digesteur à dôme fixe), plus facile et moins coûteux, qui est proposé ;

3. Impliquer les acteurs potentiels dans la mise en œuvre du programme de production de biogaz domestique. La liste éventuelle de ces acteurs est présentée dans le document de SNV ;

4. Faire un plaidoyer à l’endroit des autorités communales pour la prise en compte de la production du biogaz domestique dans leur plan de développement communal ;

5. Elaborer un programme de sensibilisation et de formation du marché viable (ménages agro-éleveurs, les artisans locaux, les prestataires de service en matière de biogaz domestique, les acteurs potentiels, etc.), pour présenter les objectifs, les activités, les résultats du programme de production du biogaz domestique ;

6. Faire un plaidoyer auprès de l’Etat et/ou des Partenaires techniques et financiers pour que soient accordés des crédits sur la base de fonds de garantie et subventions aux ménages éligibles ayant manifesté l’intérêt ;

7. Renforcer les programmes d’eau et d’assainissement au sein des communes ;

8. Doter le secteur de l’énergie d’un cadre juridique et règlementaire aux fins d’une meilleure gestion du biogaz domestique ;

9. Susciter l’adhésion des communes, de l’Etat et/ou des Partenaires techniques et financiers pour la facilitation de l’accès au crédit en vue de la promotion du biogaz domestique ;

10. Penser à l’implantation des digesteurs dans une logique de production intégrée pour la valorisation des résidus de production du biogaz ;

11. Faire une étude sur la faisabilité organisationnelle du biogaz domestique au Bénin afin de choisir le Entreprises qui seront leaders dans le domaine.


Source : un article relatant l’étude de la SNV « Le biogaz au Bénin, c’est possible ! » publié le 13 octobre 2009 sur le siteLe Municipal.

René Massé

Bénin : la Banque mondiale finance le Projet de Développement de l’Accès Amélioré à l’Energie Moderne

Le Conseil Administration de la Banque mondiale a approuvé le 23 juin 2009 à Washington en faveur de la République du Bénin, un Projet de Développement de l’Accès Amélioré à l’Energie Moderne (DAEM). Soutenu par un crédit IDA1 d’un montant de 70 millions de dollars US, (environ 35 milliards de francs CFA) et un don du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) d’un montant de 1,82 millions de dollars (environ 900 millions de francs CFA), le DAEM a pour objectif principal d’accroître la fiabilité et l’efficacité de l’accès aux services d’énergie moderne au Bénin.

Placé sous la tutelle du Ministère de l’Energie et de l’Eau, le projet DAEM va être exécuté par les structures suivantes : (i) la Communauté Electrique du Bénin (CEB) ; (ii) la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) ; (iii) la Direction Générale de l’Energie ; et (iv) l’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de la Maîtrise d’Energie (ABERME).

Le nouveau projet comporte trois principales composantes visant à rendre le système d’électricité existant plus efficace sur le plan opérationnel, et à accroître l’accès des populations des zones urbaines et rurales aux services d’énergie moderne :

  • Amélioration du réseau électrique (98,32 millions de dollars US, dont 43,32 millions sur les fonds de l’IDA). Cette composante va financer : o la construction de 161 KV d’interconnexion entre Onigbolo et Parakou (financement IDA, BEI, et CEB) ; o la construction de 161 kV d’interconnexion entre Sakété et Porto-Novo (financement KfW et CEB) ; o la réhabilitation et le renforcement du réseau de la SBEE (financement IDA), pour renforcer le réseau de distribution de la SBEE dans les grandes villes du Bénin (Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Lokossa et Natitingou) ; et o l’amélioration de l’efficacité des services énergétique (financement FEM) dans les zones urbaines pour les clients qui ont déjà accès à l’électricité, à travers l’introduction des normes d’efficacité énergétique des principaux appareils électroménagers ;
  • Electrification et services d’énergie modernes (65,50 millions de dollars US, dont 12 millions provenant de l’IDA). Cette deuxième composante du projet vise à étendre la fourniture de services énergétiques modernes dans les zones rurales. Les actions spécifiques à entreprendre dans le cadre de cette composante sont les suivantes : o Rendre opérationnel le Fonds d’électrification rurale sous la tutelle de l’ABERME (financement Gouvernement du Bénin et IDA), devant servir à l’élaboration d’un cadre institutionnel durable pour soutenir l’électrification à travers des concessions rurales et des initiatives locales ; et o Modernisation des services d’énergie biomasse (financement IDA et FFEM). Cette sous-composante va financer : (a) la promotion des systèmes communautaires durables d’approvisionnement en bois de chauffe ; (b) la promotion de l’efficacité de la biomasse et autres énergies renouvelables et de la substitution des combustibles ; et (c) l’appui au développement de l’économie locale dans la région de l’Ouémé-Moyen, qui couvre au moins 80% de la demande en charbon de bois pour les principales villes du Bénin ;
  • Services d’énergie soutenables (6,68 millions de dollars US financé par l’IDA). Cette dernière composante du projet vise à rendre des services-clients plus soutenables, en mettant l’accent sur : (i) l’amélioration de l’autonomie financière et de la performance des principales institutions du secteur ; et (ii) le renforcement des capacités en vue d’une meilleure planification et réglementation du secteur de l’énergie au Bénin. Ce volet couvre les points suivants : la mise à jour du Plan Directeur du secteur de l’énergie ; le renforcement de la capacité de réglementation de la Direction Générale de l’Energie ; l’élaboration du Plan d’Affaires de la SBEE ; l’élaboration du Plan d’Affaire de la CEB ; et le renforcement du suivi environnemental et social du secteur de l’énergie au Bénin.

Le Projet de Développement de l’Accès Amélioré à l’Energie Moderne (DAEM) est soutenu financièrement par le Gouvernement du Bénin et plusieurs bailleurs. Il s’agit de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), de la Banque Européenne de Développement (BEI), du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), du Programme d’Assistance à la Gestion du Secteur de l’Energie (ESMAP), et du Fonds Français de l’Environnement Mondial (FFEM). L’enveloppe globale du projet est de 178.50 millions de dollars US (environ un peu plus de 89 milliards de francs CFA).

Contacts :

A Washington : Rachel McColgan-Arnold, Tel : (202) 458 5299

Courriel : rmccolgan@worldbank.org

Au Bénin : Sylvie Nenonene, Tel : (229) 21 30 58 57

Courriel : snenonene@worldbank.org


Source : Communiqué de presse n°:2009/429/AFR publié le 24 juin 2009 sur le site de la Banque mondiale.

René Massé