Afrique du Sud : la BAD accorde un prêt de 1,8 milliards d’euros pour le projet Medupi

La Banque Africaine de Développement (BAD) a accordé jeudi 26 novembre 2009 un prêt de 1,86 milliards d’euros à la société énergétique sud africaine, Eskom Holdings Limited, en vue de financer le projet électrique Medupi qui permettra de renforcer significativement la capacité énergétique du pays et de la région de l’Afrique australe.

L’usine de Medupi qui se trouve à Lephalale, dans la province de Limpopo, devrait ouvrir en février 2012.

Outre Medupi, Eskom travaille actuellement sur plusieurs projets d’énergie renouvelable ,y compris un parc d’éoliennes dans la région du Cap ouest qui sert de projet pilote, une usine d’énergie solaire héliostat de 100 MW en phase de préfaisabilité, et un parc éoliennes en phase d’études de faisabilité.

Eskom est en train de mettre en œuvre un programme de conservation de l’énergie liée à la demande, qui vise à économiser 4225 MW d’électricité.

Le coût global du projet est estimé à 11,19 milliards d’euros dont 53% seront financés avec des fonds propres et 47% par des prêts, avec la Banque Mondiale et les organismes de crédit à l’exportation comme les principaux créanciers qui vont épauler la BAD.

Les opérations du groupe bancaire en Afrique du Sud ont commencé en 1997, et en fin août dernier il avait effectué seize opérations, avec un engagement global estimé à 1074 milliards d’UC (unités de compte).

Les opérations en cours qui ont débuté en août dernier sont estimées à 737 millions d’UC, à un taux de déboursement de 80 pour cent.


Source : Agence de Presse Africaine.

Xavier Dufail

Afrique du Sud : Powering Africa Forum

Des représentants des compagnies d’électricité, des hommes politiques et des investisseurs africains se sont réunis au Cap, du 11 au 13 novembre 2009, lors d’une conférence intitulée Powering Africa Forum, pour débattre des problèmes du secteur de l’électricité en Afrique.

Pénurie d’électricité en Afrique

Depuis janvier 2008, l’Afrique du Sud a rejoint les 30 des 48 pays d’Afrique subsaharienne, touchés par une crise de l’énergie électrique, obligés de subir de fréquentes coupures et restrictions d’électricité.

La pénurie d’électricité a des conséquences désastreuses tant au niveau social qu’économique. L’obscurité favorise la criminalité. La conservation des vaccins ou le bon déroulement d’une opération chirurgicale peuvent être remis en question par des délestages. Le pompage de l’eau devient impossible, les communications sont ralenties. La crise énergétique aurait ainsi fait perdre 4,5 milliards d’euros à l’Afrique du Sud depuis 2008.

Moyens de production insuffisants ou obsolètes, réseaux de distribution vétustes, fort endettement des sociétés nationales d’électricité : d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique aurait besoin de 344 milliards de dollars (230 milliards d’euros) pour augmenter sa capacité de production, moderniser ses infrastructures et étendre ses réseaux de distribution. Les gouvernements doivent donc convaincre des investisseurs. Or, souvent, « les projets manquent de garanties financières et les politiques énergétiques sont floues », estime Mark Pickering, directeur de la société sud-africaine Empower. « Trop souvent, les gouvernements font des appels d’offres sans donner suite. Les investisseurs n’ont plus confiance », enchaîne Gerrit Kruyswijk, de la Nedbank.

Potentiel extraordinaire

« Les bailleurs ont de l’argent disponible pour financer les projets, estime Virginie Dago, de l’Agence française pour le développement. Ce qui manque, ce sont de bons meneurs de projets. (…) « Il y a trop d’ingérence des États et de la politique dans les services publics africains. De plus, les passations de marché ne se font pas toujours dans la transparence », affirme un consultant suisse.

L’ouverture du marché est attendue avec impatience. « Il y a des raisons d’espérer, assure Pat Naidoo, directeur exécutif de la joint-venture Westcor. L’Afrique va ouvrir le marché de l’électricité aux producteurs indépendants, avec un cadre de régulation régi par les États. Cela devrait permettre l’accroissement de la capacité de production, via des fonds privés. » Mais, en attendant, « on a deux équipes de foot immobiles, celles des financeurs et celles des porteurs de projets de développement, car il n’y a pas de terrain de jeu », ironise Alastair Campbell, de la Standard Bank sud-africaine.

La nécessité d’une hausse des tarifs fait consensus. Jusqu’à présent, la politique commerciale des compagnies d’État était quasi inexistante. Les factures impayées n’étaient pas recouvrées et « les tarifs n’ont pas évolué depuis les années 1970, car c’est un argument électoral fort », explique un membre de la Banque européenne d’investissement (BEI). « Mais on ne peut pas progresser avec ce genre de comportement, d’autant que les électeurs se plaignent du manque d’investissement public dans le secteur énergétique », ajoute-t-il.

C’est ce qui a généré la crise en Afrique du Sud. L’État et Eskom étaient dans l’incapacité de financer les infrastructures car l’électricité était facturée au tiers de son prix de revient. Le gouvernement devrait donc décider, fin novembre, d’une hausse des tarifs de l’électricité de 146 % sur un an ou bien de 45 % par an sur trois ans. Sachant qu’en 2007 et 2008 les consommateurs ont vu leurs factures augmenter respectivement de 27,5 % et 31,3 %.

Le continent africain a un potentiel extraordinaire de production d’électricité. Pat Naidoo, de Westcor, soutient que « des projets comme le développement du site hydroélectrique d’Inga (en République démocratique du Congo) pourraient rapporter tous les ans 2,2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) ». Mais, comme le rappelle Sang Yoon, analyste à l’AIE, « le problème reste le financement ».


Source : un article de Tristan Coloma publié le 17 novembre 2009 sur le site Le Monde.

René Massé

Botswana : la BAD alloue 153 millions d’euros et la Banque mondiale 136,4 millions de dollars EU à un projet de production et de transport de l’électricité

Le conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la Banque afri­caine de dé­ve­lop­pe­ment (BAD) a oc­troyé au Bots­wa­na, pays à re­ve­nu in­ter­mé­diaire de tranche su­pé­rieure, un prêt de 153 mil­lions d’euros des­ti­né à fi­nan­cer la cen­trale élec­trique Mo­ru­pule B et l’in­fra­struc­ture de trans­port d’élec­tri­ci­té en ap­point. Aux cotés de la BAD qui apporte 15% du financement total, les autres bailleurs sont ICBC Stan­dard Bank (59 %), le gou­ver­ne­ment du Bots­wa­na (15 %), et la Banque mon­diale (11 %).

Le pro­jet porte sur la construc­tion d’une cen­trale à char­bon de 600 MW (4 x 150MW) et des in­fra­struc­tures de trans­port d’élec­tri­ci­té y af­fé­rentes. Le site de la cen­trale Mo­ru­pule B, conti­gu à la cen­trale Mo­ru­pule A, sera connec­tée au ré­seau na­tio­nal d’éner­gie par deux nou­velles lignes de trans­port d’élec­tri­ci­té.

Le Bots­wa­na comptait prin­ci­pa­le­ment sur les im­por­ta­tions pour sa­tis­faire sa de­mande crois­sante d’élec­tri­ci­té qui a at­teint un ni­veau re­cord de 500 MW en 2008 et de­vrait être d’en­vi­ron 600 MW en 2012.

En effet, en 2008, 80% de l’élec­tri­ci­té dis­tri­buée au Bots­wa­na était im­por­tée des pays voi­sins, es­sen­tiel­le­ment de l’Afrique du Sud, les 20% res­tants « étaient pro­duits par la seule cen­trale élec­trique du pays, Mo­ru­pule A, vieille de 25 ans ». Or, en rai­son de la crise éner­gé­tique aiguë qui sévit dans la ré­gion, les pays voi­sins ré­duisent ra­pi­de­ment les ex­por­ta­tions vers le Bots­wa­na, et le pays a été contraint de re­cou­rir au dé­les­tage de­puis 2008.

At­teindre l’au­to­suf­fi­sance en ma­tière de pro­duc­tion d’éner­gie est donc le pre­mier ob­jec­tif pour­sui­vi par le pro­jet : il s’agit de « parer au ra­pide dé­clin des im­por­ta­tions et sou­te­nir la crois­sance éco­no­mique et la ré­duc­tion de la pau­vre­té ». Avec ce projet, les im­por­ta­tions vont diminuer progressivement les pro­chaines an­nées et de­vraient être com­plè­te­ment sup­pri­mées à l’ho­ri­zon 2013.

Le pro­jet ap­puie­ra également la stra­té­gie du gou­ver­ne­ment vi­sant à faire pas­ser les taux d’accès des mé­nages de 47% à 80% d’ici à 2016 et at­teindre l’ob­jec­tif na­tio­nal de “sé­cu­ri­té éner­gé­tique”.

D’un coût glo­bal de 1,4 mil­liards de dol­lars, le projet sera bé­né­fique à toute la ré­gion, car il va per­mettre au Bots­wa­na de de­ve­nir un ex­por­ta­teur net d’élec­tri­ci­té à l’ho­ri­zon 2014.

Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé le 29 octobre 2009 :

- Un prêt à échéance de 30 ans, avec un différé d’amortissement de 4 ans, et
- Une Garantie partielle de crédit équivalent de 242,7 millions de dollars EU, à échéance de 20 ans, avec un différé d’amortissement de 15 ans.

Pour plus d’information sur le projet :

Contacter François Gouahinga

Tel : +1 202 473-0696

Courriel : fgouahinga@worldbank.org

Ou visiter cette page de présentation (en anglais) de ce projet sur le site de la Banque mondiale.


Sources : l’article publié le 29 octobre 2009 sur cette page du site de la Banque mondiale et un article publié le 31 octobre 2009 sur le site Afrique Avenir.

René Massé

Afrique du Sud : étude d’impact de la gratuité des 50 premiers kWh

Instaurée en 2004, la subvention « Free Basic Electricity Subsidy » couvre les premiers 50 kWh consommés chaque mois par tous les ménages sud africains. Ce rapport compare les demandes d’électricité domestique dans deux villages, avant et après l’instauration de cette subvention et analyse l’évolution des consommations. L’équipe d’experts utilise les données d’une base nationale des consommations et celles qu’ils ont recueillies par enquête socio-économique.

Les résultats sont contrastés : dans une des localités, depuis l’instauration du FBE, les consommations ont augmenté en moyenne de 21,85 kWh par mois, tandis que l’augmentation reste insignifiante dans l’autre. L’augmentation constatée dans le premier village est à rapprocher de l’augmentation de l’utilisation de fourneaux électriques. Les auteurs ont démontré que la consommation d’électricité est corrélée étroitement au pouvoir d’achat et à l’usage ou non de fourneaux électriques.

Pour plus d’information : Visiter le site (en anglais) du « Program of Energy and Sustainable Development »

« The Impact of Free Basic Electricity on the Energy Choices of Low Income Households : A Case Study in South Africa »

Stephen Davis, Alison Hughes, Kate Louw, PESD Working Paper #80, 18 pages, Août 2008

Afrique du Sud : atelier « améliorer l’accès à l’énergie en zones rurale et péri-urbaine »

Un atelier co-organisé par le PNUE, du 25 au 27 mai 2009, à Cape Town (Afrique du Sud)

Cet atelier de trois jours réunira des parties prenantes, des décideurs et des experts en énergie de l’Afrique orientale et australe, afin de les focaliser sur les problèmes liés à l’accès à l’énergie. Il permettra de présenter et d’examiner les dernières études sur le thème de l’accès à l’énergie pour les pauvres ainsi que de la sécurité énergétique, et ces résultats se rapportent au transfert de technologie, le renforcement des capacités et la réalisation des OMD.

La clé de ces problèmes est la disponibilité d’informations sur les besoins en énergie, les bonnes pratiques, les technologies et les possibilités de financement.

L’événement est une initiative conjointe du PNUE, du réseau Global Network on Energy for Sustainable Development (GNESD), et de l’EUEI-UNEP Capacity Enhancement and Mobilisation Action for Energy in Africa (CEMA).

L’atelier se concentrera également sur la façon dont les capacités institutionnelles et humaines dans la sous-région peuvent être renforcées et mobilisées afin que les autorités nationales et régionales soient les mieux placées pour tirer profit des actuelles et futures actions de coopération et d’appui, et notamment de la récente coopération « Afrique – EU Energy Partnership » (AEEP).

Pour plus d’information consultez la page de l’événement sur le site de l’EUEI-UNEP CEMA (en anglais).

Xavier Dufail

RDC : Le complexe hydroélectrique d’Inga au cœur des enjeux énergétiques du continent africain

Article publié sur le site de la Banque mondiale le 6 avril 2009. Il décrit la situation, le potentiel, les enjeux et les programmes mis en œuvre pour exploiter ce complexe hydroélectrique : un atout pour le développement de la RDC, mais également pour celui de tous les pays voisins.

* Le complexe d’Inga en RDC a un potentiel hydroélectrique capable d’alimenter 500 millions de personnes à travers le continent africain * Mais à cause des années de négligence des infrastructures énergétiques, les coupures d’électricité sont devenues la norme plutôt que l’exception * Inga fait désormais l’objet d’une attention renouvelée à l’échelle régionale dans le cadre d’un effort visant à réduire les déficits d’énergie au sein de la SADC * La Banque mondiale contribue au financement des investissements dans le secteur de l’énergie au niveau régional, notamment par la réhabilitation de la centrale d’Inga

Le complexe d’Inga

Le complexe hydroélectrique d’Inga constitue le cœur du parc de production de l’énergie électrique de la République démocratique du Congo. Situé dans la partie Ouest du pays, à environ 300 km en aval de Kinshasa, la capitale du pays, le site d’Inga possède un potentiel hydroélectrique de 40 000 à 45 000 MW sur les 100 000 MW que possède le pays tout entier. Il est constitué de deux centrales, Inga 1 et Inga 2, de 1800 MW chacune, mises en service respectivement en 1972 et 1982. Le rêve c’est de renforcer ce potentiel par la construction d’Inga 3 et enfin du Grand Inga.

Mais le potentiel énergétique du pays est aujourd’hui en quasi-hibernation du fait des équipements mal entretenus. En effet, la Société nationale d’électricité (SNEL) ne peut plus assurer la maintenance de ses machines selon les normes. Selon les statistiques de la SNEL, seulement 5% de la population congolaise a accès à l’énergie électrique. A Kinshasa, la présence dans les ménages du courant électrique constitue l’exception, tandis que l’absence ou le délestage constitue la règle. Avec l’accroissement de la population dans la capitale et la floraison de petites unités de production, la demande devient de plus en plus forte. Pour les provinces, le déficit d’énergie électrique est plus criant. La seule province du Katanga, avec son potentiel minier, a besoin de 800 MW en plus des 1424 MW qu’elle reçoit actuellement. A eux seuls, Kinshasa et le Katanga souffrent actuellement d’un déficit de 1400 MW, alors que toute la production d’Inga est actuellement de 1750 MW !

Créer un marché commun de l’électricité dans l’espace SADC

Dans l’incapacité aujourd’hui de réhabiliter seul ce coûteux complexe, le Congo demande l’appui de la communauté internationale, plus particulièrement la collaboration des pays d’Afrique australe. En l’occurrence, la Zambie et le Zimbabwe qui bénéficient déjà de l’électricité produite à Inga, mais aussi d’autres qui se trouvent dans le besoin dont, principalement, l’Afrique du Sud.

Membre de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la République démocratique du Congo a également intéressé les autres partenaires à la recherche d’une solution durable à la question de l’énergie électrique. Et quatre pays membres de ce regroupement régional, particulièrement intéressés par cette offre de collaboration, l’ont rejoint pour créer le « Westcor Power Project », à travers leurs sociétés nationales en charge de la production de l’énergie électrique. Ainsi, ensemble avec la SNEL, la sud-africaine Eskom, la namibienne Nam Power, l’angolaise Empressa Nacional de Electricidade et la botswanaise Botswana Power Corporation projettent la construction d’Inga 3, une nouvelle centrale électrique de 3500 MW sur le complexe d’Inga ainsi qu’une ligne de transport d’électricité de 3000 km pour alimenter les cinq pays. Les travaux démarrent en principe en 2010.

Outre ces pays qui ont signé des accords particuliers avec le Congo, toute l’Afrique australe a une politique énergétique qui pourrait bénéficier au complexe d’Inga.

La Southern African Power Pool (SAPP) est le pendant électrique de la SADC. Il a pour objectifs généraux le développement cohérent des infrastructures électriques nationales dans un cadre régional et, d’un point de vue pratique, l’intégration des réseaux de transport d’électricité nationaux des pays membres pour créer un marché commun de l’électricité.

C’est dans ce cadre que la RDC et la Zambie ont mis en service une ligne à double capacité qui fait passer la puissance pouvant circuler entre les deux pays de 210 à 500 MW. Cette double ligne servira à relier les réseaux des deux pays à ceux des pays du Sud et de l’Est de l’Afrique. La RDC compte également exporter son courant électrique vers le Mozambique. La construction d’une interconnexion avec Maputo est déjà planifiée. Il est prévu qu’elle exporte 300 MW vers le Mozambique à partir du barrage d’Inga.

En plus des pays de l’Afrique australe, certains pays en Afrique de l’Ouest comme le Nigéria ont également exprimé l’intention d’acheter le courant électrique d’Inga. En 2003 la NEPA, Société nationale d’Electricité du Nigéria, a signé un protocole d’entente avec la SNEL pour fournir de l’électricité au Nigéria à partir du barrage d’Inga.

En Afrique centrale, le Congo-Brazzaville est connecté au réseau de la RDC depuis 1953. Il bénéficie donc de l’apport du Barrage d’Inga depuis sa mise en service.

Banque mondiale : près d’un milliard de dollars d’investissement

Depuis 2002, la Banque mondiale intervient dans le financement du secteur énergétique en RDC, notamment dans les installations hydroélectriques à Inga et autres centrales thermiques de plusieurs grandes villes du pays dans le cadre du Programme Multisectoriel d’Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR).Ce, au travers des deux projets, à savoir le Projet de Marché d’Electricité d’Afrique Australe (SAPMP) et le Projet de Marché d’Electricité à la Consommation Domestique et à l’Export (PMEDE). Et à cet effet, elle a engagé dans ses pipelines un milliard de dollars.

Le PMEDE compte, entre autres composantes, la réhabilitation des centrales d’Inga en vue d’augmenter la capacité opérationnelle et la fiabilité du niveau actuel de 700 MW à près de 1 300 MW ; la construction de la 2ème ligne Inga-Kinshasa ; ainsi que la réhabilitation et l’extension du réseau de Kinshasa. Il est évalué présentement à 500 millions USD.

Le financement initial de la Banque mondiale en faveur du projet PMEDE est de l’ordre de 300 millions USD. Un financement additionnel de 200 millions USD est envisagé compte tenu du gap constaté après actualisation du coût du projet à la suite de la flambée des prix sur le marché international, à laquelle s’est ajoutée la présente crise financière et économique mondiale.

La construction de la 2ème ligne Inga-Kinshasa, cependant, se fera sur financement de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). De l’ordre de 140 millions USD, ce financement est déjà alloué et la durée de travaux est estimée à 3 ans. Le PMEDE se situe dans le prolongement du SAPMP qui vise à promouvoir un marché énergétique régional efficace au sein de la SADC. Il se propose de créer, notamment, les conditions favorables à l’intensification des investissements dans le secteur énergétique.

Dans ce cadre, il est envisagé l’accroissement de 500 à 1000 MW de la capacité de transit du corridor d’exportation d’électricité de la RDC vers l’Afrique australe, via la Zambie. Ce qui requiert au préalable la remise en état de la ligne haute tension à courant continu Inga-Kolwezi (1 700 km) qui injecte de l’énergie dans le réseau à courant alternatif du Katanga par lequel la RDC est interconnectée à l’Afrique du Sud, via le Botswana, le Zimbabwe et la Zambie.

L’augmentation de cette capacité d’exportation exige aussi la mise à disposition préalable de cette énergie. Dès lors, il devenait urgent de réhabiliter auparavant le complexe d’Inga, d’où le PMEDE.

La matérialisation du PMEDE, rassure M. Pembele, va, d’une part, accroître la puissance disponible à Inga et, d’autre part, permettre l’évacuation d’une partie de l’énergie additionnelle réhabilitée vers Kinshasa ainsi que l’implantation dans la partie Est de la capitale d’un poste injecteur. Pour ce qui est du SAPMP, il estime son financement, du reste effectif, à 353 millions USD. Initialement de 178 millions USD, celui-ci a bénéficié d’une rallonge de 175 millions USD, don de la Banque mondiale.

Si le géant s’éveille….

« Si tout Congolais arrive à s’acquitter de sa facture d’électricité, affirme un expert de la SNEL, cela relèvera de 3% le PIB du Congo ». D’autre part, la vente de l’énergie électrique à l’extérieur pourra donner à la SNEL, partant la RDC, plus de moyens de sa politique et ainsi lui permettre de mettre en œuvre son plan de travail pour le bénéfice de la population congolaise. A en croire Latsoucabé Fall du Conseil Mondial de l’Energie (CME), cité par Libération, Grand Inga représente une « opportunité unique » de « promouvoir l’indépendance économique, la paix et la prospérité en Afrique ».

La centrale fournirait de quoi alimenter 500 millions de personnes (l’Afrique compte 900 millions d’habitants) et les industries de nombre de pays du continent. Mais selon des experts de la Banque mondiale, le développement d’Inga 3 et du Grand Inga, quoique nécessaire – l’énergie d’Inga étant propre et bon marché – ne pourra pas résoudre tous les problèmes d’énergie en RDC et en Afrique. C’est la raison pour laquelle le gouvernement congolais en appelle à d’autres solutions en dehors de ce complexe pour desservir les autres centres du pays.


Source : un article publié le 6 avril 2009 sur le site de la Banque mondiale

René Massé

Afrique du Sud : construction de parcs éoliens de 500 MW d’ici 2014

Mainstream Renewable Power a signé début avril 2009 une Joint Ventures avec la société Genesis Eco-Energy pour la construction de 500 MW éoliens d’ici 2014.

Dès l’année prochaine, la Joint Venture Company prévoit la mise en chantier de deux sites éoliens qui auront une capacité globale de 70 MW. Sur cinq années, 850 millions d’Euros seront investis dans les régions de Eastern, Northern et Western Cape.

Les deux premiers parcs éoliens de Jeffrey’s Bay, près de Port Elizabeth, de 30 MW et celui de 40 MW à Colesberg sont déjà très avancés et devraient être pleinement opérationnels en 2011.

L’Afrique du Sud, qui dispose d’un très bon potentiel éolien, ne dispose actuellement que de moins de 10 MW de capacité installée.


Source : un article en anglais publié le 2 avril 2009 sur le site de Renewable Energy Focus.

René Massé

L’Afrique du Sud développe son parc éolien

Confronté à l’insuffisance de ses moyens de production d’électricité, ESKOM a commandé une cinquantaine d’éoliennes.

50 éoliennes d’une puissance unitaire de 2 MW seront mises en service cette année. « L’éolien est un peu plus cher que le charbon, mais valable à tout point de vue », estime un porte-parole de la compagnie Eskom.

En 2008, le pays avait du faire face à des coupures d’électricité, en raison de la demande croissante de la population et des insuffisances de la production nationale. Eskom consacrera 26 milliards d’euros au cours des 5 prochaines années pour répondre aux besoins.


Source : un article diffusé sur le site de Enerzine

Elhadji SYLLA, ASER, René Massé

"L’électricité, une nécessité vitale pour l’Afrique"

Cet article analyse les difficultés rencontrées par les sociétés d’électricité en Afrique. Il évoque différentes approches politiques mises en œuvre dans les pays, et précise les enjeux de l’électricité pour le développement économique de ces pays.

En juin, les habitants de Zanzibar en Tanzanie ont célébré le retour de l’électricité après une panne totale d’un mois qui avait été provoquée par la défaillance des câbles sous-marins qui alimentent l’île à partir du continent. Cette panne a été la plus longue d’une série récente, mais l’île n’est pas la seule à connaître ce grave problème. En avril 2008, le Fonds monétaire international rapportait que 30 des 48 pays d’Afrique subsaharienne ont souffert de crises de l’énergie “aiguës” ces dernières années.

Selon M. Ram Babu, Ingénieur en Chef pour le secteur énergétique à la Banque Africaine de développement, ces pannes ont des causes multiples mais sont essentiellement dues au mauvais entretien des réseaux du continent qui sont ainsi fragilisés et incapables de faire face à la forte progression de la demande provoquée par la remarquable croissance économique du continent. Jusqu’à récemment, explique-t-il à Afrique Renouveau, les gouvernements investissaient peu dans les compagnies d’électricité tout en exigeant que celles-ci fournissent le courant à des prix très bas. En conséquence, note-t-il, “beaucoup de compagnies d’électricité sont lourdement endettées. Elles vendent l’électricité à un prix parfois inférieur au coût de production. Elles subissent donc des pertes et ont à peine les ressources pour entretenir l’infrastructure actuelle.”

Augmenter la production d’électricité est essentiel pour que la croissance de l’Afrique se poursuive et constitue une des priorités du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, le plan de développement du continent. Mais le prix sera élevé, l’Agence internationale de l’énergie estime que l’Afrique a besoin de 344 milliards de dollars pour augmenter sa capacité de production d’électricité, moderniser les équipements installés et étendre les réseaux de transmission et de distribution à un plus grand nombre de foyers et d’entreprises.

Politiques défaillantes

La pénurie d’électricité ne freine pas seulement la productivité économique ; elle fait aussi baisser la qualité de vie des gens. Sans électricité, “les cliniques ne peuvent pas assurer les accouchements en toute sécurité la nuit, les enfants ne peuvent pas étudier tard, les commerces doivent fermer au coucher du soleil et les vaccins ne peuvent pas être conservés au froid de manière fiable”, observe Vijay Modi, chercheur à l’Université Columbia à New York.

En dépit des politiques de bas tarifs des gouvernements africains, environ 550 millions de personnes, presque 75 % de la population de l’Afrique subsaharienne, n’ont toujours pas l’électricité. En Afrique de l’Est en 2004, moins de 3 % des populations rurales et 32 % des citadins étaient raccordés à leur réseau national. Selon la Banque mondiale, seuls la Côte d’Ivoire et le Zimbabwe bénéficiaient d’une couverture supérieure à 70 %.

Étant donné ces bas tarifs, pourquoi les taux de raccordement au réseau sont-ils donc si médiocres ? La réponse, dit M. Babu, est que les efforts pour élargir l’accès à l’électricité ont reposé principalement sur le plafonnement des tarifs. Mais cela n’aide pas les populations rurales et autres consommateurs pauvres dont les habitations ne sont pas encore branchées sur le réseau, car ils doivent payer des frais de raccordement élevés.

Dans les villes où existe un réseau, ces frais peuvent dépasser 200 dollars. Là où ils n’existent pas, les coûts peuvent excéder 1 500 dollars. En conséquence, “les pauvres des régions rurales ne sont tout simplement pas raccordés au réseau”, explique M. Babu à Afrique Renouveau. Les entreprises et les consommateurs plus aisés seraient souvent prêts à payer un peu plus que le tarif courant si cela permettait de maintenir l’approvisionnement en électricité et d’éviter les pannes de courant périodiques qui peuvent causer des pertes considérables. Donc, plutôt que de maintenir les tarifs à de bas niveaux, argumente M. Babu, les gouvernements feraient mieux d’utiliser une grille de tarifs échelonnés.

Des “subventions intelligentes”

“Ce qu’il faut ce sont des subventions intelligentes, pour faciliter le raccordement au réseau de ceux qui ont un niveau de consommation moins élevé,” argumente-t-il en notant que la plupart des Africains, à l’exception des plus pauvres, sont prêts à payer pour de l’électricité étant donné qu’ils payent déjà pour des bougies, du kérosène, du bois de chauffage et autres sources d’énergie. Réduire les coûts de raccordement, tout en assurant que les plus aisés payent plus pour leur consommation, permettrait à de plus nombreux africains de se brancher, ce qui fournirait aux compagnies d’électricité les ressources pour assurer l’entretien de leurs réseaux.

Le Kenya expérimente cette approche. Les secteurs pauvres de la communauté qui consomment moins bénéficient de tarifs plus bas que les secteurs à revenus moyens qui consomment plus. Les industriels et les grandes entreprises voient leurs tarifs augmenter progressivement en fonction de leur consommation – fournissant de plus importantes ressources et incitant à la conservation et à l’efficacité. Le Kenya a aussi ouvert la production d’électricité aux opérateurs privés qui se concurrencent pour vendre de l’électricité à la compagnie de transmission contrôlée par l’Etat. Cette politique a fait augmenter la production d’électricité et mis fin aux pannes prolongées qui étaient courantes vers la fin des années 1990. Le gouvernement a aussi vendu des actions dans le capital de la compagnie de transmission et le principal producteur d’électricité.

En Afrique du Sud, le gouvernement offre gratuitement aux habitants pauvres de certaines zones un approvisionnement de base en électricité. Ceux qui ne sont pas raccordés au réseau, mais qui utilisent des sources d’énergie alternatives comme l’électricité solaire, reçoivent environ 6 dollars par mois pour les aider à payer les coûts de l’entretien et du fonctionnement de ces systèmes. Mais ces subventions coûtent chaque année près de 78 millions de dollars, ce qui pose la question de savoir si elles peuvent être accordées indéfiniment.

M. Vijay Modi conclut que quelque soit la manière dont les pays africains décident de financer et de réformer leurs compagnies d’électricité en difficulté, il est important pour eux d’agir rapidement. “Il est essentiel qu’alors que les taux de croissance économique augmentent en Afrique, l’accès à l’électricité et son approvisionnement ne deviennent pas des goulots d’étranglements.”


Source : un article de Mary Kimani, publié sur le site ONU – Afrique Renouveau

René Massé

Afrique du Sud : promotion des énergies renouvelables

Selon l’association sud-africaine Earthlife Africa « il serait possible de produire entre 13 et 20% des besoins en électricité d’ici à 2020 et environ 70% d’ici à 2050 » grâce aux énergies renouvelables.

Aujourd’hui, 88% de l’énergie du pays est issue du charbon. Eskom
veut réduire sa part à 70%, avec l’aide des énergies renouvelables
mais également du nucléaire. Un projet de construction d’une seconde centrale nucléaire est en cours.

L’Afrique du Sud s’est fixé un objectif en matière d’énergies renouvelables.
Dans son Livre Blanc (White Paper) publié en août 2002, et remis à jour en novembre 2003, le Department of Minerals and Energy a défini les intentions et les actions du gouvernement en matière de promotion des énergies renouvelables. Ainsi, sur une période de 10 ans, le gouvernement s’est engagé à produire 10 000 Gwh à partir des énergies renouvelables (principalement dans les filières des biocarburants, des énergies solaire et éolienne et des projets hydro de petite taille).

Selon une analyse macroéconomique du DME effectuée en mai 2008, le recours aux ENR pourrait dégager une économie de 86 843 Gwh, soit 40% de la consommation de 2006 (hors biofuels, solaire thermique et énergies des vagues). Cela permettra également de compenser le déficit de la production électrique conventionnelle et de réduire les émissions de dioxyde de carbone ; l’Afrique du Sud se classant en effet parmi les 20 pays les plus pollueurs de la planète.

Elhadji SYLLA, ASER, René Massé