jeudi 13 septembre 2007

Petites centrales hydroélectriques : les turbines

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Une turbine est un moteur rotatif (pâles) entraîné par la pression de l’eau guidée jusqu’à la turbine par la conduite forcée. Il transforme la plus grande partie de l’énergie hydraulique en énergie mécanique. Il existe 2 familles de turbines : les turbines à action (Pelton, Cross-flow) et les turbines à réaction (Francis, Kaplan, pompes inversées). Chaque type de turbine est adaptée aux différentes exigences des cours d’eau (hauteur de chute et débit).

La turbine Pelton



Elle est utilisée pour des hautes chutes (10 à 500 m) et des faibles débits (20 à 1000 l/s).

Elle est équipée d’augets en forme de cuillère qui sont placées autour de la roue et reçoivent l’eau par l’intermédiaire d’un ou plusieurs injecteurs


Ces injecteurs permettent de régler l’arrivée de l’eau même en cas de fortes variations du débit et de conserver à l’ensemble un très bon rendement.


Sa vitesse de rotation est comprise entre 500 et 1 500 tr/min ce qui a l’avantage de permettre une liaison directe entre la turbine et la génératrice et d’avoir ainsi un encombrement réduit.

La turbine Banki-Mitchell ou Crossflow

Turbine de faible et moyenne chute, de 1 à 150 et de débit faible à moyen, de 20 à 7000 l/s.

Cette turbine à action est dite à flux traversant car l’eau traverse deux fois la roue.

Elle est constituée de trois parties principales :


- un injecteur de section rectangulaire et dont le débit est réglé à l’aide d’une aube profilée rotative, similaire à une vanne papillon. Afin d’assurer un arrêt de la turbine sans énergie d’appoint, la fermeture est souvent réalisée à l’aide d’un contrepoids et l’ouverture par un vérin hydraulique ;

- une roue en forme de tambours, dotée d’aubes cylindriques profilées ;

- un bâti enveloppant la roue sur lequel sont fixés les paliers de la turbine.



Elle possède l’inconvénient d’avoir une vitesse de rotation assez lente ce qui nécessite la présence d’un multiplicateur (courroie) pour accélérer la vitesse de rotation de la génératrice et donc un rendement assez moyen mais constant (de l’ordre de 70%).

Cependant, son dimensionnement et sa construction sont très simples et elle est robuste : même pour les petites puissances sa construction peut être envisagée au stade artisanal par un bon bricoleur. En effet cette roue ne possède aucun élément de fonderie, les aubes sont des portions de surface cylindrique circulaire.
On peut donc les découper dans un tube , en acier , laiton, ou même plastique. Ceci en fait une solution de choix pour les pays en voie de développement.

La turbine Francis

Les turbines Francis sont généralement utilisées pour des moyennes chutes (10 à 100 m) et des débits moyens (100 à 6 000 l/s) et peuvent développer des puissances très importantes.

La roue fixe est montée au centre d’une « bâche spirale » à l’intérieure de laquelle ce trouve le distributeur. Cette « bâche » est une conduite en forme de colimaçon de section progressivement décroissante reliée, d’une part à l’extrémité aval de la conduite forcée, et d’autre part à la section d’entrée du distributeur. La bâche est dimensionnée de façon à ce le débit passant à travers reste constant.

Le distributeur est constitué par une série de directrices (aubes rotatives) qui dirigent l’eau de la bâche vers la roue.






Sa vitesse de rotation est rapide (jusqu’à 1 000 tr/min) et elle a de bons rendements : pour des débits variant de 60 à 100 % du débit nominal, il dépasse 80 %. Cependant ce matériel n’est pas recommandé lorsque le débit est susceptible de varier au delà de ces limites.

Les turbines Kaplan et hélices

Elles sont les plus appropriées pour le turbinage des faibles chutes (moins de 10 m) et des débits importants (300 à 10 000 l/s).



Elles se caractérisent par leur roue qui est similaire à une hélice de bateau dont les pales sont réglables en marche (Kaplan) ou fixes (hélices).

L’eau est dirigée vers le centre de la roue par un distributeur orientable ou fixe. A la sortie un aspirateur permet de limiter les effets de turbulence.


Ces turbines dont la vitesse de rotation est faible présente l’avantage d’avoir de très bons rendements.


Pour en savoir plus sur les turbines :

> télécharger la publication du programme PACER consacrée aux turbines : Petites centrales hydrauliques : turbines hydrauliques – Journées de formation pour ingénieurs.

Pour d’autres informations sur la petite hydroélectricité voir l’article :

> Petites centrales hydroélectriques : généralités.

Jérome Levet


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