jeudi 13 novembre 2008

Madagascar : des terres disponibles pour les biocarburants, mais une production qui sera prochainement réglementée

Madagascar dispose d’importantes surfaces non cultivées, disponibles pour les biocarburants. Mais, pour éviter d’affaiblir la production alimentaire, le Gouvernement prépare deux textes de lois sur les bioénergies, qui réglementeront l’amont et l’aval du secteur.

La production de biocarburant est une opportunité pour Madagascar.
Aujourd’hui, seule une infime partie des surfaces cultivables sont exploitées.

Selon une étude du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, 2,6% des surfaces exploitables sont cultivées dans la région Betsiboka contre 14,7% dans le Bongolava et 8% dans le Diana. Le Vakinankaratra est plus exploité avec 57,2%.

Mais, le gouvernement est conscient des risques potentiels pour la sécurité alimentaire d’un développement anarchique de cette production : « Madagascar doit saisir l’opportunité de disposer d’une superficie importante pour développer la bioénergie. Toutefois, dès le début il faut faire très attention pour que cela n’entraîne pas l’insuffisance de la production alimentaire », met en garde Manitra Rakotoarivelo, un responsable de l’Institut national des sciences et techniques nucléaires, lors d’un atelier qui s’est tenu au CITE à Ambatonankanga, sur la bioénergie et la sécurité alimentaire. Des sensibilisations seront par la suite menées auprès des producteurs.

Deux projets de loi sur la bioénergie ont été élaborés. Ils fixent les dispositions en amont et en aval du secteur. Parmi les points soulevés figurent l’organisation de la commercialisation des produits et leur utilisation. Outre les exportations, un marché local doit être développé. Sur le plan national, la vente des matières premières doit se faire entre les producteurs et les grossistes. « Les ventes illicites ne seront pas autorisées », souligne Mickael Ratovoson, directeur de la règlementation et du conditionnement de l’Office malgache des hydrocarbures.
Quant à leur usage, des taux sont fixés en aval par le projet de loi. « Le taux d’incorporation dans l’essence et le gasoil oscillent entre 5 et 10%. Le produit brut ne peut être utilisé que sur les machines agricoles », explique Mickael Ratovoson.

Il est prévu que ces textes seront présentés à l’Assemblée nationale en 2009.


Source : un article de Lantoniaina Razafindramiadana, publié le 6 novembre 2008 sur le site L’Express de Madagascar.

René Massé

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